Films, séries et autres Anti-colonialistes/Anti-racistes
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- Ce sujet contient 39 réponses, 2 ps. et a été mis à jour pour la dernière fois par Arroway, le Il y a 7 années, 1 mois.
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MegInvité
Comme pour le fil sur les « Film, série et autres Féministes » http://www.lecinemaestpolitique.fr/forums/topic/films-series-et-autres-feministes/#post-5769
j’ouvre le bal avec Même la pluie (También la lluvia)
Drame hispano-franco-mexicain d’Icíar Bollaín sorti en 2011.
synopsis : Un réalisateur, Sebastián, arrive à Cochabamba pour tourner un film sur l’arrivée de Christophe Colomb aux Antilles et sur l’asservissement des Indigènes. Il veut que le film montre le sort des indigènes et le rôle qu’ont joué leurs défenseurs Antonio de Montesinos et Bartolomé de Las Casas. Son producteur, Costa, a choisi la Bolivie pour des raisons de coûts.Le réalisateur choisit parmi ses figurants Daniel dans le rôle d’Hatuey, chef des Taïnos. Daniel est aussi l’un des meneurs du mouvement contre la hausse du prix de l’eau. En effet, une multinationale américaine, Bechtel, a remporté le marché de la distribution d’eau. Elle ferme les puits et oblige les gens à payer 450 dollars par an, alors qu’ils ne sont payés que deux dollars par jour.
Les scènes du film en répétition ou en tournage alternent peu à peu avec les scènes de manifestations à Cochabamba, introduisant un parallèle entre l’exploitation passée et présente des habitants d’Amérique du Sud.
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J’avais posté ce film dans le sujet sur le féminisme car cette réalisatrice à fait un film sur la violence conjugale « Ne dit Rien » que j’ai cité là bas et au passage j’ai evoqué Même la pluie.
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Or Même la pluie n’est pas un film féministe comme l’a fait remarquer Liam :
»Sur Tambien La Lluvia,
J’ai beaucoup aimé ce film, je l’ai vraiment trouvé très intéressant de plein de points de vue.
Et je trouve d’ailleurs que c’est un film très probant à étudier, car c’est un film qui thématise de manière explicite la question des points de vue, et la façon dont le discours des dominant-e-s ne va pas prendre en compte le point de vue des dominé-e-s.
A ce titre, toute la réflexion sur le colonialisme et le post-colonialisme est tout à fait génial, jouissif, à mon avis extrêmement bien foutu.Et donc la raison pour laquelle je disais que je trouvais ça probant, c’est que le film est (à mon goût) très sexiste, et refuse totalement une réflexion sur cette domination-là.
La scène qui m’avait le plus marqué » à ce niveau-là c’est la scène de tournage où le réa veut filmer les « femmes indigènes » qui noient leur bébés.
Si je me souviens bien de la scène, non seulement le film ne donne pas la parole directement à ces femmes (c’est « l’indigène héros » qui traduit pour elles), mais surtout les cantonne à une rôle horriblement naturaliste et sexiste de mères qui ne peuvent même pas comprendre comment on pourrait éventuellement être amenée à tuer son bébé ou même à lui faire du mal. L’assignation des femmes indigènes à leur condition « naturelle » de mère est dans cette scène totale. Elles n’arrivent pas à articuler pourquoi c’est impossible pour elles, il n’y a pas de dialogue, pas de mots pour expliquer quelque chose qu’à mon avis cette scène décrit comme indescriptible, comme « contre-nature ».
C’est le propre du naturalisme que de se passer d’explication, et il me semble que dans cette scène c’est ce qui est à l’œuvre.
Avec ptet même un truc ajouté à base de « ouais en plus c’est des femmes indigènes alors elles sont encore plus proche de la nature », mais faudrait que je revois la scène pour être sur.Encore une fois, chez les être humains, l’infanticide ça existe et à toujours existé (je recommande vivement l’excellent livre « Réflexions autour d’un taboo, l’infanticide », qui est une collection de récit de femmes qui ont été amené a tué leur nouveau-né et qui expliquent comment et pourquoi), ainsi que dans « le monde animal » (phrase quasi-vide de sens vu que le « monde animal » est tellement vaste et hétérogène que le regrouper sous un terme est totalement réducteur et andro-centré).
Également, il me semble bien que cette scène est quasiment l’unique scène du film où est mis en scène un « point de vue féminin » (que je trouve être une escroquerie). Dans mon souvenir, la seule autre scène où l’on voit la copine du « héros indigène » c’est dans une scène de « care » pour son mari.
Il me semble également (mais je ne me souviens plus très bien, faut l’avouer 🙂 ) qu’il y a une scène avec les démonstrateurs-trices où les femmes indigènes sont encore une fois cantonnées à la sphère maternelle.Bref (ou plutôt, pas bref, vu la longueur ^^), j’ai l’impression que ce film est vraiment intéressant à analyser et réfléchir car il me semble très bien montrer comment on peut remettre en cause de manière très intelligente une ou plusieurs dominations et oppressions, et passer complètement sous silence voire en en reproduisant d’autres, au sein même d’une oeuvre culturelle. »
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Je répond ici :
Je suis d’accord avec ton objection sur la naturalisation des femmes indigènes et leur réduction à la maternité. Pour la scène de la noyade des nourrissons, je me dit que c’est une manière de montré que les femmes n’arrivent pas à s’imaginer les horreurs que les conquistadors faisaient subir à leurs ancètres. Il y a aussi le fait que les femmes indigènes ne veulent pas que leurs ancètres aient une mauvaise image médiatique. Tuer des enfants et encore plus si c’est la mère qui le fait, même si ça a toujours existé comme tu le signale, c’est mal vu. Et si elles ne parlent pas l’espagnol et sont réduite à la maternité, je voyait ca plutôt comme une conséquence du machisme indigène. Car le patriarcat est très bien partagé entre indien·ne·s et conquistadoras.
Enfin pour ta remarque sur le fait que le film passe a coté du féminisme alors qu’il est interessant d’un point de vue anticolonial, je me demande si c’est pas juste impossible qu’un film soit irréprochable d’un point de vue politique. 🙂LiamMaître des clésCoucou,
Je suis entièrement d’accord sur le fait que le patriarcat est aussi bien partagé par les indigènes que par les conquistadores.
Mais je trouve que cette scène (et d’autres) ne problématise pas du tout ça. Le patriarcat me semble totalement absent de ce film, la libération des femmes est absente. Les femmes indigènes surtout sont naturalisées.
Lors de la lutte politique, la seule revendication des femmes c’est (il me semble) une revendication maternelle (je ne me souviens plus des détails).Alors je ne dis pas que le film aurait du se focaliser là-dessus, et passer plein de scènes sur cette thématique (vu que ce n’est pas le sujet principal du film, je le comprends), je dis que c’est un point fondamentalement aveugle du film, qui pourtant déconstruit d’autres trucs de manière absolument géniale.
Du coup pour moi ce n’est pas tant une volonté qui s’est heurté à la limite matérielle de « un film ne peut jamais être politiquement parfait » (ce avec quoi, au passage, je suis absolument d’accord bien entendu. D’ailleurs, parfait pour qui? 🙂 ), mais bel et bien une absence de volonté et de réflexion sur cette question du féminisme, des femmes, de leur naturalisation, et par exemple de leur place au sein des mouvements de contestation (cantonnées comme elles le sont dans un position maternelle, donc une naturalisation, qui se caractérise par une absence de réflexion là-dessus).
Pour moi le film reproduit une oppression au même moment où il analyse, déconstruit et critique de manière tout à fait remarquable d’autres oppressions. C’est pourquoi je trouve que c’est un film très intéressant à analyser, notamment si on veut faire un débat sur l’intersectionalité par exemple.Bon, j’ai assez parlé, il faut que je re-regarde les scènes en question parce que je ne me souviens plus assez bien pour pouvoir en parler en détail 🙂
caerbannogInvitéThe Boondocks est la version animée de la BD de Aaron McGruder du même nom.
Le personnage principal en est le jeune Huey Freeman un jeune garçon qui se donne le droit d’être hostile (le premier album s’intitule « A right to be hostile ». Il est intelligent et drôle nourrit des luttes sociales et anti-racistes passées et observe l’actualité, ses relations, son environnement, avec une lucidité aiguisée.
Il vit à Chicago avec son grand-père (cynique) et son jeune frère Riley aussi impertinent et adepte du gangsta rap.Pour voir le site officiel et les détails:
MegInvitéJe suis d’accord avec toi Liam, mes objections étaient un peu pour la forme.
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Fruitvale Station
Drame américain sortie en 2014 réalisé par Ryan Coogler
Le 1er janvier 2009 au matin, Oscar Grant, 22 ans, croise des agents de police dans la station de métro Fruitvale, San Francisco. Le film raconte les vingt quatre heures qui ont précédé cette rencontre.Paul RigousteParticipantCoucou,
Je regarde en ce moment la série The Wire et j’ai l’impression que c’est intéressant niveau antiracisme. D’abord parce qu’il y a numériquement beaucoup plus de personnages non-blancs que de personnages blancs, mais aussi et surtout parce que la diversité et la complexité de ces personnages non-blancs permet d’éviter les stéréotypes (du moins il me semble). En plus, la série adopte un regard presque sociologique sur les personnages qu’elle met en scène, un grand soin est mis dans la description des conditions sociales dans lesquels vivent les personnages et les systèmes dans lesquels ils sont pris (avec des parallèles par exemple entre « le monde de la drogue » et « le monde de la police », qui montrent que ce soit à peu près les mêmes mécanismes qui sont à l’œuvre dans ces deux milieux sociaux apparemment opposés) . Et du coup, il me semble que ce regard sociologique empêche toute naturalisation ou essentialisation des caractères des personnages, ce qui permet d’éviter le racisme à mon avis.Après la série n’est pas parfaite. Par exemple je trouve dommage qu’elle reste de bout en bout très masculine, et qu’elle ne s’intéresse jamais à l’oppression spécifique que vivent par exemple les femmes (alors qu’elle s’intéresse par exemple à l’oppression spécifique que vivent les pauvres).
(En français, sur la série, j’ai trouvé cet article de Mona Chollet que j’ai trouvé intéressant : http://blog.mondediplo.net/2008-12-05-Shakespeare-a-Baltimore)
Et sinon, j’ai vu que le créateur de The Wire (David Simon) a créé une autre série qui m’a l’air aussi de donner une grande place à la vie de personnages majoritairement pauvres et non-blanc-he-s (du moins c’est l’impression que j’avais eu quand j’avais regardé le premier épisode) : Treme. Je ne l’ai pas encore regardée mais on m’a dit qu’elle était chouette aussi.
caerbannogInvitéJ’ai vu The Wire deux fois et j’adore! Le seul gros truc qui me gêne c’est McNulty, de bout en bout même: il m’exaspère. Et même si il s’agit de montrer au final qu’il est pas mieux et pas plus fiable que ceux qu’il poursuit ou critique, il est censé être le gars super critique du système, ingérable et réfractaire à la hiérarchie et ses absurdités et sa corruption. Mais il y a Bunk, et surtout les deux personnages socratiques : Omar du côté de la rue et Lester du côté de la police qui sont géniaux. Surtout Omar le gangster gay qui fait un peu cowboy justicier parmi les méchants en faisant respecter un certain code d’honneur dans la rue et révèle la fausseté des gangsters en col-blanc. Du côté des femmes, si elles sont clairement moins nombreuses, il y a quand même Kima qui est vachement pro et plus pro que ses potes-collègues, Ronda Pearlman qui est dans une position de pouvoir mais aussi l’amante de McNulty puis de Daniels. Mais elle aussi résiste (assez longtemps) à la hiérarchie avec professionnalisme. Après y’a aussi la seconde partenaire de McNulty dont la fonction est finalement de lui dire ses quatre vérités, mais je ne sais pas quoi penser de ses femmes dont le rôle est de « démasquer » le héros alors que le héros reste quand même le héros. Elles sont importantes certes, mais restent au second plan. Il y a aussi 2-3 autres personnages féminins bien plus secondaires mais pas mal traités, au contraire.
J’ai aimé les 5 saisons parce qu’elles dessinent assez efficacement la cartographie sociologique et politique de comment la misère et l’injustice se perpétue.Paul RigousteParticipantOuais moi aussi il me gonfle McNulty. Je trouve que la série est beaucoup trop ambiguë à son sujet. Certes il passe plusieurs fois pour un type odieux, irresponsable et insupportable. Mais en même temps ça reste le héros cool et trop classe parce que trop intelligent. Je trouvais pas mal qu’il disparaisse presque dans la saison 4, mais là dans la saison 5 il redevient la star, le rebelle qui s’oppose au système, je trouve ça gonflant.
En plus j’ai l’impression qu’il y a tout un discours qui tend à l’excuser d’être un horrible au motif qu’il serait pris à l’intérieur d’un système qui l’empêcherait de déployer tout son génie. Je trouve que ça a des accents masculinistes, surtout avec cette insistance sur son alcoolisme. Du genre, s’il est ignoble avec ses copines et n’arrête pas de les tromper, c’est parce que c’est un être tourmenté et frustré dans son travail patati patata. Bref, c’est le personnage qui m’énerve le plus moi aussi. Il se rapproche beaucoup trop de ces héros-ignobles-mais-excusables-tellement-ils-sont-géniaux que sont par exemple Iron Man, Dr House ou le Sherlock de la BBC…
Après ça m’énerve aussi que les trois personnages les moins critiqués et plus valorisés (du moins jusqu’ici) soient des hommes à la virilité indiscutable : à savoir Omar, Lester et Daniels (et ptet Colvin aussi, le créateur d’Hamsterdam). C’est cool qu’ils soient noirs, mais le côté viriliste me gonfle un peu. Le pire c’est Lester, avec sa super intelligence et sa super sagesse en toutes circonstance. J’ai trouvé ça assez gratuit et énervant que les scénaristes le fassent sortir avec la prostituée à la fin de la saison 1, ça faisait très récompense pour le héros qui s’est bien battu (avec le regard des autres mecs « héhé quel petit coquin ce Lester, elle est bonasse sa cops ». Pfff).
Après avec Omar, je suis pas encore à la fin de la série, mais j’ai l’impression que plus ça va, plus il ressemble à une sorte de figure mythologique (on voit d’ailleurs à un moment qu’il connait un peu et aime la mythologie, et son père symbolique est un aveugle), qui semble immortelle. Je sais pas trop quoi en penser. J’ai l’impression que ça favorise un peu un culte de sa personnalité, ce qui est peut-être à double tranchant (vu qu’il est à la fois gay, doux et plutôt intègre du côté, mais aussi méga viriliste de l’autre, avec son long manteau ouvert, son fusil à pompe, et son côté justicier vengeur).
Et en ce qui concerne les femmes, je trouve qu’elles restent vraiment au second plan par rapport aux hommes. J’ai adoré la saison 4, mais son sexisme m’a vraiment gonflé. J’avais vraiment l’impression que les mecs passaient leur temps à tout expliquer à Kima. Certes, elle est très cool, mais elle reste un peu en retrait je trouve par rapport à McNulty, Lester et Daniels. Après ce qui est bien c’est que sa vie privée est un peu approfondie, ce qui est pas vraiment le cas pour Rhonda Pearlman qui, comme tu dis, se résume à être la copine de McNulty puis de Daniels dans sa vie privée, et leur collaboratrice dans sa vie professionnelle (sans qu’on voit vraiment son travail à elle, alors qu’on voit celui des autres).
Mais plus globalement, ce que je trouve dommage au niveau de la représentation des femmes, c’est qu’on ne les voit jamais en tant que classe (dominée). Y a quelques blagues sexistes par ci par là de la part des flics mais c’est tout. Alors que vu l’intelligence avec laquelle la série décrit sociologiquement la majorité des milieux sociaux et des rapports de domination qu’il aborde, ça aurait été vraiment chouette qu’une saison au moins se focalise un peu plus là-dessus (au final, les prostituées, les mères, les femmes journalistes, institutrices, policières, etc., ne font pas l’objet d’une attention particulière en tant que femmes, c’est-à-dire en tant que classe. Et ça c’est dommage je trouve, surtout dans une série à ambition un peu sociologique).
Bref, j’arrête d’occuper l’espace avec mon baratin, mais c’est clair qu’elle est trop cool cette série !
Paul RigousteParticipantAprès avoir fini de regarder The Wire (que j’ai trouvé globalement vraiment super politiquement), j’ai regardé une mini-série de 6 épisodes d’une heure que les créateurs de The Wire (David Simon et Ed Burns) ont fait avant : The Corner (2000). (D’ailleurs, un truc amusant c’est qu’on retrouve un grand nombre des acteurs/trices de The Wire, mais dans des rôles totalement différents)
La série se concentre exclusivement sur un quartier pauvre de Baltimore ouest. Donc on retrouve les mêmes coins de rue que dans The Wire, mais sans les parallèles et articulations avec d’autres milieux (police, journalisme, école, etc.). Là on est juste avec les pauvres qui essaient de se sortir de la misère et de la drogue (on n’a pas non plus de portrait des organisations de trafic de drogues et de leur leaders), et c’est pas mal aussi je trouve car ça permet de mieux suivre ces personnages dans leur quotidien.
Je trouve ça aussi anti-raciste que The Wire pour les mêmes raisons (la multiplicité et la variété des personnages, leur complexité, leur inscription au sein de leur condition sociale d’existence, etc.). Et je trouve d’ailleurs au passage que The Wire comme The Corner sont de très bons exemples de représentations anti-classistes des classes populaires. Parce que les personnages ne se réduisent pas à des stéréotypes, mais sont complexes, intéressants, tou-te-s différents dans leur manière de s’en sortir (ou pas) dans ces conditions de vie misérables. J’aime particulièrement le fait qu’ils ne sont jamais l’objet du rire (comme dans beaucoup de films classistes) : on n’est pas invité à rire d’elleux, mais au contraire à rire avec elleux, car illes sont souvent drôles et perspicaces.
Le truc qui m’a vraiment fait peur avec cette série, c’est le sexisme. Le premier épisode est d’une misogynie hallucinante. Mais progressivement ça disparaît quand le film s’attarde un peu plus sur les personnages féminins (peut-être pas totalement, mais quasi). Après, comme The Wire, ça reste globalement assez centré sur des personnages masculins (par exemple, le groupe d’ados que l’on suit est 100% masculin, et on ne verra jamais un groupe d’adolescentes de leur point de vue). Mais bon, globalement j’ai trouvé ça très chouette politiquement, et très émouvant à pas mal de moments.
joffrey pluscourtInvitéUn de mes fims preferes:
Genese d’un repas de Luc Moulet
http://revueperiode.net/genese-dun-repas-ou-leconomie-mondiale-dans-une-boite-de-thon/Il etais sur google video mais je ne ‘ai pas retrouve, il peut se trouver sur torrentz
et le classique
La Bataille d’Alger (italien : La Battaglia di Algeri, arabe : معركة الجزائر) un film italo-algérien1 de Gillo Pontecorvo) Lion d’or à la Mostra de Venise 1966
http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Bataille_d%27AlgerFilm qui a des fans tres particuliers
http://nemesistv.info/video/KW9MGWUAM2K3/les-escadrons-de-la-mort-l-ecole-francaise
Joffrey PlucourtInvitéAvoir vingt ans dans les Aurès est un film français réalisé par René Vautier et sorti en 1972. Le film ressort en version numérique restaurée le 3 octobre 2012.
Le film a été considéré comme une vision « incorrecte » de la guerre d’Algérie, avec une apologie de la désertion, et a fait l’objet de polémique encore 25 ans après sa sortie, dans le cadre d’un festival à Tourcoing en novembre 1997.En avril 1961, dans le massif des Aurès, un commando, formé d’appelés bretons, affronte un groupe de l’Armée de libération nationale : il fait un prisonnier algérien. Le soldat français blessé au cours de l’accrochage, instituteur dans le civil, se rappelle les événements qu’il a vécus avec ses camarades au cours des derniers mois : leur opposition à la guerre en Algérie les a conduits dans un camp réservé aux insoumis ; Il se remémore la façon dont leur chef a su les transformer, de jeunes Bretons antimilitaristes qu’ils étaient, en redoutables chasseurs de fellaghas, prêts à tuer et y prenant goût, tous sauf lui, cèdent progressivement à l’escalade de la violence.
Titre : Avoir vingt ans dans les Aurès
Réalisation, scénario: René Vautier
Photographie : Pierre Clément et Daniel Turban
Son : Antoine Bonfanti
Musique : Yves Branellec et Pierre Tisserand (chanson du générique)
Montage : Nedjma Scialom
Production : U.P.C.B. – Unité de Production Cinématographique de Bretagne
Film en couleurs
Distribution : coopérative DHR (http://cooperativedhr.fr/)
Durée : 97 minutes
Date de sortie : France : 12 mai 1972Philippe Léotard : Le lieutenant Perrin
Alexandre Arcady : Noël
Hamid Djellouli : Youssef
Jacques Canselier : Coco
Jean-Michel Ribes : Le curé
Alain Scoff : Le soldat Lomic
Jean-Jacques Moreau : Jacques
Michel Elias : Robert L’instituteur
Yves Branellec : Youenn
Philippe Brizard : La Marie
Charles Trétout : Charles
Pierre Vautier : Pierrick
Alain Vautier : Lanick
Bernard Ramel : NanardPrix de la critique internationale au Festival de Cannes 1972.
joffrey pluscourtInvitéThe Law in These Parts (שלטון החוק) est un film documentaire israélien écrit et réalisé par Ra’anan Alexandrowicz (he:רענן אלכסנדרוביץ’) en 2012.
Il a été présenté au Festival du film de Jérusalem 2011, où il a reçu le Prix du meilleur documentaire, et au Festival de Sundance 2012, où il a remporté le Prix du jury international.
Le film traite du système judiciaire opéré par les forces armées israéliennes en Cisjordanie.
CaerbannogInvitéUn regard critique et rétrospectif sur la Série The Wire à la suite de la mort de Freddie Gray et des émeutes à Baltimore, qui fait réfléchir.
http://www.etatdexception.net/reconsiderer-la-serie-the-wire-au-prisme-du-soulevement-de-baltimore/
Car les propos paternalistes et politiquement problématiques du réal et auteur sont choquantes.Ça me rappelle tant de réactions après Clichy en 2005.
Déjà, concernant la complaisance de la série vis-à-vis des pratiques de la police, un autre article intéressant de 2011, sur l’évocation vite réglée de la corruption de la police:
http://www.hoodedutilitarian.com/2011/04/the-wire-roundtable-not-anti-cop/Un extrait :
« The amount of cash lying around waiting to be found and pocketed by an opportunistic cop is shown to be considerable. But in reality, that is loose change, compared to the amounts of cash that can be made by a cop actively looking for it, a cop who is prepared to do business.The Wire’s thesis that the prohibition on drugs has been a pernicious failure that causes infinitely more damage than it averts, did not fully explore the corrosive effect it has in corrupting the police, and not just the institution of police but the individual street police.
That little glimpse of Herc and Carver is, in reality, exactly what a lot of police do, every day. Most times there isn’t a wire. There’s no one looking, there’s just a couple of cops, a stash of money and a crook happy to get a pass. No biggie. They can make the cash back again, easy.
The Wire is, in so many respects, courageous and admirable in examining the fallout of the war on drugs that it comes as a surprise when they avert their gaze from the pervasive and poisonous affect of drug money in generating and sustaining systemic police corruption. »
Et sur le même site à propos de la place des femmes:
http://www.hoodedutilitarian.com/2011/04/the-wire-roundtable-cherchez-la-femme/Problème qu’on avait déjà discuté.
Des réactions des habitants de Baltimore:
http://www.theguardian.com/us-news/video/2015/apr/30/freddie-gray-neighbors-baltimore-videoDont une en particulier.
« What gets results? If I ask you something nicely 20 million times and you don’t do it and then I’m finally pissing your serious and you change, then what ever I did wasn’t wrong. It may have be disgusting, rude, hurtful, painful, but it wasn’t wrong if it brings about change. »joffrey pluscourtInvité@Caerbannog: On lit le meme portail 😉 , j’ai déja vu votre pseudo ailleurs, vous avez un blog anarcofem non?
J’ai moi meme signalé cette série sur le fil « films séries homosexuelles ».
(à part « Il y a des noirs et meme des biens », je trouve le discourt proprement anti raciste discret, alors qu’un homo super héros et une adoption de lesbienne me paraissait plus politique)Au delà de votre complément d’information totalement justifié (que j’allais poster aussi):
Prendre « The wire » pour un documentaire ou la synthèse de toutes les luttes m’a toujours saoulé, une de ses qualité est sa portée mythologique, c’est une série policière assumée. L’auteur principal n’a jamais prétendu défendre que sa vision. Toute la saison 5 est d’ailleur une métacritique. Personne ne pose ses questions pour « Oz » d’HBO (serie anti raciste incontestable), la métaphore shaekespierienne étant plus que soulignée et la hype blogueuse moins générale. Pas sur que le show favorise de lui mème ce délire de blogueur à la Télérama.
Après une question est: est ce que l’on inclue la réprésion policière dans un fil « Anti-colonialistes/Anti-racistes »?
La culture anar et beaucoup de mes potes affirmeraient que c’est évident, et qu’il y a toute une filmo associée.
A Baltimore l’aspect raciste des réprésions semble de plus manifeste.Mais meme si j’adore le rapprochement des systèmes de domination, je trouve déja le fil trop large. (j’ai déjà hésité à poster sur la colonisation de l’Irlande par exemple)
Pas sur que l’on gagne à flooder un des rares fils antiracistes, déjà peu fournit, par cet aspect très « anar tradi ». (en plus pour des raisons familiales je concidère flics et troufions comme des prolos, souvent racisés en France, que les potes visent et insultent, parfois certes à raison, mais trop souvent plus que les systèmes répréssifs eux mèmes)Mais je me trompe peut étre et il y a masses films à signaler sur cette forme de hierarchisation et « d’occupation » des esprits et des territoires.
jacquesInvitéBonjour paul,
Merci pour ton point de vue sur The Wire, que je partage complètement. Cette série est sous de nombreux points remarquable et largement au dessus du lot, en particulier dans la manière d’articuler trajectoires individuelles et mécanismes structurels.
De plus, ce que tu dis de la représentation des femmes et de leur rapport aux hommes dans cette même série dénouent chez moi un certain malaise ressenti car j’ai trouvé la série nettement plus conformiste sous ce rapport, voire parfois bien complaisante. Un truc marrant, c’est que l’acteur qui joue Lester interprète un autre personnage principal dans la série « Treme » que tu évoques. Et celui-ci ressemble par certains côtés à Lester : un homme sage, digne avec un grand sens de l’honneur. les scénaristes n’ont toutefois pas su résister à le montrer… irrésistible au regard des femmes qu’il côtoie (cf ses relations avec la journaliste, bien sûr plus jeune que lui). De manière générale, j’ai trouvé les deux séries faibles de ce côté avec des représentations assez simplistes des rapports sociaux de sexe et un manque de finesse et d’attention pour les personnages féminins).
Jacquesjoffrey pluscourtInvitéJe ne comprend pas pourquoi un homme digne, sage et séduisant est une représentation sexiste.
Il n’y a pas de femme dans les syndicats, aucune fillette suivie individuellement à l’école. Il n’y a que des « femmes de », des coups d’un soir ou une tueuse androgyne (charismatique et redoutable) chez les gansters.
Il y a des femmes de pouvoir en politique, à l’école, dans la police, la justice, (et parmis les victimes). Toutes progressent hierarchiquement, toutes sont compétentes ou le deviennent rapidement.Kima est la plus douée, experimentée et a une autorité de facto parmis les recruits non inspecteurs. Elle devient inspectrice efficace en deux affaires, sur une saison ou Prez apprend aussi son métier de ses collègues, des femmes. Son parcours personnel est mis en parallele avec celui de McNulty (épisode du lit pour enfant ikea pour recevoir l’enfant de son couple précédent) car son métier pèse autant sur son couple malgré son genre.
L’épisode de la « séduction » de Lester dure 3 à 4 épisodes. Il est posé en alternative des réactions de Herc et Carver qui ne voit en la streeptiseuse qu’une fille facile et une taupe potentielle. Lester fourni conseils d’infiltration, acces à une formation et à des lunette. Je ne me souviens pas d’une scène de baiser ou de parade facon femme trophée.
L’aspect héroique et exemplaire de Lester et McNulty, sans spoiler, est profondement remis en question dans la saison 5. -
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