Apprentie Réalisatrice/Scénariste recherche témoignages.

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  • #39632 Répondre
    Arroway
    Invité

    The Trope of the Murderous Bisexual Woman


    https://www.theatlantic.com/entertainment/archive/2015/10/tvs-evil-bisexuals-still-live/412786/
    http://www.btchflcks.com/tag/bisexuality

    Bisexuality in the Media: Where are the Bisexuals on TV?


    http://www.slate.com/blogs/outward/2017/06/23/bisexual_stereotypes_are_a_problem_but_for_some_of_us_they_re_true.html?via=gdpr-consent

    Et quant aux stéréotypes dominants et négatifs, à moins de vivre depuis 15 ans dans une cave ou une autre dimension, je n’ais jamais rencontré de gens pensant que les femmes bi- soit manipulatrices, meurtrières ou vénales.

    Vous avez donc un vécu privilégié, bravo, tant mieux pour vous. Si en plus vous n’êtes pas une meuf bie, double jackpot parce qu’a priori vous n’aurez jamais à en subir les discriminations et autres « inconvénients ».

    #39638 Répondre
    Izit
    Invité

    En effet, je suis aussi agréablement surprise de découvrir qu’il y a d’abord une idée de scénario derrière l’exposé de cette galerie de personnages, qui sentait plutôt le « politiquement correct »* à plein nez au premier abord. Mieux, ledit scénario est vraiment alléchant.
    A votre place, je ne me laisserais pas emmerder par des simagrées idéologiques. Visez un peu l’absurdité de la chose : dans votre cas, par exemple, si vous montrez une bisexuelle, vous tomberiez donc dans un « trope »** (dixit Arroway) ; mais si votre meurtrière était hétéro, vous tomberiez dans un « trope » mille fois plus répandu***. Résultat des courses : vous n’auriez plus qu’à enterrer votre chouette idée de scénario.
    Se préoccuper du politiquement correct avant d’avoir quelque chose à raconter, c’est la mort de la création. A mon sens, il vaut mieux faire ce dont on a envie au fond des tripes sans avoir peur de ce qui en sort. C’est ça, le courage des grands réalisateurs, et des grands créateurs en général : s’exprimer sans se préoccuper de plaire à qui que ce soit.
    De toute façon, si on essayait de recueillir les suffrages de ce site, on aurait toutes les chances de se faire dézinguer quand même (voir la critique du film Mad Max Fury Road, par exemple). Rien n’est jamais assez conformiste pour des promoteurs du politiquement correct.
    Pour finir, si vous ne connaissez pas ce film, je vous suggère d’essayer de trouver l’excellent Trouble Every Day, de Claire Denis, avec Béatrice Dalle, Vincent Gallo et Alex Descas. Son sujet ne me semble pas très éloigné du vôtre. Mais attention, c’est un film très dérangeant.
    Salutations
    **Je suis toujours stupéfaite de voir à quel point on se réclame ici du « politiquement correct », alors qu’il n’y a même pas vingt ans on était carrément mortifié d’être placé dans cette catégorie.
    **A ma connaissance, ce terme n’est pas français dans le sens qui lui est donné ici par Arroway, d’où les guillemets.
    ***Shattered, Last Seduction, Leave Her to Heaven, Last Embrace, les Diaboliques, la Vérité, Mildred Pierce, Obsession, Trouble Every Day, La Chienne, Panique, Voici le temps des assassins, Play Misty for Me, Ms. 45, Gone Girl, Under the Skin, The Grifters, Too Late for Tears, Niagara, The Paradine Case, The Hot Spot, Toi, le venin, The Upturned Glass, The Black Widow, Black Widow, Body Heat, Cruel Intentions, Les Liaisons dangereuses, Scarlet Street, Mortelle randonnée, Kokuhaku, Angel Face, Double Indemnity, Witness for Prosecution, The Letter, et j’en passe un sacré paquet.

    #39642 Répondre
    Arroway
    Invité

    Visez un peu l’absurdité de la chose : dans votre cas, par exemple, si vous montrez une bisexuelle, vous tomberiez donc dans un « trope »** (dixit Arroway) ; mais si votre meurtrière était hétéro, vous tomberiez dans un « trope » mille fois plus répandu***. Résultat des courses : vous n’auriez plus qu’à enterrer votre chouette idée de scénario.

    Il ne s’agit pas d’enterrer une idée, il s’agit d’avoir conscience de ces effets sur son audience. Ça me fait franchement marrer qu’on oppose le fait de réfléchir à l’utilisation de clichés narratifs qui véhiculent de manière répétée la même idée à longueur de films/livres/séries, à l’idée de création.
    [un cliché peut être utile, je ne l’utilise pas de manière négative ici : mais il faut avoir conscience qu’on l’utilise, et de son effet. Un cliché se détourne, un cliché s’utilise pour dénoncer autre chose, les procédés d’ironie, parodie, pastiche peuvent être investis, etc. Bref, ça peut être un terrain de jeu créatif.]

    Ça me fait aussi franchement marrer qu’on demande à quelqu’un-e qui crée de ne pas « penser » aux différentes facettes psychologiques, sociologiques, historiques ou même – grands dieux ! – politiques de son histoire et à ses personnages. A un moment donné, si on veut que tout cela ait un peu d’épaisseur et que le public « y croit » d’une manière ou d’une autre, il faudra se pencher sur la question. Selon quelle perspective et pour quelle visée, c’est le noeud de la réflexion.

    Certain-e-s le font avec plus ou moins de conscience. Les « idées » qui vont sortir surgissent « inconsciemment » de toutes nos expériences, visionnages, lectures passées, et donc presque fatalement, elles risquent d’être inspirées par les clichés fréquents, les idées dominantes, les biais que l’on assimile inconsciemment. Après que les idées soient sorties, on peut prendre un peu de recul et se demander : ok, cette idée que je viens d’avoir, qu’est-ce qu’elle implique par rapport à mon histoire, à mon personnage ? Est-ce que je l’introduis au premier degré ? Est-ce que je décide de la garder mais j’utilise un procédé pour induire une prise de recul dessus ? Etc.

    Quant à conseiller de « s’exprimer sans se préoccuper de plaire à qui que ce soit » : c’est un conseil bien vague. Cela veut dire quoi, « plaire » ?

    Exemple de situation : je peux me mettre à écrire tout de suite un morceau qui insulte gratuitement à peu près tout le monde. Je me serai exprimée donc je me sentirai bien mieux, cela ne « plaira » à personne (en général, on n’aime pas se faire insulter) sauf à celles et ceux qui crieront au génie de l’anticonformisme et du politiquement anticorrect parce qu’ils décideront d’y voir du « second degré » là où le reste du « peuple » s’insurgera parce qu’il ne sera pas assez cultivé ou trop con pour le comprendre. En terme de sens, j’aurais communiqué de la haine pure, certain-es se pencheront sur le pourquoi du nihilisme de ma démarche et ce sera certainement une question intéressante (à la fois psychologique, sociale et politique – ah mince, on y revient).

    Quel rôle je veux jouer en tant que créateur/rice ? Dans quel but est-ce que je rends public ce que j’écris et pour qui ? Le cas échéant, qui ou qu’est-ce que je veux déranger et _pourquoi_ ? Parce qu’à la fin de la journée, on sort un film en salle pour qu’il soit vu, on publie un livre pour qu’il soit lu, on joue de la musique sur un album pour qu’elle soit entendue. Donc oui, pour « plaire » suffisamment d’une manière ou d’une autre pour que les gens y consacrent quelques heures, et pour susciter des réactions, des émotions, des réflexions.

    On peut refuser de se poser toutes ces questions parce qu’elles nous gonflent. C’est le droit de chacun-e. C’est pareil que dans la vie: on peut refuser de réfléchir à comment notre comportement et nos paroles impactent les gens qui nous entourent.

    #39643 Répondre
    Arroway
    Invité

    @Poppy: il y a un certain nombres de techniques pour affaiblir ou annuler les effets d’un trope négatif sur un perso d’habitude sous-représenté.

    Quelques idées :

    – ne pas isoler ce perso pour en faire le ou la représentante du groupe : ajouter un autre perso de femme bie qui aura un arc narratif différent, ce qui permettrait d’éviter le risque d’essentialisation de ces personnages.

    – avoir un autre perso qui a le même arc narratif, mais pas le même statut « social » et qui ne viennent pas alimenter les mêmes stéréotypes relatif à la sexualité (cette technique me paraît plus délicate, il y a plein d’écueils).

    – faire évoluer l’histoire du perso de manière à la faire sortir du cliché et à contrebalancer de manière positive le trope (c’est par exemple ce que fait le film Maléfique).

    – tourner cette intrigue en dérision ou en parodie pour déconstruire l’idée que les meufs bies sont dangereuses, qu’elles manipulent, qu’elles ne sont pas fiables (ce qui malheureusement sont des idées bien ancrées à la fois chez les hétéros et chez les lesbiennes dans la vraie vie).

    #39644 Répondre
    Izit
    Invité

    « Quel rôle je veux jouer en tant que créateur/rice ? Dans quel but est-ce que je rends public ce que j’écris et pour qui ? Le cas échéant, qui ou qu’est-ce que je veux déranger et pourquoi ? »
    Oui, on imagine bien Mozart s’apprêtant à composer sa première sonate lever sa plume d’oie et s’arrêter soudain pour s’écrier : « Ach, mais quel rôle je feux chouer en tant que créateur/rice ? Tans quel but je feux écrire zette zonate et bour qui ? » On en serait encore à l’attendre, cette première sonate. Sérieusement ? Vous croyez vraiment qu’un créateur se pose ces questions avant de se mettre au boulot ? Allons donc. Seul un publicitaire qui veut vendre sa salade se pose ce genre de questions.
    Quand je dis « sans se préoccuper de plaire à qui que ce soit », ça veut dire sans se préoccuper de plaire à qui que ce soit. Ça me paraît super clair. Ce sont les Disney et les annonceurs qui se préoccupent de l’accueil du public avant même de commencer à écrire un scénario. Quelqu’un qui se demande d’abord comment il va plaire au public ne fera jamais que de la daube et, surtout, n’a manifestement rien d’urgent à exprimer. Une fois l’oeuvre mise à la disposition du public, c’est évidemment une autre histoire.
    Vous sommez les créateurs d’être pédagogues et/ou exemplaires, mais ils ne vous doivent rien du tout. Ils n’ont aucune obligation d’envisager les implications politiques, historiques ou autres, de leur scénario. Ils n’ont aucune obligation de penser aux facettes psychologiques, sociologiques ou autres de leurs personnages. Ils n’ont aucune obligation de se préoccuper de « contrebalancer » leurs personnages, et ils n’ont aucune obligation d’en ajouter au forceps avec pour résultat inévitable de finir par concocter un ragoût qui ne sera comestible que pour vous – et encore, ce n’est pas gagné ; où sont les critiques de film positives sur ce site ?
    Les cinéastes veulent raconter une histoire et leur façon de la traiter va effectivement découler de leurs lectures, expériences, etc. Ils vont l’irriguer de leurs obsessions, de leurs travers, de leurs fantasmes, de leurs espoirs, de leurs désirs inavouables ou inconscients, et c’est précisément cela qui en fera toute la singularité. Ils n’ont aucune obligation de « prendre un peu de recul » quand une idée leur vient. Ils n’ont aucune obligation de rien. Si quelqu’un veut insulter tout le monde, qu’il y aille. Et s’il trouve un public pour le suivre, tant mieux pour lui. Le public, lui, n’a aucune obligation non plus.
    Vous prenez le public pour un tas de nouilles. D’abord, pas un seul succès populaire ne trouve grâce à vos yeux. Ensuite, vous reprochez, certes à juste titre, à des Disney de chercher à formater les esprits, mais qu’est-ce qui vous différencie ? Vous-même, vous voulez emmenez le public là où vous voulez qu’il aille en le tenant bien par la main, ne lui montrer que ce que vous voulez voir, vous, comme vous venez une fois de plus de le démontrer en donnant vos « suggestions de présentation » pour un scénario acceptable. Ce n’est plus du cinéma, c’est un parcours vita.
    Salutations
    A Poppy S. : je n’interviendrai pas dans vos probables discussions futures avec Arroway à propos du scénario. Il ne s’agit pas ici d’essayer de vous faire prendre partie ou de vous influencer de quelque manière que ce soit. Bonne continuation !

    #39658 Répondre
    Dites donc
    Invité

    … moi j’attend toujours mes exemples de « tropes » disant que les lesbiens étaient de fieffées manipulatrices. A part lancer une statistique venant de nul part et concernant les séries télévisées américaines (on est loin du cinéma français) et rappelant que je dois venir d’un endroit merveilleux, il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent. Il me faut des noms précis.

    #39664 Répondre
    Arroway
    Invité

    @Dites: j’ai mis des liens plus haut, c’est dedans.

    #39665 Répondre
    Dites donc
    Invité

    Cher Arroway, vous avez donnez les liens suivants :
    1- un lien qui ne marche plus
    2- un lien qui est inactif
    3- un lien menant à une page menant à des exemple pour le moins étranges. Le Maître de Thor est sensé être bisexuel ? Quand la bisexualité de Sharon Stone est-elle abordée dans Basic Instinct ? Barbarella est manipulatrice ? Crassus de Spartacus est dépravé ? Et pourquoi ces films (américain) me semblent provenir du genre de l’horreur, peu connu pour ses mains propres et ses propos conformistes ?
    4- un site évoquant une série américaine et c’est tout.
    5- un site évoquant la place des bisexuels et des homosexuels dans les séries télévisées américaines, et qui parle surtout des LGBT qui critique qu’il n’y a pas assez de bi par rapport aux homos dans les séries (!) et rien sur votre trope.
    6- un site ne citant qu’une pièce de théâtre, et dont le témoignant se plain que les homo ne reconnaissent pas les bi.

    Donc c’est pas très probant et concerne essentiellement des séries télévisées américaines … et vous voulez d’une créatrice française aille s’en préoccuper ? Si on doit prendre en compte les ‘ricains (décrit comme des rustres abrutis et raciste sur votre site) pour savoir ce que l’on doit faire chez nous …

    Par contre, à lire vos articles, il semblerait que les homosexuels soit biphobe et les invisibilisent à la moindre occasion. C’est un peu homophobe, non ?

    #39666 Répondre
    Dites donc
    Invité

    Et du coup, pouvez vous donnez des noms de films, si possibles français ? Si c’est américain, je m’en contenterai ; mais il faudra alors être précis et me dire quel personnage et quelle action.

    #39695 Répondre
    Arroway
    Invité

    ChèrE Dites donc,
    votre navigateur web doit certainement subir des problèmes d’interopérabilité: est-il bien à jour pour qu’il ne visualise pas correctement les liens que je vous ai indiqué ? Car ils sont bien corrects, je viens de prendre le temps de vérifier.
    NB: Si par le plus grand des hasards, vous êtes encore à IE6, par pitié mettez à jour votre navigateur, vous êtes en danger mortel !!

    Je n’ai malheureusement pas le temps d’écrire un essai pour ré-expliquer ce que d’autres ont déjà expliqué, montré, dénombré. Si les sources – puisque que vous avez demandé des sources fiables, et le GLAAD en est une – sont toutes anglophones, c’est parce que la France sur ce sujet est en retard. Je ne peux même pas citer un film ou une série avec une femme bie de tête, donc difficile d’en tirer des stats. Néanmoins, comme nous vivons dans un monde occidental merveilleusement globalisé, nous baignons dans une culture télévisuelle et cinématographique nord-américaine : d’un point de vue social, ces sources et ces analyses ont donc du sens du point de vue de la spectatrice et du spectateur français (qui ne sont pas des exceptions culturelles).

    Si jamais le sujet continue de vous intéresser, je vous invite à mener vos propres recherches. Il y a un site fantastique qui marche très bien :
    http://googleitfor.me/?q=bisexual+trope (mais utilisez plutôt DuckDuckGo ou Qwant pour un meilleur respect de votre vie privée)

     

    Ce message était sponsorisé par https://www.eff.org/, qui défend la liberté d’expression en ligne. C’est un peu une caution, parce qu’il paraît que les fémin-nazi queers islamogauchistes sont pour la censure. Allez savoir.

    #39700 Répondre
    Dites donc
    Invité

    Ne vous en faîte pas, mon navigateur est moins réfractaire que moi au changement.

    La télévision américaine ne me semble pas très présente en France : il faut Netflix ou télécharger les épisodes, et à part Rick&Morty je ne vois pas trop ce qui se diffuse vraiment (Desesperate Housewife ?). Mais à mon sens c’est différent en tout : on ne consomme pas du cinéma comme de la télévision, un film comme une série. De la même façon, la production et le public américain et français ne réagissent pas pareil : Intouchable est jugé comme raciste et dégradant d’un côté de l’océan, et novateur et positif de l’autre. Devrai-je mettre un personnage positif japonais dans mon film français car dans les films chinois le jap’ est un vil mangeur d’enfant qui meurt avant la fin ? C’est absurde !

    Par rapport à notre retard, je trouve que l’on avait une avance que l’on perd. Après 1945, on a arrêté d’avoir des ratonneurs crucifiants les noirs et brûlant les homosexuels. On n’a pas du tout les mêmes sociétés. Au USA, c’est ultra-violent d’être homosexuel ou noir car tout le monde est armé, qu’il y a une certaine impunité et que tout papy est susceptible d’avoir une cagoule blanche chez lui. Alors qu’en France, notre quartier le plus gay est considéré comme branché ! On a aussi notre « nos ancêtres les gaulois », l’idée que la République est une et indivisible. Quand on voit un noir en France, on se dit qu’il est français. Quand on lui pose la question, il répond qu’il est français. Aux USA, il dira qu’il est noir-américain. On n’a pas à copier leurs communautarisations.

    PS : Vous prouvez par vos actes que vous n’êtes pas pour la censure, vu que vous laissez les postes. Par contre, j’écrirai féminazislamogauchiste, la contraction rend mieux à mon avis.

    #39710 Répondre
    Arroway
    Invité

    La télévision américaine ne me semble pas très présente en France
    […]
    Mais à mon sens c’est différent en tout : on ne consomme pas du cinéma comme de la télévision, un film comme une série.

    En 2014, sur TF1, 58 émissions figurant dans le top 100 des émissions ayant le meilleur score d’audience étaient des séries américaines.
    Non seulement les séries tv américaines sont présentes à la télé française, mais en plus elles sont très regardées.
    (https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2014/01/07/series-americaines-l-autre-exception-culturelle-francaise_4343883_3236.html)

    Même constat pour le cinéma, il suffit de regarder le box office, par exemple celui de l’année dernière pour les films ayant dépassés le million de spectateurs :
    États-Unis : 37 films
    France : 17 films
    Royaume-Uni : 1 film (coproduction franco-britannique)
    Total : 55 films

    (https://fr.wikipedia.org/wiki/Box-office_France_2017 )

    Pour le reste, je crois que vous fantasmez les États-Unis et que vous idéalisez la France. L’histoire de ces deux pays est différente sur bien des aspects, mais prétendre qu’il n’y a aucune violence raciste, xénophobe, homophobe, transphobe, etc. en France, ou encore que tout le monde est armé aux États-Unis est une aberration (40% des ménages, selon cet article https://www.lexpress.fr/actualite/monde/amerique/fusillade-de-washington-les-armes-a-feu-aux-etats-unis-en-quelques-chiffres_1282481.html). Greenwich Village ou Castro sont tout aussi branchés et « safe » (pour ce que cela veut dire) que le Marais à Paris. Lisez « La condition noire » du sociologue Pap Ndiaye ou regardez le documentaire « Ouvrir la voix » d’Amandine Gay. Consultez les articles qui parlent des femmes trans assassinées en France (comme Vanessa Campos au mois d’août http://www.rfi.fr/emission/20180906-hommage-vanessa-campos-prostituee-transgenre-assassinee-bois-boulogne) et le rapport sur l’homophobie de SOS Homophobie de 2017 (https://www.sos-homophobie.org/sites/default/files/rapport_annuel_2017.pdf) qui note une recrudescence des actes et des agressions homophobes, lesbophobes, biphobes et transphobes en France ces dernières années. Bref, la situation est loin d’être idéal dans notre « beau pays ».

    (au fait, « nos ancêtres les gaulois » c’est un mythe et une construction politique : https://www.academia.edu/2365478/Nos_anc%C3%AAtres_les_Gaulois_histoire_dun_mythe_national)

    #39712 Répondre
    Dites donc
    Invité

    Mouais … notre pays raciste et homophobe avec son général noir de 1800, son principal opposant d’extrême droite homosexuel et ses femmes finalistes de présidentielles. Et je pense que nos violences aux minorités sont loin d’égaler celles faîtes en Amérique. Sans dire qu’elles sont absentes, évidemment.

    Mais vous déviez le sujet. Je n’ais que deux questions :
    1- Devrai-je mettre un personnage positif japonais dans mon film français car dans les films chinois le jap’ est un vil mangeur d’enfant qui meurt avant la fin ?
    2- Et du coup, pouvez vous donnez des noms de films [ayant vos trope], si possibles français ? Si c’est américain, je m’en contenterai ; mais il faudra alors être précis et me dire quel personnage et quelle action.

    Je n’aurai aucune satisfaction avant. Remarquez ces questions qui appelle à des réponses simples : « oui », « non » et des noms. C’est facile, pas besoin de lancer des liens vers des études de sociologie ou des sites tierces, vous avez certainement un avis et une culture cinématographique.

    #39719 Répondre
    Poppy S.
    Invité

    Par ex, l’un.e des personnages est une jeune femme avec un artichaut carnivore a la place du coeur. Non contente de pourrir a la fin du mois, la voracité de la bestiole ne peut être apaisée que par une seule chose: les coeurs de ses amants.es chéris.es . Car oui, elle est bisexuelle et on le sait dès le début! Du coup, lorsque sa copine (assez zarbi aussi, mais je ne veux rien spoiler! :p ) aménage chez elle, l’intrigue ne tiendra pas autour de « OMG! Deux femmes ensemble! Comment vont t’elles faire? etc » , mais plutôt « Est-ce qu’elle va bouffer sa copine ou pas? » *.

    Je ne sais pas si c’est très clair (mon écriture enthousiaste n’aide pas. :/).

    * : L’idée de base étant une comédie noir (dans la veine des productions cartoonesques des années 80/90.) sur l’amour dévorant (ces gens qui ont tellement besoin d’affection qu’ils seraient prêts a engloutir leurs partenaires.).

    Oups, j’avais oublié de mentionner deux trois trucs sur ce perso (sa description pouvant être potentiellement biphobe. ^^’):

    – Elle n’as pas l’artichaut carnivore de naissance, mais suite a une transplantation cardiaque qui a (très) mal tournée. Cependant, sa bisexualité a toujours été présente ( Elle s’amourache de sa tutrice petite fille.) .

    – « L’héroïne » est également bi, mais en couple avec un homme du début a la fin (tout en ayant du désir pour d’autres femmes) , tandis qu’elle finit avec sa copine. Elle n’est donc pas le seule « modèle ».

    – Malgré son besoin vitale d’amour, elle est très loin du stéréotype de la méchante mante-religieuse: elle sait qu’elle n’as pas le choix et essaye de leur donner la meilleure « fin de vie » possible. Certe, elle peut y prendre un certain plaisir (cuisiner leur  »restes » pour les enfants sans abris du refuge voisin, non sans conséquences désastreuses !) , mais c’est un « plaisir du désespoir », parce qu’il faut bien se raccrocher a quelque chose.
    Elle se sent tellement coupable de ces « fringales sentimentales » qu’elle décide de consulter un psy. C’est grâce a ce dernier qu’on en apprend plus sur son passé.

    L’artichaut lui même n’est pas présenté comme un monstre, mais comme un bébé affamé qu’il faut  »nourrir » d »affection », sans quoi il dépérit et elle aussi.
    ___


    @Arroway
    : Encore merci ! Je suis en train de vous rédiger un mail. 🙂

    @Dites Donc: Je n’ai vraiment les nerfs pour débattre sur le nombres de perso LGBT, mais je peux peut-être vous en expliquer la raison. La genèse de base de ce projet est le suivant: j’aime le cinéma « hors les normes » depuis mon adolescence, ça a commencé rétrospectivement par Tim Burton (ses premières réalisations, s’entends!): Wes Anderson, Caro/Jeunet, puis j’ai découvert la Nouvelle Vague tchèque et des « mouvements »/réals plus obscures et inconnus du grand public, tout un pan de bizarrerie kitsch/onirique/dérangeante dont j’ignorais l’existence et qui me sautait aux yeux .

    Cependant, malgré leur excentricités, ces œuvres pouvaient parfois être politiquement douteuses et rester dans des normes masculines/hétéro/cis/valides/neurotypiques.

    Pourquoi voit-on si peu de romances farfelues/poétiques avec des couples du même sexe ? Pourquoi les persos autistes ont des rôles aussi clichés (soit des pauvres gosses non-verbaux (qui, MIRACLE, parlent a la fin !) pour faire pleurer dans les chaumières , soit des génies des math/geeks asociaux (et comme par hasard masculins/blancs/hétéros, etc… vous connaissez la chanson !). Je me reconnais pas la dedans, bon sang!) ?

    Ces « minorités » ont aussi droit a une histoire poétiquo-barré ou leur « différence » n’est pas le moteur principale de l’intrigue!

    « L’héroïne » est bi et autiste, mais c’est avant tout une jeune femme goth passionnée par le macabre et hyper empathique envers les « marginaux » et les autres locataires ( Elle collectionne les animaux empaillés difformes, non pas parce que c’est d4rk, mais parce qu’elle veut leur donner une « famille » et c’est la seule a prendre « l’Homnivore » en pitié au début.) .

    Je suis très complexée par mon écriture (fautes, syntaxes, répétions). N’hésitez pas a me dire si j’ai été maladroite ou si vous ne comprenez pas! ^^’

    #41571 Répondre
    milu
    Invité

    @Poppy: Hey, comment ça se passe l’écriture? T’as envie de faire un update de tes réflexions sur ces question de représentation? en tout cas ça a l’air très très chouette comme projet <3

    @Izit & Dites Donc:
    J’ajoute mon grain de sel 1 an après, mais l’un.e comme l’autre, voulez-vous nous dire qu’est-ce qui vous heurte personnellement dans ce que vous (Izit) appelez le « politiquement correct ». Il me semble que pour vous deux, la liberté de ton d’un.e créateur.ice est une valeur très importante, et peut-être vous vous êtes personnellement senti.es blessé.es par certaines critiques (par exemple sur ce site) d’oeuvres que vous avez aimées voire qui tiennent une place précieuse dans votre coeur de spectateur.ices. Si c’est le cas, on est d’accord sur les valeurs de fond, je pense.

    Vous connaissez peut-être Anita Sarkeesian? De 2013 à 2017, cette Américaine a réalisé avec son asso Feminist Frequency une série de vidéos qui dénonçaient les clichés sexistes et misogynes dans les jeux vidéos, « Tropes vs Women » et expliquaient de façon pédagogique les problèmes que posaient les clichés en question. Elle n’a eu de cesse de répéter, dans ses videos, ses conférences, ses interviews, etc qu’elle faisait ce travail pour que l’industrie du jeu vidéo progresse car elle-même adore les jeux vidéos.

    Ses vidéos, surtout les premières, ont été vues des millions de fois et ont eu un énorme retentissement dans la communauté des gamers (joueur.euses de jeux vidéos).

    Avec quelques autres personnes (des femmes, surtout) qui publiaient le même genre de critiques depuis l’intérieur ou l’extérieur de l’industrie du jeu vidéo, elle a subi dès le lancement du crowdfunding pour sa série une campagne de harcèlement en ligne antiféministe extrêmement violente (menaces d’assassinat, appels au viol, divulgation de son adresse etc) qui a sérieusement affecté son équilibre mental. Les critiques les plus modérés l’accusaient de misandrie, d’appel à la censure (le fameux « politiquement correct ») ou de mépris ou condescendance envers les gamers, mais par rapport à la vague de haine, il y avait bien peu de débat posé et argumenté face à ses vidéos qui elles-mêmes étaient posées, argumentées, et certes revendicatrices mais jamais agressives ou désobligeantes envers les gamers ou l’industrie, justement.

    Ces quelques années ont marqué un début de virage dans la représentation des femmes dans les jeux vidéos, et il est évident pour tout le monde que le travail d’Anita Sarkeesian est un des principaux facteurs qui ont contribué à ce changement. Il y a bien sûr encore beaucoup de progrès à faire, mais les choses ont commencé à changer dans le bon sens, et bien des tropes extrêmement récurrents il y a encore 5 ou 10 ans sont aujourd’hui quasi-impensables dans un jeu grand public.

    On peut penser à de nombreux autres examples, depuis les lointains débuts de la pop culture, d’auteur.es qui écoutent les retours de leurs fans et notamment les critiques constructives, pour tenter d’améliorer leur oeuvre.

    Tout ça pour dire, identifier des clichés (« tropes »), critiquer leur prévalence et leurs conséquences politiques et psychiques est bien souvent un acte d’amour pour un média, un genre, un.e artiste ou une oeuvre. La plupart du temps, il s’agit pas de limiter la créativité des artistes, mais TELLEMENT au contraire, c’est parce qu’on les aime, les admire, qu’on les trouve géniaux/géniales, qu’on souhaiterait qu’elles/ils fassent usage de leur créativité à bon escient, en prenant pleinement conscience de leur pouvoir culturel en tant qu’artistes (je n’ai pas besoin de citer Spiderman sur ce qu’implique un grand pouvoir je pense?!) en se posant sérieusement la question de comment éviter de répercuter des représentations nocives, et en écoutant celles et ceux qui pourraient se reconnaître dans leurs personnages.

    Finalement, quand on accuse le fait de pointer les clichés du doigt d’être un frein à la créativité, j’ai parfois l’impression qu’on ne parle pas le même langage. Un cliché par définition c’est un lieu commun, c’est donc une paresse de l’esprit, une solution de facilité; soit précisément le contraire du génie créateur et de l’innovation. C’est aussi une représentation courante, commune d’un type de personne, ça fait partie de la conscience collective— donc c’est également le contraire de l’expression radicale, transgressive, poétique, inédite d’une individualité qui s’exprimerait dans la création. Bon, je suis assez méfiant personnellement de l’idée du génie solitaire de toute façon, mais soyons clair, créer une oeuvre pleine de clichés faciles (pléonasme) ça n’est pas du génie, ça n’est vraiment pas très créatif, et ça n’est en aucun cas subversif!

    Ce qui est: chouette, excitant, subversif, poétique, touchant etc. dans une oeuvre, à mon sens, c’est ce qui ne fait pas appel à des clichés, qui sort des sentiers battus, c’est ce qui est nouveau, c’est ce-qui-n’avait-jamais-été-dit-exactement-comme-ça, c’est des associations d’idées à la fois choquantes ou perturbantes, mais aussi profondément parlantes… Bref! Tous ces clichés, prenons-les et balançons-les une bonne fois pour toute sur la Place des Clichés sérieux!!

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