Répondre à: Nymph()maniac, feministe ?
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Je rejoins le propos de Joffrey sur la scène finale et apporte un autre éclairage.
Tout le film est du point de vue de Joe. On ne sait finalement presque rien de Seligman qui ne fait que commenter l’action (parfois en étant complètement à coté de la plaque). Ce personnage s’est humanisé et le spectateur se prend d’empathie pour elle. De la situation de départ (laissée pour morte dans la rue), elle a en plus gagnée un foyer et un ami, soit une stabilité qui permet de conclure le film de manière positive. Mais Lars Von Trier n’est pas naïf. Son statut de nymphomane la poursuivra toute sa vie, malgré son identité dévoilée pendant le film, et elle sera toujours en difficulté, presque en danger.
C’est encore plus choquant lorsque l’on sait qu’il y a une autre personne qui a recueillie et commentée la vie de Joe et c’est le public. J’avais dit plus haut que le film semblait s’adresser à des cinéphiles majoritairement masculin et plutôt âgé (mis à part dans les grandes villes – merci les hipsters – la population dans les salles d’art et d’essais à tendance à blanchir).
C’est un message moraliste, presque doloriste qui donne l’impression que tous les hommes sont des violeurs, mais c’est un film ni misogyne, ni insultant pour les asexuels dont LVT ne s’est jamais vraiment intéressé (le fait de désigner Seligman comme asexuel permettait juste de protéger Joe le temps du récit).