Répondre à: Interstellar (2014)

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#22925
Grussie
Invité

Et pour le truc du plan B, je pense que cette idée de vouloir sauver l’espèce sans vouloir sauver les humain-e-s qui sont resté-e-s « à la maison » (home) est sévèrement condamnée par le film. Le discours sur l’empathie limitée des humains qui justifie le mensonge de Brand est mis dans la bouche du personnage joué par Matt Damon, soit le personnage le plus négatif du film. Et les trois personnages principaux positifs (Cooper, Murphy et Amelia Brand) s’insurgent contre ce mensonge. Donc à mon avis, ce (faux) plan B n’est pas du tout présenté positivement par le film, au contraire.

L’idée de laisser les humains sur terre crever sans même réfléchir à leur cas car considéré comme désespéré, je trouve aussi qu’elle est condamnée par le film, mais moi je pensais plutôt à l’idée que la valeur de l’espèce humaine soit importante en tant que telle. Qu’il faille faire naître des bébés pour perpétrer l’espèce. Et celle-là, je ne trouve pas qu’elle soit si condamnée que cela en fait. Au début, il y a le père du héros qui lui dit « eh fais un gamin à mlle Hanley » (elle s’appelle bien comme ça ?), « faut repeupler la terre ». Finalement j’ai l’impression que ce qui est condamné dans le plan B, c’est la partie « laisser tomber la Terre » et pas « des bébés, des bébés, vite ! ».
Le perso de Matt Damon, je le vois plutôt comme un type hypocrite, fou, lâche, prêt à tuer beaucoup de monde pour se sauver, bref une « anomalie », quelqu’un qui fait des grands discours moraux et qui ne les applique pas du tout, que comme l’incarnation de ce qui ne va pas dans le plan B, ou en tout cas dans la partie « coloniser des planètes avec des bébés » du plan B…non ?

Le perso de la fille est super irritant : d’abord, heureusement que papa est là pour lui apprendre ce que c’est que la science, sinon elle serait resté avec ses fantômes… Mais même quand, adulte, elle comprend ce qu’il se passe dans la chambre, elle ne dit pas « j’ai une idée », elle dit : « j’ai une intuition » (ou un « sentiment », mais je crois que c’est « intuition » qu’elle dit). Super…

Je suis d’accord avec toi que c’est super genré et énervant comme représentation, mais je me demande s’il n’y a pas aussi un problème un peu symétrique qui est que l’intuition a vraiment une importance (on sent que « quelque chose ne va pas » dans la théorie), mais qu’on réécrit l’histoire en la mettant de côté (et aussi on a l’habitude de présenter une réflexion rédigée de manière à être parfaitement rationnelle de bout en bout, ce qui ne correspond pas aux processus de réflexion). Du coup je fais un lien entre la valorisation de la virile rationalité et le fait de ne considérer l’intuition que dans le cas des persos féminins.

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