Le Cercle

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  • #39348 Répondre
    Anne, ma soeur Anne
    Invité

    Bonjour,

    Je viens de terminer la lecture du Cercle de Dave Eggers et j’ai apprécié cette réécriture de 1984.
    Dans le roman, on découvre Mae, une jeune fille très contente de rejoindre une entreprise hors normes, florissante, riche et mondialement (re)connue: Le Cercle. Petit à petit, elle pénètre le monde de l’omniprésence du numérique, des réseaux sociaux et utilisation des données afin de pister les consommateurs, de la surveillance croissante et organisée. Et elle s’y convertit très naturellement, une acceptation provoquée par des arguments discutables du Cercle en entrainant une autre. Elle finit par adopter la « transparence »avant le reste du monde, elle est filmée toutes les heures de la journée jusqu’à 22h (elle a droit à 3 minutes d’intimité quand elle va aux toilettes) et elle perd ses parents puis ses amis. Le Cercle prend le contrôle du monde et oblige tous et toutes à vivre connecté(e) et surveillé(e).

    Je n’ai pas vu le film. L’avez-vous vu? Qu’en avez-vous pensé?

    #39351 Répondre
    Arroway
    Invité

    J’ai vu le film, mais pas encore lu le livre, mais cela semble suivre le même scénario. J’ai trouvé le film particulièrement convaincant dans sa manière de dépeindre une certaine culture (celle des grosses ou moins grosses boîtes de la Silicon Valley et leur agenda politique), mais trop ambigu à mon goût dans sa conclusion. En particulier, si on suit le film, j’ai l’impression que l’idée du panoptique numérique serait acceptable pourvu que tout le monde s’y soumette de la même manière (l’héroïne en montre l’exemple). Elle perd ses amis et ses parents, la dernière image du film la montre heureuse dans la Bay Area, entourée de ses amis les drones qui la surveille de manière « bienveillante »… Elle n’est pas seule, la « communauté » l’accompagne et veille sur elle.

    En fait, je trouve que cette fin laisse beaucoup trop d’ouvertures à la défense de certaines idées et pratiques dominantes dans l’industrie et le monde politique ( comme la surveillance de masse, le panoptique comme idéal de société pour améliorer les comportements de chacun-e, etc) pour que cela ne soit pas dangereux.

    #39352 Répondre
    Douffie Shprinzel
    Invité

    Pareil qu’Arroway : au cours du film je le trouvais intéressant et la fin m’a laissée très perplexe et sur ma faim.
    A un moment on entrevoit l’énorme souterrain qui sert d’entrepôt pour toutes les données collectées mais après on ne voit pas ce que la compagnie en fait et donc le danger que ça représente. On se méfie en voyant ça et je pensais que cette scène annonçait une suite catastrophique mais pas vraiment au final.
    Pareil sur la vie privée, on a un sentiment d’alarme grandissant au cours du film et à la fin l’héroïne s’y accommode parfaitement ce qui laisse un sentiment de malaise mais qui n’est pas du tout à la hauteur du sujet selon moi.
    Finalement le film se contente de suggérer certaines choses mais n’est pas du tout explicite…
    Et puis, comme dit Arroway, elle dénonce le fait que les boss de la boîte aient eux droit à la vie privée, mais du coup son idée c’est que tout le monde devrait être espionné tout le temps, plutôt que personne. Alors évidemment le film n’adopte pas le point de vue de l’héroïne mais il n’est pas très clair.

    Peut-être que le livre est plus abouti?

    #39363 Répondre
    Anne, ma soeur Anne
    Invité

    Le livre va en effet un peu plus loin. Le lecteur suit le cheminement des pensées de Mae et sa vie de jeune ambitieuse fraichement débarquée au sein d’une entreprise qui a des allures de ruche et on la voit petit à petit perdre un à un ses amis, sa famille, ses valeurs. On la voit s’interroger, douter, puis renoncer et accepter l’inacceptable.
    Le livre laisse aussi assez longuement la parole aux opposants à l’idéologie du Cercle. Les propos de Mercer et de ses parents apparaissent, il me semble, comme clairement plus sensés que le raisonnement de Mae, en plus, ils soulignent les dangers des agissements du Cercle (pas tous).
    Les manigances politiques du Cercle sont dénoncées à plusieurs reprises.
    A la fin, Mae, contre tout bon sens, a mis fin à sa liaison avec Ty et a conduit à son « emprisonnement », alors qu’il était le seul qui lui permettait de s’épanouir, se retrouve en couple avec l’éjaculateur précoce qui l’a trahie à plusieurs reprises et qui l’oblige à noter ses performances sexuelles, n’ayant que 3 minutes de répit par pause pipi pour couper le son et l’image de sa caméra, seule malgré ses followers, vexée et dépitée parce qu’elle ne peut pas lire les pensées d’Annie (qui est dans le coma) estimant que si on ne parvient pas à obtenir aussi, par transparence, les pensées de ceux qui les détiennent, il manque encore quelque chose. Elle finit dans un délire que nul ne peut cautionner.

    #39392 Répondre
    dude
    Invité

    Je pense que le propos du film fonctionne. Toutes les dérives du réseau sont montrés de façon suffisamment malsaine pour nous faire tiquer. Du coup lorsque Mae à la fin semble totalement l’accepter, je pense que c’est plus pour choquer le spectateur que pour diluer le propos. La fin est frustrante et du coup on a envie d’agir.

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