Répondre à: Nymph()maniac, feministe ?

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#8819
Joffrey Pluscourt
Invité

Comme Marine je trouve que s’est un film très réussit émotionnellement (rire dans la salle, choc, dégout…) ce qui n’était pas le cas à mon sens des derniers Lars Van Trier et déjà ça en fait un des films marquant de l’année.

C’est aussi une des rares scenes d’amour lesbien non caricaturale ou érotisée que j’ai vu sur grand ecran déja (meme si la palme d’or de cette année)
(et meme si je pense que la bonde a l’oreille deformée qui symbolise la reconciliation et une vraie relation est une femme parce que c’est une projection de la nymphomaniac elle meme et de ses besoins affectifs réels).

Au niveau politique: ça stimule, ce n’est pas un tract ou une propagande bonne ou mauvaise c’est déjà sur.

Ca semble choqué et dégouté aussi mais est ce que le film va dans le sens d’un discours aliénant pour autant ou du renfort de préjugés mysogines?
Est ce qu’il ne pousserai pas à la reflection meme un masculiniste homme marines americain musulman borné?
Est ce que bousculer meme les egalitaristes c’est si inutile et risque de les detourner de la vraie foi?
Est ce que le problème c’est d’apprendre à armer un pistolet dans un lars Van Trier ou la plethore de films qui nous montre que c’est cool de s’engager dans l’armee ou de tirer sur tous ce qui bouge?

Ma lecture politique a priori (une seule vision du film, vu sans sous titre)

(je ne pense pas que le role soit si genré c’est juste pour les reconnaitre que je dis homme et femme, tombeur obcede de sexe c’est traditionnellement masculin, raisonné, vierge et reclus chez soi dans la lecture c’est plus princesse en générale… je suis ni femme ni nymphomane mais le film m’a touché aussi, par la vie de la femme et la bouffonnerie des discours de l’homme qui se rapproche tout deux de certains de mes travers, mes discours ou de mes experiences)

la femme romance en grande part son autobiographie (comme tout le monde).

Il y a de nombreux indices. Elle invente les titres des chapitres grace à ce qu’elle voit dans la chambre. Le prince charmant à une entrée de prince charmant au point que meme l’homme est choqué et doute à la fin du premier film. L’anecdote de la fellation avant un don de sperme, le SM professionnel, le detecteur a pedophile par erection, trouver son arbre en haut d’un montagne, mouillé à la mort de son père, le mafieux qui envoie des maitresses SM pour qu’on le paie, la jeune perdue avec une difformité physique, l’acceptation de l’amour autour de la cicatrice de la cesarienne de l’enfant abandonné, la vierge et la putain en fantasme enfant… au moins un truc absurde par chapitre plus j’y repense plus j’ai des scenes à citer. Mais ca cache un souffrance évidente qui depasse la nymphomanie. C’est le discours de Lars et pas d’une femme mais ca pointe beaucoup de formes de culpabilisation réelles et de fantasmes associés que l’on peut entendre chez beaucoup de gens.

L’homme tente de l’enfermer dans un discours certes bienveillant mais normatif comme philosophie, histoire, pornographique (la scene couette et mini jupe dans une salle de classe reconstitué), les maths, la musique, l’ethomologie… il est lui aussi totalement absurde et de plus en plus à la peine et critiqué, avant de craquer pour s’émanciper de sa vision trop rationnelle et d’etre tué pour émanciper la fille de l’emprise d’un discourt exterieur finalement bien peu empathique.
Son isolement du monde fait de lui le vrai maniaque et sa vie protégée n’a rien d’enviable et ne le protege pas des discours creux et normatif ou de la première tentation venue. Pourtant Lars est tres inspiré par la chrétienté mais là il refuse le evitont les tentations pour les vaincre.

En plus c’est un peu le « huit et demi » de Lars Van Trier qui en profite pour citer tout ses films et repondre à certaines critiques (qu’on m’explique en quoi dogville, manderlay, les idiots. dancer in the dark… sont mysogines et ou racistes svp Paul). C’est péteux mais il a deja une sacrée filmo.
Pourtant à part le coté comique, ca tient plus du trolle (certes les critiques en faces sans doute aussi, je n’ai jamais lu de critique argumentée sur sa mysoginie) et de la coqueterie que d’une reponse rigoureuse.

Apres je pense que Trier a fuis devant un sujet promis depuis longtemps: le sexe (le monsieur à produit une boite de porno siglée éthique et féministe avec femmes à la caméra il y a quelques année).
C’est sans doute tant mieux… un discours de plus sur le sexe au cinema…

Il a encore fuis aussi devant un scenario classique après le faux reportage, la comédie musicale, le théatre filmé, le conte psychanalytique, la symbolique depressive… pour la confrontation de deux discours très éloignés des faits.
Tant mieux… au lieu de faire un tract politique unidirectionnel à l’abris des critiques du genre soit gentil pas méchant.

La dessus il déçoit et il rend la critique difficile ou trop longue.

Mais je ne suis pas sur que si le discours n’est pas tranché ou unidirectionnel on puisse y trouver a boire et a manger pour autant.

J’ai pas revu encore le film, mais je le soupçonne de fonctionner comme Dancer in the dark. A chaque échapée dans le rève (comédie musicale) un dur retour à la réalité. Je pense qu’à chaque cliché (mysogine ou pas), a chaque attente du spectateur le film dévelloppe une réponse, pas edifiante, exemplaire, mais « croyable » et inattendue.

ex:
Il y a pas pire que mafieuse, il y a pedophile, pedophile c’est affreux, c’est celui qui controlle le mieux ses pulsions…

Elle trouve enfin l’amour et une certaine reconcillation, c’est avec une femme après avoir couru les mecs, sur les conseil du chef mafieux, mais c’est des preceptes defendables (presence, patience, tendresse, fin d’une solitude), elle est enfin heureuse et s’accepte, mais deviens possessive jalouse normative et elle est rejetée, la trahison est douloureuse et la pousse au meutre, elle rate et est batue, puis retour au depart avec le 3+5, obligée de trouver son chemin par elle mème par la reappropriation de son histoire par le discour et en la rendant utile (de savoir pointer une arme comme dans tout les films à réaliser qu’il faut l’armer pour tirer) puis se debarrasser d’un discours exterieur meme si il a l’air tres cultivé et intelligent…

A force ca fait un sacré catalogue de clichés normatifs maltraités. Sans meme se perdre en conjecture sur la symbolique du discours il y a matière à article (si vous trouvez quelqu’un qui ne hais pas les réalisateurs)

Et en se penchant sur l’analyse du discours de la femme (celui de l’homme est volontairement bouffon, draguer comme on pèche, la suite mathématique pour expliquer Bach, l’opposition caricaturale entre deux tradition chrétienne…) il y a des exemples de culpabilisation des femmes (et des hommes) par pelleté autour du sexe.

Le regard des parents sur les jeux d’enfants, L’ame soeur unique (le mari est le perso qui donne son visage au depucelage, au premier amour, au mariage, à la rupture avec son seul vrai amour epanouissant avec la fille à l’oreille deformée…), la course à la performance pour impressionner ses amis, le fait de repousser un amour pour l’idealiser jusqu’à sa perte (depart du premier amour avec la secretaire), la chute dans l’edonisme a tout prix et son alienation (emploi du temps serré, mensonges, insensibilité à la souffrance causée…), retour de sa souffrance morale en maltraitance du corps, retour du regard sociale en culpabilisation, cynisme (utilisation de ses experiences malheureuse contre les autres au sein de la « mafia »).

Je pense, j’affirme que Lars Van Trier est un des cineastes les plus politiques (à deux doigts de la caricature).

Les idiots, Dogville, Manderlay et le discours de l’homme de nymphomaniac (et sans doute beaucoup d’autre films a y réfléchir) sont meme des metacritiques explicites de certains discours politiques trop éthéré, rationnalistes et vise non plus les discours dominant mais les contre discours dominants qui rajoute finalement de l’aliénation à l’aliénation.

Quitte a dire culturel au lieu d’injonction, de connard au lieu de scandaleux, discours sexiste ou normatif au lieu de oui je suis mysogyne a cause de couille ou a ouais les hormoné c’est des monstres mais adorés par la société…

Sérieusement:

C’est un des films politiques les plus interressant de l’année, sans doute pas le plus intelligent ou exempt de critique mais ca depasse TVTrope et les blockbuster avec leur héro masculin se tapant à l’infini les memes quetes initiatiques pour pecho la blonde ou assumer de dominer le monde (et la femme).

Ca mérite une critique argumentée.

(Et Manderlay malgrès son coté breshtien pour les nuls aussi à la lecture de vos critiques sur les representations de l’esclavage.)

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