Répondre à: Interstellar (2014)

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#22907
Victo
Invité

Et pour le truc du plan B, je pense que cette idée de vouloir sauver l’espèce sans vouloir sauver les humain-e-s qui sont resté-e-s « à la maison » (home) est sévèrement condamnée par le film. Le discours sur l’empathie limitée des humains qui justifie le mensonge de Brand est mis dans la bouche du personnage joué par Matt Damon, soit le personnage le plus négatif du film. Et les trois personnages principaux positifs (Cooper, Murphy et Amelia Brand) s’insurgent contre ce mensonge. Donc à mon avis, ce (faux) plan B n’est pas du tout présenté positivement par le film, au contraire.

C’est vraiment intéressant que ce « plan B » soit d’une certaine façon décrié. D’abord, est ce qu’on sauve l’humanité en la recréant ailleurs ? C’est franchement sujet à débat… De mon point de vue, on « sauve » des bébés qui n’existent pas encore. On leur permet d’avoir une chance, mais à la base, ils s’en fichent vu qu’ils n’existent pas.

Est ce que la « survie de l’espèce » est vraiment moral ? Et sauvons nous l’humanité, ou en créons nous une nouvelle ? Est t’on sûr que c’est le même chose ?

Surtout, quel est la place du génome dans cet « altruisme » ? On est ici dans un discoure très moralisateur, mais le personnage de Matt Damon en pause très vite les limites, sur l’empathie réservé au cercle familiale. C’est un vieux thème de « hard Science fiction » qui assimile l’hérédité à une espèce de fétichisme pervers dût à l’atavisme d’un impératif biologique duquel on a du mal à se défaire.

Ainsi, le personnage de Matt Damon est tout en hypocrisie: il pose cette problématique de l’égoïsme de la lignée génétique, mais en même temps il l’envie. Comme vous le savez, ce perso n’a pas d’attache, donc pas d’enfant. Hors il n’accepte pas de se sacrifier. Pire: il affirme que la dernier image d’une personne est celle de ses enfants, car le cerveau ferait un ultime effort de survie « pour ses enfants ».

Le voila donc qui demande à Cooper s’il voit ses enfants, quant il le croit en train de mourir. J’interprète ça comme le fait que lui pense qu’il serait déjà mort dans le même situation.

D’un point de vue de l’espèce, cependant, qu’elle est la différence entre celui qui survit pour lui même, et celui qui survit pour sa lignée génétique ? Ben, n’en déplaise à ceux qui y voit de l’abnégation, aucune. Les deux sont égoïste de toute façon.

Cette problématique posé dans un film à grand publique est intéressante, car audacieuse. J’en oublierais presque que la réponse apporté l’est nettement moins, car le personnage positif est le gentil-papa-trop-sympa-car-il-fait-tout-pour-sa-descendance.

Et le simple fait que le « plan B » soit décrié, qu’on reconnaisse que sauver le génome humain ne suffit pas, c’est pas si mal quant on y réfléchit…

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