Répondre à: Films, séries et autres avec des hommes trans

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#37391
Kyde
Invité

Hey, salut à touTEs. Premier post sur ce fofo, bien que je zone depuis quelques temps. Je fais parti de l’équipe motive critique dont parlait Milu. J’ai envie de poster un p’tit parallèle critique qui s’éloigne un peu du sujet du topic mais me semble important.

On est allé voir Grave quelques jours après le visionnage d’About Ray. Pour le coup je trouve que Grave est un film qui sous un certain angle est résolument plus transgenre qu’About Ray. J’avais déjà entendu la réalisatrice évoquer quelque chose sur les transidentités sur son film et en le regardant j’y ai pas franchement trouvé un propos sur le sujet. J’étais un peu circonspect mais en tous cas le pan métamorphique [qui dans mon parcours perso me parle complètement] était bien là. En lisant plusieurs des interviews de Julia Ducournau (réal) j’ai saisi un truc : c’est l’approche du film qui peut être qualifié de trans alors que le film traite d’autre chose (mais qui peut y être lié aussi). Grave prend ces rapports aux corps et aux échanges entre les corps comme dynamique interne – les corps vibrants, vivants, organiques c’est la grille de lecture qu’il nous propose. Le film ne se perd pas dans des questions de masculin/féminin mais pose sans trop de pincettes les corps métamorphiques, suintants, scabreux… sur la table (ou l’écran en l’occurrence). Elle déplace aussi la question de la sexualité des organes dits « sexuels », il n’est pas question de penis, de vagins, ou de boobs, mais de désirs et dévorations, de morsures et de jouissance.

/!\ Spoils dans la suite /!\
Il y-aurait bien un truc à creuser dans la relation entre Justine et Adrien qui est gay. Mais je crois que ce serait retomber dans un interprétation binaire et rigidifiant que de lire ça comme un en fait justine est un mec ou Adrien est attiré par une meuf. Justement leur relation pète ça et affirme : corps désirant au-delà des normes de genre.
/!\ Fin zone spoils /!\</e

P’tite citation de Julia Ducournau : « Le travail de la trivialité du corps était important pour moi pour deux raisons. D’abord pour proposer une représentation des femmes qui ne soit pas rose, poudré, coquet et délicat. Et l’autre raison est que cette image plus crue, plus triviale permet de passer d’une représentation d’un corps féminin à un corps universel. Les sensations qu’éprouvent ce corps parle à tout le monde, il n’est plus question de genre féminin ou masculin. »

[INTERVIEW] JULIA DUCOURNAU POUR GRAVE

Ben voilà pour une fois on a une personne à priori cis qui n’essaie pas de parler de quelque chose qu’elle ne vit pas et qu’elle ne connaît pas mais qui part de sa perception des corps pour produire quelque chose où les genres ne sont presque plus le propos.

A contrario About Ray a presque un processus inverse. Il a pour sujet une personne trans (du moins il se vend comme tel), la dynamique du film est celle d’un drama triangulaire straight et cette grille de lecture se vautre complètement à donner une histoire percutante et juste à regarder, et pour cause personne n’y panne rien aux transidentités dans la prod de ce film !!!

C’est pour ça que pour Grave à mon sens il n’est pas faut de parler de transgenre dans tout ce que le film propose. Alors que ce n’est pas le sujet, mais qui donne pour le coup à le sentir. About Ray est un film mainstream tout moisi qui en traitant de la transexualité (et non pas des transidentités ou n’adoptant pas une vision transgenre) en fait révèle la vision hors sujet que s’en fait le grand public (ou celleux qui produisent de films et présupposent ce que les genTEs pensent et aiment).

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