Répondre à: Captain Fantastic
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ah, je suis ravie d’avoir un débat là-dessus.
j’ai beaucoup aimé ce film, parce que pour une fois j’y ai vu une critique qui m’est chère : celle de considérer l’extraordinaire inventivité des expériences d’alternatives radicale mais de prendre en compte que l’autarcie qu’elle nécessite est un frein à l’émancipation de l’individu, car dans l’éducation, il s’agit de ça.
et justement, le rapport à l’autre famille est super : les ados sont typiquement accrochés aux jeux vidéos, ils sont ‘abêtis’ par leur crise d’adolescence mais le mépris des enfants de la grande famille est flagrants : vous êtes des produits de la société industrielle, à ce titre vous êtes inférieurs. Par là il y a une critique de la gauche bien-pensante et moralisatrice : ses choix montrent la voie à suivre, en gros, ils ont bouffé la vérité.
pour autant, le développement de savoir-faire autres que ceux de l’école est montré comme quelques chose de positif, comme celle de la créativité. la critique de l’école comme frein au développement de l’individu est ainsi bien présente.
mais il s’agit d’une critique de l’intérieur, c’est-à-dire que cette famille va bien, qu’aucun enfant n’est en rivalité et que tous ont leur place, sans être enfermé dans un genre non plus, mais on ne peut pas déroger à la règle. l’un des enfants va incarner ce besoin de faire différemment, cette pulsion pour la normalité qu’on tant d’enfants et cette envie de dire merde à son père.
la scène du plus grand garçon avec la jeune fille est très bien montrée : il a grandi dans la critique, mais l’essentiel de ce qu’on apprend dans la vie, on l’apprend au contact des autres. son manque de socialisation le rend totalement attardé par rapport au monde dans lequel il est. on retrouve la figure de l’intello qui passe tout son temps dans les bouquins et qui ne sait pas comment faire – comme le film ‘pas son genre’- et ça, c’est vrai !.
pour finir, je ne trouve pas que ce film soit une critique plaquée de l’utopisme des années 70′ mais au contraire, qu’elle porte avec une grande honnêteté les limites de ces formes de vie ultra-radicales tout en montrant la puissance critique qu’elle pouvait avoir alors.
ni nostalgie, ni mépris, mais une juste lecture de l’histoire.