Répondre à: Teen Wolf, saison 1 et 2
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Effectivement, ça a l’air velu comme série…
(hihi… velu… loups-garous… poils.. velu… blague… qu’est-ce que je suis drôle).
Les trucs que tu dis sur le virilisme du générique et sur le fait qu’il n’y ait quasiment pas de louve-garou me fait penser à un truc : le fait que la plupart des figures classiques de l’horreur et du fantastique soient (encore aujourd’hui) assez strictement caractérisée par une appartenance de « sexe » (ou parfois aussi de classe).
Le loup-garou me semble typiquement un mec (cf. par exemple le film avec Jack Nicholson et le récent film d’animation Les enfants loups, où papa est un loup-garou et pas maman, et où le fiston se sent plus loup dans son cœur alors que la fille se sent plus humaine : http://www.lecinemaestpolitique.fr/les-enfants-loups-ame-et-yuki-2012/). Ptet que y a un truc autour des pulsions violentes que les hommes sont censés avoir au fond d’eux, pulsions difficiles à maîtriser, bref, tout le discours naturalisant/essentialisant la « différence des sexes » et la domination masculine quoi.
A l’inverse, les sorcières sont le plus souvent des femmes, comme aussi les filles possédées. Je sais pas trop pourquoi, j’y ai pas du tout réfléchi, mais j’imagine que c’est aussi bien sexiste.
Et après il y a des figures qui me semblent moins genrées mais plus caractérisées par une appartenance de classe, comme les zombies par exemple, qui sont toujours au pluriel, et qui incarnent plutôt le peuple, cette masse décérébrée qui pullule dangereusement (et qui est soit plutôt amorphe dans les vieux films type Zombie de Romero avec les zombies qui errent dans le supermarché, soit au contraire ultra-agressive comme dans des films récents comme World War Z où les zombies évoquent plus une sorte d’insurrection/révolution dangereuse, avec un côté raciste aussi dans le passage à Israël, où les zombies se jettent la tête la première comme une bande de terroristes-kamikazes complètement fous …)
Et à l’inverse, le vampire me semble plutôt être traditionnellement l’aristocrate (ou du moins le riche) qui vient sucer le sang du peuple (par exemple dans Daybreakers : http://www.lecinemaestpolitique.fr/daybreakers-2010-le-capitalisme-cest-la-mort/). Après y a ptet aussi une dimension genrée, au sens où il me semble que c’est souvent un homme qui veut sucer/violer des jeunes femmes. Mais j’y connais rien.
Si jamais quelqu’un-e a réfléchi à tout ça et à des idées plus précises (ou alors connaît un bouquin qui analyse ces figures d’un point de vue politique), ça m’intéresse !