Répondre à: La Zone du Dehors
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Dans la mesure où ni vous ni aucun animateur de ce site n’a jamais contesté des propos tenus par des intervenants, disons, proches de vos sujets de prédilection, force est de constater qu’il y a une ligne commune. Si vous avez des contre-exemples, je suis preneuse.
Et, non, je ne fais pas d’amalgame. On a déjà échangé au moins deux fois sur ce site. La première fois, j’avais le pseudo de Izverybad, que j’ai changé pour une raison que j’ai oubliée. C’était dans le fil de discussion de l’article sur « Ex-Machina ». Vous aviez disparu de l’écran sous prétexte que mon ton ne vous plaisait pas (déjà).
La seconde fois, c’était sur le fil de discussion de l’article « Gloire aux costauds », et ça s’était terminé plus paisiblement. Par fatigue, je pense, j’avais plus ou moins entériné le principe des positions irréconciliables. Un bref épisode peace and love sans doute. Bref.
En tout cas, vous y aviez écrit ceci : « Après c’est une question de fond [il s’agissait en gros de la question des femmes et du pouvoir], et sur ces questions-là, je pense que l’opinion personnelle d’un homme cis blanc hétéro bourgeois comme moi* n’est pas méga intéressante. »
A mon grand étonnement d’alors, vous ne vous sentiez pas de vous prononcer sur une question à portée pourtant très générale parce que vous êtes un cis blanc. Mais vous reprochez en même temps à Damasio de n’écrire que sur ce qu’il peut écrire**.
Vous m’aviez aussi expliqué ceci : « Je ne pense pas que mon opinion, en tant que personne qui n’a pas vécu toutes ces oppressions, soit aussi pertinente que celle des personnes qui les ont vécues. »
Y a pas quelque chose qui cloche ?
Cela dit, comme je l’ai écrit, je ne connaissais pas Damasio. Cependant, vous me direz si je me trompe, mais il ne semble pas qu’il ait cherché à écrire un roman féministe avec La Zone du dehors. Je ne vois donc pas même pourquoi on l’oriente sur cette thématique – ni, d’ailleurs, pourquoi il s’est senti obligé de répondre.
Comme je n’ai pas lu le roman, je ne peux pas commenter les parties de votre message qui s’y rapportent. Mais vous commencez par dire que vous auriez juste souhaité qu’il crée des « personnages féminins écrits sans sexisme ». Bien sûr, je ne sais pas si cette accusation de sexisme est justifiée ou pas, mais, ce qui est visible ici, c’est que la discipline de la « police de la pensée » vous rattrape très vite. Quelques lignes plus loin, le voilà accusé de ne pas avoir pris « trois minutes pour se poser la question (ou mieux, de lire, ou d’écouter) de ce que ça fait d’être une femme, un.e homo, une personne racisée ». On n’est plus dans sexisme ou pas sexisme. On bascule bel et bien dans le petit manuel de l’éthiquement correct.
Quant à se demander s’il se fout vraiment ou pas de ces questions, ça n’a même aucune pertinence parce que, s’il s’en foutait, ce serait son droit le plus strict. Encore une fois, un créateur n’a aucun compte à rendre à personne. Si vous soutenez le contraire, j’aimerais connaître vos arguments.
Et, enfin, dans mon échange, si je puis dire, avec Lison, j’ai fait l’effort de faire quelques recherches sur l’intersectionnalité. Mais là, je cale. Ne serait-ce que cliquer sur un lien vers un texte qui s’appelle « Le privilège cisexuel », c’est trop me demander. Le titre suffit à me coller la chair de poule. Tenter de convaincre une partie de la population qu’une autre partie a un « privilège » sur elle, privilège qui ne découlerait pas de ce qu’on fait, mais simplement de ce qu’on est, ça m’évoque des pages bien trop sombres de l’histoire humaine.
Salutations
*Si mes souvenirs sont bons, c’est d’ailleurs l’honnêteté de cette présentation qui m’avait en quelque sorte désarmée, même si l’argument en lui-même était ahurissant. .
**Pour l’anecdote, le Black Feminism est née du ras-le-bol qu’avaient les femmes noires de voir des blanches parler pour elles. Comme quoi, en plus, c’est parfois moyennement apprécié qu’on se projette « hors de son identité » pour parler à la place des autres.