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#8827
Kikuchiyo
Invité

J’avais pris quelques notes sur Cloud Atlas:

Sorti en 2013 en France (2012 aux USA) Cloud Atlas raconte 6 histoires de 6 genres de films différents, à 6 époques différentes ( milieu 19ème siècle sur bateau dans l’océan pacifique, 1936 en Angleterre, 1973 à San Francisco, 2012 en Ecosse, 22ème siècles à Néo-Séoul, un monde post-apocalyptique). Les mêmes acteurs dans des rôles de plus ou moins grandes importances reviennent dans chaque histoire, changeant parfois de couleur de peau et de sexe. Chaque épisode est raconté dans en paralèlle et l’on passe d’une époque à l’autre continuellement.

Les histoires sont unies par le même thème qui est la lutte contre une oppression et font référence l’une à l’autre. Cette oppression pouvant être: l’esclavage, un compositeur voulant s’approprier l’oeuvre de son employé, une multinationale pétrolière empéchant une journaliste de révéler un complot, une maison de retraite inhospitalière, un état totalitaire, la peur et les préjugés en nous ainsi qu’une tribu cannibale.
L’oppression se justifie presque toujours par « l’ordre naturel » des choses : « Les forts mangent les faibles. C’est une loi de la nature. » Une référence plus ou moins directe au cannibalisme est dans 4 des épisodes. Les héros et héroïnes sont ceux qui s’opposent à cet ordre.

La place des femmes

Sur 6 histoires: 3 ont une narratrice et/ou héroïne:
– Somni: une « messie révolutionnaire » dans le Néo Séoul du 22ème siècle qui sera perçue comme une déesse par les personnages de l’épisode suivant,
– Luisa Rey: une journaliste obstinée qui essaye de révéler un complot énergétique d’un conglomérat pétrolier avec l’aide du chef de la sécurité Joe Napier
– une survivante de l’apocalypse ayant conservée une technologie supérieure alors que le reste de la population est revenue à l’âge de pierre.
Les personnages féminins secondaires sont assez variées : femme attendant et suivant son mari (Tilda Ewing) , une travailleuse d’un atelier clandestin qui tuera l’assassin à la solde des pétroliers, une infirmière sadique, une clone esclave se révoltant.

Les types de héros masculins

5 histoires ont un narrateur et/ou héros: les héros « virils » sont assez peu nombreux, le commandant rebelle Chang dans le Néo Séoul. Les autres ne cadrent pas avec l’idéal viril sans peur et sans reproche,

Tout les héros qui réussissent dans leurs actions, le font grâce à l’aide et la coopération des autres personnages, qu’ils ont aidé précédemment dans leur histoire.
– Andrew Ewing aide l’esclave en fuite Atua lors de sa traversée et ils se sauvent mutuellement la vie.
– Luisa Rey est aidé par Joe Napier car son père lui avait sauvé la vie.
– Cavendish et ses acolytes sont sauvés grace au vieux gateux qui crie à l’aide dans le pub car ils ont fait demi-tour pour aller le chercher.
– Zach’ry sauve la presciente, et ils se sauvent mutuellement la vie.

Structure du film en mirroir:
Des membres d’une civilisation avancée technologiquement rencontre des membres d’une civilisation moins avancée et et se sauvent mutuellement la vie. Dans un cas l’un est esclave dans l’autre il craint de le devenir. Leurs couleurs de peau sont inversée. Blanc supérieur dans la 1ère histoire. Noir supérieur dans la dernière.
Une femme lutte contre une corporation dangereuse et réussit. Une autre échoue mais son message porte.
Un compositeur est mis en danger par son employeur qui veut s’accaparer sa création, un éditeur est mis en danger par un de ses auteurs,

Yellow Face:

un des problêmes du film est l’utilisation de Yellow face dans l’épisode à Neo Seoul, c’est à dire des acteurs blancs grimés en asiatique ce qui est procédé terriblement raciste et qui prive les acteurs de type asiatique de rôles.
Ce genre de procédé était assez fréquent dans les années 50.
On peut trouver des justifications par la mise en scène:
le principe du film est que les acteurs changent de roles, un blanc peut devenir un noir, une noire une blanche, un homme une femme, etc.
La société dystopique décrite dans cet épisode montre que l’anglais est la langue dominante des « consumers » le coréen est considéré comme un « sous langage » (subspeak) interdit. Tout les représentants du systeme totalitaire sont des blancs grimés, les clones opprimmés sont joués par des acteurs asiatiques.

Sur le site Thatguywiththeglasses.com Kyle Kalgrenn a fait une critique intéressante en anglais non soustitres.

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