Répondre à: La Zone du Dehors
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Bon, en fait, toute discussion est impossible puisque nous ne sommes tout simplement pas sur la même ligne politique. Personnellement, le queer me sort par les yeux et je ne comprends pas qu’on veuille réutiliser des théories misogynes comme la psychanalyse, ou virilistes comme celle de Foucault, ou toujours Damasio. Comme l’a très bien dit Audre Lorde, les outils du maître ne détruiront jamais la maison du maître.
Dans ces termes, effectivement les possibilités de débats sont considérablement réduites.
Vous dites que le queer vous sort par les yeux, pourquoi pas (c’est encore un rejet en bloc de travaux super importants, comme ceux de Butler, mais passons). Il n’y a pas que les chercheureuses queer qui ont travaillé à partir de théories pas forcément irréprochables (mais aussi, qui est irréprochable…?). Il y a aussi des féministes matérialistes comme Wittig, Delphy, Felicini, etc, qui s’appuient sur les travaux de Marx et Engels, qui n’étaient pas spécialement des modèles de déconstruction féministe et anti-raciste. Jeter l’ensemble des travaux s’appuyant sur un cadre d’analyse marxiste nous aurait privé-e-s de ces avancées essentielles du féminisme.
Vous parlez des outils du maitre : on devrait aussi arrêter de parler français alors, vu que c’est une langue modelée et utilisé par les hommes et les blancs comme outils de domination. Ou alors, on reprend ces outils, et on les modifie, on les détourne, on les réinvente. A un moment donné, on ne peut pas vivre dans le rejet total de tout, il y a une part des choses à faire…
Dernière chose, je trouve ça assez malsain de comparer des menaces de viol avec des bâtiments qu’on trouverait moches…
Ce n’est pas du tout ce que j’ai dit. Je ne comparais pas des menaces de viol à des bâtiments ; c’est l’ensemble d’un discours tenu par une personne que je comparais à un bâtiment, dans lequel on peut trouver des éléments intéressants à reprendre tout en reconnaissant que l’ensemble est politiquement craignos.
Et ce n’est peut-être pas Damasio qui dit ces phrases, n’empêche que Captp est son stand-in. S’il met ce genre de propos dans la tête de son héros, je n’ai aucune raison de penser que ce n’est pas dans sa tête à lui également. Je n’ai ressenti aucune prise de distance entre l’auteur et son héros à la lecture, et les menaces de viol ne sont jamais traitées de manière politique mais semblent normales : aucun personnage, homme ou femme, n’a l’occasion d’y répondre et de les dénoncer.
Oui. Dans votre argumentation, j’ai préféré rappeler que ce n’est pas l’auteur en son nom qui a prononcé ces paroles, parce que ça prêtait à confusion. Car même si c’est politiquement problématique, il y a une différence entre ce qu’une personne pense, ce qu’elle écrit dans une oeuvre de fiction et ce qu’elle fait. Cela n’excuse pas des propos problématiques, mais cela les met dans des contextes différents.