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  • #33724 Répondre
    Anne, ma soeur Anne
    Invité

    « Fire » est un très beau film (tout comme « Water », je n’ai pas vu « Earth »), je l’ai revu sur youtube il n’y a pas si longtemps (sans sous-titres par contre).

    Cela me fait penser à un autre film « Matrubhoomi, un monde sans femme », qui fait froid dans le dos…

    Matrubhoomi

    Synopsis de Wiki

    Pour une famille pauvre de l’Inde, avoir une fille exige de grands sacrifices pour lui constituer une dot et pouvoir la marier. Dans un village où depuis des années les filles ont été éliminées à la naissance, Ramcharan, père de cinq garçons, cherche à marier son fils aîné. Secrètement gardée à l’écart du village par son père, Kalki est la seule femme de la région. Ramcharan découvre son existence. Il fait une offre au père de Kalki, qui après avoir hésité, finit par vendre sa fille contre une forte somme d’argent. Kalki se retrouve mariée non pas au fils aîné de Ramcharan comme cela avait été prévu, mais aux cinq frères. Ramcharan, veuf depuis plusieurs années, exige de partager le lit de la jeune femme. Kalki trouve un peu de réconfort auprès du plus jeune des cinq frères, le seul à la traiter avec respect. Il meurt, tué par un de ses frères. Kalki fait parvenir à son père une lettre dans laquelle elle expose la situation. Celui-ci, transformé par l’argent qu’il a reçu précédemment, réclame à Ramcharan un supplément pour les nuits qu’il a passées avec sa fille. Désespérée, Kalki tente de s’échapper. Elle est rattrapée et pour couper court à toute nouvelle tentative, elle est enchaînée dans l’étable.

    #33775 Répondre
    Anne, ma soeur Anne
    Invité

    Toujours sur Matrubhoomi

    Extrait du Monde diplomatique

    La raréfaction des femmes permettra-t-elle à terme d’améliorer leur condition ? A l’heure actuelle, rien ne l’indique. En Chine et en Inde, notamment, on assiste à une marchandisation des femmes, qui, par endroits, finissent par ne représenter qu’un bien de consommation comme un autre. Loin d’augmenter leur valeur symbolique, et donc les égards dont elles sont susceptibles d’être l’objet, la modernisation économique et le phénomène des « femmes manquantes » tendent au contraire à accentuer leur chosification. C’est le cas en Inde, notamment à travers le système de la dot. C’est aussi le cas en Chine, où, avec les réformes, la valeur marchande de la femme augmente, sans qu’elle soit pour autant, notamment dans les campagnes, l’objet de davantage de considération.

    Etre plus rare n’implique donc pas forcément de devenir plus précieux. C’est ce qu’illustre remarquablement le film du cinéaste indien Manish Jha Matrubhoomi, un monde sans femmes (2005). L’histoire se déroule dans une région rurale de l’Inde où, depuis des années, la population féminine est décimée par l’infanticide. Un homme, Ramcharan, essaie désespérément de marier ses cinq fils. Non loin de là, un paysan pauvre cache son bien le plus précieux : Kalki, sa fille de 16 ans, d’une grande beauté. Informé par un de ses amis de l’existence de cette jeune fille, Ramcharan achète Kalki à prix d’or, officiellement pour la destiner à l’aîné de ses fils. Mais, une fois la noce célébrée, la jeune fille est livrée aux désirs des cinq frères et de leur père. Plus tard, elle sera enchaînée dans une étable, abandonnée à la concupiscence des hommes du village, et finira par mettre au monde… une fille ! Fantastique plus que visionnaire, ce film montre néanmoins certaines dérives possibles d’une société privée de sa portion féminine.

    #33776 Répondre
    Anne, ma soeur Anne
    Invité

    Je viens de revoir « Epouses et concubines »très intéressant de ce point de vue… (celui du féminisme).

    Je suis désolée je n’arrive pas à insérer d’image.

    #33777 Répondre
    Meg
    Invité

    Le Club de la Chance (1993)
    photo des actrices
    A travers une série de flashbacks, quatre jeunes Chinoises, nées aux Etats-Unis, et leurs mères respectives, originaires de la Chine féodale, partent à la recherche de leur passé. Cette quête leur permettra d’approfondir leurs relations.

    ———

    « The Woman Knight of Mirror Lake » (une version francophone de ce film a le titre de « Qiu Jin, la guerrière »).
    Affiche du film

    C’est un biopic sur la vie de Qiu Jin, une poétesse féministe révolutionnaire chinoise.

    #33778 Répondre
    Meg
    Invité

    J’ai jamais vu épouse et concubine, Anne, ma soeur Anne. Je vais me le procuré. Normalement la semaine prochaine je devrais pouvoir visionner Matrubhoomi. Merci pour tes propositions.
    Dans mes films j’ai rangé ceux ci dans la catégorie féministes. Je ne met pas de détail car la liste est trop longue.

    L’œuvre de Dieu, la part du Diable (1999)
    The Hours (2001)
    Hard Candy (2005)
    Itty Bitty Titty Committee (2007)
    Louise Michel, la rebelle (2008)
    Nannerl, la sœur de Mozart (2010)
    Towelhead (2010)
    Albert Nobbs (2012)
    Les femmes du bus 678 (2012)
    Don Jon (2013)
    Big Eyes (2014)
    Mommy (2014)
    Le procès de Vivianne Amsalem (2015)
    et puis Suffragette (2015) n’as pas été mentionné ici il me semble.

    #33780 Répondre
    Anne, ma soeur Anne
    Invité

    Dis-moi ce que tu penses de ces films si tu peux, Meg.

    Je n’ai vu qu Don Jon sur ta liste, The hours est sur ma liste de lecture… Je vais m’en faire quelques uns.

    #33781 Répondre
    Meg
    Invité

    D’accord Anne, ma sœur Anne. Je vais essayé de faire quelques commentaires.

    – Le club de la chance (1993) je l’aime beaucoup. C’est vraiment un film centré sur les femmes et avec de beaux personnages.

    – Qiu Jin, la guerrière : j’étais un peu perplexe a cause du coté kun-fu film d’action alors que je ne m’y attendais pas du tout. Le film se laisse regarder mais ne m’a pas laissé un souvenir mémorable.

    – L’œuvre de Dieu, la part du Diable (1999) – Il vaut mieux lire le roman. Personnellement je ne suis pas fana de Tobey Maguire, mais y a Charliez Theron alors ca va. Y sont abordé l’IVG, les abandons d’enfants et adoptions, l’inceste et le racisme.

    – The Hours (2001) – J’en ai un souvenir un peu vague mais sympas.

    – Hard Candy (2005) – Je l’aime bien celui là. Pourtant politiquement c’est le genre d’inversion que je n’apprécie pas trop. C’est un bon triller et beaucoup de choses qui dénoncent la culture du viol et du pédo-viol sont dites.

    – Itty Bitty Titty Committee (2007) – celui là est dans ma liste mais je l’ai pas encore vu. Je sais plus ou je l’avais vu conseillé mais ca m’avais donné bien envie.

    – Louise Michel, la rebelle (2008) – Louise Michel est jouée par Sylvie Testud que j’apprecie alors j’ai passé un bon momment. C’est sur la période de sa déportation.

    – Nannerl, la sœur de Mozart (2010) – L’effacement des femmes est bien illustré par ce film. Je l’aime bien mais il faut dire que je suis assez cliente des films en costume et de ce sujet.

    – Towelhead (2010) – Ce film est dur. C’est l’histoire d’une ado élevé par un père stricte. Il est aussi question de pedo-viol. Malgrès le sujet éprouvant j’ai trouvé qu’il etait bien traité. C’est un bon film selon mes critères.

    – Albert Nobbs (2012) – ce film m’a presque fait pleuré autant que le tombeau des lucioles (mon film ultime de larmes, que j’ai aperçu derrière un rideau liquide ^^). Je l’ai beaucoup aimé et je le recommande.

    – Les femmes du bus 678 (2012) – Beau film aussi.

    – Don Jon (2013) – J’ai été agréablement surprise par ce film.

    – Big Eyes (2014) – Le sujet de l’effacement des femmes et des femmes dans les arts platiques me touche de près, alors mon objectivité est probablement très entamé. Je pense que ca fait parti des bons films de Tim Burton.

    – Mommy (2014) – Un beau drame très émouvant. Au niveau de la manière de filmer, cadrer, monter c’est très interessant. Je fatigue mais c’est un film à voire.

    – Le procès de Vivianne Amsalem (2015) – Un film de procès. Je l’ai plus écouté que regardé. C’est le procès de divorce devant un tribunal rabbinique en Israël. Le film est pas terrible.

    – et puis Suffragette (2015) – je l’ai pas encore vu, mais ca ne va pas tarder.

    #33782 Répondre
    Anne, ma soeur Anne
    Invité

    Merci!

    #33785 Répondre
    bender
    Invité

    J’en profite pour signaler l’œuvre d’un réalisateur injustement oublié le japonais Kenji Mizoguchi (1895-1958) surnommé l’homme qui aimait les femmes.

    Dans ses films la condition féminine (surtout les maltraitances) est un sujet récurrent.

    Je vous conseille :

    – La rue de la honte : le quotidien d’une maison close juste après la seconde guerre mondiale. On y casse l’image glamour qu’on attribue généralement à ce genre d’endroit, et découvre le manque de perspectives pour les femmes

    – La Vie d’O’Haru femme galante : l’histoire d’une femme de la noblesse dans le japon médiéval, qui se retrouve contrainte à la prostitution. Un film fort mais dur où on voit à quel point les femmes peuvent être malmener.

    Par contre pour les trouver….

    #33789 Répondre
    Altair
    Invité

    Ah oui en effet Mizoguchi a totalement sa place ici. Merci de m’avoir rappelé l’existence de ces films que j’avais adoré jadis. ça m’a donné envie de les revoir.

    #33795 Répondre
    Anne, ma soeur Anne
    Invité

    J’ai vu Hard Candy et Towelhead. J’ai beaucoup apprécié ces deux productions.

    Hard candy: le retournement de situation est purement jouissif et il déconstruit bien ce qui se joue dans la prédation pédophile, sans toutefois s’arrêter à ça (grande fan de thrillers je suis).

    Towelhead: dur, en effet, tu nous avais prévenus. J’adore l’image décomplexante et égalitaire de la découverte de la sexualité qui en est donnée. Eh oui, les jeunes filles aussi, loin d’être d’innocentes fleurs que ne viendra éveiller que la caresse d’un homme habile, se découvrent, se font plaisir, s’exercent, s’abandonnent, s’égarent parfois…
    J’avoue par contre ne pas avoir bien compris le traitement fait par le film de la « relation » avec le petit ami de la même classe. Cette relation est différenciée des autres, où il est bien montré qu’il s’agissait d’un rapport malvenu de domination, de viol, et nous sommes même invités à le voir comme les émois charnels de deux jeunes se cherchant. Or, le jeune homme se sert de la culpabilité de l’héroine pour parvenir à ses fins, fait partie de ceux qui l’insultent au début du film, fait le forcing pour la raser, pour la voir nue… Il avait été si bien démontré que Jasira avait été victime des désirs de son voisin adulte, que je ne comprends pas pourquoi le film n’a pas plus souligné les différentes pressions exercées par ce personnage pour l’amener à conclure avec lui. Ce n’est pas comme si ce genre de pressions: « couche avec moi ou je te quitte », n’était pas une redoutable réalité. Au contraire, à la fin du film, elle lui déclare que lui au moins ne l’a pas forcée, contrairement à son violeur de voisin, et ils peuvent ainsi tranquillement continuer à sortir ensemble. (autre affirmation de la libre découverte de la sexualité précoce ou violence passée sous silence? J’avoue ne pas avoir apprécié ce personnage, je ne sais pas si je reste très objective)
    Par ailleurs, je trouve aussi dommage de superposer tous ces « problèmes » sur ce seul personnage: mère manipulatrice et non aimante, père autoritaire, non aimant, raciste et violent, voisin violeur, petit ami plus que limite, camarades de classe racistes… Je ne dis pas que dans la réalité tous ces problèmes ne peuvent pas coexister, mais du coup, c’est faire de Jasira (et de ses soucis), un être au-delà du « normal ».

    J’aimerais voir d’autres films, mais je n’arrive pas à les trouver.

    #33798 Répondre
    bender
    Invité

    En ce qui concerne le petit ami dans Towelhead j’ai une vision plus indulgente (et peut-être pas objective également).

    Lors de leurs premiers attouchements dans le salon des parents, il suit les attentes de Jasira. Pour le rasage je ne le trouve pas si insistant et ne tente pas d’aller plus loin que demandé. Enfin pour le forcing il dit ça en l’air. Il est même surpris par la réponse de Jasira. Ce qui prouve qu’il n’y avait pas de calcul.

    Il y a aussi deux autres éléments que je trouve positifs et surtout rares.

    Chez les gentils voisins : le mari. Enfin un homme qui est montré comme doux et gentil sans que se soit associé à de la faiblesse ou de la bêtise (voir les personnages incarnés par Danny Boom). De plus en empêchant le père de récupérer Jasira il prouve qu’il est efficace sans user d’arme virile (coup de poing, grosse voix…)

    Le violeur: il est le seul et unique fautif dans cette histoire. Cela enlève toute ambiguïté. Et puis j’aime la notion de rédemption. Sans oublier que le violeur ne revêt l’aspect du paria surgissant au coin d’une rue, mais du respectable père de famille. Ce qui est tout de même plus dérangeant.

    #33818 Répondre
    Anne, ma soeur Anne
    Invité

    Oui, le violeur a été bien cerné et toutes ses manipulations, ses fautes, sont bien soulignées.

    Le tout est un beau pied de nez, il me semble, à toute l’idéologie gerbante des lolitas.

    #33821 Répondre
    Meg
    Invité

    Ca fait longtemps que j’ai pas vue Towelhead et j’en ai pas un souvenir assez précis pour en parler.
    Toute à l’heur je suis tombé sur cette liste qui a sa place ici ;

    Top 25 des meilleurs films sur le féminisme
    http://www.senscritique.com/top/resultats/Les_meilleurs_films_sur_le_feminisme/858059

    Bonne journée

    #33970 Répondre
    Troispommes
    Invité

    Bonjour,
    Moi, je suis régulièrement une série qui passe tout bêtement sur France 3 et en fait, je la trouve plutôt pas mal niveau féminisme, c’est tout simplement Murdoch Mysteries.

    On y trouve plusieurs femmes avec des rôles intéressants : bien sûr Julia Ogden, femme médecin, militante féministe, qui sait se défendre… Je me rappelle d’un épisode où elle poignarde avec une paire de ciseaux un homme venu l’agresser et dans un des dernière épisode que j’ai vu, elle s’équipait d’un arc et de flèches pour aller sauver son mari ligoté sur un lit. La question de la maternité est aussi posée à travers ce personnage. Elle est stérile, elle est aussi pro-avortement… ce qui ne l’empêche nullement d’être présentée comme une femme et une épouse….
    Presque tous les médecins de cette série sont des femmes. Il y a Emily, militante féministe qui se découvrira lesbienne. Et enfin une femme noire Rebecca qui poursuivra des études de médecines.
    Les difficultés que rencontrent ses femmes pour s’imposer sont bien soulignées et elles se soutiennent mutuellement.

    Du côté des personnages masculins, le traitement de l’inspecteur Brackenreid est intéressant. C’est un personnage viril qui préfère taper que réfléchir, qui aime boire -parce que c’est ce que les hommes font. Mais dans plusieurs épisodes, l’éducation de ses garçons lui posent problèmes. Au moins l’un d’eux aurait plutôt un tempérament « doux » mais se collerait constamment dans les ennuies pour « devenir un homme comme papa ». Cela permet à l’inspecteur de prendre progressivement conscience qu’on est pas obligé de boire et d’aimer cogner pour être un homme et cela le fera réfléchir sur l’image qu’il renvoie à ses enfants.

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