Répondre à: Films, séries et autres sur l’homosexualité féminine

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Milu
Invité

J’ai vu récemment la première saison de la série US The Fosters qui
suit la vie de famille d’un couple de femmes qui adopte plusieurs enfants (« foster parent » = « parent adoptif »). la série est produite par Jennifer Lopez (i’m still i’m still Jenny from the block 😉 ouais ouais ça nous rajeunit pas)

j’ai été assez vite embarquée par la série, il y a des côtés plutôt cool:
– Stef et Lena forment un couple lesbien « normal » représenté en mode relax, même si la lesbophobie n’est pas invisibilisée, leur orientation sexuelle n’est pas pour autant la raison d’être de la série. le thème principal est plutôt la parentalité et l’adoption.
– les acteurices sont convaincantes (surtout Maia Mitchell qui joue Callie… <3), les dialogues bien écrits, les épisodes sont équilibrés avec du rebondissement mais aussi de la finesse, des situations qui ne sont pas téléphonées pour créer du suspense, des tensions entre personnages qui semblent réalistes et non artificiellement intensifiées
– globalement plutôt de l’empathie et de la bienveillance envers les personnages

mais assez vite j’ai commencé à voir aussi des aspects moins agréables qui ont fini par me faire lâcher la série… le plus gros point noir pour moi c’est finalement une représentation de l’autorité parentale comme intrinsèquement « bonne ». les décisions prises par les mères sont généralement justifiées a posteriori, les désobéissances généralement punies par le scénario, et ça a fini par me saouler. en d’autres termes pour moi c’est une forme d’âgisme: pour peu que les parents soient de « bons » parents les décisions qu’iels prennent « pour le bien des enfants » (punitions, surveillance, mensonge etc) sont réellement pour leur bien quand bien même ça les prive de leur autonomie.

d’ailleurs ça m’avait quand même mis la puce à l’oreille dès le début: Stef est flic et Lena principale de collège, donc des positions de pouvoir. OK c’est réaliste que des parentes jugées aptes à adopter par (l’équivalent de) l’ASE aient des boulots bien rangés et qui paient correctement. mais le fait de choisir ces métiers là est lourd symboliquement. les personnages semblent distinguées par leur capacité à exercer un pouvoir avec probité et responsabilité. autrement dit elles sont « vertueuses » dans ce sens. et franchement le paysage médiatique américain n’avait pas besoin d’une nouvelle représentation de gentils flics. l’urgence est à parler de la violence policiere raciste classiste et arbitraire, pas à l’excuser et l’invisibiliser pour la 1000ème fois.

à part ça j’ai aussi été choquée du traitement de la mère biologique de Mariana et Jesus, qui me semble toxicophobe (regard jugeant et cliché sur les addictions) et du meurtre de son compagnon par le binome de Stef (ça rejoint le point ci dessus sur la violence policière qui est excusée par la série)

sinon juste j’ai trop kiffé toute la partie qui se déroule dans un foyer pour filles, et en particulier la chouette représentation d’un garçon trans joué par Tom Phelan.

…bon tout ceci se limite aux quelques 20 épisodes que j’ai regardé bien sûr… il se peut que ça soit nuancé voir complètement retourné dans la suite que je regarderai peut-être un jour 😉

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