Répondre à: When you play the Game of Thrones, you win or you die

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#32157
antrenteau
Invité

En même temps, faut-il rappeler que c’est bien Martin qui l’a crée ce monde, donc le sexisme de l’univers est soit de la paresse intellectuelle, soit un élément de caractérisation conscient. A partir de là, il devient facile et bon jeu de mettre des critiques du sexisme que l’on a soi-même instillé, montré de la manière que l’on voulait, mis en scène, etc. J’ai plutôt l’impression que Martin a eu vision relativement éculée des temps médiévaux et que ce qu’il propose est plus une idée moderne, victorienne du Moyen-Âge où le sexisme est une toile de fond plus vulgaire que politique et où l’exotisme orientalisant va bon train.

De plus il ne propose jamais aucunes portes de sorties pour ses personnages féminins, qui sont toujours à un moment ou un autre les dindons de la farce. Les hommes ont toujours sur elle un temps d’avance (même quand ils finissent par se vautrer). C’est bien beau de créer des personnages féminins forts si c’est pour en fait les éternelles perdantes, qu’elles sont déjà dans la réalité. Dire que les hommes prennent aussi cher que les femmes, c’est sous-entendre une situation équivalente qui n’existe en fait pas vis à vis des violences genrées (les hommes sont meurtris, les femmes violées), tant dans le récit que dans les têtes des lecteurices et de l’auteur.

Encore une fois il n’y a pas besoin de milliers d’actes de violence pour créer une toile de fond angoissante, en particulier vis à vis de la violence sexuelle. Il ne sert à rien de compter les scènes de violence quand toutes les scènes de captivité ou de faiblesse des personnages féminins transpirent de potentielles violences sexuelles et c’est cela qui est éprouvant.

Et ce n’est pas parce qu’on prend pour cadre un univers médiévalisant qu’on est obligé d’y insérer une société sexiste et surtout de la montrer dégoulinant à chaque personnage féminin. Par exemple, Glen Cook dans ses Instrumentalités de la Nuit a fait un bon effort de présenter un univers certes patriarcal, dont les artifices de domination masculine sont bien présents, mais sans avoir forcément foison d’agressions sexuelles, en scènes ou en récits.

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