Arroway

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  • en réponse à : Séries des années 80 #39636
    Arroway
    Maître des clés

    Ah les années Raegan….
    J’ai parcouru rapidement la liste wikipedia des séries US des années 80, mais j’en connais pas assez pour qu’une série en particulier me saute aux yeux. Et les séries qui ont tendance à me venir en tête datent de la décennie suivante.
    Mais y en a sûrement quelques unes, dans des petites productions peut-être ?

    en réponse à : Get Out #37556
    Arroway
    Maître des clés

    le rictus chelou (satisfait?) de Rose lorsque Chris commence à l’étrangler à la toute fin?

    Moi j’avais compris son rictus comme : « regarde comme finalement on arrive malgré tout à te transformer en « nous » (blancs), c’est-à-dire en monstre meurtrier ». Ou alors, j’anticipais aussi le fait qu’il allait devoir justifier tous ces meurtres devant la police, et qu’elle savait qu’un noir qui vient d’assassiner une famille de blancs ne serait jamais cru s’il racontait la vérité… Donc qu’il était screwed de toute manière s’il continuait à l’étrangler, et que c’était sa dernière pensée sadique à elle.

    Je pense aussi à la cécité du type (j’ai oublié son nom) qui remporte la vente aux enchères… il est littéralement color-blind et le répète dans son entrevue avec Chris : il se fiche que Chris soit noir ou pas, ou en tout cas c’est ce qu’il dit. Peut-être « qu’il s’en fiche », mais les conséquences n’en sont pas moins horribles pour Chris : ça lui fait une belle jambe que celui qui va exploiter son corps soit color-blind.

    Avec ce personnage, j’ai vu une sorte de critique du racisme « raffiné » : c’est-à-dire que ce n’est pas parce que le perso est amateur d’art et de photographie, et que Chris est un excellent photographe que cela met les deux hommes sur le même niveau. On pourrait penser naïvement qu’il se créerait une sorte de respect d’ordre artistique ou que sais-je qui limiterait le racisme. Mais pas du tout. Ca me fait penser aux éloges qu’on va faire sur la musique noire, ou plus largement toutes les productions artistiques par des artistes noir-e-s, qui sont censés prouver « qu’on est pas raciste », alors que ça n’empêche rien du tout…

    en réponse à : Réalisateurs et agresseurs – art et violence sexuelles masculines #34941
    Arroway
    Maître des clés

    @milù: j’ai changé un réglage dans le filtre anti-spam, on va voir si ça va mieux.
    Un anti-spam fonctionne grosso modo avec un « score »: nombre de mots triggant le filtrage dans un texte posté, plus l’historique des blocages précédents. En attendant, dsl pour la gêne.

    Arroway
    Maître des clés

    Je n’ai pas lu le bouquin, donc je ne réagis qu’en fonction de ce que j’ai vu et perçu du film.

    * une sexualité lesbienne (à mon sens, mais je ne suis pas le mieux placé pour en parler) représentée en mode totale complaisance au male gaze (regard masculin hétérosexuel) = gros malaise perso, mais les retours de spectatrices (en particulier concernées en tant que lesbiennes/bi/pan ou simplement ) m’intéressent!
    Qu-est-ce qui vous amène à dire que c’est du male gaze ? J’ai trouvé au contraire que c’était hyper centrée sur les meufs, sur leur excitation à chacune et sur leur plaisir. La scène de sexe principale, celle de « l’initiation sexuelle », est doublement ironique. Le but est soit-disant de montrer ce que c’est du sexe hétéro avec coït à l’une des héroïnes, mais les codes sont tout à fait détournés : cuni plutôt que pénétration pénile, image centrée sur la langue Sook-hee qui fait que les spectateurices sont invité-e-s à s’identifier à Hideko qui va recevoir le plaisir. Autrement dit, on se centre sur les plaisirs des femmes, par des femmes. Et la deuxième ironie, c’est qu’en fait l’héroïne n’est pas cette « innocente » qui ne connaît rien au sexe, mais qui découvre quand même le plaisir dans un cadre lesbien, à l’opposé des lectures porno à destination des hommes. Une sorte de revanche, en somme.

    * Pour bien insister sur ce double standard (le réal se kiffe en faisant ce qu’il reproche à ses personnages masculins) la scène de sexe finale est une reproduction assez explicite d’une scène lesbienne lue par Hideko pour le public de son oncle dans un des livres porno dont on peut supposer qu’il est écrit par un homme hétéro pour un public d’hommes hétéros.
    * sommet d’hypocrisie donc… ou bien (remarque de ma pote de séance que je trouve pertinente) jeu de mise en abîme ironique ou plutôt super cynique, où le réal se représente ou s’identifie au vieil oncle, mais en version beaucoup plus « classe »: comme lui, il a plein de pouvoir, notamment matériel (de la thune) et symbolique: l’oncle est vu comme un patriarche hyper cultivé, célèbre et richissime bibliophile, très pointu dans son domaine avec une collec’ de ouf; le réal de son côté est comme chacune le sait, connu et adulé du pseudo-underground cinéphile du monde entier, et en particulier cannois, pour avoir contribué, avec Tarantino et consorts, à styliser et dépolitiser la violence la plus crue; on peut supposer que ça doit être tellement la classe de participer à ses films que, pour les comédiennes, il devait être difficile de refuser ou négocier les scènes, notamment de sexe très explicites et pas spécialement valorisantes (objectification+++). À noter que ceci est une supposition qui mérite d’être nuancée ou contestée, peut-être que des personnes plus au fait du tournage pourront me dire que les comédiennes sont elles même à l’initiative des scènes de sexe par exemple etc. J’en doute, mais si c’était le cas ça pourrait être du fait qu’elles anticipent le male gaze qui existe de toutes façons et qui conditionne la réception critique du film. Et ça ne change rien à l’effet que me semble avoir le film: renforcer des tropes genrés sexistes et lesbophobes (?).

    Je pense que la scène finale est un clin d’oeil. Et qu’il faut le recadrer dans son contexte : c’est le dénouement final du film où après avoir échappé à un vieux mec pervers qui, en quelque sorte, la prostituait de force, à un soit-disant « allié » qui a tenté de la violer, à la police et à l’institution psychiatrique, les deux héroïnes se retrouvent enfin ensemble. L’autre clin d’oeil, c’est que pour s’enfuir, elles se déguisent en couple hétéro (ou frère et sœur ? Je sais plus). En tout cas, il y en a une qui se travestit en mec, et c’est assez intéressant comment encore une fois, des codes masculins sont détournés au profit de l’émancipation des héroïnes.
    Il y a très peu de films autant distribués qui mettent en scène deux héroïnes lesbiennes qui s’allient pour s’ émanciper des hommes. Car finalement, contrairement à ce que laisse penser l’intrigue au début, ce n’est pas Fujiwara qui va être le sauveur d’aucune des deux femmes  et alors qu’au début il tente de les dresser l’une contre l’autre, cela échoue et se retourne contre lui.

    Il y a une scène très éloquente si on l’interprète dans ce sens: Hideko lit lors d’une séance privée offerte par son oncle à ses clients une scène de sexe sadomaso. La caméra s’arrête sur les visages aux rictus d’excitation des auditeurs. Leur plaisir « imaginaire » me semble ici ridiculisé. Ensuite l’image montre ce qui occupe leurs fantasmes: le corps de Hideko (qui dans la salle de lecture apparaît « inaccessible » sexuellement, se maintient très droite, habillée de façon très pudique) qu’on voit ici nue, attachée, fouettée puis fouettant. Autrement dit: ces hommes sont impuissants, leur plaisir est virtuel et par procuration, ce qui est ridicule (pas très « viril », peut-être?); mais Park Chan-Wook lui ne se contentera pas de cette chaste évocation (celle du texte lu à haute voix), et en faisant mine de ne faire que « représenter des fantasmes », les réalise: il dénude et dirige selon son bon vouloir la comédienne Kim Min-Hee.
    Bref, si c’est bien le cas et que, de façon super ironique et subtile (¬_¬), il joue à mettre en scène et à condamner pour de vrai-faux le pouvoir énorme qu’il possède en tant que réalisateur pété de thunes et tellement reconnu que personne ne va oser être la première à l’ouvrir pour le critiquer, c’est juste malsain à souhait (mais si je comprends bien, plutôt il s’en vante, en fait. « ouais j’suis trop creepy et tout le monde me kiffe quand même. vive moi »)

    J’ai l’impression en vous lisant que vous faites abstraction du déroulé de l’intrigue du film, et que du coup, à partir du moment où un mec film des scènes érotiques avec des femmes, c’est forcément problématique. Ces scènes de lecture montrent la violence abjecte exercée sur Hideko, la manière dont elle est objectifiée et fantasmée de manière soit-disant « propre et raffinée » par ses messieurs de haute classe qui collectionnent les livres. On pourrait penser que le film se complait là-dedans, mais selon moi ce qui renverse tout, c’est la scène où Sook-Hee et Hideko (encore une fois, une scène où elles s’allient et prennent soin l’une de l’autre) saccagent la bibliothèque. C’est une scène super puissante où des femmes lesbiennes se rebellent contre des siècles d’hétéropatriarcat (symbolisés par les livres) et contre le vieil oncle.

    * Les personnages féminins ont très peu d’épaisseur selon moi; même si ce sont les héroïnes, elles sont surtout objectifiées à longueur de film, tout ce qui semble compter c’est leur relation amoureuse (et surtout sexuelle en vrai) et leur rôle de porte-fantasme; sinon, elles servent de faire-valoir pour les deux personnages masculins qui pour le coup sont beaucoup plus « intéressants » (=super dégueu mais c’est toujours quelque chose).
    Je ne suis pas d’accord. D’abord parce que leur relation amoureuse (non, pas que sexuelle, il y a de nombreuses scènes qui montrent leur attirance, mais aussi les sentiments et le soin que Sook-Hee apportent à Hideko, sa jalousie envers Fujiwara, etc) est une relation entre femmes. Ensuite, parce que cette relation va être le moteur de leur émancipation mutuelle des hommes. Ensuite, si les mecs hétéros de la salle transposent leurs fantasmes sur les deux héroïnes, ça on n’y peut pas grand-chose. On va pas s’empêcher de montrer des scènes de sexe lesbien sous prétexte qu’à la vision du moindre sein dénudé, les hétéromecs s’excitent…

    * la scène finale de torture-porn entre deux hommes, espèce de duel viril catégorie concours de l’ordure la plus décadente, avec pénétration à la perceuse s’il vous plaît et cette réplique ahurissante quand même: « au moins je mourrai avec ma bite entière »… très déplaisante pour moi, mais bref. peut-être que d’autres y trouvent du sens. Mais j’sais pas, j’ai envie de lui dire, Chan-wook, sérieux. cesse de te voiler la face. Tu aimes les hommes. Tu les trouves intéressants, tu aimes qu’ils se tournent autour, se lancent des regards éloquents et aient des dialogues intenses qui parlent souvent de sexe. Leur pénis est pour toi un aspect important du pouvoir que tu leur confères. Bref, tu veux pas arrêter avec les scènes de vengeance gore et plutôt montrer du sexe gay décomplexé et peut-être un peu BDSM?? (et au passage t’abstenir d’utiliser des persos féminins sans substance comme alibi?) Désolé mais j’ai trop l’impression que c’est du grand refoulement cette histoire. En vrai Fujiwara et l’oncle ont juste l’air de se trouver trop sulfureux l’un l’autre, à jouer au concours de qui c’est qu’à la plus grosse amoralité.

    Je sais pas pour l’histoire du refoulement, mais la réplique « au moins je mourrai avec ma bite entière » est juste géniale (même si perso j’aurais pu me passer des scènes de torture que j’ai à peine pu regarder). Cette réplique, ça résume le coeur de la construction d’une certaine masculinité : qu’importe le reste, l’intrégrité et l’honneur restent intactent si la bitte l’est. On est quand même à un moment du film où Fukiwara a échoué dans son intrigue, a tenté de violer Hideko sans succès, et que l’objet de son « amour » s’est fait la malle avec une femme. Quelque part, il s’est déjà bien fait émasculé selon les termes de l’hétéropatriarcat. Cette scène finale illustre l’annihilation mutuelle des deux mecs dégueulasses du film, ce qui est assez intelligent puisqu’elle montre comment la violence patriarcale qui est exercée par les hommes se retournent aussi contre eux (ce qui évite au passage tous les problèmes que peuvent avoir les intrigues de « rape and revenge » où les héroïnes se vengent des hommes en utilisant cette même violence ; ici, ce n’est pas le cas, les hommes s’auto-détruisent).

    * En fait les 2 scènes finales sont assez emblématiques.
    Dans l’une, les deux hommes se confrontent dans un jeu de pouvoir où celui qui possède une potentielle histoire de cul à raconter semble avoir l’ascendant sur celui qui tient le massicot et est en train de lui élaguer la main doigt par doigt; bref, des personnages très, hum, farfelus mais plein de ressources et d’inventivité dans le farfelisme, et dont les actions ne se résument pas à leur sensualité.

    Oui, mais l’utilisation de cette histoire de cul de Fujiwara est précisément instrumentalisée pour amener le vieil oncle à sa perte : finalement, sa concupiscence et son voyeurisme, ce qui lui confèraient son statut social envers les autres hommes lors des soirées lectures qu’il organisait, provoquent sa mort puisqu’il ne voit pas venir le stratagème de Fujiwara qui le manipule.

    Et dans l’autre, les deux femmes, après avoir il est vrai fait preuve d’audace et d’indépendance pour s’échapper (mais ça me semble très peu mis en valeur) (et franchement la fausse moustache c’est pas ouf transcendant narrativement comme stratagème) font du sexe super « esthétique » (dans une esthétique normée mainstream hétérosexiste s’entend) mettant en valeur leur corps parfaits et leurs petits gémissements très féminins en suivant un script écrit pour elles par un homme hétéro dans un livre porno. paie ta conclusion bébé.

    C’est quoi pour vous les éléments de cette « esthétique normée mainstream hétérosexiste » qui sont présents dans cette scène finale ? Pourquoi sont gênants ces « petits gémissements très féminins » (et pourquoi c’est problématique que ça soit « très féminins ») ?

    en réponse à : Wonder Woman (film) #34634
    Arroway
    Maître des clés

    Le trailer officiel du film est sortie : https://www.youtube.com/watch?v=1Q8fG0TtVAY

    Personnellement, je retire mes craintes sur le male gaze.

    (par contre ça s’annonce très blanc…)

    en réponse à : Fifty Shades of Abuse #31564
    Arroway
    Maître des clés

    Nope, je vois rien dans les messages en attente.

    en réponse à : Films, séries et autres Féministes #5684
    Arroway
    Maître des clés

    +1 pour Tambien la lluvia


    The Lady, 2011, Luc Besson
    the lady

    La vie de d’Aung San Suu Kyi entre 1988 et 2007, son combat politique non-violent face à la junte militaire au pouvoir en Birmanie et les sacrifices personnels auxquels elle a consenti. Un film engagé, filmé dans le secret en Thaïlande, sur une grande dame.

    trailer

    • Cette réponse a été modifiée Il y a 10 années, 10 mois par Arroway.
    • Cette réponse a été modifiée Il y a 10 années, 10 mois par Arroway.
    en réponse à : Films, séries et autres Féministes #5680
    Arroway
    Maître des clés

    Borgen !! Politique à plus d’un titre.

    « Borgen, le siège du Parlement et des bureaux du Premier ministre à Copenhague. Chef du Parti centriste au caractère bien trempée, Birgitte Nyborg accède au pouvoir. Petites et grandes batailles… La conquête du pouvoir par une femme et son combat pour s’y maintenir.  »
    http://www.arte.tv/fr/borgen-le-pitch-les-episodes/7586320.html

    Je ne désespère pas d’écrire une série d’articles sur cette série brillante.

    en réponse à : Les papas et leurs fistons #5676
    Arroway
    Maître des clés

    J’avais pas fini mais ça a été posté sans faire exprès, okayyy… je voualis parler des saison 5 et 6 évidemment, non pas 6 et 7.
    Et sinon je voulais rajouter l’épisode The Closing Time.
    A chaque fois, il s’agit de mettre en scène un père et son fils qui ont des problèmes de compréhension/communication. La mère disparaît au début de l’épisode (elle est morte, part travailler), et si elle revient est tenue écartée de ce qu’il s’est passé.

    Je n’ai pas en tête d’équivalent pour des aventures mère-fille ou mère-fils. Cela aurait pu avec Amy et River, mais elle est complètement tronquée puisque River est tout de suite adulte. (sans parler du trope de la grossesse mystique auquel on a droit)

    en réponse à : "IL, ELLE, HEN : La pédagogie neutre selon la Suède" #5508
    Arroway
    Maître des clés

    J’ai l’impression que depuis le début de l’année, arte diffuse pas mal de documentaires de ce genre (plus ou moins haut niveau d’ailleurs). Mais c’est cool !

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