"IL, ELLE, HEN : La pédagogie neutre selon la Suède"

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  • Ce sujet contient 5 réponses, 2 ps. et a été mis à jour pour la dernière fois par Emile, le Il y a 10 années.
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  • #5506 Répondre
    Paul Rigouste
    Participant

    Pour celleux que ça intéresse, le documentaire « IL, ELLE, HEN : La pédagogie neutre selon la Suède » de Chantal Simon et Richard Puech va être diffusé sur Arte le vendredi 7 février à 23h10, et sera regardable en replay sur le site Arte+7 jusqu’au vendredi 14.

    Je copie le résumé du documentaire, que je n’ai pas vu, mais qui peut être très intéressant :

    Justus a 5 ans, il se déguise en robe pour jouer avec sa sœur, il va à l’école maternelle Nicolaigården au cœur du vieux Stockholm. Lou a 2 ans, il a deux mamans lesbiennes, il va à la crèche Egalia dans un quartier moderne de la ville.
    Justus entre en dernière année de maternelle, lui et ses camarades sont la première promotion 100% pédagogie neutre. Lou entre à l’école.

    Nicolaigården et Egalia, deux écoles dirigées par Lotta Rajalin, une pionnière de la pédagogie neutre, qu’elle s’applique à formaliser avec ses équipes pédagogiques depuis que le gouvernement suédois a demandé, en 1998, de promouvoir l’égalité des sexes dès la petite enfance.

    À Nicolaigården comme à Egalia, les pédagogues s’attachent à combattre les stéréotypes de genre, évitent de prononcer les mots « garçon » et « fille » et utilisent, en plus de « il » et « elle », un troisième pronom personnel neutre : « hen ».

    Préexistant dans la langue suédoise, le pronom « hen » a été réinvesti par le mouvement féministe suédois et fait son entrée dans les crèches en 2012. Le masculin ne l’emporte plus faute de mieux. « Hen » inclut tous les êtres humains et offre la possibilité aux enfants de se rêver comme ils le souhaitent.

    Spiderman, Fifi brindacier, princesse ou pompier, futurs guerrière ou père poule : chaque enfant est libre de devenir le petit garçon ou la petite fille qu’il a envie d’être, dans le stéréotype de son sexe ou non.

    Pour la première fois, Lotta Rajalin a accepté de nous ouvrir les portes de ces écoles qui suscitent tant de polémiques et de fantasmes. Pendant une année scolaire, nous avons filmé des pédagogues, des enfants, des parents, tels qu’ils vivent au quotidien cette expérience pédagogique et humaine unique.

    #5508 Répondre
    Arroway
    Maître des clés

    J’ai l’impression que depuis le début de l’année, arte diffuse pas mal de documentaires de ce genre (plus ou moins haut niveau d’ailleurs). Mais c’est cool !

    #6008 Répondre
    Emile
    Invité

    Bonjour.
    J’avais mis ce documentaire de côté, puis je l’ai finalement regardé.
    Je suis globalement assez mitigé. On nous y expose une petite école mais également quelques foyers (ceux d’enfants allant à cette école). On s’intéresse bien entendu à l’enseignement neutre au regard du genre de cette école, malheureusement il faudra attendre la fin du docu pour qu’on nous explicite (c’est sans doute « évident » mais c’est toujours mieux quand c’est dit) que cette école délivre un enseignement neutre au regard de toutes les discriminations.
    « De même » on nous montre des cas bien particuliers d’enfants. Ceux qui aiment se déguiser ou porter des robes. Ou à l’inverse une petite fille qui tient absolument à porter du rose (on nous explique ensuite qu’elle passe une phase d’identification), contre l’avis de ses parents, et donc paf colère, on a vraiment l’impression qu’ils la traumatisent. A l’inverse, une enseignante tente de faire dire à trois enfants qu’ils aiment mettre une robe… c’est peu convaincant.
    Pour l’essentiel, ce documentaire manque de nuances. Si on se laisse aller on peut se dire que l’enseignement neutre à la suédoise est un fief de gros débiles qui veulent interdire le rose aux filles et forcer les garçons à mettre des robes (« opprimé » par des les « anti » de l’autre côté). Bien entendu on est pas obligé de tomber là-dedans, mais enfin j’aurais personnellement aimé avoir un panorama plus large (et donc plus fin) de ce type d’enseignement et de sa perception en suède.
    Pour finir, j’aurais tendance à dire que c’est un sujet qui mérite un meilleur traitement.

    #6015 Répondre
    Paul Rigouste
    Participant

    Oui j’avais été moi aussi assez déçu par ce documentaire quand je l’avais regardé. C’était il y a assez longtemps maintenant donc je ne m’en souviens plus très bien, mais je m’étais dit aussi que ça aurait pu être beaucoup mieux (après c’est déjà pas mal que ça existe, mais bon).

    Je crois que ce que j’avais trouvé le plus dommage, c’était le parti-pris de juste montrer sans rien dire. Je trouve pas cette démarche critiquable en soi, mais là je trouvais que ça marchait pas, parce que ça forçait les institutrices/teurs de l’école à absolument dire des choses ou faire dire des choses aux enfants, ce qui donnait un côté artificiel et forcé (c’était l’impression que j’avais eue du moins). Je me disais que ça aurait été ptet mieux s’il y avait eu plus de moments « interview » ou de moments où une voix-off qui explique les principes de l’école, la situation de l’enseignement en Suède, les réactions hostiles ou positives, etc.

    Un truc que je me disais aussi, c’était que ça aurait peut-être été pas mal de comparer avec une école « normale ». Parce que, comme l’indique le titre (la « pédagogie neutre »), le principe n’est pas de faire du matraquage féministe, anti-raciste, etc., mais juste d’éviter de reproduire des discriminations/oppressions/dominations. Du coup, si la caméra veut absolument voir quelque chose, je me dis que les enseignant-e-s (ou parents) vont peut-être se sentir obligé-e-s d’en faire trop. Alors que si il y avait une comparaison avec les autres écoles, on pourrait ptet mieux se rendre compte que ne pas discriminer est déjà quelque chose d’énorme. Je sais pas. J’ai pas assez réfléchi à toutes ces questions pour avoir des idées claires là-dessus.

    #6024 Répondre
    Arroway
    Invité

    Le truc qui m’a le plus gênée dans ce documentaire, que j’ai par ailleurs trouvé intéressant surtout dans sa représentation des familles plus que de l’école*, c’est peut-être la fin: quand on entend l’un des garçon sortir de cette école et qu’il dit (je crois que c’est à ce moment-là, j’espère que je ne mélange pas) qu’il ne veut pas être une fille parce que c’est moins bien que et qu’il veut être pompier. L’objectif de cette conclusion n’est pas clair : c’est pour dire que finalement cette école sert à rien ? Ou que les stéréotypes ont la vie dure malgré l’éducation qu’on peut donner ?

    * Papa qui fait la cuisine/vaisselle, maman qui joue avec les enfants à côté, trouver des vêtements « unisexe » ou autre que rose/bleu, ce genre de trucs.

    #6163 Répondre
    Emile
    Invité

    Oui le choix de faire un documentaire muet est à double tranchant. Alors qu’on s’intéresse ici à la pédagogie du neutre, ça peut justement paraître comme un choix de la neutralité que de ne pas engager de commentaire sur les images. Mais alors, comme vous, je me permets de critiquer le choix de ces images, et réclamer de la nuance, ou comme vous du comparatif pour mieux mesurer les écarts. Au final, je pense que le documentaire ne veut être qu’un constat (neutralité ou objectivité, illusoire à mon sens), justement n’engageant pas de conclusion quand à l’efficacité finale de cette éducation (de toute manière il est sous doute trop tôt). On voit également une enseignante rapporter de bon échos d’anciens élèves. Et donc devant un constat froid particulièrement peu engagé, un regard plus ou moins militant se peut être un peu déçu ?

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