Moana: verdict ?
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benderInvité
Vous oubliez Dame Eboni dans Princesse Mononoké.
Elle crée un endroit en total opposition avec le société féodale de l’époque.
Sinon chez Disney Rox et Rocky bouleversent l’ordre social en refusant à la fin de devenir ennemis comme la norme leur impose.
SkratschInvitéJe parlais des Disney, personnellement.
Pour Rox et Rouky, certes ils refusent de devenir ennemis, mais ils ne cohabitent pas pour autant, ils retournent chacun vivre dans leur coin de la forêt et ne se fréquentent plus.
Paul RigousteParticipantEffectivement, Skratsch, je suis d’accord sur le fait que ce sont plutôt les méchants qui tentent de renverser l’ordre social ou politique existant dans les dessins animés (les Scar, Ursula, etc. et encore aujourd’hui la Bellwether de Zootopie…).
Après je réfléchissais plutôt aux rares cas où le héros ou l’héroïne tente de changer la société. Et il me semble que seuls les hommes blancs ont le droit d’impulser un véritable changement social dans les films. Après, encore une fois, je ne suis pas sûr de ce que je dis, mais j’ai l’impression que les femmes, racisées ou non, sont cantonnées à évoluer à l’intérieur de l’ordre social existant sans trop le chambouler sinon attention aux dégâts (La reine des neiges, Zootopie, Rebelle, etc) ou à restaurer un ordre originel (Pocahontas, Moana, etc).
Du côté des mecs blancs, outre le héros de Dragon, je me demande si le héros de La grande aventure lego n’est pas à l’origine d’une sorte de révolution ( ?). Il me semble aussi me souvenir que dans Kung Fu Panda 3, Po révolutionne un peu la communauté des pandas en leur apprenant à se battre alors que ça n’était pas du tout dans leur culture. Je pense aussi à Merlin l’enchanteur, où on ne voit pas véritablement de changement social mais où (dans mon souvenir) il y a une opposition entre le moyen âge obscurantiste-arriéré d’un côté, et la nouvelle ère sous le commandement du roi Arthur et de sa monarchie éclairé par les lumières de Merlin. Il me semble aussi que le héros de Monstres et Compagnie (le grand bleu avec plein de poils) révolutionne l’entreprise dont il devient le patron (c’est pas la société entière, mais son action a un impact social « progressiste » qui dépasse sa propre personne).
Après je ne me souviens plus bien de ces films, mais il me semble qu’il y a déjà plus l’idée d’un héros qui change la société que dans les dessins animés avec des héroïnes, blanches ou racisées, dont la trajectoire reste individuelle ou vise uniquement à restaurer un ordre traditionnel.
SkratschInvitéEt bien, si on excepte les Dreamworks (je n’ai pas vu Kung Fu Panda 3, d’ailleurs), il reste le roi Arthur et Monstres et Compagnie. Pour le premier, je dirais que c’est encore une fois plus une restauration de l’ordre originel (Arthur est l’héritier « légitime » du trône, selon les lois de succession par primogéniture mâle qui, mine de rien, sont pas mal mises en valeur par Disney dans des films comme Robin des Bois, le Roi Lion ou Hercules) plutôt qu’une révolution. Quant à Monstres & Cie, ce sont seulement les méthodes de production qui sont changées (on utilisait autrefois les pleurs des enfants comme énergie, et maintenant on utilise leur rire). L’entreprise est toujours aux mains d’un directeur unique, et je ne suis pas certain que ça change grand chose pour les employés. La principale amélioration, c’est pour les enfants, mais ils sont toujours exploités à leur insu bien que ce soit de manière sans doute moins traumatisante.
Paul RigousteParticipantCertes, mais reste que dans Merlin comme dans Monstres & Cie, il y a l’idée de progrès. Dans mon souvenir, c’est moins montré comme une restauration d’un ordre traditionnel qui a été perturbé que comme une évolution sociale progressiste (comme dans Dragons ou The Lego movie), ce qui n’est quand même pas la même chose…
ça ne va pas aussi loin dans Kung Fu Panda 3, mais il y a quand même le schéma du héros qui change une société/communauté en lui apportant quelque chose qu’elle n’avait pas à la base. Chose qu’on ne retrouve pas dans les dessins animés avec des héroïnes j’ai l’impression
NatachaInvitéBonjour, j’ai une question… Est ce vraiment problématique le rattachement aux « traditions » ou à la pensée « traditionnelle »? (surtout lorsqu’on se tourne vers des peuples qui tiennent à leurs valeurs traditionnelles). Personnellement j’ai beaucoup aimé cet aspect dans Moana.
Les seules choses qui m’ont un peu dérangé dans le film c’était :
1) la position de Moana en mode « statue de la liberté 🗽 » lorsqu’elle brandit le cœur de la déesse. Je trouve que ça « américanise » trop l’héroïne et le film. Je suis pour l’idée que Disney s’ouvre aux autres cultures, mais j’ai peur de l’américanisation de ces cultures avec l’emploi d’images ou de références comme celles ci (🗽).
2) les causes de l’aventure… J’avais pas accroché à la fatalité exigeant le départ pour l’océan. Pour moi les Cocos pourris et la mort (j’ai envie de dire « naturelle » ) de la grand mère ne sont pas, à mon sens, des motifs assez fort pour témoigner de l’agonie de l’île. Souvent, dans les villages, ce qui va être problématique seront des choses non « naturelles », par exemple des enfants malades, ou un enfant mort (là on pense direct à une malédiction, et on cherche une solution). Ou bien un parent malade qu’il faut guérir. Ou je ne sais pas… Quelque chose de vraiment alarmant…
J’ai aimé que Moana soit dotée d’un esprit d’aventurière, mais je trouve dommage qu’il faille à tout prix qu’elle utilise la raison de l’agonie très lente de l’île, la raison de « sauver son peuple » (qui reste très bien du début jusqu’à la fin), la pourriture des Cocos (un signe trop flagrant pour précipiter l’aventure) et le décès de la mamie, pour suivre « son » destin. En gros, qu’est-ce que ça veut dire ? Que si l’île ne meurt pas, si les Cocos ne pourrissent pas et si la grand mère ne décède pas, l’héroïne ne peut pas réaliser son rêve ? Si on ne l’envoie pas en mission, elle ne peut accomplir son destin par elle-même ?La seule chose qui m’embête un peu parfois, c’est vraiment l’idée qu’on cherche à tout prix « une cause » pour justifier « des envies personnelles »(d’aventures). N’est ce pas important que les héroïnes « assument » leurs envies, leurs choix (indépendamment des raisons extérieures)?
Mulan n’avait certes pas de passion mais elle a pris, elle-même, la décision de se couper les cheveux et porter l’armure. Et on voit bien qu’elle a un poids sur les épaules (et fait preuve d’une intelligence vive).
J’aurais bien aimé que Moana soit elle aussi capable de vraiment « décider » par elle-même dès le début, mais aussi à la « fin » (car rappelons-nous qu’elle demande à Maui d’enseigner la navigation à son peuple, il faut que ce soit Maui qui lui dise qu’elle est capable de le faire). Et bien sûr, j’aurai aimé que les manifestations de la malédiction soient plus « effrayants », « saisissants », transportant… (je crois que les films Disney d’aujourd’hui ne cherchent plus à faire peur..). J’aurais voulu tremblé avec Moana au début, et tout au long de l’aventure,…. Et non avoir le sentiment que la malédiction ou les maux dont souffre le monde, soient « un prétexte » pour qu’une jeune fille passionnée vogue vers son destin.Concernant Maui, je trouve qu’il est à l’opposé de Moana. Ok, comme tout le monde, il a besoin d’être un peu motivé de temps en temps (c’est pas facile d’essuyer une défaite et de reprendre le service après 1000 ans de solitude sur une île déserte). Mais il n’a pas besoin qu’on lui donne des objectifs. Il n’a pas besoin qu’on lui dise ce qu’il doit faire. Dès le début son but est clair, net et précis : retrouver son harpon, voyager et il faut un bateau. Moana, encore une fois, a besoin qu’on lui dise ce qu’elle doit faire. On doit lui donner des objectifs clairs dont elle doit se rappeler…
Je ne sais pas ce que ça peut renvoyer comme image de « femme », mais c’est vraiment cet aspect, chez l’héroïne, qui m’a un peu embêté, même si je la trouve adorable.Toutefois, j’ai beaucoup aimé les thématiques profondes abordés dans ce film. (et ça aurait été marrant que Pouah prenne la place de Hey Hey dans l’aventure 😃)
LisonInvitéJe suis d’accord avec vous sur les raisons de quitter l’île. Pour moi cela rejoint le fait de se raccrocher à la tradition: Moana n’invente rien de nouveau, elle ne fait que suivre un « instinct traditionnel » quasiment biologique, inscrit dans ses veines (hurgh, que c’est malsain) de partir sur l’océan et EN PLUS elle est investie d’une mission qui la ramènera inévitablement dans sa famille. Ça me fait penser au film « Rebelle » (en moins pire cependant) qui promettait aussi une belle aventure avec une héroïne révoltée et qui se révèle être une histoire de famille et de retour à l’ordre.
Personnellement, j’ai beaucoup fait le parallèle de Moana avec « La planète au Trésor », où le héros (masculin) part également à l’aventure mais pour des raisons personnelles: la gloire et l’aventure en elle-même. Le personnage de Jim ne se voit jamais dicter sa conduite par quelqu’un d’extérieur, il engage toutes les initiatives qui font avancer l’action, et ses émotions et préoccupations sont développées de manière très juste. Dans Moana, la scène de fin nous montre qu’étrangement Moana aurait certainement mieux réalisé son périple toute seule (lorsqu’elle utilise la ruse pour passer devant Tekka). Je ne comprends pas pourquoi elle a besoin d’être chaperonné par Maui pendant tout le film (sérieusement il est insupportable ce personnage, j’ai revu le film il y a pas longtemps, c’est chaud). -
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