Films, séries et autres Féministes

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  • #6058 Répondre
    Arroway
    Invité

    Proof (2005)

    proof

    L’histoire de Catherine, une mathématicienne en grande partie autodidacte qui fait une découverte de génie mais qui doit arriver à prouver qu’elle est bien l’auteure de la démonstration. Fille d’un mathématicien à l’origine de quelques résultats majeurs dans sa jeunesse mais atteint d’une maladie mentale, Catherine craint d’avoir hérité de la même instabilité (en même temps que des mêmes talents mathématiques), et devant l’incrédulité de ses proches en vient à douter elle-même qu’elle a bien écrit la preuve.

    #6491 Répondre
    Caerbannog
    Invité

    Film futuriste féministe et anti-raciste, radical et révolutionnaire.
    Born in Flames, de Lizie Borden, 1983.

    L’action se situe dans un avenir proche, 10 ans après une révolution sociale pacifique qui a déçu certaines et donc qui s’organisent. Car le sexisme, la lesbophobie, les inégalités et injustices persistent, l’oppression et la violence sexiste du gouvernement est toujours active, la corruption des médias prégnante, mais les femmes ont des buts et des voix et des réalités différentes. Et des modes d’actions différents pour résister.
    Mais elles devront finalement s’organiser collectivement.

    C’est tout cela que le film montre dans sa complexité en mode vrai-faux documentaire réaliste.
    Il est dur à trouver sous-titré (y’a une version VOST qui tourne parfois dans les festivals de films féministes) donc ça reste confidentiel pour les anglophones. Mais c’est bien dommage !
    http://burningbooksbuffalo.com/wp-content/uploads/2014/02/Born-in-Flames-March-21-flyer.jpg

    #6572 Répondre
    Paul Rigouste
    Participant

    Un classique que je n’avais jamais vu : Norma Rae (1979). Vraiment excellent. L’héroïne est une ouvrière qui travaille dans une usine textile et qui devient militante syndicaliste. Le film articule oppression de classe, de « sexe » et (dans une moindre mesure, mais quand même) de « race ». Globalement c’est vraiment top je trouve.

    norma rae

    #6578 Répondre
    Ada
    Invité

    Antonia's line

    Dans une petite ferme de la campagne hollandaise, Antonia, vieille dame de 90 ans, entame sa dernière journée. Par sa façon d’être, son comportement entier et excentrique, Antonia a révolutionné le village.

    #6583 Répondre
    Fanny Gonzagues
    Maître des clés

    Voilà un petit clip cool et rigolo!

    #8901 Répondre
    Le Monolecte
    Invité

    We Want Sex Equality (2010)

    En 1968, les ouvrières d’une usine de voitures américaines en Angleterre comprennent qu’elles sont systématiquement moins bien payées que les hommes. Elles commencent alors un long combat pour obtenir l’égalité des salaires et découvrent alors que même les hommes syndiqués renâclent à les soutenir sur la durée.

    #9785 Répondre
    Meg
    Invité

    Une liste de films féministes en anglais
    http://flavorwire.com/467279/50-essential-feminist-films/view-all

    #9801 Répondre
    Paul Rigouste
    Participant

    Merci pour cette liste, y en a plein que j’ai pas vu, cool ! (après y en a que j’ai vu aussi et que j’ai du mal à qualifier de « féministe », mais bon 🙂 )

    Sinon j’ai revu récemment un vieux film que j’adore : Imitation of Life, de Douglas Sirk (1959). C’est un film assez complexe je trouve, mais qui a une dimension féministe indéniable à mon avis (même si y a quelques micro trucs qui me posent question). Après, un truc qui m’intrigue beaucoup plus dans ce film, c’est la représentation des rapports de « race ». Y a une volonté antiraciste, c’est certain, et il y a plein de trucs très intéressants à ce niveau, mais en même temps je sens que y a aussi des trucs assez craignos, mais j’arrive pas bien à les analyser. Si jamais y a quelqu’un-e qui a vu ce film et qui a des idées dessus (notamment sur la représentation des rapports de « race »), ça m’intéresse bien d’en discuter.

    imitation of life

    #10227 Répondre
    caerbannog
    Invité

    Imitations of life est un de mes films préférés ! Et oui, clairement il y a une dimension féministe, puisque le personnage principal (Lana Turner) est d’abord une jeune mère veuve qui veut devenir actrice mais galère seule avec sa fille. C’est parce qu’elle aide, recueille et vit avec Annie (Juanita Moore), qu’elle arrive à finalement rester seule et décrocher des castings, parce que sinon son option est de se marier – ce que lui propose Steve (John Gavin) – mais elle refuse parce qu’elle sent qu’il veut la sauver et pas lui permettre d’avoir une carrière à elle, elle le lui dit cash et lui se trahi (mais ce rattrape ensuite). Finalement, ils ont une relation mais il faudra que Steve ait accepté qu’elle vive sa vie d’abord pour elle.
    Annie est en fait sa bonne et, c’est sûr, reste une bonne, qui sert celle qui est aussi censée être (qui prétend et pense vraiment être) son amie. Annie l’accompagne et la soutient et en retour Lora lui offre une place relativement non violemment subordonnée – même si elle reste subordonnée quand même ! Mais, le film n’est pas si complaisant que ça avec ça. C’est la fille d’Annie qui souligne – radicalement – l’inégalité et l’injustice des positions entre les mère-fille blanches et les mère-fille noires (cf. notamment la scène où Sarah Jane joue la serveuse exotique pour montrer l’hypocrisie de l’agencement entre elles toutes devant les invités de Lora) et qui apporte de la dialectique dans le propos du film. Inégalité et injustice qui donnent lieu a de la haine chez Sarah Jane vis à vis de sa mère et d’elle-même, parce qu’elle comprend vite que si elle se fait passer pour blanche, sa vie sera plus facile, mais pour ça, elle doit renier sa mère et une bonne partie d’elle-même (c’est pas traité vite fait, c’est presque la moitié de l’intrigue). Cette violence là est montrée de manière dramatique/tragique, puisque sa mère meurt sans avoir pu se réconcilier avec sa fille, et c’est même ce qui la tue (en lui brisant le coeur).
    Dans le magnifique docu de Delphine Seyrig, sois Belle et Tais-toi, Juanita Moore parle des rôles de servantes et c’est super intéressant. Elle reconnaît que oui, c’est un problème que les femmes noires soient si massivement cantonnées à des rôles de servantes mais qu’après, elle préfère jouer un rôle de servante que rien du tout et que surtout : tout dépend de ce qu’on fait faire à ce rôle, qu’un rôle de servante peut être important et avoir de l’envergure. Elle ne cite pas explicitement ce film là, mais je pense qu’elle l’avait bien en tête. Parce que la fin du film est clairement une célébration d’elle. D’abord, y’a la scène où Lora est à son chevet et la pleure et la supplie de ne pas partir: c’est une déclaration d’amour, mais Annie lui règle gentiment son compte, quand elle lui dit qu’elle est restée en contact avec leur ancien propriétaire avec qui elle dealait en secret pour obtenir sa mansuétude quand elles payaient le loyer en retard. Et Lora se rend compte de ce qu’elle lui doit pour avoir pu avoir sa carrière.
    Et puis Lora, lui dit, « je ne savais pas que tu avais tant d’amis », et Annie lui dit : « mais ça c’est parce que tu étais tellement préoccupée par toi-même ».
    Et à partir de là, c’est vraiment Annie la star.
    J’ai lu quelque part (mais ne sait plus où) que la scène de l’enterrement était une scène révolutionnaire à l’époque (le film est de 1959, en plein coeur du Mouvement pour les droits civiques, quatre ans après le début du Montgomery Bus Boycott) et y’a une immense foule d’African-Americans qui sont là pour le faste de l’enterrement d’Annie et c’est une forme de valorisation glorieuse de toute la communauté.
    Le générique du film montre une pluie de perles précieuses, et je pense que c’est très symbolique, ça annonce à la fois l’artifice de la richesse (on ne sait pas si ce sont des faux), les multiples facettes de la lumière (qui et qu’est-ce est-ce qui brille dans ce film ? Celles qui ont du succès et la scène, ou celles qui ont du coeur ?), et la multiplicité des points de vue (comme les multiples facettes d’un joyaux). Au final, le point de vue particulier d’Annie et Sarah Jane ne sont pas moins importants que celui de Lora ou sa fille (qui elle souffre d’être dans l’ombre de sa mère, mais a clairement joui de ses privilèges de blanche par / à Sarah Jane).
    Et aussi, y’a beaucoup de choses dites et montrées sur la sexualité dans ce film (Lora qui a d’abord des relations hors mariage, puis qui s’ennuie dans le mariage, qui est harcelée en tant qu’actrice – on lui fait comprendre qu’elle doit couchée pour avoir un rôle et elle refuse – Annie n’a pas de sexualité, Susie tombe amoureuse de l’amant de sa mère, Sarah Jane part faire danseuse dans un bar à gogo.)
    Moi, je trouve que ce film montre comment les questions et enjeux de race et de genre (les inégalités et les privilèges) influent sur les relations interpersonnelles et à quel point celles-ci sont politiques, comment elles peuvent créer des solidarités mais aussi sacrément pervertir les relations.
    Et le film se consacre à montrer ça entre ces quatre femmes (d’âges, de couleurs, de statuts différents).
    Voilà, bon y’a encore sans doute beaucoup à en dire, peut-être même en plus nuancé, mais je trouve que Sirk (qui a eu un parcours bien singulier) a fait de chouettes films et celui là vaut la peine d’être connu vu et revu.
    Des fois, je vois des films contemporains et je repense à celui là et je me prends la tête dans les mains et me demande bien si des fois on avance…

    #10228 Répondre
    caerbannog
    Invité

    J’ai enfin vu We Want Sex Equality récemment et l’ai trouvé affligeant (paternaliste, unidimentionnel, irritant). Je peux rentrer dans les détails mais ce ne sera jamais aussi intéressant que le docu de Carole Roussopoulos sur les Lips et ce que racontent les incroyables militantes Christiane et Monique http://www.genrimages.org/outils/films.html

    #10456 Répondre
    Paul Rigouste
    Participant

    @ caerbannog

    Complètement d’accord avec tout ce que tu dis sur Imitation of Life (qui est aussi un de mes films préférés 🙂 ). Après le film est ambivalent sur pas mal de points je pense (que j’arrive pas tous à analyser, sûrement en partie parce que je connais pas assez bien le contexte politique des États-Unis à l’époque au niveau des rapports sociaux de « race »).

    Là j’ai pas le temps de trop écrire (et j’aurais pas trop le temps pendant un mois, mais je reviendrai après parce que ton avis sur ce film m’intéresse beaucoup, tu as l’air de très bien le connaître). Juste un point qui me travaille sans que j’arrive trop à savoir quoi en penser : pourquoi avoir choisi de faire subir l’oppression raciste avant tout à un personnage blanc de peau (Sarah Jane) ? J’ai l’impression que c’est tordu (mais ça l’est peut-être pas…). Parce que du coup j’ai l’impression que l’oppression que subit Annie « passe par » Sarah Jane (au sens où elle meurt parce que son cœur est brisé de ne plus pouvoir voir sa fille). Alors c’est sûr qu’en dernier lieu c’est clair qu’elle meurt parce qu’elle est Noire (à la fois à cause de ce que subit sa fille mais aussi parce qu’elle s’est usée au travail pour les Blanc-he-s), mais je sais pas, ce dispositif me met un peu mal à l’aise en même temps. Pas toi ?

    C’est comme ce dialogue que tu cites, où Annie fait prendre conscience à Lora qu’elle s’est jamais intéressée à elle, à ses ami-e-s, à sa vie. Ce moment est génial, mais en même temps on peut aussi se demander pourquoi le film ne nous l’a pas montrée non plus à nous (spectatrices/teurs) la vie d’Annie et ses ami-e-s. Si on est gentil avec le film, on peut peut-être voir ça comme une stratégie qui viserait à faire prendre conscience au public qu’il est en train de regarder un film où les Noir-e-s sont au final totalement invisibilisé-e-s quand illes ne sont pas dévoué-e-s aux Blanc-he-s. Et du coup la scène d’enterrement finale est d’autant plus émouvante que celleux qui avaient été totalement invisibilisé-e-s par le film y ressurgissent en tant que communauté. Mais en même temps, si on est un peu moins gentil, on peut si dire que c’est une ambivalence politique, voire une contradiction, vu que le film se désintéresse autant les Noir-e-s non-dévoué-e-s aux Blancs que Lora s’en désintéresse. Non ?

    Je suppose de toute façon que l’ambivalence était de mise dans le contexte d’une production hollywoodienne de cette envergure (le film a quand même été 4ème au box-office de 1959). Mais après quand on compare ce film avec par exemple Le Majordome, lui aussi gros succès au box-office et film hautement ambivalent, je préfère quand même de loin l’ambivalence d’Imitation of Life, car il me semble que les éléments progressistes y sont plus nombreux que les éléments conservateurs/réactionnaires (alors que pour le majordome, c’est l’inverse à mon avis). Mais bon après ça c’est mon point de vue subjectif.

    (sinon j’ai commencé à regarder la version de 1934 avec Claudette Colbert (http://en.wikipedia.org/wiki/Imitation_of_Life_%281934_film%29) , et c’est marrant de voir les différences, notamment sur la question du racisme. J’ai pas encore fini donc je peux pas développer, mais c’est intéressant à voir je trouve, car les choix de Sirk apparaissent du coup beaucoup plus clairement).

    #10459 Répondre
    caerbannog
    Invité

    Ben Sarah Jane n’est pas « blanche de peau », elle « peut passer » pour blanche. C’est comme Lelia (Goldoni) dans Shadows de Cassavetes ou Désirée dans Désirée’s Baby, la nouvelle de Désirée’s Baby de Kate Chopin, y’a aussi un beau poême de Langston Hughes aussi là-dessus. Et puis un des premiers rôles de Juanita Moore avait ça pour sujet aussi.
    C’est une situation assez récurrente dans la littérature et le ciné américain (et un gros enjeu en Afrique du Sud aussi au moment de l’apartheid aussi) pour montrer l’absurdité du racisme quand vous « passez » pour blancHE : ça passe (mais à condition de cacher tout ce qui indiquerait autre chose) mais vous vivez dans la peur de « l’outing », et dès que quelqu’unE sait otherwise : ilLE révèle son racisme : pas que la personne ait changé mais le regard porté change donc le problème est bien dans le regard porté pas dans la personne et sa couleur.
    Je sais pas si c’est ça ta question, en fait …
    Mais après c’est sûr que c’est pas un film fait par des African-Americans pour des AA !
    Et clairement le rôle de Lora, le drama de sa vie, son succès sont les sujets n°1.
    Mais pour un film Hollywoodien fait par un blanc, fin des années 50, il fait beaucoup de place aux femmes et à Annie et sa fille. Il montre que c’est Annie qui a du coeur, qui comprend sa fille et même celle de Lora. Elle est pleine de sagesse, attentive et a une vie en dehors de sa vie de servante. D’ailleurs, on la voit engager un détective, voyager pour trouver et aller voir sa fille.
    Steve lui parle (à peu près) comme à un membre de la famille. Le fait qu’elle ait entretenu une amitié avec leur ancien propriétaire n’est pas anodin non plus parce qu’à l’époque qu’une femme vive sans mari et en plus avec une servante noire et sa fille, c’était pas évident.
    Sirk essaie de montrer les deux gamines amies (mais SJ souligne tjrs d’une manière ou d’une autre que leurs places ne sont pas les mêmes, et la fille de Lora révèle aussi qu’elle a déjà intégré ses privilèges (leurs chambres, leurs lits, les poupées, plus tard leurs études et leurs opportunités). Bref, moi je trouve, qu’il est critique et critique même ses propres efforts de progressisme.
    Càd, que pour moi, il veut nous montrer une Lora sympa et pas raciste et « ouverte », dans l’adversité en tant que femme par / aux hommes, mais il nous dit en même temps : « Eh bien vous voyez, ça : ben en fait c’est pas possible ! Parce que ces femmes et ces filles ne sont pas à égalité, parce que la ségrégation, parce que la société raciste, et qu’elles ont quand même de sacrés privilèges par rapport à ce que doivent endurer Annie et SJ qui prend d’autant plus la violence du truc dans la figure qu’elle voit et connait bien justement les deux mondes (grâce à son passing). »
    Donc, oui, on peut être radical et dire que ce film ben oui, c’est un truc gentil pour des blancs qui voudraient être gentils mais restent des blancs avec leurs privilèges, mais en fait je trouve qu’il est pas si gentil-gentil que ça avec les blancs-gentils, comme il est pas si gentil avec un mec-gentil (Steve), parce qu’il montre que sous sa gentillesse, ben … en fait et au fond …, il aimerait bien quand même un peu contrôler et faire son gentil-sauveur.
    Bon, mais je connais pas Claudette Colbert par contre, je vais voir (si j’ai le temps aussi …)

    #10546 Répondre
    HarryJoe
    Invité

    La Source des femmes

    La Source des Femmes

    Cela se passe de nos jours dans un petit village, quelque part entre l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Leila est témoin de la chute d’une jeune femme enceinte qui fait une fausse couche en revenant de la source. Cet événement la fait réfléchir à la condition des femmes et Leila s’évertuera dès lors à persuader les autres femmes du village que c’est aux hommes qu’incombe la pénible tâche d’aller chercher l’eau à la source dans la montagne. Pour arriver à leur fin, les femmes décident de faire la grève de l’amour.

    En plus de parler de la condition des femmes, le film aborde aussi d’autre sujet comme: la violence conjugal, l’accès à l’éducation (pour les filles), les mariages arrangé, l’extrémisme musulman (interprétation du Coran), l’accès à l’eau et son impacte sur la biodiversité.

    #10548 Répondre
    Arroway
    Invité

    Holy Smoke de Jane Campion

    Kate Winslett joue une australienne qui vie une révélation spirituelle en Inde et décide de rester suivre les enseignements d’un gourou. Sa famille engage un gars (Harvey Keitel) pour la faire revenir en Australie et la déconditionner. Sauf que cela ne va pas se passer tout à fait comme il l’entend…

    Le film est très bien joué, l’ambiance est assez particulière (il y a un côté un peu psychédélique, humouristique, alternatif) et surtout on a une héroïne que tout le monde prend pour une folle, enfermée pendant 3 jours avec un bon macho, mais qui est intelligente et déterminée. Il y a pas mal matière à discuter d’un point de vue féministe.

    #10616 Répondre
    Paul Rigouste
    Participant

    @ caerbannog

    Oui je suis complètement d’accord avec tout ce que tu dis. J’aime beaucoup comment le film arrive à mettre à la fois en évidence la domination que Lora subit en tant que femme et la domination dont elle profite en tant que blanche.

    Après pour la couleur de peau de Sarah Jane, ce que je voulais dire c’était qu’elle n’est pas noire comme sa mère, au sens où elle peut passer pour blanche (et à chaque fois, dans le film, elle passe pour blanche dans tous les milieux où elle s’intègre jusqu’à ce que sa mère arrive). Je suis complètement d’accord sur l’intérêt d’un tel personnage pour mettre en évidence le fait que le racisme est avant tout dans le regard porté et pas dans la personne, comme tu le dis. Mais ce que je me demandais, c’est si c’était pas aussi un moyen pour le film de ne pas montrer de manière trop directe (et par là trop dérangeante pour le public blanc de l’époque) la rébellion d’une femme noire, au sens où là c’est une femme noire mais pas noire de peau comme sa mère. Du coup, on se retrouve avec un personnage de bonne noire, qui certes a de l’ampleur, mais qui ne porte pas vraiment la révolte contre le système raciste (au contraire, elle reste jusqu’au bout au service de Lora). Et le discours contestataire est portée par une « blanche de peau » (ou du moins une femme qui passe dans le film comme blanche de peau). Peut-être que je suis en train de dire des bêtises, mais il me semblait qu’il y avait peut-être là un dispositif qui permet à la fois de critiquer les privilèges des blanc-he-s, mais sans non plus mettre directement en scène un personnage de Noire révolté contre le système raciste (comme par exemple si Annie avait dit ses quatre vérités à Lora comme le fait Sarah Jane dans la scène où elle joue la serveuse exotique). Non ?

    Après c’est sûrement une histoire de contexte, et encore une fois, pour une super production hollywoodienne de cette époque, c’est sûrement super top politiquement (et ça reste encore intéressant aujourd’hui en plus). Donc je voulais pas du tout dire que ce film était au final complaisant vis-vis des blanc-he-s, je suis totalement d’accord sur ce que tu dis de sa manière de ne pas être si gentil-gentil que ça avec les femmes blanches (comme il ne l’est pas non plus avec Steve).

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