Répondre à: When you play the Game of Thrones, you win or you die

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#31848
Caerbannog
Invité

J’ai un peu l’impression que cette discussion a commencé (il y a un an) comme un post/échanges entre de fans et que dès qu’il y a eu des critiques un peu plus politiques c’est parti en critique du site en visant particulièrement des auteurs/autrices de certains articles.
Je prends le train en marche parce que je n’ai commencé la série que depuis quelques semaines et j’en ai déjà la nausée, je sens que je ne vais pas tenir longtemps, voire même m’arrêter là. Car comme a dit Arroway tout début des échanges, « s’infliger ça »: non merci !
Et pourtant, je me suis dit que si la série emportait un tel engouement chez certainEs, il y avait peut-être quelque chose à explorer. Mais cette nuit, j’ai commencé à regarder les critiques et vu les scènes qui ont suscité l’ire d’un public critique (ouf!).
Ici (http://www.theguardian.com/tv-and-radio/2014/apr/29/game-of-thrones-racism-sexism-rape) c’est la scène de dévotion à Daenerys qui vient de libérer une armée d’esclaves (scène d’ailleurs tournée au Maroc avec des figurants locaux). L’auteure de l’article, une blogueuse, femme et noire, écrit :
« I turned to my husband and said: “No one at HBO remembers the visual impact of slavery, I guess?” It was at that moment I decided to stop watching it. »

Mais elle revient aussi sur le viol de Cersei par son frère près du tombeau de leur fils à la fin de la saison 3. Et une analyse plus poussée de l’affaire autour des réactions des créateurs de la série de Jessica Valentini.
http://www.theguardian.com/commentisfree/2014/apr/24/rape-game-of-thrones

Mais globalement, une série où il est constamment question « d’honneur », de « loyauté », « d’allégeance », de « pouvoir » à tout les détours de phrases, mais où tout le monde passe son temps à trahir, mentir, déclarer la guerre, comploter ou baisser les yeux pour survivre, où le sport national consiste à trouver les moyens les plus originaux pour tuer … où les femmes sont quasi toujours en concurrence et jalouses, et dans laquelle la thèse finale est « que la vie ne vaut rien » : je sais pas si ça va contribuer à m’édifier.
Les critiques sont maintenant nombreuses et claires sur l’exploitation totalement gratuite et décorative de la nudité des femmes. Et tant mieux !
Mais pour moi la scène limite c’est déjà au début de la deuxième saison, quand Jeoffrey force une prostituée à en torturer une autre pour son plaisir, et pour se venger de Littlefinger, en la pointant avec son arbalète. Cette scène est longue, d’une cruauté absolue et tout se joue de façon à ce qu’on voit dans une lumière tamisée les fesses bien exposées de celle qui va être torturée par une de ses « amies ». Alors, à la lumière de cette scène, je n’entends pas les arguments qui cherchent à montrer que pas mal de personnages féminins sont valorisés dans cette série. « Valorisés ? » mais à quel prix ? On disserte sur la femmes fortes que sont les reines, filles de et chevalières et on considère la torture et la mise en esclavage des prostituées et raciséEs comme « contextualisation historique ».
Car les justifications et excuses qui reposent sur la contextualisation pseudo-historique : « ben forcément, au moyen âge c’était comme ça, la vie humaine ne valait rien ! » Franchement … Come on, cette série en dit plus long sur aujourd’hui que sur son pseudo-contexte.

Et d’ailleurs, pour augmenter ma colère, et alors que je m’interrogeais sur ce déversement de misogynie, cette représentation d’une culture du viol, le racisme et la putophobie de la série, j’ai voulu savoir qui était Shae, l’amie-protégée-prostituée de Tyron, et d’où lui venait son accent. Or, j’ai trouvé qu’elle avait déclenché une polémique en Allemagne en déclarant : „Ich habe selbst erlebt, dass körperliche und seelische Gewalt in einer muslimischen Familie als normal angesehen wird. Leider gehört Gewalt im Islam zum Kulturgut“ (« J’ai moi-même personnellement pu faire l’expérience que la violence physique et psychologique était quelque chose de normal dans les familles musulmanes. Malheureusement la violence est inhérente à la culture de l’Islam. ») C’était en 2006, deux ans après avoir joué dans le film Head On que j’avais trouvé insupportablement glauque et qui plaisait beaucoup (j’avais remarqué) à ceux et celles qui alimentaient l’islamophobie (de gauche) et justifiaient l’exclusion des filles voilées à l’école.
Or, si la série GoT dit quelque chose du Moyen Âge mais surtout des réactions aux critiques des représentations qu’elles véhiculent, c’est que l’acceptation de la violence psycholoqique et physique envers les femmes est bien bien encore inscrite dans la culture qui la produite et elle n’est certainement pas musulmane !

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