Gen d'Hiroshima
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En ces temps funestes de patriotisme belliqueux, d’état d’urgence post-attentats, de remise en cause de la liberté de mouvement, d’opinion, de manifestation; de fermage de frontières, de mépris pour les réfugiés, de racisme éhonté et de greenwashing d’entreprises très capitalistes et bien peu soucieuses du devenir de la planète; je lis le roman graphique Gen d’Hiroshima, Keiji Nakazawa, décédé il y a presque 3 ans jour pour jour.
http://www.bedetheque.com/media/Couvertures/GenDhiroshima1eo_21032004.jpg
… et je le trouve salutaire, même s’il retourne les tripes.
La préface d’Art Spiegelman est d’une pertinence qui donne le vertige.
Pour ceuses qui ne connaissent pas le manga, il raconte l’histoire semi-autobiographique de l’auteur et de sa famille dans un Japon ultra nationaliste et en pleine guerre, et commence six jours avant que les Américains ne lâchent les bombes sur Hiroshima et Nagasaki. Il montre le harcèlement (par les voisins, l’armée, le chef de quartier) de sa famille ouvertement pacifiste, les pénuries, l’endoctrinement des enfants à l’école, les persécutions et le racisme anti-coréen. Puis, la destruction de la ville, la mort de son père, sa soeur et son frère, les déplacements de populations, l’errance des réfugiéEs, le peu de solidarité rencontrée là où ilLEs tentent de fuir.
S’il adopte le point de vue de l’enfant qu’il était et que des fois c’est drôle, ça vous arrache les larmes par moment. Mais il fait surtout voir et penser que beaucoup de choses qui se jouent aujourd’hui sont de terribles erreurs.
Ils en ont fait au moins deux animes également. Un peu vintage, le héros correspond au standard de l’époque, débordant de vie et très très gueulard. Un indécrottable optimiste dans un monde sombre.
De souvenir, j’ai trouvé ça affreusement triste et ne cachant pas grand chose. A ne regarder qu’à partir de l’adolescence.