Films, séries et autres Féministes
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- Ce sujet contient 125 réponses, 4 ps. et a été mis à jour pour la dernière fois par , le Il y a 3 semaines, 2 jours.
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caerbannogInvité
Franchement, je ne pense pas que la « clarté de la couleur de peau » tempère la force de ce que Sarah Jane dénonce.
En 1925, Claude MCKAY, un poète américain écrivait ça :
Because I am the white man’s son — his own
Bearing the bastard birth-mark on my face,
I will dispute his title to his throne,
Forever fight him for my rightful place.
There is a searing hate within my soul,
A hate that only kin can feel for kin,
A hate that makes me vigorous and whole,
And spurs me on increasingly to win.
Because I am my cruel father’s child,
My love of justice stirs me up to hate,
A warring Ishmaelite, unreconciled,
When falls the hour I shall not hestitate
Into my father’s heart to plunge the knife
To gain the utmost freedom that is life.Et deux ans plus tard, langston Hughes écrivait ça :
MULATTO, Langston Hughes
I am your son, white man!
Georgia dusk
And the turpentine woods.
One of the pillars of the temple fell.
You are my son!
Like Hell!
The moon over the turpentine woods.
The Southern night
Full of stars,
Great big yellow stars.
What’s a body but a toy?
Juicy bodies
Of nigger wenches
Blue black
Against black fences.
O, you little bastard boy,
What’s a body but a toy?
The scent of pine wood stings the soft night air.
What’s the body of your mother?
Silver moonlight everywhere.
What’s the body of your mother?
Sharp pine scent in the evening air.
A nigger night,
A nigger joy,
A little yellow
Bastard boy.
Naw, you ain’t my brother.
Niggers ain’t my brother.
Not ever.
Niggers ain’t my brother.
The Southern night is full of stars,
Great big yellow stars.
O, sweet as earth,
Dusk dark bodies
Give sweet birth
To little yellow bastard boys.
Git on back there in the night,
You ain’t white
The bright stars scatter everywhere.
Pine wood scent in the evening air.
A nigger night,
A nigger joy.
I am your son, white man!
A little yellow
Bastard boy.Il y a plusieurs voix dans ce poème : celle du narrateur (métis) qui confronte son père (blanc) qui a violé sa mère (noire), et le père qui lui répond en reniant sa paternité parce que l’enfant n’est pas blanc et que sa mère n’était « qu’une esclave », un corps avec lequel on pouvait « s’amuser » et le frère (blanc) qui nie toute fraternité avec le narrateur (pour les mêmes raisons que le père). Au-delà du niveau de la question des personnes individuelles, c’est une sévère critique des relations de races dans une société raciste, une question d’héritage collectif de l’histoire de l’esclavage, de l’injustice et de la non-fraternité.
Certes, on ne connaît pas l’histoire d’Annie et Sarah Jane, mais le fait que SJ rejette sa mère et soit si véhémente n’est pas si singulier que ça. Je ne pense pas que sa couleur « édulcore » la force de sa rage et la violence qu’elle subit. Langston Hughes a aussi rejeté un temps ses parents bien plus noirs que lui, lui qui avait des grand-parents respectivement Cherokee et Français. Et encore une fois, Leila dans Shadows essaie aussi de « passer » pour blanche auprès de ses amis littéraires et soi-disant progressistes, parce qu’elle est plus blanche de peau que ses frères d’où le titre du film qui annonce bien la question des « nuances ».
C’est pas que je veux défendre le film à tout prix mais je pense pas qu’il faille mesinterpréter le choix de montrer SJ comme « moins noire » que sa mère comme « moins critique ». Annie, c’est vrai, essaie de faire une vie aussi confortable que possible dans une société raciste et ségrégée à SJ, qui, plus jeune, ne s’y résigne pas.
Bon, la toute fin (dans la voiture) est une forme de réconciliation un peu trop satisfaisante, mais elle n’a lieu qu’après que SJ ait crié devant tout le monde : « It’s my mother ! ». Ce qui est une forme d’affirmation de son identité super importante.Paul RigousteParticipantOui je suis d’accord avec toi. Tu m’as définitivement convaincu 🙂
En fait je pense que je trouvais ce choix scénaristique étrange parce que j’ai une très mauvaise connaissance (euphémisme pour « aucune connaissance ») de ce genre de cas dans la réalité. Du coup j’avais l’impression que c’était un choix tordu de la part de Sirk, alors qu’il parle juste d’autre chose que de ce à quoi je m’attendais (ou plus exactement d’une autre facette du problème, toute aussi importante et intéressante).Et oui, la toute fin m’a toujours un peu ennuyé aussi, mais comme tu dis, je pense qu’elle marque beaucoup moins que tout ce qu’il y a avant : l’enterrement avec la chanson Trouble of the world, et le It’s my mother de Sarah Jane. C’est plus ça qui reste dans la tête que la toute fin dans la voiture je pense.
Fanny GonzaguesMaître des cléshey!
Je vous remercie de m’avoir fait découvrir ce film (Imitation of life)! j’avais aperçu qu’il avait généré des longs posts donc je l’ai regardé et là je viens de lire ce que vous avez écrit, c’est encore plus intéressant! Merci pour ces autres références sur les films avec des personnages paraissant blancs, j’ai envie de regarder Shadows maintenant…Salvador Alien DayInvitéPeut-être un des seuls westerns possédant une dimension féministe :
« J. and S. – storia criminale del far west » (« Far West Story »), avec Tomas Milian et Susan George, réalisé par Sergio Corbucci.Pas sûr qu’il soit sorti en DVD avec sous-titres français, moi je l’ai vu en italien.
Paul RigousteParticipantMerci pour le conseil, je vais le regarder, je n’en ai jamais entendu parler.
Sinon comme western à dimension féministe (entre autres trucs intéressants politiquement), il y a Soldier Blue (1970) :Je m’en souviens plus bien, mais j’en garde un très bon souvenir.
GrussieInvitéJ’ai vu Better than Chocolate avant-hier et il est super ! Je le classerais peut-être plus dans une liste de films LGBTQIA que féministes, mais je pense qu’il a sa place ici.
Dans le même film t’as une trans, plusieurs lesbiennes, une pansexuelle, c’est cool ^^
Il y a Maggie, une jeune femme lesbienne de 19 ans qui abandonne l’université parce qu’elle détestait ça, pour travailler dans un bar lesbien et dans une librairie LGBT, qui n’a pas encore fait son coming-out auprès de sa mère, laquelle vient squatter chez elle à l’improviste parce qu’elle divorce; Maggie sort avec Kim, une artiste-peintre; on voit des scènes de lesbophobie quand elles s’embrassent dans un café; il y a Judy, une trans, qui chante au bar lesbien « I’m not a fucking drag queen », et qui est vraiment présentée comme elle se définit, c’est-à-dire comme une femme; et du coup ça souligne la violence que c’est quand on l’appelle « monsieur » (elle subit plusieurs agressions transphobes dans le film dont une, très violente, dans les toilettes du bar lesbien, ce que j’ai trouvé intéressant et bien amené), sa famille la renie complètement, bref de mon point de vue pas forcément super fiable de cis, j’ai l’impression que la transphobie est super bien traitée dans ce film.
À côté des violences qui sont dénoncées, il y a plein de scènes drôles et un happy ending, ce qui évite de déprimer pour trois jours après l’avoir vu^^.
(En même temps, quand je dis « happy ending », c’est parce que t’es soulagé.e que personne ne soit mort.e avec toute la lesbophobie et la transphobie, et que les personnages de font des bisous à la fin, mais il n’y a pas de victoire politique, du coup ça peut aussi être vu comme triste…il laisse un peu des deux sentiments je trouve.)HarryJoeInvitéAgora
Synposis:
« IVème siècle après Jésus-Christ. L’Egypte est sous domination romaine. A Alexandrie, la révolte des Chrétiens gronde. Réfugiée dans la grande Bibliothèque, désormais menacée par la colère des insurgés, la brillante astronome Hypatie tente de préserver les connaissances accumulées depuis des siècles, avec l’aide de ses disciples. Parmi eux, deux hommes se disputent l’amour d’Hypatie : Oreste et le jeune esclave Davus, déchiré entre ses sentiments et la perspective d’être affranchi s’il accepte de rejoindre les Chrétiens, de plus en plus puissants… »J’ai vu ce film il y a 2-3 ans, mais je me rappel du personne (central) d’Hypatie comme très intelligente et indépendante, terre à terre, dans le monde de la science et des études qui était presque réservé aux hommes.
philyInvitéPour des films féministe à tendance intersectionnel je conseille :
-Joue -là comme Beckham , [Bend it like Beckham] (2002) .
– Rendez-vous à Brick Lane [Brick Lane ] (2007)
– La couleur pourpre (bémol pour la représentation de l’homme noir )[The color purple](1985).
-Yelling to the sky (2011)
-Pariah (2011)
-Kamikaze girls (2004)Sinon j’aime bien Bienvenue dans l’âge ingrat (Welcome to the dollhouse) (1996) .
C’est un triste de ne voir peu de films récents dans nos liste.ArrowayInvitéSalut,
Pour La couleur pourpre, il me semble avoir lu un texte assez critique de bell hooks par rapport à l’adaptation qui est infidèle au roman. Faudrait que je le relise pour apporter les éléments exacts.
philyInvitéJ’ai surtout lu des critiques portant sur l’image de l’homme noir , dans le livre de Régis Dubois sur l’image du noir dans le cinéma américain . Après pour avoir expérimenté les deux , c’est en effet une bonne idée de lire le livre avant. Il y’a des point importants concernant la thématique féministe qui sont passée à la trappe notamment sur le personnage de Célie et la situation de sa soeur .
Je trouve quand même les personnages féminins plutôt positifs notamment Célie.Darling.AthosInvitéSalut salut.
Je me permets un commentaire, non pas pour conseiller un film, mais pour en déconseiller un de ceux qui sont dans cette liste, le second d’ailleurs « She’s a man. »
Le film est une adaptation libre de la pièce La Nuit des Rois de Shakespeare, et il faut lire la pièce dont il s’inspire pour se rendre compte de combien il est complètement puant.Shakespeare dans la Nuit des Rois (je ne lui reconnais pas que des qualités, m’enfin la pièce ayant plusieurs siècles je vais lui pardonner certains de ses aspects les plus sexistes ou dérangeant, tout comme la facilité narrative qui veut que Sebastian accepte sans problème l’idée de se marier avec Olivia qu’il ne connait pas – assez bien retranscrit dans le film quand il accepte de sortir avec elle, mais en plus dégueulasse parce que si dans la Nuit des Rois c’est une facilité parce qu’il faut un quatuor heureux, là c’est la même chose mais avec la dimension « J’ai un penis et elle est bonne, je peux pas lui dire non j’suis qu’un mec. »), trace une histoire très intéressante sur le travestissement d’une jeune femme qui souhaite se protéger et se mettre sous la protection de qui elle le souhaite après la disparition de son frère en mer. Une idée que les femmes peuvent être aussi fortes que les hommes, mais en très subtil (bon encore une fois la pièce a été créée en 1602 hein, il était plus qu’en avance sur son temps le William). Le film part du même postulat, elle veut jouer dans l’équipe de foot des mecs parce que la sienne est supprimée, ils refusent, elle se travestit et prend la place de son frère pour prouver qu’une fille peut courir aussi vite et être aussi forte qu’un mec (et c’est complètement assumé et dit, et ça oui c’est cool). Mais après, le film se vautre lamentablement sur des tas de points.
Déjà si au début, notre héroïne trouve le bal des débutantes archaïque (j’ai sauté de joie derrière mon écran), elle finit par s’y rendre, habillée en princesse (mais seulement parce que Duke l’a rejoint parce qu’elle voulait pas y aller seule, une fille n’est jamais seule – et pourtant sa maman lui dit que « On a pas besoin de prince pour être une princesse. » je veux dire on tente quand même de lui dire que tu peux être une femme et te passer d’un homme, mais elle le croit pas.).
Mais surtout, surtout, surtout, il y a cette tache horrible. Dans le bouquin, elle dit qu’elle est une femme, tout le monde la croit, le Duc la demande en mariage (alors qu’elle est encore en garçon.) C’est classe, Shakespeare je t’aime, toussa. Dans le film, non. Quand tu dis que t’es une fille, bah non. On te croit pas. Quand tu montres que tu portais une perruque et que t’avais les cheveux longs, on te croit pas non plus, parce que « ça veut rien dire ». (La j’ai envie de crier « FILM, elle s’est fait chopé au début avec des tampax dans ses godasses, et elle a fait croire que c’était pour quand elle saignait du nez. La elle te donne une explication rationnelle, tu veux quoi de plus ?!) Non, il faut que tu montres tes boobs, à un stade complètement plein, parce que sinon, t’es pas une fille. Et même là, t’es pas assez féminine, alors le héro, tu le chopes pas. Bah non, t’es habillée en garçon et tu gagnes un match de foot, tu vas pas choper un mec, namého. Non, il faut que tu sois habillée en vraie fille pour qu’il vienne te parler. Et puis, ton premier baiser, tu l’auras quand tu seras en princesse, au bal des débutantes. Qu’est-ce que tu croyais ma grande ? Non pis c’est cool, ça sème pas le trouble sur une potentielle bisexualité de Duke, le beau gosse du film, on aime pas ça à Hollywood. On n’ose pas trop. Bon c’est vrai, Shakespeare le faisait EN 1602 ! Mais noooooooon, pas nous. On est que quatre siècles plus tard, pourquoi risquer de bousculer les mœurs ?Voilà, je sais pas si c’était vraiment le lieu, mais ça m’a paru assez aberrant de le voir second dans les conseils. Je ne le conseille vraiment pas comme un film féministe. C’est un film qui s’inspire d’une œuvre avant-gardiste et féministe avant l’heure en pillant tout ce qui passait sans oser garder ce qu’il y avait de plus subersif. Lisez la Nuit des Rois, regardez l’une des adaptations fidèles qui en ont été faites à la limite, même si je sais pas trop ce que ça vaut. Mais pour She’s The Man, passez votre chemin. Il n’en vaut pas la peine.
jacquesInvité« Calculs meurtriers » de Barbet Schroeder (2002)
Résumé (très subtil et discrètement misogyne) de Télérama :
« D’un côté, deux teen-agers, gosses de riches, que lie une indéfectible et secrète amitié. A trop lire Oscar Wilde, ces dandys néogothiques en arrivent à fomenter le crime parfait (qui ne l’est jamais tout à fait, merci…). De l’autre, une fliquette têtue, qui a échappé à un tueur psychopathe et n’a rien trouvé de mieux que de se refaire une santé mentale dans la police. Notre costaude héroïne traque les deux minets, et elle a plein d’intuitions formidables… »J’ai trouvé que le film valait bien plus que cette critique paresseuse : l’histoire brosse un assez beau portrait d’une femme confrontée à la domination et la violence masculine sous ses différentes formes (du sexisme ordinaire à la violence conjugale extrême), et plutôt intéressant dans sa manière ( parfois assurée, parfois incertaine) de le défier et de s’y confronter.
Jacques
MegInvité@darling.Athos, il y a un article sur le site sur « She’s a man » Ca serait mieu si tu commentait la bas au lieu de faire du hors sujet ici et sinon tu peu ouvrir un fil sur le forum « films déconseillés »
@jacques merci pour le conseil, j’ai passer un bon moment. C’est un thriller bien ficellé et j’aime bien Sandra Bullock. Je confirme que texte de présentation est vraiment mauvais.
Un élément qui m’a semblé interessant c’est le shérif qui dit » l’enquêteur doit s’identifier à l’agresseur pas a la victime » en reproche à l’enquêtrice joué par Bullock. En fait il faudrait faire les deux parceque je comprend que Ca soit utile pour comprendre le crime mais les victimes ont aussi besoin d’être prises en compte. Bon le film me semble vouloir dire que l’empathie avec les victimes n’est pas un obstacle mais un aventagée dans l’enquête.
Bonne journée.JacquesInvitéSalut Meg,
Hypothèse : quand le shériff dit à l’enquêtrice « qu’il faut s’identifier à l’agresseur », il lui réaffirme une forme de division sexuelle des dispositions sociales : la connaissance supposée des ressorts de la violence de l’agresseur pour l’homme qu’il est, et la douceur et la compassion féminine à l’égard de la victime pour la femme qu’elle est.
A bientôt,
Jacques
Paul RigousteParticipantCette réplique m’a laissé assez perplexe aussi. J’ai l’impression que ça fait allusion au fait que le personnage joué par Sandra Bullock s’identifie à la victime parce que ça la renvoie à sa propre histoire de victime de violences conjugales (c’est assez clair dans le passage où elle compare son ex violent au perso joué par Ryan Gosling, avec l’allusion au saut à la perche). Mais après je me demande quel discours le film tient là-dessus.
Parce que d’un côté, contrairement à ce que sous-entend le chef de Bullock, celle-ci n’est pas aveuglée par son empathie pour la victime, parce que c’est elle qui a tout compris, contrairement aux mecs qui se laissent piéger par la mise en scène des deux tueurs. Mais en même temps il me semble que le film nous explique qu’elle ne va pas bien parce qu’elle reste en quelque sorte « prisonnière de sa condition de victime » (ce qui donne donc raison au chef). Je sais pas si j’ai bien compris ce que veut dire le film, mais il me semble qu’on nous montre qu’elle est encore sous l’emprise de son ex dans la scène où elle n’arrive pas trop à gérer le personnage de Ryan Gosling qui l’agresse. Du coup j’ai l’impression que l’affaire lui permet de gagner le combat face à cette figure d’homme violent (qu’elle n’avait pas réussi à gagner avant), d’où le dernier plan où elle parvient enfin à témoigner à son propos au lieu de chercher à l’effacer de sa mémoire. Mais encore une fois je ne sais pas si je comprends bien le propos du film.
Ce qu’il dit sur le personnage joué par Bullock me semble assez complexe aussi. Parce que j’ai l’impression que son caractère indépendante affectivement et sexuellement est présentée comme un problème. Et à la fin, quand elle est « guérie » elle a les cheveux détachés alors qu’ils sont attachés pendant presque tout le film. Mais en même temps, ce « problème » s’enracine dans des violences conjugales perpétrées sur elle par son ex-compagnon. Et grâce à cet ancrage dans un contexte de domination et de violences masculines, le film me semble sortir du schéma misogyne classique où il s’agit de guérir la femme trop indépendante/masculine. Bref c’est complexe je trouve ce film.
(et sinon le résumé de Télérama est vraiment grave, comme toujours… L’utilisation du mot « fliquette » pue vraiment la misogynie a plein nez…)
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