The Legend of Korra (saison 1)

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  • #5977 Répondre
    Liam
    Maître des clés

    korra

    Bon c’est une série, mais anime, du coup je le met ici 🙂

    J’ai regardé il y a quelques temps toute la saison 1, je crois qu’il y avait quelqu’un-e qui avait fait sur le site une demande d’analyse de ce truc.

    Je ne prétends absolument pas à une analyse exhaustive ici, ni même très détaillée. Je vais juste dire les gros traits de ce que j’en ai pensé politiquement.

    Je dirais que le seul truc que j’ai vraiment aimé avec la série, c’est que Korra est dessinée avec un peu de muscles, et ressemble donc à une nana qui a fait des arts martiaux toute sa vie.
    De manière générale, Korra est vraiment assez balèze au combat, et elle est sur un pied d’égalité, voire supérieure, à tous les hommes de la série.
    A ce niveau-là du coup c’est plutôt sympa de voir que « l’élu-méga-balèse-qui-porte-le-monde-sur-son-dos » et qu’on voit dans tellement de nos œuvres culturelles, n’est pas un homme ici mais une femme.
    Korra n’est pas trop renvoyée à sa « féminité » (à part quand il y a l’amouuuuuuuur, là ça devient très relou très vite), et est valorisée dans les activités que notre société associe traditionnellement au masculin (combat, violence, vengeance, se faire justice soi-même…).

    Bon, là où la série trouve très très vite ses limites, c’est sur tout le reste.

    Entre les « révolutionnaires » nommés les « égalitaristes », la ville contrôlée par 5 personnes (le « conseil ») et la police, et le propos politique tout à fait scandaleux qui se dégage de l’histoire, ya vite moyen d’être blasé-e.

    Les révolutionnaires, dont le chef est un homme mystérieux et masqué, veulent que le dictat des « benders » sur les « non-benders » s’arrêtent. Illes critiquent le fait que les benders contrôlent la ville et donc de fait la vie des non-benders, et illes trouvent ça injuste.
    Vu que la série est uniquement du point de vue des benders, cette revendication passe très rapidement pour une revendication horrible, néfaste, dangereux. Surtout que le mode d’action utilisé pour venir à bout de cette revendication d’égalité, c’est d’enlever le pouvoir des benders.
    On retrouve ici, à mon avis, la vieille technique qui consiste à prêter à un discours égalitariste une volonté de « rendre tout le monde pareil », d' »uniformiser » tout le monde, et de le faire avec des méthodes staliniennes et/ou inhumaines, comme dans cette série (je pense aussi notamment à « Harry Bergeron », une histoire courte de Kurt Vonnegut, où le ressort utilisé pour discréditer un discours qui revendique une égalité est le même).
    Le discours égalitariste sera de toute façon totalement enterré par le fait que les « non-benders » auront besoin de Korra pour ne pas subir la répression d’un des méchants benders. Nous avons là aussi, un vieux mécanisme qui ne date pas d’hier, qui consiste à justifier une oppression par le fait que dans certaines circonstances (de violence, de guerre, de conflit etc.), qui sont elles mêmes précipitées voire engendrées par l’oppression en question, l’inégalité devient une « bonne chose » vu qu’elle permet de « protéger les faibles ».

    Le mouvement des « égalitaristes », comme je l’ai dit, n’est pas un mouvement démocratique ou autogéré ou quoi que ce soit de cette sorte. Non, c’est un mouvement dominé de la tête au pied par un homme, qui lui aussi est « au dessus du lot », car possédant un pouvoir spécial, redoutable.
    Donc le discours des égalitaristes est d’emblée discréditer par le fait qu’illes réclament une égalité, mais en fait on voit bien que non seulement illes reproduisent la hiérarchisation des individu-e-s, mais en plus et surtout ce mouvement n’est qu’un outil pour qu’un homme (au dessus du lot, rappelons-le) puisse prendre sa vengeance sur d’autres personnes (elles-mêmes au dessus du lot), et également prendre le pouvoir.
    On voit bien donc que le « mouvement des égalitaristes » est une vaste hypocrisie, soit parce qu’il est l’outil d’un puissant, soit parce que les personnes qui revendiquent l’égalité sont justes des jaloux ou des médiocres qui envient le pouvoir des « benders ».

    Ce mépris pour et ces tentatives de décrédibilisation des revendications d’égalité des populations, est, à mon avis, assez typique des discours néo-libéraux ambiants, et dont je pense cette série est très lourdement imprégnée.
    Dans cette vision du monde, il y a les gens « spéciaux », qui méritent le pouvoir, de contrôler les décisions, d’avoir des privilèges, et puis il y a les autres, qui sont du coup jaloux-ouses des gens « spéciaux », et qui du coup de temps en temps montre leur « jalousie » dans des revendications d’égalités.

    J’aime pas trop 🙂

    Les scènes du conseil, elles, sont totalement hilarantes, et traité avec une démagogie très drôle. La vaste majorité des échanges consistes de deux hommes qui se disent deux trucs complètement démago et puis l’un d’entre eux dit « allez on vote », et tout le monde vote pour lui, et hop c’est beau la démocratie en action…

    Juste un mot sur le spécisme de la série aussi, qui tourne majoritairement autour de « l’animal de compagnie » de Korra, Naga. Naga est une ourse polaire, absolument gigantesque, et Korra le chevauche en utilisant une selle.
    Au début de la série, Naga, lors d’une scène assez jouissive, n’écoute pas Korra et se balade comme elle l’entend dans la ville, jusqu’à ce qu’elle trouve de la nourriture. C’était vite fait, mais assez sympa je trouvais, et j’espérais que la série allait faire de Naga au moins un animal un peu indépendant et autonome, qui suit aussi ses propres envies et/ou désirs.
    Malheureusement, ce n’est pas le cas. Hormis cette scène (dans mon souvenir), Naga est réellement un animal de compagnie, totalement contrôlée par Korra et totalement loyale à celle-ci. Quand Korra siffle, Naga débarque. Elle n’a pas d’intérêts propres ou de motivations autre que celles de Korra, dans mon souvenir.
    Je trouvais en plus que le fait d’avoir fait de Naga une ourse polaire était significatif, car l’ours-e polaire est un-e des plus grand-e-s prédatrices-eurs au monde, et donc en faire un animal de compagnie comme l’a fait Korra montre qu’elle est réellement au dessus du lot. D’ailleurs il me semble que dans la série, on nous dit que Naga est la seule ourse polaire à jamais avoir été apprivoisée par un-e humain-e.

    Bon, encore une fois je ne prétend mais alors vraiment pas à l’exhaustivité, et en plus je l’ai regardé il y a plus de deux mois alors mes souvenirs sont assez flou, c’est plus des impressions qu’autres choses 🙂

    #5980 Répondre
    Lerena
    Invité

    Je précise que le conseil est destitué dès le début de la saison 2 et qu’une république est établie, avec un président élu par les citoyens, qui est justement un « non-bender ». Le président est respecté et respectable et effectue un bon travail auprès de la population, veillant avant tout à leur sécurité, quitte à tenir tête à l’Avatar. Je ne pense pas qu’ils voulaient véhiculer de mauvaises notions, mais justement démontrer que ce système de conseil était vieillissant et obsolète.

    #5994 Répondre
    Lau
    Invité

    J’avais écrit un article sur la bête sur madmoizelle ( http://www.madmoizelle.com/legend-of-korra-frustration-204900 … même si ma critique était plus niveau scénario pur que politique… -_- ) moi j’aime beaucoup la série dont elle est issue : Avatar le dernier maître de l’air, qui présente un très large éventail de personnages féminins intéressants et questionne parfois avec beaucoup de justesse la nécessité de la violence eutécé eutécé (j’ai toujours un plan d’article sur les personnages féminins dans Avatar, le dernier maître de l’air d’ailleurs, un jour je m’y mettrai). Après, le héros use et abuse quand même de ses pouvoirs et la critique reste assez superficielle mais ya des moments très intéressants. Je ne m’étais par contre absolument pas questionné sur la série niveau spécisme mais il y avait un épisode entièrement du point de vue du bison volant du héros, Appa et ainsi une critique des mauvais traitements des animaux…
    Ceci étant dit, Appa (ou Apa ?) reste quand même la monture docile ascendant deus ex machina des héros pendant toute la série… donc c’est pas révolutionnaire.

    #6186 Répondre
    Liam
    Maître des clés

    Coucou,

    Je suis en train de regarder la saison 2, du coup je réagirai au posts une fois que j’ai fini 🙂

    #9965 Répondre
    Arroway
    Invité

    Oh, je me suis enfilée la saison 1 d’un coup y a deux jours et je voulais en parler, mais en fait Liam a déjà tout dit :p
    Je crois que je suis d’accord avec à peu près tout : super héroïne féminine (et les autres persos féminins de la 1ère saison sont globalement positifs je trouve), mais à part ça le reste craint… J’ai adoré à chaque fois qu’un « égalitariste » prononçait le mot « chef » en s’adressant à son supérieur tellement c’était stupide.
    J’ai commencé la saison 2, et pour l’instant c’est moins bien : on a droit à un perso de la femme hystérique croqueuse d’homme qui veut l’emprisonner dans le mariage, une intrigue politique toujours aussi douteuse (la capacité de Korra à toujours se placer en défenseuse de l’ordre établi sans le remettre a priori en question est assez impressionnante), et un spécisme bien ancré (quand Tenzin apprend à son fils à comment « bien » dresser des animaux, berk…).

    Après, y a quand même quelques autres trucs que j’aime bien, par exemple au niveau des relations entre les persos féminins (ok, d’abord elles sont en compétition pour l’attention/désir d’un homme, mais on les voit dépasser leurs antagonismes et s’allier malgré tout) et aussi le fait que les relations (hétéros, certes) ne sont pas gravées dans le marbre et évoluent.

    #9966 Répondre
    Arroway
    Invité

    Ah si, quand même, un autre point positif et pas des moindres : l’héroïne est une femme ET non-blanche.

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