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Contact (1997) : une femme dans les étoiles

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Le film Contact est une adaptation d’un roman de science-fiction du même titre dont l’auteur Carl Sagan est un astrophysicien connu pour ses ouvrages de vulgarisation scientifique. Contact est un roman qui revendique plusieurs positions fortes d’un point de vue politique et intellectuel, plus ou moins bien reprises dans son adaptation cinématographique. Le film répond à des contraintes différentes, ne serait-ce que pour vulgariser une intrigue au fort contenu scientifique – le roman est un pur produit de hard science-fiction qui n’hésite pas à expliquer des notions de physique quantique et de cosmologie, délicates à intégrer dans un film de fiction. Cette analyse reviendra donc sur le texte original comme point d’appui pour tenter de déchiffrer les choix d’adaptation et de réalisation du film.

L’héroïne de Contact est Eleanor Arroway (interprétée par Jodie Foster), une radioastronome qui participe au programme SETI pour la recherche d’intelligence extraterrestre. L’intrigue suit donc une femme scientifique, rationnelle et sceptique par nature et par formation, dans un monde majoritairement masculin. Tenace, poursuivant sa recherche de signaux radio émis par une intelligence extraterrestre, elle fait l’une des plus grandes découvertes de l’histoire en détectant avec son équipe un signal émis depuis l’étoile Vega. Le signal contient un message qui, une fois déchiffré, fournit les instructions pour construire une machine. Cette machine, dont la fonction restera mystérieuse jusqu’à son démarrage, se révélera en fait être un moyen de transport pour amener un être humain à rencontrer les êtres qui les ont contactés.

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La Machine

Le portrait d’une scientifique passionnée

Dès son plus jeune âge, la petite Ellie est passionnée de radio : elle passe ses soirées à essayer de capter des signaux émis à distance, sous le regard bienveillant de son père qui l’encourage à persévérer dans sa recherche.

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« CQ, ici W9GFO »

Eleanor Arroway est une femme pour qui la science et la technique sont une vraie passion. Non seulement les machines ne lui font pas peur, mais en plus c’est ce qui la fait vibrer. Enfant, elle cherche déjà à obtenir « une plus grande antenne » pour capter des signaux toujours plus lointains. Adulte, son rêve devient réalité à Arecibo :

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« El radar » : ça c’est de l’antenne

Docteure en astrophysique, la professeure Arroway passe ses nuits à côté des ses appareils de mesure et autres analyseurs de spectre pour sonder l’espace. Elle est la cheffe d’une équipe de radioastronomes qui participe au programme SETI.

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Contact démonte ainsi un certain nombre de clichés sexistes en mettant en scène une héroïne intelligente, drôle, scientifique et passionnée par son métier auquel elle consacre la plupart de son temps. C’est un véritable modèle propre à susciter des vocations…

Elle fait passer en priorité sa carrière plutôt sa vie amoureuse : après avoir passé une nuit avec Joss Palmer, elle choisit de ne pas le rappeler et consacre les années à ses recherches. Elle choisit de partir en mission dans la Machine alors qu’il veut la retenir. Tout le long du film, elle sera maîtresse de ses choix, guidée par sa passion plutôt que la recherche de l’amour, d’une famille ou d’un enfant. Cela ne veut pas pour autant dire que ces choix sont évidents ou sans douleur : Ellie est prise de doute et d’incertitude aux moments clés de sa vie.

 

Faire sa place dans un monde masculin

 

D’un point de vue professionnel, la Professeure Arroway est un cas doublement spécial : c’est la seule femme scientifique dans un monde d’hommes, et elle s’est spécialisée dans un champ d’études globalement méprisé par ses pairs. Drumlin, son chef hiérarchique et ex-professeur à l’Université décide de couper les vivres au projet SETI. L’occasion d’une petite session de paternalisme de la part de Drumlin, qui sait mieux qu’elle ce qui est bon pour sa carrière et prétend être plus calé qu’elle dans un domaine d’étude qu’il méprise et dont elle est spécialiste. Il est alors d’autant plus jouissif de voir Ellie Arroway lui tenir tête et se rebeller contre sa tentative de contrôler sa vie.

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Arroway :  C’est vrai, tu arrêtes le programme ? …

Drumlin :  Je sais, mais je te rends un grand service. Tu es un savant bien trop prometteur pour qu’on te permette de gâcher tes talents sur ces bêtises.

A : Ecoute, je ne considère pas ce qui pourrait bien être la plus importante découverte de la race humaine comme une bêtise, d’accord ? Il y a 400 milliards d’étoiles…

D : Il y a seulement deux probabilités. Primo, il y a peut-être une vie intelligente là-haut mais elle est si loin qu’on ne peut pas la contacter durant toute une vie. Secundo…

A : Et tu prends la décision de tout abandonner ?!

D : Secundo ! Il n’y a rien d’autre là-haut que des gaz rares et des composés carbonés et tu perds ton temps, c’est ce que je pense. Pendant ce temps, tu ne seras pas publiée, tu ne seras pas prise au sérieux et ta carrière sera foutue avant d’avoir commencée.

 

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A : « Et après ? C’est MA vie ! »

 

Arroway ne lâche pas l’affaire : avec Kent, elle décide de partir à la chasse au financement pour louer du temps de télescope en Arizona. Tenace malgré les refus qui s’enchaînent, elle obtient finalement le soutien du magnat industriel S. R. Hadden. L’une des caractéristiques de Contact est de prendre systématiquement le point de vue de son héroïne : sa volonté et son obstination finissent toujours par payer. Malgré les obstacles qui se dressent contre elle, l’histoire lui rend justice : elle gagne le respect et le soutien d’Hadden, détecte un message venu de l’espace lorsque tout le monde perdait espoir, interprète avec justesse son contenu mathématiques et les intentions pacifiques des extraterrestres. Même la mort de Drumlin se transforme en une sorte de tribut à son honnêteté puisqu’elle lui permet de partir dans la Machine.

Dans le roman, la Professeure Arroway est qualifiée de « scientifique romantique », au même titre que Valerian (un scientifique dont l’équivalent dans le film est Kent, un collègue d’Ellie). C’est l’opposition entre une science tournée vers les applications concrètes et les rêves parfois déconnectés de la réalité de la recherche fondamentale. Mus par ce rêve d’entrer en contact avec une vie extraterrestre, les savants du programme SETI travaillent jour et nuit pour un événement qui a peu de probabilités de se passer de leur vivant. A ceci s’ajoutent les qualités morales de la scientifique opposées au cynisme et à l’arrivisme de Drumlin. Le film fait une lecture sensiblement différente de ce personnage qui, dans le roman, traite tout le monde de manière passablement odieuse. En tant que femme, Arroway est traitée à égale de ses congénères masculins, c’est-à-dire mal. Dans le film, le contexte moins précis met d’avantage l’accent sur une situation dont le-a spectateur/trice ressent avec l’héroïne la profonde et frustrante injustice : alors qu’il était le premier à vouloir arrêter le programme, Drumlin reprend à son compte la découverte d’Arroway pour tirer à lui la couverture médiatique et les implications politiques.

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« Pour mieux vous expliquer les événements de ces 48h, je vous laisse en compagnie du chef de l’équipe scientifiques qui a fait cette remarquable découverte…

 

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…le professeur David Drumlin, conseiller scientifique auprès du Président. »

Contact a une portée féministe certaine en mettant en avant un certain nombre de situations auxquelles les femmes scientifiques sont régulièrement confrontées. Tout d’abord, on l’a vu dans la scène avec Drumlin, les tentatives de « mansplaining » de la part de leurs collègues masculins qui se considèrent plus compétents. Egalement une difficulté à évoluer dans leur carrière et à devenir une personnalité de référence dans un domaine d’étude, ce qui n’est que partiellement traduit dans le film puisqu’Arroway travaille dans un secteur mis en quarantaine par la communauté scientifique. Mais il est significatif que ce soit Drumlin qui récupère toute la gloire médiatique et politique de la découverte et non Arroway elle-même : car cela ne résulte pas tant d’une recherche active de Drumlin que du fait que les politiques, les journalistes, considèrent d’emblée que la parole d’un expert masculin est plus fiable que celle d’une femme. Il s’agit d’ailleurs d’un phénomène marqué dans les milieux journalistiques : selon le rapport 2011 de la Commission sur l’image des femmes dans les médias repris dans un article sur INA Global, « Tous médias, confondus, 81% des experts invités à intervenir dans les médias sont des hommes. » [1]

 

Les scènes de réunion à la Maison Blanche en compagnie des responsables politiques pointent des problèmes traditionnellement endurés par les femmes pendant leur prise de parole : pendant ses présentations, Arroway subit de multiples interruptions de la part de Drumlin qui reprend à son compte le discours d’Arroway pour se valoriser [2]. Pire, il lui demande de faire défiler les images sur l’écran comme si elle était son assistante alors que c’est elle qui mène initialement la présentation. Il est difficile de reprendre le fil de son discours dans de telles conditions.

Il est intéressant de s’attarder un moment sur le partage de la parole dans ces débats car ils illustrent parfaitement les résultats de plusieurs études mentionnées dans un texte intitulé « La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation », écrit par Corinne Monet [2].

Pour résumer succinctement le sujet de ce papier, il s’agit de montrer que les rôles tenus par des femmes et les hommes dans une conversation – ou un débat – ne sont pas identiques. Plusieurs expériences analysent des conversations entre des couples mixtes et non-mixtes en se basant sur plusieurs critères : en particulier le nombre d’interruptions dans une conversation. Les interruptions sont considérées comme des « des intrusions plus profondes dans la structurée interne de l’énoncé de la locutrice/du locuteur, qui peut ne pas avoir fini du tout son tour. Elles sont donc des violations des procédures de tour et n’ont pas de fondement dans le système. […] elles montrent un réel déni d’égalité d’accès à l’espace de la parole. »

Ces interruptions sont normales dans une conversation ou un débat, dans une certaine proportion. Ce que montre les analyses des expériences, c’est qu’il y a plus d’interruptions dans les conversations mixtes, et qu’elles sont en quasi-totalité (96% des cas) dues aux hommes.

Les pratiques conversationnelles ont tendance à donner le rôle actif aux hommes qui interrompent, choisissent les sujets à développer et mènent la conversation, alors que les femmes sont cantonnées à un rôle de soutien et d’encouragement de la conversation par leurs recours plus fréquent à des questions, des relances, des réponses minimales qui marquent leur attention. Lorsqu’une femme décide de sortir de ce rôle pour contrôler la conversation, elle doit s’attendre à des sanctions :

« […]si les femmes ne se plient pas à l’image qu’on attend d’elles, si elles s’émancipent du contrôle des hommes, elles subiront alors des sanctions. A commencer par le début : bavarde tu seras jugée si tu oses parler. Le double standard apparaît ici fondamental et sa fonction est claire :

« Alors qu’interrompre les femmes est une pratique normale pour les hommes, les femmes qui essayeront (oseront ?) d’interrompre les hommes seront pénalisées. Il existe toute une série de croyances qui renforcent cette asymétrie et ordonnent qu’il n’est pas de rigueur pour une femme d’interrompre/de contredire un homme, particulièrement en public. Cela contribue à la construction et la maintenance de la suprématie mâle ». (Spender, 1980 : 44). »

 

Or, c’est tout à fait ce qui est montré dans Contact pendant la présentation d’Arroway au sujet du déchiffrage du message : alors qu’elle exprime avec énergie son désaccord avec ses interlocuteurs masculins, voilà qu’on la coupe – une nouvelle fois –  pour lui dire : « Nous ne voulons réprimer aucune opinion ici, Professeure Arroway ». La scène, en s’attardant sur les réactions d’Ellie face à ses interruptions, fait partager son point de vue et dénonce l’inégalité dans l’accès à la parole.

Drumlin en contraste de l’honnêteté fougueuse et de l’idéalisme d’Arroway apparaît comme un être froid et calculateur : afin d’être choisi par le comité de sélection pour être envoyé dans la Machine, il délivre un discours d’une démagogie exemplaire. Ellie le mettra d’ailleurs face à son hypocrisie :

Drumlin : […]Je ne m’attendais pas à te voir ici.

Arroway : Et bien je suis toujours cheffe opératrice au centre de contrôle et j’imagine que le fait d’avoir découvert le message me donne quelque valeur médiatique.

 

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Drumin : Bien sûr… Et je sais que tu dois penser que tout cela est une injustice. C’est encore au-dessous de la vérité. Je veux que tu saches que je suis d’accord avec toi. J’aimerais bien que le monde soit l’endroit où la justice soit le principe de base et que le genre d’idéalisme que tu as montré soit récompensé et non pas utilisé contre toi… Malheureusement, nous ne vivons pas dans ce monde.

 

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Arroway : C’est drôle, j’ai toujours pensé que le monde était ce qu’on en faisait.

***

Le roman Contact traite de deux thématiques plus large : la coopération scientifique internationale en période de Guerre Froide – période durant laquelle a été écrite l’intrigue – et l’opposition traditionnelle entre science et religion. Si la première thématique est, on va le voir, totalement ignorée dans l’adaptation cinématographique, la deuxième est reprise comme un véritable fil conducteur pour le scénario. Et remodelée sous un angle bien particulier qui vaut la peine d’être décortiqué en détail.

God Bless America

L’adaptation cinématographique a choisi de respecter la chronologie du roman, qui situait l’intrigue dans les années 90, avec l’activation finale de la machine à la fin de l’année 1999. Produit en 1997, le film reprend le contexte historique et politique de son époque de réalisation : les États-Unis sous Bill Clinton. Ce choix peut être défendu en arguant qu’il permet aux spectateurs/trices de se projeter plus facilement dans l’histoire en insistant sur la plausibilité du film. Mais le roman a lui été publié en 1985, dans un contexte tout à fait différent qui a profondément influencé le propos de son auteur. Contact se déroule originellement dans un monde toujours écartelé entre deux blocs opposés, les États-Unis et l’URSS, et des nations au poids démographique fort qui montent en puissance, la Chine et l’Inde en première ligne. Dans son roman, Carl Sagan dénonce clairement la politique de bloc menée pendant la guerre froide et les incongruités auxquelles elle a mené. Son expérience de la collaboration scientifique à cette époque nourrit explicitement son discours. Lorsque Arroway et son équipe découvrent le signal, ils s’empressent de contacter des scientifiques à l’autre bout du monde – c’est à dire en Chine et en Russie – pour qu’ils enregistrent le signal sans le perdre malgré la rotation de la Terre. La science s’affranchit des frontières. Mais la réaction des politiques est tout autre : la détection et le déchiffrement du message,  puis la construction de la machine sont autant de champs de compétition internationale avec à la clé des enjeux diplomatiques, stratégiques et industriels. Seule la complexité démesurée de chacune de ces tâches finissent par donner raison aux scientifiques : absolument toutes les ressources de l’humanité doivent être mises à contribution pour relever ce défi venu de l’espace. Le roman est un plaidoyer sans équivoque pour la coopération internationale.

Or dans l’adaptation cinématographique, le propos est tout autre : les États-Unis sont l’unique foyer d’attention de l’action. On retrouve certes la volonté d’Arroway de contacter d’autres radioastronomes au moment où elle découvre le message. Et le responsable de la NSA est tourné en ridicule lorsqu’il prétend vouloir garder secret le message reçu constitué par des nombres premiers alors qu’il est diffusé à l’ensemble de la planète. Mais cela s’arrête là. Dans le film, une seule machine est officiellement construite aux États-Unis (si l’on met de côté celle montée secrètement au large du Japon). La Maison Blanche est le centre de toutes les décisions concernant le message. Le comité de sélection des candidats à partir dans la Machine est aux Etats-Unis.

Au contraire dans le roman, deux machines sont financées, l’une aux États-Unis, l’autre en Russie. La coopération entre les États du monde, mêlant partage des connaissances scientifiques, tractations diplomatiques et négociations économiques, est un élément central de l’histoire mais il est complètement passé sous silence dans l’adaptation. Les amitiés entre Arroway et des scientifiques russes, chinois et indiens n’existent plus non plus. Enfin, et surtout, la machine originale du roman est conçue pour transporter cinq êtres humains au lieu d’une unique personne (forcément américaine dans le film). Ainsi, ce sont trois hommes et deux femmes représentants respectivement les États-Unis, l’Inde, la Chine, la Russie et le Nigeria qui sont sélectionnées pour partir dans la Machine.

Il faut aussi citer le fait que dans le roman, les États-Unis ont à leur tête une femme Présidente au lieu de Bill Clinton. C’est un choix du film d’avoir gardé un contexte politique « réaliste » pour les spectateurs de 1997. Il n’a pas forcément pour vocation d’amoindrir la portée féministe du roman puisque le film introduit pour contrebalancer un nouveau personnage, celui de Constantine comme représentante – noire – du gouvernement qui prend véritablement part à l’action et aux décisions, alors que la place du Président est considérablement amoindrie dans le film.

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Constantine gère avec autorité les conflits entre Arroway et Drumlin.

A côté des considérations diplomatiques et de politique internationale, ce recentrage du film autour des États-Unis pose le cadre pour une confrontation qui oppose science, foi et religion. D’un côté, la science s’appuie sur des faits empiriques et vérifiables pour expliquer le monde qui nous entoure : Arroway défend que seule la science peut apporter de vraies réponses. De l’autre, la religion demande à faire un acte de foi, pour croire en une divinité, un miracle ou une expérience mystique : deux hommes, Joss Palmer et Drumlin, insistent sur l’importance de cette foi religieuse dans la recherche de la vérité.

Lorsque Drumlin est auditionné comme candidat pout partir, il termine son discours en disant (c’est moi qui souligne) : « Je n’aimerai pas voir tout ce à quoi nous tenons, tout ce pour quoi nous nous battons depuis des milliers de générations, tout ce dont Dieu nous a doté, trahi au moment final parce que nous aurions choisi comme notre représentant quelqu’un qui ne ferait pas passer avant tout nos plus chères croyances. »

Un peu plus tard, il déclarera encore: « Je promets que je ferai de mon mieux pour représenter ma nation, ma planète et mon dieu dans ce voyage historique. »

La question religieuse est placée dans un contexte monothéiste et explicitement chrétien (puisque Palmer Joss a fait des études de théologie et suivi la voie de la prêtrise). Ce cadre ne sera pas élargi : le roman mélangeait les cultures et les points de vue, le film n’en garde qu’un. Le discours de Drumlin est d’ailleurs un modèle d’ethnocentrisme. En parlant de « nos plus chères croyances » et d’un dieu unique (qui vient en bout de chaîne de la gradation « ma nation, ma planète et mon dieu »), il se place dans un cadre culturel bien précis. Les mots de Drumlin sont doublement stratégiques : pour gagner le soutien du comité de sélection des candidats, il a compris qu’il fallait qu’il montre qu’il avait la foi. Mais en même temps, il s’adresse clairement à des interlocuteurs/trices partageant une même culture religieuse judéo-chrétienne (et au passage, profondément patriarcale) : il exclut d’emblée toutes les autres religions et cultures qui ne partagent pas les mêmes croyances et les mêmes valeurs.

Un raccourci systématique est fait en utilisant le terme de « Dieu » en lieu et place de « divinité(s) » ou d’ « entité supérieure » qui seraient des expressions plus neutres. Pourtant lorsque Palmer explique : « Je ne pouvais pas en toute conscience voter pour une personne qui ne croit pas en Dieu, quelqu’un qui croit sincèrement que les autres 95% d’entre nous doivent souffrir d’une espèce d’hallucination collective. », il englobe bien dans son discours toutes les formes de religions et de croyances possibles sur la planète : ce qui est réellement en jeu, c’est l’opposition entre foi et science.

On voit donc déjà le flou entretenu par le film entre la notion d’une « foi » (au sens large) et les références à une religion judéo-chrétienne. En fait, en comparant plus en détail les différences entre le roman et le film, il ressort une grille de lecture qui les assimile intimement à travers la recherche de la figure du « Père » : recherche du père biologique, recherche de Dieu le Père.

Remodeler l’intrigue : la quête du « Père »

Dans le débat sur la science et la foi, Arroway et Joss s’opposent dans un duel intellectuel qui se déroule en plusieurs manches. Mais entre le film et le roman, le contenu et la forme de ce duel sont bien différents. Pour résumer en anticipant un petit peu sur l’analyse à suivre, on peut dire que le film déséquilibre les rapports de force entre Arroway et Joss. Une certaine forme de religion incarnée par Palmer Joss ressort vainqueur face à la science représentée par Arroway. Et ceci a été rendu possible principalement par une série de transformations du personnage d’Eleanor Arroway, de son histoire familiale et de sa vie affective, sur un fond de culture patriarcale loin d’être innocent.

Le roman Contact est irrévocablement féministe. Les premiers chapitres racontent les premières années de l’héroïne avec une justesse rafraîchissante. C’est d’abord la naissance d’une passion autodidacte pour la mécanique et l’électricité, puis viendra l’intérêt pour les mathématiques et l’astronomie. La question « pourquoi ? » récurrente chez la petite Ellie pose les fondements d’un scepticisme qui modèlera son esprit scientifique. Mais elle devra vite affronter des obstacles dans la poursuite de ses études : son beau-père considère qu’une fille n’est pas capable de faire des sciences, et que cela ne lui rapportera pas de mari. Seule femme dans son cursus, elle doit apprendre à se faire écouter par ses congénères masculins qui ignorent ses remarques ou la traitent avec condescendance. Son parcours lui forge un caractère bien trempé et une grande ténacité. Deux qualités qui lui permettent de suivre une carrière dans un champ d’étude méprisé de la radioastronomie : la recherche des petits hommes verts.

Ces premières années de la vie d’Arroway sont complètement réécrites pour le film afin de donner une place centrale à la figure paternelle. Dans le film, c’est son père qui encourage à chaque étape Ellie lorsqu’elle sonde les ondes radio et observe le ciel étoilé. La mère est totalement absente, décédée lorsqu’elle était un bébé. Or dans le roman, elle survit à son mari qui meure, se remarie et entretient une relation conflictuelle avec sa fille qui n’accepte pas son nouveau beau-père. Le film donne en revanche une place de choix à une scène qui n’occupe que quelques paragraphes : la mort du père d’Ellie (à laquelle celle-ci n’assiste même pas dans le roman). Le remaniement de l’environnement familial de l’héroïne met ainsi l’accent sur l’isolement de la jeune femme d’une part, et l’importance de la figure paternelle dans la construction et l’éducation de la petite fille d’autre part. La mort de son père laisse une trace indélébile chez Arroway aussi bien dans le roman que dans le film, mais à une différence près : la référence au père est récurrente dans l’adaptation, celle à la mère est totalement absente.

Ceci est par exemple le cas avec l’une des phrases clé du film prononcées à plusieurs reprises : « Tout ce que je peux dire, c’est que si nous sommes seuls [dans l’Univers], alors ce serait un beau gâchis d’espace ». Cette phrase est prononcée pour la première fois par le père d’Ellie lorsqu’elle est petite. Dans le film, elle peut être considérée comme étant l’origine de la vocation d’Ellie (alors que dans le roman, ce moment arrive alors que la petite fille est seule, allongée dans l’herbe à regarder le ciel étoilé). C’est aussi une forme de motivation des recherches de la jeune femme : si son père pense que les humains ne sont pas seuls dans l’univers, alors il n’est pas vain de chercher un signe d’intelligence extraterrestre.

L’intrigue originale est ensuite distordue d’une deuxième manière, et c’est sans doute cette modification qui a le plus d’impact et de signification : dans le film, Arroway et Joss entretiennent une relation consommée dès la première demi-heure. Dans le roman, jamais la relation entre Joss et Arroway n’atteint même le stade d’un premier baiser. Leur relation est premièrement intellectuelle, conflictuelle et c’est peu à peu que se tisseront des liens de compréhension et d’écoute mutuelle. Ceux-ci se transformeront effectivement en liens plus ambigus à la fin du roman, mais sans aller plus loin. Au retour de son voyage, Arroway demande à Joss qui souhaite la voir d’attendre encore un peu, parce qu’elle a besoin de faire le point toute seule : on est loin de l’héroïne du film qui, chamboulée, cherche Joss à la sortie de l’audition par la commission d’enquête. Dans le film, les scènes entre Arroway et Joss sont le prétexte à la montrer comme ayant peur de s’engager affectivement (lorsqu’elle quitte brusquement Palmer au beau milieu de leur première nuit, et décide par la suite de ne jamais le rappeler). Au contraire, Joss n’a pas peur de ses sentiments, cherche à retenir Arroway qui veut partir en mission. Il est la figure stable vers laquelle se tourne Ellie à la fin du film en quittant la Maison Blanche, protégée et entourée de ses bras.

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Ellie, intellectuellement et émotionnellement secouée, est protégée dans les bras de Palmer

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L’Homme (et son obélisque)

Il est au passage assez amusant de noter que pour rendre cette relation vraisemblable, le scénario du film décléricalise Joss : celui est un prêtre « sans la soutane » parce qu’il ne supportait pas le célibat. Il transforme ainsi ce personnage qui est officiellement un homme d’Eglise dans le livre en une sorte de golden boy de la spiritualité, qui a ses entrées dans les hautes sphères du gouvernement. Ajoutons à cela un côté irrémédiablement séducteur et très médiatisé, et voilà Palmer Joss devenu un sex symbol de la religion chrétienne.

Au sujet de la dépendance affective d’Arroway, le film va plus loin lorsqu’il fait prononcer à Joss Palmer la même phrase que le père d’Ellie : « Si nous sommes seuls [dans l’Univers], alors ce serait un beau gâchis d’espace ». Immédiatement après cette phrase, Ellie se tourne vers Palmer pour l’embrasser : un homme qui pense exactement comme son père disparu est fait pour la séduire.

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On peut voir alors se dessiner un schéma dans l’intrigue : celui d’une jeune femme isolée dans un monde d’hommes et qui, privée très tôt de son père, cherche un substitut à la figure paternelle. Ou plutôt qui cherche à rentrer en contact avec son père décédé : la scène où la jeune Ellie tente de capter par radio dans sa chambre la voix de son père décédé (et monté au ciel) valide cette grille de lecture. La quête s’achève lorsqu’Arroway rencontre un extraterrestre qui a pris l’apparence physique de son père. Le film fait ainsi se coïncider parfaitement les recherches scientifiques de l’héroïne et sa recherche spirituelle du père. Et non seulement de son père biologique, mais d’un père « divin » : car à l’issue de son parcours, Ellie aura enfin trouvé et accepté la foi en l’existence d’une entité supérieure.

D’une manière plus distanciée, S.R. Hadden remplit aussi ce rôle de substitut paternel : c’est l’homme derrière les caméras, qui collecte toutes les informations disponibles sur la scientifique pour les lui restituer comme un diaporama de famille. Dans le film, Arroway doit partir à la pêche au financement : après des mois de démarches, elle obtient finalement le soutien de ce mystérieux industriel. Ces problèmes de financement sont inexistants dans le roman. Dans le film, ils deviennent un prétexte pour placer la scientifique sous la protection de Hadden. Une protection qui n’est pas que financière : il lui fournit également le code pour déchiffrer le message en lui faisant une faveur, pour la « remettre dans la course » alors qu’elle se fait politiquement et médiatiquement évincer par Drumlin. Là encore, l’adaptation fait un choix qui n’est pas anodin : dans le roman, c’est Arroway elle-même qui vient demander à Hadden de l’aide au nom de la communauté scientifique qui piétine dans ses recherches.

Trois figures masculines et paternelles gravitent donc autour d’Arroway avec plus ou moins de distance : son père décédé, son amant Palmer Joss et Hadden. Pendant la plus grande partie du roman, elle est pourtant en couple avec un personnage qui n’existe pas dans le film, entretient une amitié de longue date avec un scientifique russe et côtoie régulièrement une collègue indienne avec qui elle a des conversations intimes. Celle-ci est remplacée par son amitié avec Kent, aveugle, mais c’est une occasion de perdue de présenter une amitié féminine à l’écran – d’autant plus que la seule fois où deux femmes se parlent entre-elles, c’est pour parler chiffon (Ellie demande à Constantine où elle peut trouver une robe du soir).

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Essayons enfin de remettre tous ces éléments en perspective avec la conclusion du film. A son retour de voyage, Arroway prend la parole devant la commission menée par Kitz, le directeur de la NSA qui essaye à tout pris de lui faire admettre qu’elle a inventé tout ce qu’elle raconte au sujet de son voyage. Son discours peut être interprété de deux manières :

« J’ai eu cette expérience, je ne peux pas le prouver, je ne peux pas l’expliquer mais… tout ce que je sais en tant qu’être humain, tout ce que je suis m’affirme que c’était réel. Il m’a été donné quelque chose de merveilleux, quelque chose qui m’a changée pour toujours. Une vision de l’univers qui nous dit indéniablement comme on est petit et insignifiant et comme on est rare et précieux en même temps. Une vision qui nous dit que nous appartenons à quelque chose qui est plus grand que nous même et que nous ne sommes pas, qu’aucun de nous n’est seul ! Je voudrais, je souhaite partager ça. »

Selon un premier niveau de lecture, Arroway fait référence aux extraterrestres dans sa réplique lorsqu’elle dit que les êtres humains ne sont pas seuls. En parlant, elle se tourne nettement vers Palmer Joss assis non loin, qui se redresse soudainement en entendant Arroway soutenir sans preuve l’existence de ce qu’elle a vécu. Ceci suggère un deuxième niveau de lecture : la scientifique décrit son voyage comme une véritable expérience mystique qui l’a amenée à reconnaître l’existence d’une entité supérieure, qui aurait créé ce « quelque chose de plus grand ». Arroway aurait donc fini par trouver Dieu, c’est-à-dire selon les conceptions judéo-chrétiennes, « Dieu le Père » lui-même.

Le roman quant à lui évite ce schéma. D’abord par le contenu du dialogue entre Arroway et l’extraterrestre : le fait que celui-ci ait pris l’apparence de son père est clairement expliqué et mis en perspective avec le fait que tous ses autres compagnons de voyage rencontrent eux-aussi des êtres qui leur sont chers, mais avec qui ils ne sont pas « en contact » (à cause de la mort, du temps, de la distance). Et puis surtout Arroway ne reste pas obnubilée par les émotions que provoquent ses retrouvailles avec son « père » : elle lui pose des questions précises, des questions de scientifique, elle demande qui sont les extraterrestres, ce qu’ils savent de l’Univers, de son origine, des autres être vivants (dans le film, l’héroïne reste hébétée et émotionnellement chamboulée durant toute la durée de sa rencontre). A son retour, toujours dans le roman, Arroway est libérée du fantôme de son père, elle est prête désormais à avancer dans la vie et s’impliquer d’avantage émotionnellement. La figure de son père disparu n’était pas un objectif en soi à retrouver, c’était un obstacle à surmonter : c’est « un démon qui a été exorcisé ». Le plus amusant, c’est que l’on trouve dans le roman lui-même une analyse de ce qui est mis en scène dans le film, à savoir cette quête du « Père ». C’est Kitz qui tente de démollir le discours d’Arroway :

« Meeting your father in Heaven and all that, Dr Arroway, is telling, because you’ve been raised in the Judeo-Christian culture. You’re essentially the only one of the Five from that culture, and you’re the only one who meets your fater. Your story is just too pat. It’s not imaginative enough. »

« Rencontrer son père au Paradis et tout le reste, Dr Arroway, c’est révélateur parce que vous avez été éduqué dans une culture judéo-chrétienne. Vous êtes essentiellement la seule des Cinq qui vienne de cette culture, et vous êtes la seule à avoir rencontrer votre père. Votre histoire, ce n’est que du réchauffé. Ce n’est pas assez original. »

Enfin, le film fait complètement l’impasse sur les explications théoriques qui rendaient le voyage scientifiquement intelligible dans le roman : pour Eda, l’un des voyageurs de la Machine, « Our experience represents experimental data. » (« Notre expérience constitue des données expérimentales. »). Dans le film, cela n’est plus qu’une révélation mystique. Il faut citer néanmoins le retournement final du film : lorsque Constantine fait remarquer que 18h de vidéo ont été filmées avec des parasites, ce qui prouverait les dires d’Arroway. Mais cette scène s’apparente à une pirouette assez pauvre en comparaison du reste : les implications ne sont pas développées, il ne remet pas du tout en cause la conclusion qui énonce que seule une interprétation mystique peut permettre à Arroway de partager et faire accepter son expérience.

La fin du film Contact célèbre donc la supériorité de Joss Palmer et de l’approche de la religion sur celle la science : car finalement, pour comprendre l’essentiel, comprendre pourquoi et comment nous en sommes arrivés là, la science est démunie. On ne peut qu’invoquer une expérience religieuse et la foi en un Dieu créateur. Le propos du roman est sensiblement différent. Carl Sagan étant lui-même astrophysicien, Contact défend jusqu’au bout une approche scientifique qui se base sur l’observation de données expérimentales pour comprendre le monde qui nous entoure, y compris pour prouver l’existence d’une entité supérieure. Lorsqu’ils reviennent de leur voyage, Arroway et ses compagnons de voyage décident de ne pas révéler au grand jour leur expérience car ils ne veulent pas s’exposer au public sans preuve irréfutable. Illes se lancent alors sur une piste scientifique indiquée par les extraterrestres pour prouver leurs dires. Finalement, à la toute fin du roman, les scientifiques trouvent un message caché dans les décimales du nombre pi : c’est la « signature de l’Artiste », la preuve qu’une entité a conçu l’Univers, la preuve que « Dieu » existe [3]. Mais le roman reconnaît également une légitimité à la foi : lorsqu’Arroway explique à Joss pourquoi ses collègues et elle recherchent ce fameux message caché, celui-ci lui répond qu’il n’a pas besoin de preuve pour croire à son voyage. Et qu’il en va de même avec la plupart des gens : son récit est suffisant.

Cette conclusion joue deux rôles : elle réaffirme d’abord la pertinence de la recherche scientifique pour découvrir les origines de la vie, et même prouver l’existence d’un « Dieu ». Elle permet ensuite de transmettre la notion du sacré par le biais des mathématiques. Il s’agit bien plus que d’une fascination envers le fait que l’Univers soit mathématiquement intelligible : seul un créateur de l’Univers pourrait modifier à sa guise une constante mathématique telle que pi, pour les scientifiques il s’agit donc d’un « miracle » d’y trouver un message (la « signature de l’Artiste »)[4]. Arroway et Joss se rencontrent ainsi à mi-chemin dans leurs conceptions respectives : on peut croire en quelque chose que l’on ne peut prouver, et on peut se reposer sur la science pour prouver l’existence de Dieu.

***

A l’issue du film, Arroway a donc trouvé l’élément essentiel qui lui manquait pour prétendre comprendre le monde et atteindre la vérité : la foi. Sous la houlette de Palmer Joss, elle en vient enfin à comprendre l’importance de la spiritualité. Mieux : à la fin de sa quête, elle rentre enfin en contact avec son père – et avec Dieu le Père. Le film entremêle ainsi inextricablement la foi et la religion judéo-chrétienne. En affirmant la nécessité d’un acte de foi, le film assoit la supériorité de la religion sur la science. Un rapport de forces a bien été instauré : Palmer Joss, représentant d’une religion patriarcale, a finalement montré à Ellie Arroway que la science ne suffisait pas pour tout comprendre et expliquer. Pour revenir une dernière fois au roman, foi et religion n’y sont pas aussi inextricablement reliées. En effet, Arroway y apparaît également animée par la foi, mais cette foi est placée en la science : pour le montrer à Joss, elle se place sur la trajectoire d’un énorme pendule et prédit qu’avec la rotation de la Terre, elle ne sera pas écrasée à son prochain passage. Elle met à l’épreuve sa foi dans les lois physiques.

Contact reste un film de science-fiction qui met en scène une véritable héroïne active et constamment au centre de l’attention. Une héroïne qui s’extirpe des canons stéréotypés du genre féminin tout en dénonçant le sexisme dont elle est victime. Partant d’un roman de haut niveau engagé en matière de politique et de féminisme, l’adaptation respecte son contrat sur un certain nombre de tableaux. Il faut dire que son scénario a été travaillé par Ann Druyan et l’auteur de Contact lui-même Carl Sagan (qui, mort en 1996, n’en verra pas la fin).

Et pourtant, l’intrigue du film diverge de celle du roman de manière conséquente pour mettre en dépendance émotionnelle et financière l’héroïne principale vis-à-vis de trois personnages masculins charismatiques : son père, Palmer Joss et S.R. Hadden. C’est clairement remettre une femme sous une forme de domination patriarcale. Eleanor Arroway était-elle donc trop féministe pour être portée telle quelle à l’écran ?

Arroway

Notes

Notes

[1]Le rapport de la commission (payant)

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/114000703/index.shtml?xtor=RSS-436

et l’article d’INA Global :

http://www.inaglobal.fr/idees/article/femmes-dans-les-medias-peut-vraiment-mieux-faire

[2] La répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation par Corinne Monet : http://lmsi.net/La-repartition-des-taches-entre

[3] Une discussion complémentaire à propos des références aux mathématiques dans Contact : http://kasmana.people.cofc.edu/MATHFICT/mfview.php?callnumber=mf55

[4] Je rejoins ce qu’ont écrit sur le sujet Alex Kasman et Mike Hennebry ici : http://kasmana.people.cofc.edu/MATHFICT/mf55-spoiler.html

« Additional Comments from Mike Hennebry: `In Carl Sagan’s novel Contact, he treats pi as if it were a physical constant and thus adjustable by Anyone with the wherewithall to adjust physics. The problem is that pi is not a physical constant, it is a mathematical constant, the ratio of the circumeference of a Euclidean circle to its diameter. It is not adjustable because its definition makes no reference to reality. Furthermore, there is no distinct physical constant that would be meaningful in any universe even vaguely resembling ours. In curved spaces, there is no constant ratio of circumferences to their corresponding diameters. The small circle limit, where no singularity is involved, is precisely pi, hence the qualification « distinct ».’

I think that this is exactly the point, Mike. Remember that Sagan was an outspoken atheist, but the book is very much about religion as well. I think that Sagan was trying to find something that would give even a skeptic like himself that numinous feeling of amazement that goes beyond being impressed with an alien being’s advanced technology. We can all imagine scientific advancements that could alter the physical universe, but to alter a constant derivable from Euclidean geometry itself seems, well, god-like! As « Nils Tycho » points out: « That is what makes the conclusion so spectacular. » »

Autres articles en lien :

18 réponses à Contact (1997) : une femme dans les étoiles

  1. Excellente analyse. Parfois un peu technique, mais vraiment très intéressante. Signé « Arroway ». 😉

    Du coup on fait face à une « mystique-fiction » ou à une sorte de « science-mystique-fiction ».

    C’est « drôle », et je ne saurais pas donner d’autre exemple, mais à la lecture de ce texte, j’ai la sensation que j’ai déjà ressenti cet espèce de procédé qui consister à mystifier ou « mysticiser », disons clairement à christianiser une adaptation. Notamment dans le cinéma américain. Quelqu’un-e voit ce que je veux dire ?

    • La moitié des films us racontent l’histoire d’un élu qui va sauvé le monde, Monde dont les frontières se limitent au territoire des USA dans la plus part des cas. Du coup tous ces films à base d’élu ou de super héros qui se sacrifie ou tous les films initiatiques m’ont l’aire aussi de resucée de l’évangile.
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Voyage_du_héros

  2. Je suis au contraire contente que l’on s’intéresse à la partie technique du film, car elle est aussi importante que les idées transmises dans une production cinématographique. une analyse sérieuse et approfondie grâce à des ouvrages de référence pertinents et une comparaison entre le livre et le film. Par contre, l’analyse semble suggérer que les différences sont minimes entre le livre et le film, d’autant plus que l’auteur a participé à l’élaboration du film. Et si le livre avait le même message que le film? J’aurais aimé avoir une analyse aussi complète sur le livre, mais évidemment ce site n’est pas le bon endroit pour ce genre d’analyse.

    • Le message du livre est bien plus riche que le film (comme c’est souvent le cas ^^), mais aussi très différent sur certains points. C’est ce que j’ai essayé de montrer dans la deuxième moitié de l’article dans les parties God Bless America et la quête du « Père ». Je crois que ce que j’ai trouvé le plus « décevant », c’est qu’il n’y ait qu’une seule voyageuse dans la machine au lieu de cinq (et aussi qu’elle sorte avec Palmer dès le début du film).

      Je ne sais pas si le livre a été traduit en français. Il existe peut-être des analyses détaillées sur le livre en anglais, mais je ne suis pas tombée dessus pendant mes recherches. On trouve plutôt quelques articles sur les aspects scientifiques du roman (place des sciences, des mathématiques…) ou féministes, mais ça reste partiel.

      • Notons que participation de l’auteur au film ou pas, la plupart des schémas hiérarchiques sexistes ou religieux de notre sociétés sont induits, diffusés, répétés et renforcés de manière inconsciente. L’auteur a très bien pu introduire un grand nombre d’élément formidablement féministes dans son roman, mais en en étant pas assez conscient pour pouvoir les maintenir dans le film, film qui les a probablement éliminé de façon inconsciente, la foi, la religion, l’ethnocentrisme et le sexisme étatsunien ordinaire contribuant à installer une histoire correspondant à ces schémas dans la recherche de quelque chose de « réaliste », « présentable » ou « cohérent ».

        • Au moment d’écrire l’article, j’avais cherché des documents pour savoir plus précisément dans quelle proportion Sagan avait travaillé sur le scénario. Parce que dans le bouquin, c’est vraiment improbable d’avoir écrit ce qu’il a écrit sans avoir une conscience aigüe de certains schémas patriarcaux.
          J’avais trouvé cette lettre: http://io9.com/5931333/read-carl-sagans-letter-politely-telling-warner-bros-their-script-sucked. Cela n’indique pas forcément grand’chose de précis par rapport aux thèmes qui m’intéressaient pour l’article, mais on constate tout de même que c’était bien des négociations pas forcément faciles avec les gens qui produisaient le films… ce qui expliquerait tous les écarts que l’on constate sur certains points du roman…

    • Juste pour répondre à Sandrina : ce que je disais sur l’aspect technique n’était pas une critique. Plutôt un constat sur le fait que ce n’est pas toujours facile à comprendre. Mais je trouve ça aussi intéressant. Enfin je ne voulais pas dénigrer l’article en tout cas.

  3. Je n’ai pas finit de lire l’article (for encourageant au demeurant), et je compte revoir ce film dont je garde qu’un souvenir très lointain, mais en me refaisant la scène d’ouverture où le père encourage sa fille dans ce qu’elle fait en y prenant plaisir, je vois un liens (qu’on me dira surement capillotracté) avec un film plus récent, « Beast of the southern wild », où bien que le père soit bien plus autoritaire et assez trouble, il pousse en avant sa fille pour en faire un véritable « homme fort » au sens « maitre de sa vie, et capable de survivre quoi qu’il advienne ».

    C’est d’ailleurs un film que j’aimerais voir étudié par ici tiens. ^^

  4. Je viens de voir le film, merci pour cet article ! (qui m’a fait découvrir le film, déjà, et qui est super intéressant)

  5. Superbe film. Moi qui fait des études en Astronomie, je trouve que ce film montre aussi que les femmes peuvent y arriver quand elles ont envie.

  6. La première scène du film, avec ce travelling arrière dans l’univers, est juste fantastique et unique dans le cinéma.

  7. Merci pour cet article (j’arrive un peu tard, 3 ans qu’il a été écrit!) Je viens de voir Contact et suis tombé sur cet article juste après en faisant des recherches sur le film tant le film m’a plus (passionné d’astro!)Je précise que je suis un mec, au vu du sujet !! Je précise aussi que j’ai pas lu le bouquin!

    Je suis d’accord sur de nombreux points sur le féminisme de ce film évoqué dans l’article, et ai été FASCINE d’enfin voir un film avec un vrai personnage féminin fort, de voir toutes les thématiques que le film arrive à aborder (inégalités homme/femme, science et recherche de la vérité,américanisme auto-centré, etc…) Je tenais à souligner : un vrai film scientifique qui ne montre pas les scientifique comme des paumés excentriques ou vendus au plus offrant, mais comme des vrais gens passionnés, avec méthode pour la recherche de la vérité, etc… et un rôle secondaire majeur tenu par une personne aveugle sans gros clichés, avec un personnage ayant de la profondeur… montrant que la coopération d’égal à égal fait font de bonnes relations de travail par ailleurs. Ca fait du bien! ET DES PLANS SUBLIMES TOUT AU LONG DU FILM

    Toutefois je suis en désaccord sur deux points ! :

    Premièrement, la conclusion que vous (tu? :p)faites sur la morale du film, prônant une suprématie de la foi sur la science. Je n’ai pas vu ça de cette manière, bien au contraire. Pour moi, le fait que lors de son audition elle avoue qu’elle n’a aucune preuve de son voyage dans un trou de vers et qu’à la place des ‘juges’ elle aurait le même scepticisme, montre qu’au contraire de vouloir prophétiser (telle une évangéliste) ce qu’elle a vécu sans preuve, elle préfère en rester à la démarche scientifique (quand bien même elle est persuadée de ce qu’elle a vécue). Elle en vient même a admettre comme plausible l’hypothèse qu’elle ait halluciné, et applique ainsi à elle-même, au-delà de son profond sentiment d’avoir vécu ce qu’elle a vécu, la méthode scientifique. C’est la classe (je trouve). Jusqu’au plus fort de la chose la plus forte qu’elle ait vécue et qu’aie vécu tout être humain depuis l’aube de l’humanité, elle rechigne a « évangéliser » son voyage. Elle ne fait pas sans les preuves scientifiques, et accepte qu’on ne la croit pas sans preuves… C’est l’apothéose de la rigueur scientifique. C’est toute la beauté, d’ailleurs, je trouve, derrière la relation entre les deux amoureux : au delà de leurs désaccords ils s’aiment et se soutiennent malgré leur vision opposée du monde (rationalisme et matérialisme scientifique pour elle contre croyancejudéo-chrétienne pour lui)Ils se respectent dans leurs différentes philosophies.


    Et deuxièmement
    , le côté paternaliste. J’ai trouvé beau de voir au début une histoire père-fille développée au cinéma (je précise que je n’ai pas grande culture cinématographique). Souvent il me semble c’est père-fils, ou mère-fille, ou mère-fils. Là c’est un père qui croit en sa fille et l’intéresse à la science (donc il croit qu’une femme peut voire doit faire de la science). Il ne lui a visiblement pas dit de retourner à ses barbies et de s’inscrire à la danse! Aussi je trouve au contraire que le fait de montrer une femme ne rappelant pas un homme après une nuit ensemble, et n’étant pas désespérément attachée à un-homme-sans-qui-elle-ne-peut-rien-faire est bienvenu et inverse les rôle vus habituellement (l’homme quitte la femme, l’homme ne veut pas s’engager, la femme l’attend, espère…) A aucun moment il est une aide ou qqun qui la rend plus « stable » je trouve. Ils se trouvent juste sur le même chemin, et leurs vies se lient ainsi. Il est observateur privilégié de son ascension, mais pas acteur (sauf quand il lui pose la question de la religion!). Tout est du a son action a elle. Elle l’a fait. Lui il l’a juste vue faire. Pour la scène ou il l’épaule en sortant de l’audition, ben… elle vient de vivre un truc hyper compliqué et dur, elle est condamnée à être incomprise, sous l’oeil des caméras d’un côté et des sceptiques, et des crédules croyants (en l’absence de preuves) qui voient en elle une future messie… il va sans dire qu’elle doit pas être bien donc elle a besoin d’être soutenue par la personne qu’elle aime. Je vois pas le problème. Enfin le milliardaire qui fait des trucs dans l’ombre, il a surtout un rôle de questionneur sur les grands industriels (m’a fait penser a Elon Musk ou Richard Branson ou les types de Google) qui ont un pouvoir énorme aujourd’hui. Je vois pas où est le côté « père » là-dedans !!

    J’ai conscience que l’article a trois ans, et que j’ai écrit un pavé, mais bon même si personne ne me lit ça m’aura au moins aidé (par l’écriture) à clarifier mes idées sur ce film; !!!!

    Merci encore pour ce très intéressant article! La bise à ceux qui liront (ça si ça arrive hehe)

    Henrpas

    • Merci pour votre commentaire, voici quelques réponses à vos remarques :

      Elle en vient même a admettre comme plausible l’hypothèse qu’elle ait halluciné, et applique ainsi à elle-même, au-delà de son profond sentiment d’avoir vécu ce qu’elle a vécu, la méthode scientifique. C’est la classe (je trouve).

      A mon sens, le film ne s’arrête pas là, il va plus loin. Il fait dire au personnage : « J’ai eu cette expérience, je ne peux pas le prouver, je ne peux pas l’expliquer mais… tout ce que je sais en tant qu’être humain, tout ce que je suis m’affirme que c’était réel. » Elle avoue effectivement qu’elle n’a aucune preuve scientifique, mais elle refuse pour autant de remettre en doute son expérience. Et c’est cela le noeud du film, qui se lie autour du fameux rasoir d’Ockham (selon laquelle l’explication la plus simplet est la plus plausible), principe qu’elle avait elle-même utilisé.

      Jusqu’au plus fort de la chose la plus forte qu’elle ait vécue et qu’aie vécu tout être humain depuis l’aube de l’humanité, elle rechigne a « évangéliser » son voyage.

      Tout dépend ce que vous mettez comme sens derrière le terme « évangéliser », mais elle ne renonce absolument pas à raconter ce qui lui est arrivé. Elle l’énonce elle-même « Il m’a été donné quelque chose de merveilleux, quelque chose qui m’a changée pour toujours. Une vision de l’univers qui nous dit indéniablement comme on est petit et insignifiant et comme on est rare et précieux en même temps. Une vision qui nous dit que nous appartenons à quelque chose qui est plus grand que nous même et que nous ne sommes pas, qu’aucun de nous n’est seul ! Je voudrais, je souhaite partager ça. « . Comme j’analyse dans le texte, la phrase « Une vision qui nous dit que nous appartenons à quelque chose qui est plus grand que nous même et que nous ne sommes pas, qu’aucun de nous n’est seul », qu’elle prononce et qui fait lever la tête de Palmer, fait référence à une expérience mystique/religieuse qui reconnaît l’existence d’une entité supérieure aux êtres humains. Lorsqu’elle sort de la salle d’audition, elle voit qu’elle est soutenue et suivie par des gens qui la « croient » : on pourrait dire, en utilisant le vocabulaire religieux, qu’elle est une prophète a qui Dieu s’est révélé (via son voyage).

      Rapidement, sur la figure du père :

      J’ai trouvé beau de voir au début une histoire père-fille développée au cinéma (je précise que je n’ai pas grande culture cinématographique). Souvent il me semble c’est père-fils, ou mère-fille, ou mère-fils.

      J’ai un doute par rapport à cela, surtout si on s’intéresse aux modalités de la relation entre les personnages (positive ? négative ?) et la nature des qualités transmises (qui bousculent les normes de genre). J’ai par exemplte en tête le film Proof, où il s’agit d’une mathématicienne et de son père mathématicien qui l’initie. Il y a le film Interstellar, où c’est le père ingénieur qui mentore sa fille… A l’inverse, je n’ai aucun exemple qui me vient en tête où une mère transmet le goût des sciences à sa fille (ou même à son fils…). Il y a aussi film qui est sorti récemment, sur une petite fille surdouée et son oncle (je crois) doit se battre contre sa mère pour que sa nièce s’épanouisse…


      il va sans dire qu’elle doit pas être bien donc elle a besoin d’être soutenue par la personne qu’elle aime. Je vois pas le problème.

      Ce qui est problématique, ce n’est pas cet élément en particulier. C’est quel sens il prend étant donné le contexte dans lequel se trouve le personnage tout au long du film, et que j’analyse dans l’article. En particulier, le fait que l’héroïne est quasiment exclusivement entourée d’hommes du début jusqu’à la fin, que Palmer fait écho à la figure du père d’Arroway, etc.

      A aucun moment il est une aide ou qqun qui la rend plus « stable » je trouve.

      Si, stabilité dans le sens « complétude », car où Palmer représente la spiritualité qui manque à Arroway – ce qui est soulignée lorsqu’elle n’est pas électionnée pour partir en voyage (contrairement à Drumlin) – , et qui représente la quête du personnage qui aboutira pendant son voyage.

  8. Bonjour,
    Comment expliquer que le message envoyé par les extra-terrestres est une émission TV qui a mis plus de 40 ans pour faire l’aller-retour de la Terre à Vega, mais par contre les extra-terrestres connaissent visiblement et instantanément le passé de l’héroïne, et donc son père ?
    Cordialement.
    Eric.

    • Bonjour,
      je crois que ce n’est pas très explicite dans le film, mais dans le livre l’extra-terrestre explique à l’héroïne qu’il/elle a pris l’apparence d’une personne qui lui est proche pour la mettre plus en confiance pour se parler (donc j’imagine par une sorte de lien télépathique qui donne accès aux souvenir d’Arroway).

  9. Bonjour,

    Passionné d astronomie, de vie intelligente ailleurs et de spiritualité, ce film m’a plu énormément (et je vous conseil le film « Clara », vous rejoignant majoritairement sur votre analyse, j’aimerais voir votre analyse sur ce dernier).

    Pour Contact, j’ai un questionnement et j’aimerais avoir un avis :
    Finalement si l’extra terrestre a vraiment pris l’apparence de son père pour lui parler, etc, il n’y a rien de mystique dans la rencontre, ni dans le voyage mais seulement le fait que c’est une technologie voire un fait totalement inexplicable (encore) pour les humains.
    Ils n’ont pas encore le niveau pour comprendre le message et le voyage et c’est tout. Où est-ce que l’on retrouve le mystique finalement ?
    Moi à un moment donné j’ai douté que ce soit en fait reelement son père car dans le film il lui dit « tu as les mains de ta mere » or comment l’e-t peut-il savoir ça si il a seulement pioché dans ses souvenirs à elle étant donnée qu’elle n’a pas connue sa mère, elle ne peut pas savoir cela donc ni l’e-t et donc seulement son vrai père.
    Après je ne sais pas ce qui est explicitement dit dans le livre (je l’ai, j’avais commencé à le lire mais j’ai arrêté en cours de route, bref.)
    Mais à part ça je suis tout à fait d’accord avec l’article où le message du film est qu’elle ne peut prouver ce qu’elle a vécu et finalement rejoins le meme sentiment que Palmer (quand il lui explique le moment où il est devenu « croyant », son expérience mystique et où elle lui répond d’ailleurs qu’il a vécu cette expérience sûrement parce que une partie de lui avait besoin de l’avoir et où il réplique que non, qu’il est raisonnablement intelligent mais que ça non, son intellect ne pouvait pas atteindre ca. (Et, finalement,elle se retrouve face a elle-même (et son scepticisme infaillible) quand elle est devant Kitz à la commission)), là c’est pareil pour elle, elle SAIT au plus profond de son intellect que ce qu’elle a vécu est réel mais que tout comme Palmer (ou les personnes ayant une foi spirituel), elle ne peut pas délivrer de preuve matériel et pourtant…
    Le mystique est-il dans le fait où on vit qlq chose mais on ne peut pas le prouver à cause d’un manque de connaissance ? Ou qu’il y a qlq chose après la mort ?

    Merci !

    • Bonjour Vi,
      oui tout à fait, le voyage est possible grâce aux connaissances technologiques que les extraterrestres partagent avec les terrien·nes pour construire la machine et utiliser les sortes de trous de ver pour voyager.
      Je n’ai pas regardé le film depuis un moment, mais il me semble qu’il est dit ou en tout cas compris par Ellie qu’il s’agit bien d’un extraterrestre, et non de son père. Le texte du roman est sans ambiguité sur le sujet : les extraterrestres expliquent qu’iels ont pris cette apparence pour faciliter la prise de contact avec les humains, et qu’ils ont pioché le souvenir de son père dans sa mémoire.

  10. excellente critique ! donne envie de lire le livre et dommage que le film n’ait pas été plus fidèle encore au féminisme jusqu’au bout !
    Merci ! vraiment très intéressant

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