Répondre à: Mademoiselle de Park Chan-wook vs. Du Bout des doigts de Sarah Waters (spoilers)
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Bonjour,
Merci Milù d’avoir démoli ce film, je n’aurais pas à le faire!
Et merci You Na Jung pour les précisions, et Arroway pour les contributions!
Pour moi, Milù, tu n’inventes rien: j’étais moi aussi au spectacle!
Cependant, j’ai pris le film comme cela (il m’avait été conseillé pour son « esthétique »), et je l’ai adoré.
J’ai pris beaucoup de plaisir à voir le film, je l’ai vu avec une amie et on s’est bien marrées. La cinématographie est impeccable, les acteurices très bons, humour coréen (la scène de la pendaison), et j’étais contente de voir une représentation de l’homosexualité.
Mais vraiment, politiquement je ne peux pas le défendre très loin. Complaisance pour la violence, et regard hétéro sur les lesbiennes: c’est fatiguant, mais c’est le cas!
Si c’était filmé pour des lesbiennes nous n’aurions pas ces scènes ridicules. On dirait un manuel explicatif (et fantasmé, mais ça bon) pour hétérosexuels curieux. J’ai trouvé les scènes comiques, mais en aucun cas érotiques.
Franchement la scène de la dent sérieux non, je ne dois pas être dans le public cible. Cette scène est rigolote et mignonne, mais aussi érotique que Tchoupi. C’est impossible pour moi de m’identifier au personnage à ce moment-là, puisqu’on est dans le grotesque.
C’est un peu désespérant d’ailleurs, ces réalisateurs qui se rengorgent de prendre des « risques artistiques », alors qu’ils ne font que donner aux hommes ce que veulent les hommes. Surtout s’ils les émasculent à la fin! Cette association d’idées, qui porte le final du film, pose pour moi problème : la femme trouve son plaisir et son indépendance avec une autre femme, et l’homme en sort émasculé.
Sur le plan de l’engagement artistique, j’ai trouvé cela moins pathétique que « la Vie d’Adèle », car fort heureusement les prétentions de « Mademoiselle » sont aussi ailleurs.
La photographie, les décors, la mise en scène est excellente.
Le scénario bien ficelé (sans doute grâce au bouquin de Waters) porte très bien le film: le double jeu, les mensonges, la manipulation, le retournement des sentiments, et surtout, la double lecture des scènes sont assez jubilatoires.