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#34833
mauswiesel
Invité

Je viens d’arrêter de lire ce bouquin (pas finir, non, arrêter…), et j’ai vraiment du mal à comprendre pourquoi il a autant de succès. D’abord, je trouve le style lourdingue, effectivement l’auteur se regarde écrire et il essaie de faire des trucs poétiques mais ça ne marche juste pas (on va pas essayer de me faire croire que « la vertébrale colonne », c’est classe).
Son monde ne fait selon moi aucun sens, ce truc des noms est pas très intéressant, sinon pas du tout. Par exemple, j’ai du mal à comprendre pourquoi Captp ne se fait pas appeler par son prénom d’enfance, puisqu’il est arrivé dans cette société à treize ans seulement. Mais bon, ça c’est peut-être moi qui suis puriste…

Politiquement, j’ai trouvé le livre complètement à chier, à part les questionnements sur pourquoi les gens se laissent endormir par la télé et ne font rien, sauf que ce n’est pas très creusé.
Premièrement, on sent que Damasio ne sait clairement pas ce que c’est que l’anarchie, hein, parce qu’un mouvement révolutionnaire « anarchiste » dirigé par cinq mecs qui font leurs petites réunions dans leur coin où ils décident de tout, ben non, c’est pas anarchiste, et l’anarchie, c’est pas dire « de toute façon j’en ai rien à foutre des droits » (sisi, il dit ça plus d’une fois).
Ensuite, niveau sexisme, là on atteint des sommets de conneries et je suis étonnée que personne ici ne parle des agressions sexuelles et des appels au viol. Déjà, quand il dit à sa copine Boule de Chat que tel autre mec « peut la sodomiser si ça l’excite » (sic), sans même lui demander à elle ce qu’elle en pense (de toute façon, elle ne sert clairement qu’à coucher avec le héros, on voit beaucoup plus de ses seins et de ses fesses que de sa personnalité, donc bon, pourquoi les autres mecs n’en profiteraient pas ? Et comme il dit à un autre endroit, les anars, ils ont des « couples partagés »), bon, quand j’ai lu cette phrase, franchement, j’ai failli arrêter, ça faisait un moment que ça me saoulait et que je soupirais de dépit face à tant de connerie, mais bon, je me suis dit que j’allais lui laisser une chance parce que je n’en étais qu’au premier tiers. Donc j’ai continué, j’ai eu le droit au couplet sur la femme chiante qui veut que son mec quitte le mouvement parce que c’est trop dangereux, un autre couplet où un étudiant demande au héros comment faire pour que la nana qui le trouve pas intéressant finisse dans son lit (surprise, ça se termine en grande leçon de comment bien harceler les femmes)… Et puis j’ai fini par tomber sur la phrase qui m’a fait direct refermer le livre, je me suis même pas posé la question de savoir si je lui laissais encore une chance : le paragraphe commence déjà mal, une femme l’accoste dans la rue parce qu’il pose un truc sonore et que ça lui plaît pas, bref, et là ça se transforme d’abord en un genre de « tais-toi t’es trop conne de toute façon », puis clairement en agression sexuelle et sexiste à partir du moment où le personnage se dit « j’ai envie de la violer » (sic). Voilà, je trouve ce genre de phrase absolument pas pardonnable dans un livre qui se veut révolutionnaire. Je préfère lire des livres où il n’y a aucune femme et on n’en parle pas mais au moins il n’y a pas de viol que de lire des trucs aussi gerbants de la part d’un type que tout le monde prend pour un révolutionnaire, et là je parle de Damasio. J’ai même pas voulu savoir si le personnage se « rattrape » par la suite en se disant que quand même il a été trop loin, mais de ce qu’on m’en a dit, il préfère continuer en la menaçant elle et toute sa famille de meurtre.

Dernière chose qui m’a fait un peu rire jaune : ce bouquin se veut une tentative d’hommage (raté selon moi) à 1984, et en fait Damasio l’a retouché en partie pour la troisième édition. Alors je sais que ce n’est pas quelque chose d’extraordinaire dans l’édition, mais bon, 1984 c’est quand même tout un truc sur la réécriture de l’histoire… ça la fout mal, je trouve.

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