Répondre à: Plaidoyer pour les animaux – Matthieu Ricard

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#19828
Yael
Invité

Plus poétique, ce passage d’une nouvelle d’Isaac Bashévis Singer :
« En pensée, Herman prononça l’oraison funèbre de la souris qui avait partagé une partie de sa vie avec lui et qui, à cause de lui, avait quitté ce monde. « Que savent-ils, tous ces érudits, tous ces philosophes, tous les dirigeants de la planète, que savent-ils de quelqu’un comme toi ? Ils se sont persuadés que l’homme, l’espèce la plus pécheresse entre toutes, est au sommet de la création. Toutes les autres créatures furent créées uniquement pour lui procurer de la nourriture, des peaux, pour être martyrisées, exterminées. Pour ces créatures, tous les humains sont des nazis ; pour les animaux, la vie est un éternel Treblinka. »
Les derniers mots ont donné leur titre à un ouvrage de Charles Patterson. Il y a des passages très intéressants sur l’animalisation des populations à dominer/détruire. Par exemple, il y a un passage sur la vision des indiens et des noirs par les colons américains, les indiens étant vus comme des animaux sauvages (que l’on peut donc chasser et détruire) et les noirs comme des animaux domestiques (que l’on peut donc marquer, vendre et exploiter). Dans le cas des génocides, la population à exterminer est fréquemment assimilée à des animaux « nuisibles » : les rats pour les juifs, les cafards pour les tustis.
L’ouvrage évoque également le fait que les abattoirs de Chicago ont été le 1er modèle de travail à la chaîne, perfectionné par Ford, et repris par le système concentrationnaire nazi.
En écoutant des salariés des abattoirs Doux lors de l’affaire des bonnets rouges, j’ai réalisé que ce système perdurait. Il y a là-bas aussi un partage des tâches qui fait qu’aucun n’est réellement responsable de la mise à mort et tout est fait pour que les bêtes à mettre à mort soient vues comme un ensemble indéterminé. Comme dans les abattoirs de Chicago, les employés sont aussi des instruments exploités de cette usine.
Il me semble qu’un épisode de la série Bones évoque un élevage industriel de poulet avec le tri en fonction du sexe, la coupe du bec, etc.

Sinon Matthieu Ricard consacre un long chapitre aux émotions et aux comportements d’entraides chez les animaux dans son précédent ouvrage Plaidoyer pour l’altruisme.

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