Répondre à: La Vie Domestique (2014)

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Paul Rigouste
Participant

Merci pour toutes ces idées. J’avais pas pensé à tout ça. Et je ne me souvenais pas de tout. Effectivement je pense aussi que le film arrive assez bien à se concentrer sur l’oppression de ces femmes blanches relativement aisées en tant que femmes (vivant de surcroît en banlieue pavillonnaire), tout en rappelant qu’elles ont des privilèges en tant que blanches de classe moyenne/supérieure.

Ce que j’aime bien je crois dans ce film (je dis « je crois » car mon souvenir est assez vague, donc il faudrait que je le revoie), c’est qu’il arrive à être à la fois assez empathique vis-à-vis de ces femmes (surtout de l’héroïne) tout en encourageant un regard critique. Donc ça tombe pas trop je trouve (quoique un peu parfois) dans un « sociologisme » qui aurait regardé ces femmes de haut avec un regard un peu supérieur et méprisant (du type Chabrol dans « Les Bonnes Femmes »).

Et sur la première scène, au début j’avais un peu peur que le côté outrancièrement horrible du type joué par Grégoire Oestermann serve à dédouanner par contraste les hommes et les blanch-e-s de sexisme et de racisme (surtout qu’il me semble que cet acteur avait déjà eu cette fonction dans Intouchables, où il était dépeint comme le raciste, et par contraste le personnage de Cluzet passait pour antiraciste …). Mais là il me semble que c’est différent, car ce que cette scène pose surtout à mon avis, c’est la complicité masculine entre le patron sexiste raciste horrible et le mari de l’héroïne. Du coup, le film nous invite à le regarder avec un œil critique (il est plus « de gauche » que l’autre, certes, mais sur la question du sexisme, il a une connivence avec l’autre en tant que mec). J’ai trouvé que cette scène, malgré son côté apparemment un peu caricatural (même si ce n’est à mon avis pas si caricatural que ça), nous préparait bien à la suite : à regarder avec un œil très critique le comportement « gentiment sexiste » du mari le matin (que du coup on est invité à voir comme une oppression). Je sais pas si je suis clair.

Et pareil, j’ai trouvé très bien le passage avec la mère, qui est revenue de tout ça, et qui a une conscience de cette oppression patriarcale que la fille est en train de plus en plus réaliser. Ça paraît un peu forcé ce discours si clair et explicite, mais en même temps c’est pas mal je trouve qu’il y ait un personnage plus conscient de cette oppression, qui tient un discours cash. Ça a un peu la même fonction que l’extrait de Virginia Woolf peut-être.

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