Mad max : Fury road
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Queen MargotInvité
J’ai vu Mad max jeudi. j’étais curieuse premièrement par la bande-annonce et ensuite par les critiques qui affirmaient que c’était un film féministe.
Effectivement il y des points positifs :
une solidarité féminine. Le point de départ du film , c’est le personnage de Charlize Theron, l’impératrice Furiosa, qui libère les esclaves sexuelles du méchant du film. D’ailleurs, les esclaves ne veulent plus être considérées comme des objets. Une des filles répètent plusieurs fois : « we are not things ».
la présence de femmes âgées, qui sont actives et font avancer l’histoire, ce qui est assez rare pour le souligner dans un blockbuster.
Le personnage de Furiosa est assez badass quand même!
Mais il y a d’autres points qui m’ont chiffonés:
une sexualisation des personnages féminins (en tout cas les jeunes). Le male gaze est présent dans le film.
le héros s’en sort sans une égratignure alors que plusieurs pesonnages féminins meurent ou sont blessées. Et puis bien sûr, c’est le plan du héros blanc qui fonctionne à la fin…StardamaInvitéJe ne suis pas d’accord avec vous Queen Margot sur le point négatif, j’ai trouvé qu’au contraire les femmes n’étaient jamais érotisées dans ce film, ce qui était une très belle chose. Ce féminisme rafraichissant car ultra-rare ne se réduit justement pas à coller des flingues dans les mains d’héroïnes aux gros lolos sans personnalité, façon Tarantino ; c’est plus subtil et ça va plus loin que ça.
je ne vois pas ce que vous voulez dire par « plan du héros blanc »… Le dernier plan du film est centré sur Furiosa.Bonne journée, Stardama
Queen MargotInvitéBonjour Stardama,
Je me suis mal expliquée pour « le plan du héros blanc ». Je voulais dire la « stratégie ». Dans le dernier tiers du film, quand le groupe retrouvent les vieilles femmes rescapées de la Terre verte; Furiosa veut continuer dans le désert de sel alors que Mad Max propose de retourner à la citadelle (le point de départ). Finalement, Furiosa décide de suivre Mad max.
Pour la sexualisation des femmes, je trouve quand même qu’elles sont très peu vêtues ( sauf Furiosa). Le héros porte lui un blouson et un pantalon noir alors que les filles portent une brassière et un mini-short blancs…Quand on y pense ce n’est pas très pratique comme tenue et ça ne protège pas du soleil…JacquesInvitéBonjour,
Une petite suggestion pour les films très récents évoqués dans le forum : de préciser dans le post la mention : attention, ce billet révèle des points importants de l’histoire.
Merci ,
Jacques
CamilleInvitéBonjour,(Attention révélations sur l’histoire)
Une petite remarque sur le film. Je n’ai pas le temps de pousser la réflexion, mais je suis assez d’accord avec vous sur des points positifs : Héroïne forte ,solidarité féminine, personnages âgées ET féminins, refus de la réification, discours féministe pris au sérieux et non source de plaisanterie, etc.
Sur la sexualisation des personnages féminins les plus jeunes, cela peut s’expliquer par la domination d’Immortan Joe qui les a transformées en objets sexuels. Cela me semblait assez cohérent avec l’aspect féministe du film.
Deux points m’ont plus dérangé, le premier est l’imagerie de la femme comme mère dans un sens mythologiquo-psychologique (terre-mère), avec l’histoire des graines, des sols détruits par les pluies acides, l’ancienne esclave qui s’attache au War Boy et lui apporte tendresse et réconfort – ces derniers étant présentés comme de pauvres garçons embrigadés par IJ et qu’il faut protéger au mieux d’après les anciennes esclaves – etc.
Le second point qui m’a posé problème est de savoir pourquoi ces femmes aux allures de mannequins étaient les seules à devoir être sauvées… Les »femmes-laitières » ne semblent pas très bien loties non pus. Tout comme les femmes de la populace qui mêlées aux hommes forment un amas grouillant.
Voilà, quelques remarques.
Bonne journée !
StardamaInvitéBonjour à tous,
Queen Margot, d’accord, mais c’est le personnage principal, on peut bien lui accorder ce moment. Sa relation avec Furiosa a été plutôt égalitaire tout du long. Et ce plan, quand il est mis en action, repose sur tout le monde, pas que sur Max.
Pour les vêtements je suis d’accord avec Camille, cela fait partie du contexte : ces femmes étaient des esclaves sexuelles, leur parcours consiste à s’affranchir du patriarcat, et cela passe par la tenue sexiste correspondant à leur ancien statut- il me semble qu’elles sont d’avantage vêtues à la fin.
Camille pour ce que vous dites au sujet de Nux, le War-Boy, je n’ai tout à fait vu cela : il s’agirait plutôt à mon sens de montrer comment il quitte une structure éminemment masculiniste, ou la virilité est qualité première et ou les « faibles » sont tués, pour rejoindre un groupe au sein duquel il lui est permis d’exprimer ses émotions (pleurer par ex) et d’employer ses talents tout en se faisant accepter, bref d’être lui-même sans qu’on le considère comme une « fiotte » (ce qui était implicite dans le gang).
Par ailleurs, dans la scène finale, on montre ces « femmes-laitières » qui se sont libérées d’elles-mêmes et qui ouvrent les vannes pour servir de l’eau aux habitants. Max Furiosa et les autres ont « sauvé » le peuple de la citadelle, si vous voulez, de par leurs dernières actions (SPOILER SPOILER SPOILER en tuant Immortan Joe).
LirienneInvitéJe n’ai pas vu le film donc je ne peux pas débattre sur les points positif ou négatif du féminisme mais je suis tombée sur cet article qui propose une lecture anti-spéciste du film.
SarahInvitéSur la sexualisation, moi qui déteste le male gaze, j’ai été très surprise justement par cette scène à l’arrêt du camion où un misogyne aurait vraiment pu s’en donner à cœur joie. A part peut-être le plan sur les cuisses de la fille qui se débarrasse de sa ceinture (mais c’est parce qu’elle fait ce geste), c’était pas érotique comparé à ce qu’on pouvait attendre justement de ce genre de scènes. Avec l’eau, j’ai craint le pire pendant 2 secondes. Mais le pire n’est pas venu.
Je suis un peu d’accord sur l’abandon des « femmes-laitières » mais elles sont à la vue de tous, ce qui n’est pas le cas des esclaves sexuelles, enfermées dans le coffre-fort.
joffrey pluscourtInvité@Lirienne merci pour le lien, le critique est interressant.
J’avais faillit mettre « Jupiter Ascending » sur le fil des films antispecismes mais j’ai eu peur d’etre à coté du sujet (encore).
http://www.vegactu.com/actualite/reveille-toi-neo-pourquoi-jupiter-ascending-est-le-plaidoyer-animaliste-le-plus-evident-depuis-noe-18738/
(Noé est juste trop mauvais à mon sens pour conseillé)StardamaInvitéJoffrey Pluscourt le problème est que « Jupiter Ascending » est en même temps plutôt sexiste, on peut même le qualifier de rétrograde à certains moments (combien de fois le beau Channing doit-il sauver la demoiselle en détresse ?)..
Sarah oui tt à fait d’accord sur cette scène
joffrey pluscourtInvitéBonjour
Moi c’est le discourt sur le génétique qui m’a le plus géner (sans doute une gène voulue par le film). Je n’ai pas poster dans film féministe non plus.
Mais les frére et soeur Wolinsky ont prouvé une certaine ironie et un gout de la méta.
L’héroine quitte volontairement son statut de princesse, l’histoire est outragement ultra cliché, le seul changement apporté par le titre est l’incorporation à une famille dysfonctionnelle, capitaliste, vampire et meurtrière et le sacrifice d’un amour spontanné à un mariage d’intéret et incestueux…
L’héroine est surtout débordée par un monde inconnu, plus que victime de son absence de pénis et ne m’a pas parue séxiste (voir assez progressiste), les meilleurs chasseurs de primes sont paritaires et racisés, la plus haute autorité de police est une femme, les guerriers sélectionnés génétiquements et prisonniers de clichés (hommes, loups, père d’une fille malade). Puis il y a la dimension « pondeuse » et l’arc narratif associé comme dit le lien vers l’article de Camille Brunel que j’ai posté dans le fil adéquat. Mais effectivement ça mériterais une deuxième vision de ma part.Malgrè le coté pompier, voir volontairement clicheteux, j’aime mettre en avant le travail déconstructif de ces réals et le coté antispé m’avais frappé (pour ce que j’en comprend à partir de ce site, j’ai des amis proches végétariens, vraiment, mais on lève pas mal les yeux devant certains argumentaires antispés de par chez moi)
En tout cas je suis convaincu de voir Mad Max.
GrussieInvitéJe l’ai vu, je l’ai trouvé sympa d’un point de vue féministe (le personnage de Furiosa est effectivement badass <3 ) mais bon, pas ouf non plus. J’ai du mal à développer plus (j’ai du mal à l’écrit en ce moment), désolée pour ce post hautement argumenté et étoffé ^^
Paul RigousteParticipantCoucou,
je l’ai vu moi aussi et je suis totalement d’accord avec Queen Margot et avec Camille (sur les deux points qui l’ont dérangé-e).
Perso, niveau mal gaze, je n’ai pas du tout trouvé que ça passait, j’ai même trouvé ça assez glauque d’avoir pendant tout le film des femmes avec des physiques de mannequin franchement dénudées. La première scène où Max les surprend alors qu’elles sont en train de se désaltérer est juste glauque. Mais ptet que le plus glauque pour moi à ce niveau, c’est la scène où l’une de la bande de femmes indépendantes fait l’appât en haut d’une grue, totalement nue. Parce que là il n’y a même plus l’idée qu’elle a été dénudée/objectifiée par un homme, mais elle s’est dénudée toute seule (avec ses copines)…
Sinon, juste pour répondre à l’argument de Camille et Starmada selon lequel c’est logique par rapport au scénario que ces femmes soient objectifiées, car le méchant en a fait des objets sexuels. Déjà, je pense qu’un scénario ne justifie rien du tout. Un scénario c’est un ensemble de choix (politiques). Si il est « logique » de voir des femmes à poil pendant tout le film à cause d’un postulat de départ du scénario, cela n’empêche pas que ce présupposé de départ soit très critiquable. Je ne sais pas si vous voyez ce que je veux dire.
Et ensuite, il ne faut pas confondre le fait que le méchant les objectifie et le fait que la caméra les objectifie. Un film peut très bien dénoncer une objectification sans tomber lui-même dans cet écueil (ce que fait complètement Mad Max à mon avis). Le film aurait par exemple pu montrer l’oppression exercée par le méchant sur ces femmes en insistant sur la violence exercée par ces hommes, sur leur regard, et sans exhiber les corps féminins aux spectateurs du film. Et il aurait pu aussi montrer les femmes dénudée se vêtir immédiatement de pantalons et blousons dès la première scène où on les voit (au lieu de les montrer se rafraichir à poil).
Bref, personnellement, sur ce point, je trouve que le film n’est vraiment pas féministe pour un sou :-).
StardamaInvitéJ’ai vu le film en ayant en tête mon expérience sur le déconstructivisme acquise par la lecture des articles de ce site et j’ai trouvé qu’il allait plus loin dans la posture féministe que la grande majorité des œuvres critiquées sur ce site, je n’ai pas vu d’erreur majeur, je peux détailler mon point de vue si vous le souhaitez. D’ailleurs Georges Miller a engagé comme co-scénariste une personne dont le métier était de s’occuper des femmes en difficulté dans les zones de conflit et autres, elle a transmise aux actrices son expérience sur les attitudes qu’ont les gens dans les milieux similaires à leurs personnages – il y a une interview d’elle disponible quelque part.
Que pensez-vous des autres aspects féministes du film, Mr Rigouste, à part ces vêtements ? Vous donneriez une bonne note globale si vous deviez écrire un article ?
Et juste pour parler de cet aspect-là brièvement, voila mon avis qui n’est pas le même que le votre (ne vous en vexez pas 🙂 ) :
1) C’est le désert, ils ont à peine de quoi manger, en mode survie, alors sûrement pas de vêtements de rechange. J’avoue ceci dit que la situation aurait pu évoluer par la suite, d’accord avec vous là-dessus. Mais ça arrive quand même, les Vulalinis sont couvertes, et regardez les images de ce site http://comicbook.com/2015/05/16/mad-max-fury-road-blazes-a-trail-to-escape-patriarchal-storytell/, la cinquième en partant du bas ; Capable (la rousse) a enfilé une tenue plus adaptée.2) J’interprète la scène avec la femme nue comme un moyen pour la tribu d’appâter les mâles passant par là, en retournant le cliche typique de la belle femme en détresse, afin soit de se défendre face à des salauds, soit de les détrousser (il faut bien vivre).
3) Point le plus important : à mon avis, il faut bien prêter attention aux angles de la caméra. Ces femmes-là, les évadées, sont presque toujours filmées en plan taille ou de plain-pied et les gros plans le sont essentiellement sur le visage. Dans le premier cas on insiste sur leurs actions (pendant les batailles par exemple), l’ensemble du corps étant montré comme représentatif de leur volonté et de leur force. Dans le deuxième cas elles deviennent libre d’interpréter une gamme d’émotion par leurs seules expressions faciales et quelques paroles (ex, quand elles accusent Nux dans la cabine). Ce traitement visuel marque ainsi à mon sens une contre-érotisation qui va à l’encontre de ce qu’on peut penser en voyant leur tenue ; leurs attributs sexuels ne sont jamais mis en avant et leurs actes, leurs paroles, leur détermination, et leur rapport avec Furiosa, font que le spectateur est tout de suite invité à les considérer comme bien plus que ce que leur apparence peut suggérer : allusion possible à la réalité du harcèlement ? Du genre « c’est pas parce qu’un femme est habillée « sexy » pour vous que ça vous donne le droit de la considérer comme un objet de désir, elle est humaine avec ses sentiments et ses motivations, et elle est sûrement bien plus forte que vous ». Voyons par exemple la scène de la douche ou Angharad s’avance vers Max pour lui donner de l’eau, le traitement qui est fait de la séquence la montre clairement supérieure à lui ; malgré la menace de son arme (attribut masculin) qui s’oppose à son apparente vulnérabilité (attribuée typiquement aux femmes), elle parait sans crainte et nettement plus assurée (et humaine) que Max, qui tremble et qui grogne. Pas de male gaze.
D’ailleurs pour finir sur cette scène de la cage suspendue ; le plan d’ensemble est adopté jusqu’à ce que la personne descende, se rhabille et court vers Furiosa ; l’exposition corporelle semble ainsi limitée au maximum, j’ai trouvé ça intéressant.Bref on n’est pas obligé d’être d’accord là-dessus, personnellement j’ai trouvé ce film rafraichissant car il cassait joliment les stéréotypes de « féminisme masculiniste » tels qu’ils sont expliqués sur ce site dans l’article sur « Boulevard de la Mort », par exemple. Bien au delà du typique « gros flingues et gros lolos », j’y ai vu un égalitarisme genré rare ainsi qu’une remise en cause métaphorique du patriarcat et des schémas virilistes aliénants qu’il implique. Bonne journée à tous !
StardamaInvité(pour l’exemple des photos pardon je voulais dire « la cinquième en partant du haut », évidemment.
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