Répondre à: Films, séries et autres Anti-colonialistes/Anti-racistes
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« City of Life and Death » est un film chinois de 2009 de Lu Chuan.
Le film decrit les represailles de l’armee imperiale japonnaise contre les militaires et civils chinois apres la bataille de Nanjing.
Je concidere le film comme un chef d’oeuvre.
C’est aussi un film extremement dur. J’ai litteralement pris une semaine de pause apres la première heure de film avant de le finir.
Un collegue militant, etudiant en histoire (qui ne faisait pas sa these sur ce sujet), m’a soutenu que la deuxième guerre sino japonnaise à ete le theatre des represailles sur les civiles les plus intenses de l’histoire en terme de morts et de viols. Il jugait que c’était incomprehensible sans l’etude de la correspondance officielle et privee des soldats et officiers japonnais qui revelle un racialisme absolu de l’ideologie imperiale et une volonte d’etre à la « hauteur » de la colonisation occidentale.
« Tonnerres lointains » (Ashani Sanket) est un film indien réalisé par Satyajit Ray, sorti en 1973. Lion d’or à Berlin.
(Satyajit Ray est un cineaste important, d’un grand humanisme et d’une grande subtilité, qui a placé l’Inde sur la carte des festivals internationnaux et qui est le seul realisateur a avoir recu le « Bharat Ratna » (« Joyau de l’Inde ») du gouvernement indien.)
En 1943, l’invasion japonnaise de la Birmanie destabilise la societe bengalie. Le film decrit l’arrivee de la famine sur la region et ses consequences selon les castes, les classes sociales et le genre des individus.
Cette famine à causé trois millions de morts.
Meme si l’invasion Birmane par le Japon tient plus de l’operation de guerre que d’un projet colonialiste « classique » le film decrit les famines et le délitement des sociétés qui expliquent la majorité des morts causées par une invasion militaire et l’accaparement des ressources par une puissance dominante nouvelle, jusque dans les regions voisines.
J’ai cherché un film decrivant les consequences d’une invasion chinoise communiste ou d’une represion sur une minorite du pays. Le gouvernement chinois etant très au fait de la portee politique que peut avoir un film, je n’en est pas trouvé (encore?).
Il existe quelques films occidentaux et de nombreux documentaires sur la colonisation tibetaine. Beaucoup sombrent dans l’exotisme, l’essentialisation du Tibet par le Bouddhisme Tibetin et succombent au charisme du Dalai Lama (qui m’est tres tres sympathique par ailleurs) et à son hagiographie.
Sans avoir encore vu l’integralité des documentaires du net sur le sujet je retiendrais celui ci:
« Ce qu’il reste de nous » est un film documentaire québécois sur les réactions de Tibétains à un message filmé du 14e Dalaï Lama qui n’a pu revenir au Tibet depuis 1959.
Ce documentaire produit sur une période de tournage de huit ans entre 1996 et 2004, a été réalisé secrètement, à l’insu des autorités chinoises, à l’aide de petites caméras numériques.
Si pour le coup il s’agit de reduire le traitement de la colonsation du Tibet à l’angle presque exclusif des discours du leader du clergé boudhiste tibétain, c’est un des rares documentaires que j’ai vu à laisser aussi directement la parole au tibetains eux mème.
Pour ceux qui chercheraient des films sur les violences des totalitarismes se pretendant « communistes » en Asie, meme si j’estime que cela recoupe des dynamiques un peu distinctes du racisme et du colonialisme, le travail de Rithy PANH sur le Cambodge et l’episode Khmere Rouge est à voir absolument.
(notament « S21, la machine de mort Khmère rouge », « Duch, le Maître des forges de l’enfer » mais aussi le tres beau « Le papier ne peut pas envelopper la braise » sur la prostitution)
Rithy PANH a réaliser en vingt cinq ans une filmographie passionante, sous cotée, à la hauteur d’un Claude Lanzeman sur un sujet tout aussi tragique et édifiant que la Shoah, mais avec des films peut etre plus accessibles et à mon sens plus ouverts à l’espoir et la reapropriation d’une histoire (monstrueusemement) traumatique.
Il met aussi parfois en lumière des rapports insoupconnés avec la culture francaise de ce regime genocidaire, financé et armé par la Chine communiste, mais dont de nombreux leaders ont étés formés à la Sorbonne comme beaucoup d’autres communistes et intellectuels cambodgiens de l’époque.