Répondre à: Bande de filles – Céline Sciamma

Accueil Forums La prochaine séance Bande de filles – Céline Sciamma Répondre à: Bande de filles – Céline Sciamma

#7481
Arroway
Invité

Comme je comprend l’extrait : le thème tourne autour de savoir si les femmes ont autant accès que les hommes aux productions à gros budget. Dans sa première intervention, Sciamma dit qu’on ne pose pas la question à la réalisattrice de Bowling si elle fait un cinéma féminin, parce qu’elle est à la tête d’un gros budget, d’un gros projet, dans une position de réel pouvoir.
Sa deuxième intervention est directement en lien :
« Donc le clivage, cette question du regard féminin, de cette sensibilité, elle se pose à l’endroit du regard d’auteur en fait (avec un sourire en grimace, donc je pense qu’elle est ironique ici), pas la question d’un regard féminin, enfin d’une femme aux commandes d’un film. Parce que sur la question économique, c’est saillant. Regardons le budget qu’ont les femmes, regardons le budget qu’ont les hommes… »
Donc je comprend sa phrase comme : en fait, quand une femme fait un film à gros budget et à une position de pouvoir, il ne vient à personne l’idée de parler de cinéma féminin. Par contre quand il s’agit d’un film à petit budget i.e. film d’auteur, alors là tout de suite on pose la question d’un prétendu regard féminin.
C’est pas bête du tout, ça met en lien la perception d’un « regard féminin » avec le pouvoir ou l’ambition de la réalisatrice qui fait un gros film ou pas.

Le « privilège épistémologique » n’est pertinent à mon avis que dans le cas d’un cinéma féministe, qui dénoncent des oppressions. Sinon, je ne vois pas ce que cela donne comme avantage au sein d’un cinéma prétendumment « féminin », qui n’a pas pour vocation de dénoncer quoi que ce soit. On peut être une femme réalisatrice, filmer des actrices, prendre le point de vue d’une héroïne féminine et in fine faire un film avec un scénario qui reproduit des valeurs patriarcales.

Commentaires clos