Répondre à: The Voices
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Merci d’avoir signaler ce film que je n’avais pas remarqué, meme en souhaitant suivre l’evolution de la realisatrice. Je n’ai pas lu d’interview.
Sans vouloir disqualifier une lecture politique, je pense que le film souffre justement d’une absence de point de vue. C’est une premiere réalisation en anglais avec credits et acteurs americains. La réalisatrice semble plus investit dans l’inclusion de son code couleur que dans un discours autour de son scenario.
Sur l’aspect sexiste, les hommes sont peureux, restent à faire le guet et appellent la police. Une des seule fois ou j’ai ri c’est la blague sur les mecs qui osent pas danser (la deuxieme c’est quand le chat dit « salope » certe). C’est une policière (au physique que je craindrais sur un tatami) qui sauve la psy.
Les deux premières victimes n’ont pas un physique irrealiste et normé, la plus mince est le second choix, elles ont un avis critique et une personnalité indépendante (d’un point de vue « femme manequin » comme vous dites je verrai un rabotage de dent, un regime, des jupes courtes à décoleté). Leur charme tient plus à leur jeu d’actrice qu’à leur tenue ou leur maquillage. Une seule cherche un mec. Le trope de la copine « grosse » qui tient lieu d’entremetteuse est présent, mais bon « timide, grosse et moche » c’est extrapoler, je la trouve jolie et bien integrée. C’est la seule à comprendre et oser intervenir.
La sexualité (notament des femmes) n’est pas la cause des meutres, alors que c’est un trope quasi systematique des slasheurs.
Sur l’aspect psy, le film telescope trop de point de vue et rate un discourt. Le délire n’a pas d’autre effect que la modification du décor. Le film hesite entre un discourt médicale, un trauma (sans consequence car il tue par maladresse, n’en veut pas au femme, ne fetichise pas la découpe…) et un discourt de developement personnel de la psy (la petite voix interieure culpabilisante). Bref c’est surtout creux. Le film hésite aussi avec un trope de parcours initiatique amoureux cliché (prendre la fille « du milieu » mon fils), d’ou je pense vient l’aspect mono genre des meutres, plus qu’un relecture du slasher ou une volonté de filmer des agonies de femmes. La partition des personnalités ne fait que reprendre le trope ange et démon, un discourt sur la negociation de la culpabilité. L’absence de sens pourrait etre une mise en scene, mais il y a des scenes d’exposition et d’explication regulièrement. Le suicide evite tout discours sur la prise en charge. Un gimmick pour justifier un décor.
Sur l’aspect comique il m’a étonné, surtout comme argument marketing. Je n’ai guere vu de gag. La comédie noire « de meutre » est un classique, mais la on se voit obligé de chercher un sens parce qu’on ne rie pas. On n’a pas peur non plus. C’est choquant car on se fout des meutres de femmes, mais on se fout de la fete, du rateau, du suicide… Si c’est le but à quoi bon la culpabilisation et les monologues avec les animaux? Le suicide malgrè un décor en feu impréssionnant est pauvre émotionnellement, ne repond à aucune problématique et son dessamorcage par la dance tombe à plat (à comparé par exemple avec la fin de « Taxi driver » de Scorcese qui force la réflection sur le fantasme du redresseur de tord), ce n’est pas un happy ending mais comme il n’y a aucune tension à soulager on le prend au premier degré.
Je crois surtout que le film est creux (et formellement pas fou).
Aprés je reconnait que ma culture ciné me fait peut etre accepter les meurtres comme de simples tropes facilement.
Dans le genre relecture transgenre cinematographique d’un meutre de jeune fille avec point de vu de l’accusé et mélange de l’horreur et du comique, le récent « The Horns » de Alexandre Aja est plus réussi et efficace mais plus malsain politiquement (condamnation de la sexualité, stigmatisation de l’addiction, homosexualité diabolisé et ressor comique, le policier et le frère ont une scene de redemption mais pas la serveuse blonde et maquillée donc victime d’orgueil…)
« Tackechis’s » de Kitano dans la reflection transgenre ciné et rapport fantasme et réalité (avec uniforme de travail rose) et schizophrenie de la personnalité est un must et est politiquement vraiment passionnant.
Je prend toute filmo sur la schizophrénie. Pour avoir fait un court stage en psy, les schizophrenes sous médication sont « normaux » mais souvent précarisés par la découverte de leur condition aprés une crise et victime d’effects secondaires stimagmatisants (notament l’impuissance).
La méconnaissance est telle que j’ai cru qu’un pote (un mec génial et très intelligent) c’etait fait recruter par une secte car il parlait à dieu dans les toilettes (sectes alors à la mode dans les JT et avant ma formation infirmiere). J’ai appris plus tard son internement par son ex, il avait arrété son traitement pour bander. Il a demenager, n’a jamais décroché au telephone et ma stupidité à retarder sa prise en charge.