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Argh, l’Apocalypse ! Fatalement, la fin du monde : apathie politique dans un monde sans futur (2/6)

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Avertissement déprime : le texte qui suit parle de fin du monde annoncée, de mort inéluctable de l’humanité, de films où tout le monde ou presque meurt… bref de choses pas très jojo. Mais l’Apocalypse au cinéma, c’est un peu comme la météo : après la pluie, le beau temps réapparaît. Enfin, si on arrive à voir le soleil à travers les nuages radioactifs.

« Imaginez un monde qui a perdu toute foi dans sa capacité à imaginer – encore moins à créer – un avenir meilleur, condamnant à la place ses citoyen-nes à un espace désolé de catastrophes inéluctables. » [1]

Disposable Futures, ch. 1 « Cultures of Cruelty », Brad Evans, Henry A. Giroux

C’est une certitude, un jour le monde tel que nous le connaissons disparaîtra. Que cela soit à court terme à cause d’une troisième guerre mondiale nucléaire ou d’une pandémie ravageuse, à moyen terme à cause du réchauffement climatique ou d’une météorite destructrice, ou, pour les plus optimistes, à long terme lorsque le soleil grossira dans quelques centaines de millions d’années pour engloutir Mercure et Vénus et brûler la Terre à des températures invivables pour les êtres humains.

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New York, New York (The Day After Tomorrow)

Pas très rassuré-es ? Mais aujourd’hui, peut-être qu’un groupe d’êtres humains survivrait à des conditions extrêmes, enterrés sous terre ou en orbite autour de la Terre. Dans la série The 100, quelques centaines d’humains se sont exilés dans des stations spatiales pour échapper aux radiations nucléaires qui ont rendu la Terre invivable un siècle auparavant. Les quelques dizaines de milliers de survivant-e-s des douze colonies dans la série Battlestar Galactica, dont les planètes ont été ravagés par les attaques nucléaires lancées par les Cylons, sont condamnées à errer dans l’univers à la recherche d’une nouvelle planète d’accueil. Face à des cataclysmes naturels de grande ampleur, les victimes sont légions dans The Day After Tomorrow et le film 2012, mais certain-es en réchappent. Les chances de survie sont minces et réservées à une minorité, pas forcément représentative en terme de « diversité » quelle qu’elle soit. Pourtant la majorité des films apocalyptiques gardent suffisamment de personnes en vie pour pouvoir imaginer la survie de l’espèce, sans doute pour que nous spectateurices ne perdions pas totalement espoir en visionnant autant de fins du monde soudaines et inéluctables. Quelques films assument cependant leur logique et leur pessimisme jusqu’au bout. Par exemple, dans le film Perfect Sense, l’humanité est touchée par une étrange maladie qui prive progressivement les individus de chacun de leur cinq sens sans aucun espoir de rémission. Melancholia met également en scène la fin de l’humanité par percussion de la Terre avec une autre planète. Des listes de films à la fin desquels l’humanité meurt pour de bon sont consultables, comme dans cet article (attention spoilers). Représenter l’humanité en train de survivre ou pas a bien évidemment une incidence sur le message véhiculé par le film : si l’humanité survit malgré tout, a-t-on vraiment besoin de changer le cours des choses ? Mettre en scène l’extinction complète de l’humanité peut-il servir de levier pour toucher plus profondément les spectateurices et les faire réfléchir sur leur condition ?

Les années 2000 marquent la résurgence massive des films de zombies, comme on peut le constater avec cette liste des films par année des sorties : https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_zombie_films. L’Apocalypse causée par une horde massive de zombies fait le thème principal de films tels que World War Z (2013), Warm Bodies (2013), Scout Guides to the Zombie Apocalypse (2015) et les séries The Walking Dead (2010 -) et Fear the Walking Dead (2015) pour nommer quelques sorties de ces dernières années. Les zombies sont surtout les stars des films d’horreur, pas toujours qualifiables d’apocalyptiques car se focalisant sur une plus petite échelle que celle de la planète entière, mais mobilisant des thèmes très similaires (survie, gestion de la peur, coopération ou individualisme…). L’étude de la figure du zombie et de ses représentations comme mise en scène des peurs et des inquiétudes dans une société – états-unienne pour le corpus de films massivement hollywoodien qui nous concerne – est un vaste champ d’analyse dans lequel je ne rentrerai pas en détails ici. Mais je citerai tout de même quelques pistes de réflexion issues du travail de Kyle Bishop, notamment de son analyse « Dead Man Still Walking : A Critical Investigation into the Rise and Fall… and Rise of Zombie Cinema »[2] qui étudie la renaissance de la figure du zombie au cinéma dans les années 2000 :

« Des hordes de créatures cannibales, diverses formes d’apocalypse à grande échelle et l’effondrement complet des infrastructures de la société restent des caractéristiques centrales et significatives. De plus, le sous-genre à tendance à mettre l’accent sur certaines métaphores de fin du monde, comprenant des maladies infectieuses, la guerre biologique, l’euthanasie, le terrorisme et même l’immigration incontrôlée. […] ces concepts résonnent plus fort que jamais pour les Etats-Uniens d’aujourd’hui, étant donné les événements tels que le 11 Septembre, la guerre en Irak, et les catastrophes naturelles telles que l’ouragan Katrina qui abreuvent les médias avec les formes les plus extrêmes d’idées et d’images choquantes. 

 

[…] la métaphore principale du monde zombie post 11 Septembre, est bien sûr le terrorisme lui-même. Selon St. John, « il n’y a pas à chercher très loin pour voir le parallèle entre les zombies et les terroristes anonymes qui cherchent à convertir les autres à leur cause mortelle au sein de la société. La peur que n’importe qui puisse être un kamikaze ou un pirate de l’air est à mettre en parallèle avec un trope répandu dans les films de zombies, dans lesquels les gens sains sont zombifiés par contact avec d’autres zombies et deviennent des tueurs. » »[3]

Relevons au passage l’assimilation des terroristes à des individus inhumains sans pensées et sans émotion, leur niant le statut d’individus ayant une histoire et des motivations personnelles, politiques, religieuses, etc, dont les actes – s’ils sont condamnables – n’en restent pas moins analysables. Cette analyse demeure indispensable pour forger une réponse politique et stratégique la plus efficace possible, plutôt que de se contenter d’une vision simplificatrice du monde « nous les gentils/ les autres méchants qui-nous-veulent-du-mal-sans-raison».

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« Grrr, beuarrgh ! » (The Walking Dead)

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« Non, mais c’est bon, on a des gros guns pour se défendre. » (merci au NRA). On reviendra plus tard sur la légitimation de la violence…

Pourquoi meurt-on dans les films apocalyptiques ?

Il me semble que l’on peut classer les représentations d’apocalypse en trois groupes :

1/ les films dans lesquels la fin du monde est inévitable, et surtout n’aurait pas pu être anticipée car elle chamboule notre connaissance du monde réel. L’apocalypse y est provoquée par des agents surnaturels tels que des anges dans la série Dominion (2014-2015) ou des extraterrestres (très nombreux : Skyline (2010), Oblivion (2013), The Host (2013), Falling Skies (2011-2015), La 5e vague (2016), etc).

2/ les films dans lesquels la fin du monde est clairement expliquée, provoquée par des événements qui sont présentés ou dévoilés durant l’histoire et qui permettent de questionner de manière constructive les usages de la science, les réponses actuelles au réchauffement climatique ou la gestion des conflits humains et des guerres, par exemple. Il me semble que la série Battlestar Galactica (2004-2009) et son préquel Caprica (2009-2010) questionnent en profondeur la thématique de l’intelligence artificielle et du statut des robots (appelés Cylons dans la série). Les saisons 3 et 4 de la série Torchwood (2006-2011), un spin-off de la série britannique Dr Who, interrogent certains aspects de la société britannique, en particulier les inégalités sociales et les privilèges des classes dirigeantes.

3/ les films dont l’objet est la survie (ou la non-survie) des êtres humains, mais dans lesquels la cause de l’Apocalypse n’est jamais clairement identifiée. Le scénario montre certes des phénomènes d’ordre naturel et climatique (tsunamis, sécheresse, glaciation), sanitaire (pandémie), politique (multiplication des conflits, attaques terroristes, migrations) et économique qui menacent la survie des êtres humains sur Terre. Cependant, les causes – humaines ou non – originelles qui y ont menées ne sont jamais développées, même sommairement. On peut citer à titre d’exemple le film Interstellar (2014) dans lequel la Terre devient inhabitable sans donner d’explication ; le film Perfect Sense (2011) dans lequel une maladie inconnue prive peu à peu les êtres humains de leur cinq sens (sans que l’on sache d’où vient cette maladie apparue mystérieusement) ; le film Children of Men (2006) qui montre l’humanité frappée de stérilité pendant 18 ans. Cette absence de discours est particulièrement perturbante puisque les phénomènes apocalyptiques en question font écho à des débats d’actualité. Ainsi, Interstellar ne mentionne jamais les effets de l’activité humaine sur le réchauffement climatique qui pourraient pourtant expliquer de manière convaincante le scénario du film. Les problèmes de stérilité pourraient être mis en perspectives avec les scandales des produits toxiques utilisées dans l’industrie, notamment agro-alimentaire et pharmaceutique.

Cette troisième catégorie de films, en refusant d’expliquer les causes réelles de la fin du monde avec un minimum de consistance, délivre en fait un discours similaire à la première catégorie : la fin du monde apparaît comme une fatalité, sur laquelle les êtres humains n’ont aucune emprise. Ils ne pouvaient pas non plus l’anticiper : les étapes menant à l’Apocalypse ne sont pas décrites, ce qui la fait apparaître comme soudaine, voire surprenante. Aucune information n’est offerte aux spectateurices pour réfléchir à la chaîne de causes et d’effets aboutissant à l’arrivée de l’Apocalypse, en particulier les décisions et les responsabilités humaines.

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2012 : « Nous étions prévenu-e-s ». De la crise écologique à venir dues aux activités humaines qui provoquent un réchauffement climatique d’ampleur inquiétante ? Ah non non non : de la fin du monde prédite par les Maya qui est causée par une éruption solaire qui ont provoqué le réchauffement du noyau de la Terre. C’pas de notre faute alors.

Ne résistons pas face à notre futur

Or, ces scénarii que nous voyons à l’écran comme inéluctables et catastrophiques ne sont pas qu’imaginaires : ce sont aussi des représentations d’évènements bien réels qui arrivent dans notre monde. Les guerres et les attaques terroristes, les catastrophes naturelles, les crises économiques sont autant de chocs « apocalyptiques » qui sont suivis par l’instauration d’un nouvel ordre (état d’urgence néo-libéral, par exemple, cf. l’enquête sur la « La stratégie du choc »[4] de Naomi Klein). Ces chocs sont présentés comme inévitables, sans cause sur laquelle agir, et non pas comme le résultat du capitalisme et des politiques qui sont menées : il nous faut accepter de vivre sous la menace perpétuelle d’une attaque terroriste ou du chômage sans remettre en cause les politiques et les systèmes qui les créent, pendant que les libertés et les droits des moins privilégiés sont réduits « par nécessité ».

Dans leur étude sur les représentations et les rôles de la violence intitulée « Disposable Futures », Brad Evans & Henri A. Giraudoux s’attachent à montrer comment, dans notre régime néolibéral, la violence est rendue neutre, normale, voire séduisante, au lieu de choquer et de nous indigner, et comment les victimes de cette violence sont présentées comme étant sans importance et même responsables de leurs déboires. Dans les films apocalyptiques et dans la réalité, la violence de la fin du monde devient aussi « normale » puisque :

« […] sous la gouvernance néolibérale, la grande majorité de la population est obligée de vivre dans une précarité à peine tenable et d’accepter que notre société contemporaine est précaire par nature. Que l’avenir soit le terrain de catastrophes endémiques et inévitables est considéré comme une évidence dans la plupart des cercles de gouvernance. En d’autres termes, la dystopie n’est plus le domaine de la fiction scientifique – comme l’indique, par exemple, les rapports récents de plus en plus alarmants prévenant que l’intégrité de la biosphère soutenant la diversité sur Terre est en train de s’effondrer. »[5]

Un film apocalyptique de la 3e catégorie telle que j’ai décrite est donc un film d’anticipation politiquement vide, qui ne peut que renforcer une impression de fatalité et d’impuissance aux spectateurices en véhiculant le message suivant : on ne peut rien faire, puisqu’il n’y a rien sur lequel agir pour empêcher la fin du monde d’arriver. Cette impression peut même être teintée d’une sorte d’espoir : puisque les gentil-les survivent à la fin, il n’y a pas tellement lieu de s’inquiéter pour le sort de l’humanité.

En s’attardant sur le film World War Z, les auteurs de Disposable Futures écrivent :

« Une telle vision du monde, vendue massivement comme divertissement, est en réalité bien plus inquiétante que les fables dystopiques du vingtième siècle. Notre condition nous refuse la possibilité de temps meilleurs à venir, l’imaginaire et le réel se fondant de telle manière que nous sommes condamné-e-s à vivre déjà dans les ruines du futur. Tout ce que nous pouvons imaginer, de toute évidence, est un monde rempli de catastrophes inévitables, la source desquelles, nous dit-on, reste au-delà de notre atteinte, nous refusant ainsi toute possibilité de transformer véritablement l’ordre des choses de manière systémique. Comment expliquons-nous l’actuel fétichisme de la doctrine de la résilience si ce n’est à travers le besoin de s’adapter à l’inéluctabilité des catastrophes, et de prendre part à un monde jugé « dangereux par nature » ? »

 

Et de souligner que cette manière de représenter les violences et les catastrophes comme touchant n’importe qui, n’importe quand, n’importe où fait l’impasse sur les inégalités en terme – notamment mais pas seulement – de classe, de race et de genre[6]. D’ailleurs, en cas de catastrophe naturelle, de guerre ou de pandémie, ce serait très probablement les plus riches sur la planète qui auraient accès aux ressources alimentaires, aux soins médicaux, etc pour survivre. N’est-il pas dans ce cas illusoire de mettre en scène un groupe de survivant-e-s représentatifs sans questionner les privilèges des un-es et des autres ? Par exemple, dans la série The 100, les survivant-e-s dans les stations spatiales présentes des caractéristiques assez diversifiées – ce qui est évidemment intéressant du point de vue des représentations – mais la construction de cette nouvelle société qui s’est faite sur la base des sociétés terriennes avant leur destruction n’est jamais vraiment problématisé. Pour citer un exemple, on peut se demander comme s’articule la question du racisme avec la présence d’un président noir à la tête des survivant-e-s.

Même les films post-apocalyptiques, dans lesquels l’humanité a survécu tant bien que mal, peuvent participer à cette logique de fatalisme sur notre futur proche et d’inaction politique. C’est ce que souligne Mick Broderick dans son article « Survivre à l’Armageddon : au-delà de l’imagination du désastre » (« Surviving Armageddon : Beyond the Imagination of Disaster », 1993) : si les humains s’en sortent et arrivent à créer une société meilleure, alors pourquoi chercher à éviter à tout prix l’Apocalypse ? Ne s’agit-il pas d’un plan divin ?

« […] les projections imaginaires de la vie dans un futur post-holocauste [c’est-à-dire post-apocalyptique, ndlr] contournent les scènes spectaculaires de destruction de la planète, permettant ainsi à la spectateurice d’éviter ou d’évacuer le facteur humain dans la chaine de causes et d’effets d’une guerre nucléaire, et de le remplacer avec une mythologie archaïque ancrée dans des actes héroïques, inspirés et poussés par quelque plan cosmique divin impénétrable et prédéterminé. De cette manière, le cycle survivaliste post-nucléaire des années 80 a ouvert une autre voie dans laquelle une génération a appris à arrêter de s’inquiéter et d’aimer, sinon la bombe, du moins un futur (post-holocauste), qui après quelques difficultés initiales, offrira le rêve utopique captivant d’un Eden biblique renaissant pour un millénaire de paix sur Terre. »[7]

Cette analyse peut-être mise en perspective avec la série Battlestar Galactica : les planètes des humains ont été détruites par la bombe nucléaire durant la guerre avec les Cylons mais la série interroge très peu[8] la création des Cylons et l’utilisation du nucléaire. Les quelques bombes nucléaires qui restent à bord du vaisseau Galactica sont même présentées comme l’arsenal ultime face à une attaque des Cylons. La série parle du « plan de Dieu » (« God’s plan »), et le scénario dévoile peu à peu que l’humanité est déjà passé par des phases de destruction de son monde, et qu’elle a survécu en trouvant refuge sur une autre planète. A la fin de la série, l’humanité découvre une planète habitable, une sorte de jardin d’Eden aux vastes étendues vertes pour accueillir les familles humaines et cylonnes dans la paix et le bonheur. La toute fin de l’épisode final se passe de nos jours, sur Terre, où l’humanité marche dans les pas de ses ancêtres dans la création d’une intelligence artificielle et de robots. L’histoire se répètera-t-elle ? La planète Terre sera-t-elle détruite à son tour dans une guerre robotique ? Mais finalement, même si cela se produit, n’arriverons-nous pas à survivre et trouver un nouveau coin de paradis dans le vaste univers comme cela s’est déjà produit par au moins deux reprises dans le passé ? Est-ce bien utile de lutter pour éviter cette guerre ? Après tout, « Dieu veille » et « il a un plan »… Alors acceptons notre destinée.

Les intérêts des industries capitalistes : continuer à nous faire consommer pour leurs profits

Que fait-on en attendant la fin du monde ? Dans notre monde capitaliste néolibéral, est-ce une surprise d’apprendre que consommer puisse être l’une des solutions ?

Consommer peut être un acte de distraction, détournant notre attention de nos préoccupations en proposant des divertissements que nous consommons par exemple devant nos écrans, sans que nous ne soyons encouragé-e-s à réfléchir et à agir pour changer les choses une fois le générique de fin terminé. Dans le premier épisode de la série The Last Man On Earth, les agissements du héros illustrent à l’extrême cette idée que, face à la fin du monde, il n’y a rien d’autre à faire que consommer : le protagoniste, Phil Miller, croyant être le seul être humain survivant sur Terre, semble évoluer dans une sorte de « société d’abondance » dont il peut consommer, souiller et gaspiller les ressources qui lui tombent dans les mains sans effort : la nourriture et l’alcool coulent à flot depuis les supermarchés, les maisons luxueuses deviennent une à une des décharges, etc.

Consommer peut également s’avérer être une réponse rassurante aux émotions et pensées négatives des individus. Les résultats d’une étude intitulée « Impact de la peur sur l’attachement émotionnel aux marques »[9] publiée en 2014 par Lea Dunn and JoAndrea Hoegg suggèrent que :

« Puisque les individus surmontent la peur en s’affiliant aux autres, en l’absence d’autres personnes, les consommateurs pourraient chercher à s’affilier avec une marque disponible. Ceci, à son tour, augmente l’attachement émotionnel à cette marque. »

« Il a été montré que l’émotion de la peur a une puissante influence sur le comportement du consommateur. En particulier, la peur peut être efficace dans des contextes de publicité en persuadant les consommateurices d’entreprendre certaines activités pour éviter des conséquences source d’inquiétude »[10]

Les grandes industries, dont l’industrie du cinéma, ont donc un intérêt double à produire et promouvoir des films catastrophes fatalistes :

  1. distribuer et défendre les idées néolibérales qui assurent leurs intérêts sans qu’elles soient remises en cause.
  2. entretenir un sentiment désespérant d’impuissance et d’inaction pour encourager les spectateurices à se divertir et à consommer les produits qu’elles vendent.

On peut s’interroger au passage sur les placements de produits de marques dans les films apocalyptiques[11] : le produit de marque devient le symbole nostalgique et rassurant d’un monde perdu, comme la canette de Coca-Cola dans The Road ou, dans The Book of Eli, l’iPod qui tient compagnie au héros et la lingette KFC grâce à laquelle il se lave. En sus, comme on l’a vu, la juxtaposition des émotions de peur dues aux catastrophes filmées que peuvent ressentir les spectateurices et la présence des marques à l’écran renforce l’attachement émotionnel du public à ses dernières.

The Road : faire découvrir à son fils toute l’expérience sensorielle Coca-Cola….

 

Un iPod, un pistolet, une lingette KFC, une gourde d’eau : les bases de la survie dans The Book of Eli

Autant dire qu’il est essentiel de décortiquer le contenu des grandes productions que nous visionnons et de partir en quête de représentations alternatives positives pour les contrer.

Suite : Le syndrome du grand méchant monde : un état sécuritaire pour nous sauver tou-te-s ? (3/6)

 

Arroway

Notes

 

[1] Disposable Futures, ch. 1 « Cultures of Cruelty », Brad Evans, Henry A. Giroux

 « […] Imagine a world that has lost all faith in its ability to envisage – let alone create – better futures, condemning its citizens instead to a desolate terrain of inevitable catastrophe. »

[2] Kyle Bishop, Dead Man Still Walking : A Critical Investigation into the Rise and Fall… and Rise of Zombie Cinema  http://arizona.openrepository.com/arizona/bitstream/10150/194727/1/azu_etd_10498_sip1_m.pdf

Pour d’autres références, je renvoie également à la thèse de Cassandra Anne Ozog « Fear Rises from the Dead : A Sociological Analysis of Contemporary Zombie Films as Mirrors of Social Fears » (http://ourspace.uregina.ca/bitstream/handle/1029/3811/Ozog_Cassandra_Anne_200243342_MA_SOC_Spring2013.pdf?sequence=1), et aux références de l’article « Locating Zombies in the Sociology of Popular Culture » de Todd Platts (https://www.academia.edu/2076353/Locating_Zombies_in_the_Sociology_of_Popular_Culture)

[3] Kyle Bishop, Dead Man Still Walking : A Critical Investigation into the Rise and Fall… and Rise of Zombie Cinema  http://arizona.openrepository.com/arizona/bitstream/10150/194727/1/azu_etd_10498_sip1_m.pdf

« […] hordes of cannibalistic creatures, various forms of large-scale apocalypse, and the total collapse of societal infrastructures remain central and telling features. In addition, the subgenre tends to emphasize certain end-of-the-world metaphors, including infectious disease, biological warfare, euthanasia, terrorism, and even rampant immigration. […] these concepts resonate more strongly with modern-day Americans than ever before, given such events as September 11, the war in Iraq, and such natural disasters as Hurricane Katrina providing the media with the most extreme forms of shocking ideas and imagery. 

[…] the primary metaphor in the post-9/11 zombie world is of course terrorism itself. According to St. John, “it does not take much of a stretch to see the parallel between zombies and anonymous terrorists who seek to convert others within society to their deadly cause. The fear that anyone could be a suicide bomber or a hijacker parallels a common trope of zombie films, in which healthy people are zombified by contact with other zombies and become killers »

[4] Naomi Klein, La stratégie du choc : https://www.youtube.com/watch?v=bhS7LnkTkGY

[5] Disposable Futures, Brad Evans & Henri A. Giraudoux

« […] under neoliberal rule the vast majority are forced to live a barely sustainable precariousness and to accept that our contemporary society is naturally precarious. That the future is a terrain of endemic and unavoidable catastrophe is taken as a given in most policy circles. Dystopia, in other words, is no longer the realm of scientific fiction – as suggested, for instance, in increasingly urgent recent climate reports warning that the integrity of the planet’s diversity-sustaining biosphere is collapsing. It is the dominant imaginary for neoliberal governance and its narcissistic reasoning. »

[6] Disposable Futures, Brad Evans & Henri A. Giraudoux

[7] Mick Broderick, « Surviving Armageddon : Beyond the Imagination of Disaster »

« Unlike the potential complacency afforded audiences by vicariously experiencing cosmic or natural filmic catastrophes (such as tidal waves, cometary impacts, or earthquakes), the imaginary projections of life in a distant post-holocaust future bypass graphic scenes of planetary destruction, thus enabling the spectator to evade or dismiss the human causal chain in nuclear warfare and to replace it with an archaic mythology steeped in heroic acts, inspired and propelled by some inscrutable and predetermined divine cosmic plan.

In this way the post-nuclear survivalist cycle of the ‘80s has signified another mode by which a generation has learned to stop worrying and love—if not the bomb—a (post-holocaust) future, which after some initial hardship will provide the compelling utopian fantasy of a biblical Eden reborn in an apocalyptic millennium of peace on Earth. »

[8] Je ne prend pas en compte ici la série Caprica, qui elle met en scène la création du premier cylon et explore quelques problématiques sur la virtualité et l’intelligence artificielle.

[9] Lea Dunn and JoAndrea Hoegg, « The Impact of Fear on Emotional Brand Attachment »

http://www.sauder.ubc.ca/Faculty/People/Faculty_Members/~/media/Files/Faculty%20Research/Marketing%20Division/Marketing%20Publications/Hoegg/Dunn%20and%20Hoegg%202014.ashx

[10] Lea Dunn and JoAndrea Hoegg, « The Impact of Fear on Emotional Brand Attachment »

« Since people cope with fear through affiliation with others, in the absence of other individuals, consumers may seek affiliation with an available brand. This, in turn, will enhance emotional attachment to that brand. »

« The emotion of fear has been shown to have a powerful influence on consumer behavior (Boster and Mongeau 1984; Rotfeld 1988). Most prominently, fear can be effective in advertising contexts by persuading consumers to engage in certain activities in order to avoid fearful outcomes (Passyn and Sujan 2006; Robberson and Rogers 1988). »

[11]Welcome to the end of the world, have a Coke: 10 cases of prominent post-apocalyptic product placement, http://www.avclub.com/article/welcome-to-the-end-of-the-world-have-a-coke-10-cas-96855

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18 réponses à Argh, l’Apocalypse ! Fatalement, la fin du monde : apathie politique dans un monde sans futur (2/6)

  1. Très bon article, très intéressant !
    Je n’ai pas vu tous les films/séries apocalyptiques ou post-apocalyptiques donnés en exemples, mais je me souviens que le film « Le jour d’après » était un peu à part niveau message…

    Parce que dans ce film :

    1) ce sont clairement les humains qui sont responsables du réchauffement qui a entraîné la fonte des glaces et donc la nouvelle ère glacière, c’est répété tout le long du film ;

    2) Les principaux survivants que nous suivons sont dans une bibliothèque et et ne consomment rien du tout, au contraire ils brûlent les livres pour pouvoir se réchauffer ;

    3) Le clins d’oeil de fin m’a beaucoup plu car les pays du nord (les blancs riches majoritairement) doivent accepter d’effacer la dette des pays du tiers monde (du sud) avant que ceux-ci ne s’engagent à les accueillir comme réfugiés ;

    4) Il est répété tout le long du film également que les actes et mentalités des gouvernements profiteurs (qui se repentent à la fin d’ailleurs) doivent changer et vont changer s’ils veulent survivre.

    Alors bien sûr, il y a une cohorte de messages très « américains » dans ce film (notamment le fait que quasiment tout se passe aux USA comme si le reste du monde n’était pas touché), mais je l’avais trouvé plutôt positif pour montrer la voie à un changement de mentalité.

    Qu’en penses-tu ?

  2. Salut,

    j’ai vu ce film il y a assez longtemps, donc tout ne m’est pas resté en mémoire. Ce que je n’avais pas trop aimé dans le film, c’est l’enchaînement complètement invraisemblable des évènements (et bien sûr le centrisme sur les Etats-Unis), du coup ça m’avait fait l’effet de rendre le message du film (dont tu cites les éléments, qui sont en effet intéressants) plutôt inaudible. Faudrait que je le re-regarde pour nuancer 🙂

    • Il y a quelques années (1999), il y avait aussi la série « The Tribe » (série anglaise/néo-zélandaise de 250 épisodes, 5 saisons) qui m’avait pas mal marquée…
      C’était un futur potentiel où seuls les enfants avaient survécus, un virus ayant décimé tous les adultes en quelques semaines… => http://www.tribeworld.com
      On y trouvait pas mal de thèmes de sociétés, comment vivre sans la présence et l’exemple des adultes, comment vivre en harmonie les uns avec les autres, la montée du fanatisme religieux de certains, la précarité des autres, la mort, la maladie, la faim, l’évolution technologique, les « gangs » formés par certains extrémistes…

      Bien que cette série s’adresse principalement aux jeunes ados, je l’avais trouvé très intéressante…

      • Je crois qu’ils en ont fait une sorte de remake récemment, non ? Je ne me rappelle plus du nom de la série, mais le pitch, c’était une ville aux US qui était mise en quarantaine et dans laquelle tous les individus âgés de 16 ans (je crois) et plus meurt pour une raison mystérieuse.
        Faudrait que je retrouve ça, et puis le comparer à The Tribe… Super, super, plein de nouveaux trucs à regarder :p

        • Je n’ai rien trouvé sur internet concernant un éventuel remake mais peut-être…
          Moi j’aime franchement bien la série originale (en plus qu’ils avaient tous des looks assez atypiques, des maquillages et des vêtements sortant de l’ordinaire => des enfants et ados qui se lâchent complètement quoi ! Sans le jugement de la société)
          Et puis, d’après mes souvenirs, la série évitait pas mal de clichés sexistes et raciaux…

          Il était également clairement dit lors d’une des saisons que le virus qui a décimé les adultes était une création de laboratoires qui leur avait échappé…

          En tous cas, j’en garde un souvenir très positif ! Je la recommande, ça faisait pas mal réfléchir sur des problématiques de notre société et comment on pourrait la faire évoluer (en bien ou en mal)… ^_^

        • J’ai le souvenir de Jeremiah, une série avec un peu le même pitch (un virus inconnu a éliminé simultanément toutes les personnes pubères), mais c’est à l’échelle mondiale (enfin, l’épidémie, pour le cadre de l’action il faudra se contenter de nos très chers USA puisque tout le monde se fiche du reste). Par contre, j’ai vu que le premier épisode et il y avait des aspects assez bof, notamment le fait que le leader des méchants très méchants qui font rien qu’à embêter le gentil héros blanc soit une femme noire pas mal sexualisée.

        • C’est peut-être ça la série à laquelle tu penses, Arroway :
          https://www.youtube.com/watch?v=df5PELMNVss
          https://en.wikipedia.org/wiki/Between_(TV_series)
          Visiblement, il s’agit d’une ville dans laquelle toutes les personnes âgées de plus de 22 ans meurent sans explication…

  3. Joffrey Pluscourt

    Il y a, à mon humble avis, deux grands champs d’expression de la violence en bande organisée (hors Armée) dans les séries télés.

    Celle de la mafia (ou de la police en face), assez souvent lié à la condamnation de la violence (mème esthétisée), de l’argent et de la hiérarchie. Le mafieux cherche la fuite ou meurt de ses contradictions.

    Celle du post apo, où sauf exception, autrui devient vite plus dangereux que la catastrophe et où on chante les louanges de la frontière, du groupe, de l’Eglise, de la violence et du héro guerrier (le tout afin de sauvegarder la société d’avant). Fou le nombre de communautés fictives coincées derrière un mur depuis quelques années.

    Depuis que l’on ne s’impressionne plus d’une représentation numérique des catastrophes cette dynamique réactionnaire devient le principal argument du genre.
    La catastrophe perd en consistance symbolique (la Nature, le scientisme, l’avidité, la bombe H, les IA, les cocos, les indiens, la délinquance juvénile…) pourtant l’unique héro patriarche et sa famille ne suffit plus. Ça devient toute une société occidentale miniature qui se défend contre l’humanité qui est autour.

    Il y a de nombreux contres exemples ponctuels, mais la tendance de fond cernée par les articles me semble bien réelle.

    « On reviendra plus tard sur la légitimation de la violence… »

    Vivement 🙂 Joli choix de sujet.

  4. Super cette série sur un thème très actuel!

    Je pense qu’on peux voir dans ces films un souhait inconscient des riches de voir une catastrophe tant annoncée (dans le climat, les ressources, l’économie) se réaliser enfin afin de tourner la page car elle pèse sur ces riches dans le sens ou ils en sont les premiers responsables et ils pourront enfin passer a autre chose.

    J’espère que vous allez prendre en compte la pensée malthusianiste dans vos articles: quant les riches disent « on est trop nombreux » alors qu’il y a surtout trop de riches avec un niveau de vie insoutenable..

    Beaucoup de films voient la majorité de la population disparaître a cause de la catastrophe avec des petites phrases du genre « la nature a fait le ménage » et ça arrange bien les choses pour ce ‘nouveau départ’ avec une « humanité plus sage ».. Et le groupe du nouveau départ bien sur quand il rencontre des ‘étrangers’ est le plus souvent menacé et doit donc se défendre avec violence s’il le faut.

    On ne peut pas être plus éloigné d’un effort collectif pour éviter une catastrophe en coopérant!

    • Bonjour,

      merci pour ce retour 🙂
      Teaser: je pense aborder les sujets relatifs à la thématique que vous soulevez dans la 4e partie 🙂

  5. Pour relativiser un peut : Une bombe nucléaire se retourne contre les humains dans BSG et les effets dévastateurs dépassent amplement les effets de l’explosion…

    Un film post apo récent avais un très bon potentiel : la 5ième vague. Messages anti armes (qui ne servent qu’à tuer des innocents et pas à se défendre) Messages anti-militariste (l’armée est une institution qui retourne la têtes des jeunes et leur fait croire que nos semblable sont des ennemis en les déshumanisant alors qu’en fait c’est eux l’ennemi) Et même critique de la société (un extraterrestre : « on veut vous éradiquer pour prendre votre place », un survivant : « l’humanité ne ferrait jamais ça (nous est gentil)! », l’extraterrestre : « Si! vous le faites même très souvent » (je retranscrit de mémoire))
    Dommage que le film soit pourri par l’histoire d’amour complétement niaise à gerber qui passe au premier plan dans la deuxième moitié.

  6. Un mot pour espérer que la relative rareté des commentaires ne vous a pas découragé de continuer votre série d’articles sur ce thème, très intéressant et que vous traitez finement. Je suis curieuse de lire la suite, quoi.
    Salutations

  7. Salut, très intéressant ton travail, je m’en vais lire la série complète! 😉

    Je sais pas si tu traites du sujet par la suite, mais j’aimerais avoir ton avis sur the walking dead.

    Il y a vraiment quelque chose de réac je trouve dans cette série: il y a un pessimisme sur ce que l’homme pourrait devenir sans structures sociales: un monstre. C’est un peu le mythe de l’homme naturellement mauvais qui est dépeint. Du coup ça transmet une peur dans l’ébranlement des structures, de l’ordre social établi tel qu’il existe. On nous montre que transformer le système peut être dangereux, que ça pourrait vite aboutir au chaos où l’homme se transformerait en bête. Bref c’est franchement cotre-révolutionnaire, voire réactionnaire à mon sens.

    Enfin, j’arrive pas trop à expliciter mon ressenti, mais sécurité exacerbé (ils ne parlent que de ça, « safe » est un mot qu’on retrouve vraiment à foison)+ crainte de l’autre+ notion de famille très importante + usage d’arme à feu légitimée: il y a un parfum planant de droite ou d’extrême droite!?

    Qu’est ce que t’en penses?

    PS: c’est chiant parce que j’adore cette série (péché mignon!)

    • Bonjour,

      merci !

      Par rapport à The Walking Dead, il faut que j’avoue un truc : je n’ai pas vu la série. Mais je pense que je vais devoir regarder au moins des bouts pour écrire la suite de mon article, parce que c’est une grosse référence, même si je pense que je vais souffrir psychologiquement et politiquement en la regardant. Du peu que je connais, j’ai effectivement l’impression que ça rejoint ce que vous dites, mais je préfère ne pas m’avancer plus en détails.

      Sur ce, je m’en vais me botter les fesses pour publier la suite.

      • Je vais me faire l’avocat du diable (j’adore ça) et défendre walking dead.

        Attention connaissant mal la série télé je m’appuie sur le comics. Mais l’intrigue est parait-il similaire.

        Tout d’abord Walking Dead prend le contre-pied de pas mal de films catastrophes où le héros est un homme bien (plutôt orienté action ou manuel) et se comporte donc bien. Alors que les salauds (souvent des intellos comme dans l’aube rouge) deviennent encore plus salauds. Bref l’ordre moral est préservé.

        Or dans walking dead nous avons Shane qui avait un boulot de vrai mec (shérif adjoint) et était bien intégré socialement. Et il se laisse corrompre par son pouvoir.

        Par contre nous avons des hommes doux et peu virils (c’est-à-dire pas des combattants) comme Glenn et Alan qui se révèlent sous un bien meilleur jour, sont utiles, et plaisent aux femmes (alors qu’elles craques toujours pour les badboys).

        L’autre point positif est l’analyse du pouvoir durant la période du gouverneur. Le gouverneur lobotomise les gens par le biais du sport (avec les combats de gladiateurs). Et surtout il leur ment pour partir en guerre. Et les gens se rebellent lorsqu’ils découvrent la vérité.

        On est donc loin de l’humain naturellement mauvais. Il s’agit plus de l’accès à l’éducation et à l’information.

        Durant cette période Rick se comporte mal aussi. Et cela est dû à une crise d’autoritarisme. Lui-même le reconnait et accepte la création d’un conseil lui enlevant le pouvoir absolu.

        ATTENTION GROS SPOILER

        La guerre entre Rick et Negan est aussi intéressante.

        Car d’un coté nous avons Negan (le méchant) partisan d’un autoritarisme très fort sous le couvert d’arguments populophobes (sans un chef c’est le bordel).

        Rick (le gentil) lui se base sur la coopération entre les différentes communautés et prend en compte les autres points de vue.

        FIN DU SPOILER

        Bref je dirai que Walking Dead est un savant dosage qui évite de montrer une sorte de solidarité innée ou un égoïsme innée. Car l’être humain est bien plus complexe que ça.

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