Répondre à: Whitewashing ! Plus blanc que blanc

[Yael]

Légèrement hors-sujet, mais je rebondis sur le précédent message. En ce moment, il y a une mini-série actuellement diffusée aux Etats-Unis adaptée du roman d’Anita Diamant La tente rouge qui est une réécriture de l’histoire de Jacob du point de vue de sa fille Dina, seule fille parmi les 12 fils qui a droit à trois lignes dans la Genèse. J’avais trouvé ce roman très intéressant car on voyait l’histoire du point de vue des femmes.
Dans la Bible, on ne parle de Dina qu’à une occasion. On dit qu’elle est sortie un soir à, Sichem et que le fils du souverain a abusé d’elle. Pour faire « amende honorable », le père du jeune homme demande la main de Dina, pour son fils ce que Jacob accepte à la condition que tous les hommes de la ville se circoncisent. Ils le font et alors qu’ils sont affaiblis par la circoncision, deux des fils de Jacob, Siméon et Levi, vont assassiner tous les hommes de Sichem.
Le roman réécrit cette histoire. Dina et le fils du souverain de Sichem tombent réellement amoureux. C’est parce qu’ils ne supportent pas cette mésalliance et cette preuve d’émancipation que les deux frères de Dina assassinent son mari et tous les habitants de Sichem. Pour ne pas retomber sous la coupe de ses frères, Dina, enceinte, s’enfuit avec sa belle mère en Egypte où il y a justement une bien plus grande liberté pour les femmes que dans la tribu de Jacob.
Autre aspect intéressant, Rachel et après Dina qui est sa disciple sont des sages femmes.

Je ne sais pas ce que vaut le téléfilm. Comme d’habitude dans les « adaptations bibliques » (que ce soit ancien ou nouveau testament), on a des acteurs blancs. On peut noter que la Bible dit clairement (si tant est que la Bible soit claire) que Tsipora, la femme de Moise, était noire. Mais bon, on commence tout juste à réaliser que la reine de Saba était probablement noire (même si on hésite à localiser le royaume de Saba en Ethiopie ou au su du Yemen), on va finir par se rendre compte que Moïse et Jésus étaient sans doute un peu basanés.