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2012 en affiches : (II) Katniss et Bella parmi les hommes

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J’analyserai dans cette deuxième partie (pour lire la première, voir ici) les affiches des 9 films restants : Madagascar 3, L’âge de glace 4, The Amazing Spider-Man, Men in Black 3, Hunger Games, Twilight, chapitre 4 : Révélation, ainsi que des trois grands succès français de l’année (Sur la piste du marsupilamiLa vérité si je mens 3, et Astérix et Obélix : au Service de Sa Majesté). Je conclurai enfin par un bilan de ce passage en revue.

Animaux animés : Madagascar 3 & L’âge de glace 4

madagascar00Sur l’affiche de Madagascar 3, les héros apparaissent au sein de l’univers du cirque, qui sera effectivement le décor du film. L’image se veut rigolote : les quatre compères se trouvent dans un canon sur le point d’être allumé par un pingouin et ne semblent pas très rassurés à l’idée de ce qu’il va advenir d’eux dans les prochaines secondes… Ce sont surtout les grimaces que font les quatre animaux qui donnent à l’image une dimension comique. Si les personnages ont l’air un peu effrayés, l’ambiance de l’affiche reste « bon enfant », parce qu’avant tout humoristique.

Cette affiche (comme d’autres dans le même esprit, cf. plus bas) donne donc globalement la même vision du cirque que le film, qui en fait un endroit plein d’aventures et d’excitation pour les animaux[1]. Je résume rapidement le scénario : nos quatre héros (la girafe, l’hippopotame, le lion et le zèbre) sont au début en pleine savane, lieu où ils sont censés s’épanouir (ce sont des animaux sauvages après tout…). Mais non, la liberté c’est visiblement pas le bonheur pour eux, puisqu’ils ne rêvent que d’une chose : retourner dans leur cher zoo à New York où ils étaient des stars et coulaient des jours heureux. Ils prennent donc la route, et sur leur chemin, ils tombent sur un cirque (cette « grande famille », comme n’arrêtent pas de le répéter les animaux « travaillant » pour ledit cirque).  Ils le rachètent et montent leur propre show entre animaux afin de se faire repérer par un producteur susceptible de leur financer une tournée aux États-Unis. Le spectacle est un succès et les compagnons peuvent donc retourner dans leur cher zoo. Mais une fois là-bas, l’euphorie de la piste leur manque, et ils finissent par repartir avec leurs amis artistes pour vivre de grandes aventures dans ce milieu si épanouissant pour les animaux.

Le film laisse croire à un moment que les animaux vont s’émanciper de l’exploitation qu’ils subissent de la part des humains, puisqu’ils se réapproprient le cirque, créent un spectacle 100% animal en criant le slogan « fur power !» (« pouvoir à la fourrure ! »). Mais finalement, l’émancipation consiste juste à faire le même type de numéros avec « plus de passion ». S’ils ne subissent plus d’exploitation visible, puisqu’ils font ces numéros de leur plein gré et en recueillent les bénéfices, les animaux continuent donc à se donner en spectacle pour les humains exactement comme avant. Du coup, j’ai l’impression que le film ne déconstruit nullement l’oppression spéciste que subissent les animaux dans les cirques, mais qu’il contribue au contraire à la rendre acceptable (et même jouissive) en en donnant une vision totalement mystificatrice. Même quand ils n’ont plus personne pour les y forcer, les animaux ne rêvent que d’une chose : faire les « bêtes de cirque » pour les humains. C’est bien connu, un tigre ne rêve que d’une chose lorsqu’il vient au monde : sauter dans des cerceaux sous les applaudissements du public… En résumé, Madagascar 3  explique à nos enfants que les animaux sauvages s’emmerdent grave lorsqu’ils sont tous seuls dans la savane, alors qu’ils sont bien plus heureux au zoo, et encore plus heureux au cirque à faire des numéros ! [2]

Outre cette dimension fondamentalement spéciste de l’affiche, on peut remarquer que le lion occupe une place plus centrale que ses compagnons (sa tête apparaît au milieu de l’affiche et il semble un peu écraser les autres sur les côtés du canon), à l’image de la place qui lui est accordée dans le film. Normal, c’est le chef. Parce qu’évidemment, il faut un chef. Un groupe de quatre individus ne peut pas décider collectivement, il lui faut nécessairement un leader (comme nous avons nécessairement besoin de leader nous gouverner et décider à notre place ce qui est bon pour nous…). Comme par hasard, c’est le lion qui assume ce rôle. Quelle originalité. En même temps, ça faisait longtemps qu’on nous avait pas asséné cette bonne vieille vision anthropocentrée et hiérarchique d’une nature gouvernée par son chef naturel, le fameux « roi des animaux ». Disney ne nous l’avait pas assez faite…

Evidemment, le chef est un mâle, on ne va pas laisser les femelles commander tout de même. Les femelles, il n’y en aura d’ailleurs pas des masses dans ce film, qui compte en tout et pour tout 3 personnages féminins pour une bonne vingtaine de personnages masculins. Ces 3 personnages sont (1) Gloria, la fille du groupe (pour les quotas…) et amoureuse de Melman la girafe, (2) Gia, la jaguar amoureuse du héros, et (3) la méchante diabolique qui ne rêve que de décapiter notre héros (décidément, ça tourne beaucoup autour de lui ce film…).

Le seul personnage féminin à être mise en avant sur les affiches du film est Gloria l’hippopotame. Le choix de cet animal pour incarner le personnage féminin est intéressant, car il prend le contrepied des normes de beauté féminines martelant aux femmes qu’elles doivent être minces et gracieuses (la girafe semblait la candidate idéale pour le rôle). Le problème, c’est que les affiches (et les films) prennent bien soin de contrebalancer cet écart de Gloria par rapport à la norme en l’affublant en permanence de signes qui attestent de sa féminité (signes qui sont bien entendus tous plus anthropocentrés les uns que les autres) :

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Sur la première, on peut remarquer que Gloria n’a pas oublié de mettre son mascara. Rien de bien étonnant pour une hippopotame…  Sur la deuxième, tutu rose et ombrelle sont de rigueur. Et sur la dernière, Gloria est comme par hasard la seule à manifester sa peur par une posture toute féminine. Décidément, les hommes et les femmes ça fait vraiment tout différemment…

Ce type de « détails » (malheureusement assez fréquents dans le cinéma d’animation mettant en scène des animaux) témoigne à mon avis d’une crainte panique que la frontière étanche entre les genres (masculin et féminin) puisse être brouillée. Même le simple fait de ne pas pouvoir distinguer au premier coup d’œil les « hommes » et des « femmes » semble être quelque chose d’intolérable pour le patriarcat. C’est qu’il y a là un enjeu de taille : « la » différence sexuée binaire et exclusive entre d’un côté « les hommes » et de l’autre « les femmes » est le fondement de la domination masculine. Pour qu’une classe de sexe puisse en dominer une autre, il faut que la frontière entre les deux soit claire et nette. C’est la raison pour laquelle notre société patriarcale s’acharne tant à différencier « hommes » et « femmes », tout en présentant cette différence entre les sexes comme « naturelle ». Les individus dont le sexe est ambigu ou pas assez facilement identifiable sont des menaces pour l’ordre patriarcal, il faut donc les mettre de toute urgence dans une case. Et des cases il n’y en a pas 36, il y en a deux, un point c’est tout. Donc du mascara, un tutu et une ombrelle pour Gloria, et que ça saute, la domination masculine ne va pas se reproduire toute seule…

iceage04La première chose qui frappe sur l’affiche « principale » de L’âge de glace 4 est l’absence totale de personnages féminins. En effet, celles-ci avaient pris de plus en plus d’importance dans les deuxième et troisième volets, avec l’introduction des personnages de Ellie et Peaches, respectivement femme et fille de Manny le mammouth. Or, de la même manière que le film les mettra au second plan pour se concentrer essentiellement sur les 3 héros masculins, Ellie et Peaches n’apparaîtront sur aucune des affiches du film (à ma connaissance du moins).

Lorsque, dans le film, hommes et femmes seront séparé-e-s par la force des choses, il est évident pour tout le monde que ce sont les premiers qui partiront à la recherche des secondes et non l’inverse. Manny hurle ainsi à ses femmes : « Peu importe le temps que cela prendra, je vous retrouverai ». Et Ellie s’accommode très bien de cette assignation à la passivité, puisqu’elle rassure Peaches en lui disant : « Ton père est le plus borné des mammouths que j’ai rencontré, il reviendra pour nous, c’est promis ». Le programme est posé : les femmes attendront sagement le retour de leur héros, qui braveront avec courage tous les dangers pour pouvoir les retrouver. L’aventure, c’est un truc d’hommes. Les femmes, ça attend à la maison.

L’âge de glace 4 est un film très majoritairement masculin non seulement parce que c’est une « aventure » (les héros perdus au milieu de l’océan), mais aussi parce qu’il met en scène un affrontement physique entre deux clans. Cette deuxième dimension apparaît sur d’autres affiches, comme celle-ci (à gauche) :

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L’affiche est organisée de manière symétrique, avec d’un côté les méchants et de l’autre les gentils. Cette opposition est appuyée par un jeu de couleurs qui permet d’identifier très nettement les deux clans au premier coup d’œil (blanc/gris/noir/rose pour les méchants, et brun/orange/beige pour les gentils). Cette manière de mettre en scène les deux camps m’évoque personnellement un affrontement entre deux équipes de sport (avec maillots de couleur différente), voire un affrontement entre deux peuples, pour ne pas dire deux « races », tant l’appartenance de chacun des personnages à son clan semble être inscrite dans son physique même (la couleur du pelage en particulier).

Comme l’indique la deuxième affiche (à droite), un des personnages passera d’un clan à l’autre : Shira. Ce destin semble être inscrit dans sa biologie pour deux raisons. Tout d’abord parce que c’est une femme, et que seules les femmes sont assez fourbes et versatiles pour trahir leurs alliés, c’est bien connu… Mais aussi parce que Shira est, comme Diego, un smilodon (sorte de tigre aux dents longues), ce qui la rapprochait « génétiquement » d’un des membres du camp opposé. Hétérosexisme oblige, les deux « âmes sœurs » finiront donc ensemble, sous le signe de l’ « Amour » (le seul, l’unique).

Les affiches qui se focalisent sur chacun-e des trois héros les associent à chaque fois avec un personnage du camp opposé :

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Opposant les deux chefs de clan (parce qu’ici aussi, il faut nécessairement qu’il y ait des chefs…), la première affiche est la seule à reproduire le schéma de l’affrontement (gentils VS méchants). Les deux leaders se défient  virilement du regard. Cette image annonce l’inévitable combat final qui opposera les deux chefs, dans le but de déterminer qui a la plus grosse trompe… Les deux adjectifs choisis pour synthétiser les personnalités des deux personnages sont significativement « wild & woolly » (« sauvage et laineux »). Le gentil est celui qui n’est pas « sauvage » mais domestiqué, celui qui a su fonder une famille (le duo gagnant couple-famille semble en effet être la destinée inéluctable des trois héros du film, et si Sid n’a toujours pas ici rencontré la femelle opossum de son cœur, il est fort probable que cela se produise dans un Âge de glace 5 ou 6, à moins qu’il soit décrété trop « bizarre » pour  y aspirer…).

L’adjectif « woolly » associé à Manny  insiste quant à lui sur le côté tendre et bienveillant du personnage. Le film opposera ainsi le bon chef qui veille sur ses subordonné-e-s (Manny) au mauvais chef qui les utilise pour conserver ou étendre son propre pouvoir (Gutt). L’avantage de cette alternative (que l’on retrouve de manière récurrente dans les films d’animation, cf.  l’opposition Mufasa/Scar dans Le Roi Lion par exemple)  est qu’elle permet de faire passer le rapport de domination « bon chef bienveillant » / « gentils subordonnés soumis et reconnaissants » pour la panacée de l’organisation politique entre les individus. Dire qu’il vaut mieux des chefs gentils que des chefs méchants permet évidemment de faire oublier de manière bien commode que le mieux reste quand même qu’il n’y ait pas de chefs du tout…

Cette opposition est explicitée dans le film par la bouche de Diego, lorsque celui-ci émancipe Shira la femelle en lui faisant prendre conscience d’à quel point elle est aliénée (heureusement que des hommes sont là pour faire voir la lumière à ces pauvres femmes qui n’ont même pas conscience de la domination qu’elles subissent…). Celle-ci croit être épanouie sous le commandement du méchant Capitaine Gutt, mais elle comprendra que la vrai liberté, c’est d’être sous le commandement de Manny, il est tellement plus sympa… Ce discours mystificateur sur le gentil chef et son infinie bienveillance est d’ailleurs également mobilisé par le film lorsqu’il est question de la relation entre Manny et sa fille. Le père ne cesse d’interdire à sa fille de faire ceci ou cela, mais c’est au fond parce qu’il s’inquiète des dangers qu’elle pourrait courir. Que c’est touchant… Le refrain n’est pas nouveau, La Petite Sirène et Aladdin nous expliquaient déjà que les pères abusant de leur pouvoir ne veulent en fait que le bien de leur filles, et Moi, moche et méchant 2 nous a fait cette année une petite piqure de rappel au cas où on ne l’ait pas encore bien compris.

L’affiche mettant en scène Diego et Shira est déjà un peu plus intéressante politiquement. On y voit notre mâle viril servir d’accoudoir à sa femelle, plutôt décontractée. Son regard un peu ahuri montre qu’il ne sait pas trop comment réagir à cette situation peu orthodoxe (une femelle qui ose tenir ainsi tête aux mâles, quelle chose étrange…). Le « sweet & sour » (« aigre-doux ») en rajoute une couche, puisqu’on se doute, au vu de l’image, que Diego est le « doux » en question. Mais qu’on se rassure, le film remettra tout cela à l’endroit, puisqu’après avoir été un peu surpris par la forte personnalité de Shira, Diego reprendra le dessus en la dominant d’abord physiquement (en la plaquant sur le dos et en la traitant de « kitty »), puis en la domptant définitivement par l’amour (ça marche à tous les coups, demande à Simba…).

La troisième affiche met en scène Sid, le bouffon de service, qualifié de « clueless » (ignorant) et associé à un autre personnage tout aussi « allumé ». Sid est débile donc, et les films comme les affiches prennent bien soin de nous le rappeler en permanence. Comme les minions de Moi, moche et méchant, Sid est donc un personnage qui appelle la domination qu’il subit. Son absence d’intelligence le rend en effet totalement dépendant de Manny (cf. l’affiche au-dessus où celui-ci le sauve de la mort), et c’est donc pour son bien qu’il reste sous la domination de ce dernier. Les films ont beau déclarer régulièrement que le « clan » de Manny, Diego et Sid se distingue des vulgaires « meutes »[3] parce qu’ils se soutiennent mutuellement et ont tous besoin les uns des autres, ces belles phrases ne cachent que très difficilement le caractère profondément hiérarchique de la relation entre les 3 héros[4].  Tout va bien donc, ceux qui sont par nature voués à commander commandent, et ceux qui sont par nature voué à obéir obéissent. La vie la vraie quoi…

The Amazing Spiderman & Men in Black 3 : des hommes et des hommes… et des hommes… et des hommes…

De manière assez prévisible, un grand nombre d’affiches de The Amazing Spider-man nous montre l’homme araignée dans des positions acrobatiques, évoluant avec agilité au-dessus de la  ville (cf. par exemple ci-dessous à gauche). Ce serait « la femme araignée », elle attendrait passivement que l’ennemi vienne se prendre dans sa toile pour le tuer. Mais comme c’est un homme, et que l’homme est actif et conquérant, il saute d’immeuble en immeuble et pourchasse ses ennemis.

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Les deux autres affiches présentent quant à elles le personnage comme un être plutôt sombre et violent. Des traces de griffes ornent son torse, preuve que notre homme ne fait pas que voltiger dans les airs, mais se bat au corps à corps avec des ennemis redoutables. Sur la troisième, il sert les poings et ses muscles sont mis en évidence. Qu’on se rassure donc, la virilité du jeune adolescent ne fait aucun doute.

D’autres affiches (cf. ci-dessous) nous le montrent sans sa cagoule, mais dans des poses tout aussi viriles. La posture « de dos la tête de profil et un peu inclinée en avant » cherche peut-être à insister sur le poids qu’il porte sur ses épaules (« un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », et les responsabilités sont un fardeau c’est bien connu… ce lourd fardeau de l’homme blanc hétéro viril…).

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Sur ces affiches, Spider-man domine la ville. Il est un être exceptionnel qui protège le peuple des dangers qui le menacent. Avec le nombre de films de super-héros qui sortent chaque année, on commence à connaître la chanson…

Enfin, Gwen Stacy (la petite amie de notre héros) a l’honneur d’apparaître sur une affiche. Elle est dans les bras de son homme, les mains sur ses pectoraux d’acier, la bouche entrouverte (elle n’en revient pas de ce qui lui arrive la ptite dame). Elle n’a d’yeux que pour son chéri, qui la fait monter au septième ciel. Rien de nouveau sous le soleil de l’hétéropatriarcat donc…

Les affiches de Men in Black 3 sont elles aussi d’une originalité politique à couper le souffle :

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Sur la première (affiche « principale » du film), trois hommes incarnant une masculinité on ne peut plus traditionnelle : impassibilité en costard cravate et lunettes noires. On sent que ce ne sont pas des rigolos, mais des professionnels. Notons tout de même cette évolution par rapport au second volet : ils étaient deux, ils sont maintenant 3. Vivement Men in Black 4… Sur la deuxième, Will Smith se la joue « j’ai trop la classe avec mes lunettes tsé ». La virilité a vraiment la vie dure de nos jours… Mais que fait Eric Zemmour ??? Et pour achever le tableau, la dernière nous montre le héros roulant à fond dans un véhicule futuriste. Vitesse, puissance, action, etc., etc., etc.

Le tableau ne serait pas complet sans les gros flingues de papa, on est dans MEN in black après tout, pas dans une gay pride…

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Comme quoi il est possible d’être plus inexpressif que le Bond de Daniel Craig. Qui l’eut cru…

Hunger Games & Twilight chapitre IV, Révélation : des femmes au premier plan

hg00 Au cœur de cette véritable fête de la saucisse, l’affiche de Hunger Games me semble exceptionnelle à plus d’un titre. Tout d’abord, de toutes les affiches que j’analyse dans cet article, c’est la seule à être centrée sur un unique personnage féminin[5], alors même que les affiches centrées sur un ou plusieurs hommes ne manquent pas (cf. Skyfall, The Dark Knight Rises, Le Hobbit, Men in Black 3, L’âge de glace 4, The Amazing Spiderman, et les trois « blockbusters » français). Mais surtout, elle me semble éviter les poncifs sexistes que l’on a retrouvés en masse dans les représentations des autres personnages féminins rencontrés dans ce panorama. En effet, elle n’est ni sexualisée/érotisée (comme Catwoman ou la Veuve Noire), ni représentée comme une incarnation de l’éternel féminin, pure et maternelle (comme Galadriel ou Bella).

On y voit l’héroïne en train de tirer à l’arc, avec un gros plan sur son visage. Contrairement aux personnages féminins ultra-sexualisés qui sont ramenés à leur corps, c’est ici le visage qui est mis en valeur. En plus, ce visage témoigne d’une grande concentration. Il ne renvoie donc pas à lui-même, mais aux qualités « intérieures » de l’héroïne. Le visage de Katniss n’est donc pas ici un objet offert au regard masculin pour sa beauté (elle ne minaude pas comme le fait Catwoman par exemple), mais la fenêtre vers un véritable sujet.

Certes, l’actrice est jeune et belle (ce qui est appuyé par une coiffure maquillage discrets mais savamment étudiés), et Hunger Games n’échappe pas de ce point de vue aux normes dominantes de la représentation des femmes au cinéma. Mais il me semble quand même que la beauté n’est pas ce qui est mis en premier en avant chez le personnage.

Enfin, le fait que l’héroïne tire à l’arc est aussi un détail intéressant. Le maniement des armes est un privilège traditionnellement masculin, rarement usurpé par les femmes au cinéma. Et quand c’est le cas, c’est souvent sur le fond d’une imagerie érotique destinée en premier lieu au spectateur masculin. Il ne me semble pas que ce soit vraiment le cas ici (pas en premier lieu en tout cas). La manière dont Katniss utilise l’arme n’est pas vraiment érotisée (notamment  grâce au gros plan), et cette sobriété met donc en avant l’efficacité et la compétence du personnage en la matière.

Ces qualités se retrouvent sur les autres affiches du film :

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Sur la première, l’héroïne semble encerclée par des flammes, et donc évoluer dans un univers dangereux. Son regard est plein de défi et de détermination. La posture « de dos avec la tête retournée » me semble quant à elle un peu plus ambivalente. A première vue, elle ressemble à une pose tendant vers l’érotisme (notamment par sa mise en valeur de la chevelure de l’actrice, descendant sur sa nuque, avec quelques mèches s’entremêlant le long de l’oreille), pouvant être  interprété comme un « suis-moi je te fuis » (un jeu de séduction hétéronormé donc).

Mais en même temps, le regard sévère de l’héroïne n’encourage pas vraiment ce genre de lecture. Il me semble donc que cette posture souligne plutôt le côté rebelle et revêche du personnage. Elle ne s’offre pas face à l’objectif, mais elle lui tourne au contraire le dos, se contentant de se retourner pour le toiser avec un air de défi. Katniss ne se donne pas à regarder, elle se confronte au regard de ceux qui la regarde. Cette attitude me semble d’ailleurs assez fidèle au comportement de Katniss dans le film, qui rechigne à se donner en spectacle aux public des Hunger Games, et ne le fait qu’à contrecœur, que parce qu’elle comprend qu’il en va de sa survie.

La deuxième affiche est elle aussi assez exceptionnelle. Déjà parce que l’héroïne y apparaît de dos et dans des vêtements amples (qui ne mettent donc pas ses formes en valeur) : difficile de contrecarrer plus efficacement le processus d’objectification dont les stars féminines sont si souvent les victimes. De plus, elle apparaît ici en train de regarder la cérémonie des Hunger Games (avec les affiches d’elle et de Peeta , le public et les projecteurs). Encore plus clairement que sur les autres affiches, elle est donc ici sujet du regard. Et l’objet de ce regard est cette mascarade dans laquelle elle sera embarquée contre son gré, et à laquelle elle tentera d’échapper au maximum. Là encore, l’affiche me semble cohérente avec le film, qui tente de susciter un regard critique vis-à-vis de ce divertissement éminemment politique que sont les Hunger Games, et ce par l’intermédiaire du regard de Katniss (pour une analyse du film sur ce site, voir ici).

La troisième affiche est celle dédiée spécifiquement à Katniss. En effet, chaque personnage important du film a droit à une telle affiche :

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L’affiche de Katniss se distingue un peu de celle des autres personnages. L’héroïne est en effet beaucoup plus éclairée, et elle regarde vers la droite (alors que tou-te-s les autres regardent vers la gauche). Même si ce traitement différentiel reste très discret, cette série d’affiches tend donc à souligner le caractère exceptionnel de Katniss, qui la distingue des autres personnages et fera qu’elle se retrouvera plus qu’aucun-e autre sous le feu des projecteurs. Cette dimension se retrouve dans le film sans être véritablement l’objet d’une réflexion critique[6]. Je pense par exemple à cette scène où l’héroïne se retrouve l’inspiratrice de la révolte du district 11 suivant la mort de Rue. Mais bon, on est tout de même loin des affiches (et des films) mettant en scène des individus exceptionnels dans le rôle d’avant-garde éclairant les masses sans qu’il n’y ait jamais aucun recul sur ce genre d’idéologie (cf. par exemple La Planète des singes, les Origines ou Avatar).

Si les posters de Twilight chapitre 4, Révélation mettent eux-aussi en avant une figure féminine, celle-ci n’a pas grand-chose à voir avec la Katniss de Hunger Games (pour une analyse politique de la saga, voir ici). Déjà, elle n’apparaît pas seule sur l’affiche « principale » (ni sur les affiches secondaires d’ailleurs), mais toujours accompagnée d’autres personnages. On la voit ainsi souvent encadrée par les deux personnages masculins principaux : Edward et Jacob.

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 Si Bella part au combat sur la première affiche, elle reste escortée par deux hommes, courant à ses côtés comme deux gardes du corps assurant sa protection. Edward court un peu en avant, sûrement parce qu’il est « l’homme de Bella », celui qui lui montre la voie. Jacob est quant à lui un peu en arrière, prêt à lui porter secours s’il le faut.

On retrouve le même genre de configuration sur la deuxième affiche. Bella est cette fois en avant, mais dans une posture et une attitude plutôt neutre, voire passive. Au contraire, Jacob sert le poing et gonfle ses muscles, tandis qu’Edward tient le bras de sa femme, geste qui montre à la fois qu’il la tient bien en main et qu’elle est sa propriété.

La troisième introduit le personnage de Renesmee, fille de Bella et Edward,  et positionnée sous (l’autorité de) son père. Elle s’appelle Renesmee Cullen en même temps, pas Renesmee Swan ou Cullen-Swan. On rigole pas avec les traditions patriarcales dans Twilight… Avec à droite la sainte trinité papa-maman-bébé bien blanche de peau et à gauche l’ami un peu « basané », cette affiche distingue physiquement des autres personnages la famille nucléaire sacrée, qui sera isolée sur  d’autres posters promotionnels :

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La première définit par un simple jeu de regards la norme des rôles genrés au sein de la famille nucléaire hétérosexuelle. Edward regarde au loin, vers l’extérieur du foyer, protégeant sa famille de ce qui la menace. A l’inverse, Bella a les yeux tournés vers l’intérieur, veillant sur sa fille (au sens du « care ») comme se doit de le faire toute « bonne mère ». Sur la deuxième, Bella se met devant sa fille pour la protéger (l’« instinct maternel » sûrement), mais Edward est là pour la ramener à la raison d’une main ferme. La troisième reconduit le même genre de représentation : la mère pose ses mains sur son enfant chérie tandis qu’Edward veille sur la famille entière, entourant ses femmes de ses bras protecteurs (mais pas trop chaleureusement quand même, car un homme se doit de rester viril…).

Twilight met donc aussi un personnage féminin en avant, sans que celui-ci soit sexualisé (seulement un peu érotisé), mais c’est bien la seul chose qui le rapproche d’Hunger Games. Contrairement à Katniss, Bella est toujours représentée dans une posture de dépendance vis-à-vis des hommes, et ramenée à la maternité. Elle est soit une femme entre deux hommes, soit la « Mère » au sein de la famille nucléaire hétérosexuelle, ce pilier de notre civilisation…

Blockbusters à la française

Contrairement aux blockbusters américains, les grosses productions françaises ne sont généralement accompagnées à leur sortie que d’une seule affiche, celle qui figurera sur le frontispice des cinémas. Leur diffusion est cependant assez importante pour qu’on y porte aussi attention. Voici les affiches des trois films français ayant réussi à se placer dans le top 10 du box-office français en 2012 :

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La première chose qui frappe sur ces trois affiches est le nombre incalculable de femmes qui y figurent. Encore une preuve que l’égalité hommes / femmes est maintenant atteinte et que le féminisme n’a vraiment plus aucun sens aujourd’hui…

Plus sérieusement, outre l’écrasante majorité de personnages masculins, c’est le motif de l’amitié masculine qui semble être le gros point commun entre ces trois films. A chaque fois, les affiches nous montrent une équipe d’hommes, qui auront à unir leur force pour triompher.

Si la virilité des personnages masculins n’est pas autant mise en avant que celle des héros américains, celle-ci est tout de même au cœur des films. Dans Sur la piste du marsupilami, les deux héros commencent dans une position d’humiliation, par rapport aux femmes notamment (la directrice de Dan Geraldo et la fille de Pablito), mais ils parviendront à réaffirmer leur valeur au cours de leur aventure. Dans Astérix et Obélix : au service de sa majesté, les deux gaulois réaffirmeront la valeur de leur masculinité virile et de l’homosocialité masculine en se confrontant à toute une série d’« Autres », dont les femmes, les homosexuels et ses efféminés d’anglais… (pour une analyse détaillée sur ce site, voir ici). La vérité si je mens 3 se passe de commentaire tellement tout y est à vomir, il n’y a qu’à regarder l’affiche pour se douter du caractère hautement féministe du propos…

Un autre point commun de ces trois affiches (et des films qu’elles annoncent) me semble être leur racisme primaire. Le plus flagrant est peut-être Sur la piste du marsupilami, avec sa tribu exotique de « Payas » qui dansent en bas de l’image. La vérité si je mens 3 nous ressort les clichés habituels sur les juifs, avec en prime un affrontement entre nos héros et des grossistes chinois qui envahissent leur marché (le générique donne une idée du sexisme et du racisme décomplexés véhiculés par ce film, personnellement je ne m’en suis toujours pas remis…). Enfin, Astérix et Obélix assume son ethnocentrisme en annonçant gauloisement : « Ils sont fous ces anglais !». Je ne sais pas pourquoi ce genre de représentations racistes passe comme une lettre à la poste. Si c’est parce qu’elles sont volontairement « pittoresque », je rappellerai tout de même que du racisme pittoresque reste du racisme…

Bilan

Ce qui se dégage d’abord de ce panorama, c’est l’omniprésence des hommes blancs hétéros, qui occupent quasi-systématiquement le haut de l’affiche. Cette domination symbolique s’explique évidemment par la domination réelle de ce groupe sur les autres groupes « minorisés » (dans le monde du cinéma comme dans la société en général) et contribue en même temps à légitimer cette domination. Cette « survisibilisation » des hommes blancs hétéros a bien sûr pour corollaire une invisibilisation des dominé-e-s. Si les femmes et les non-blancs n’apparaissent quasiment pas sur ces affiches, les femmes non-blanches n’existent tout bonnement pas. Les homo/bi/pan/transsexuel-lle-s et transgenres connaissent le même sort[7]. Seule Catwoman semble être très évasivement envisagée comme homo/bi/pansexuelle. Mais cette piste ne sera pas creusée par le film, loin de là, puisque son amie Jen (inexistante sur les affiches) sera évacuée de l’histoire à l’arrivée du viril Batman, dans les bras duquel la femme-chat finira le film.

Les affiches « principales» des films analysés ici comptent donc 90% d’hommes et 10% de femmes, mais les configurations dans lesquelles apparaissent ces hommes et ces femmes sont elles aussi très significatives. Sur un total de 13 films (et donc 13 affiches) se dégage les combinaisons suivantes :

Personnages masculins seuls : 4 / Personnages féminins seuls : 1

Groupe (très) majoritairement masculin : 3  / Groupe majoritairement féminin : 0

Groupe exclusivement masculin : 5 / Groupe exclusivement féminin : 0

Aucune affiche ne met en scène deux femmes (ou plus) dans une éventuelle relation d’amitié, les femmes y apparaissent toujours isolées, et le plus souvent perdues au milieu d’hommes (sauf Katniss, seule tête d’affiche d’Hunger Games). Ce constat est révélateur d’une stratégie récurrente du patriarcat, consistant à invisibiliser les amitiés et complicités féminines. Si les hommes ont à leur disposition un grand nombre d’histoires d’amitiés et de solidarités masculines, les femmes en sont quant à elle privées[8]. Rien de bien étonnant à cela, le patriarcat atomise les dominé-e-s pour contrecarrer au maximum l’émergence de liens de solidarité entre elles,  tandis que la solidarité entre dominants (le plus souvent contre les « Autres ») est quant à elle glorifiée de films en films.

Si les femmes sont « minorisées » d’un point de vue quantitatif, elles le sont aussi d’un point de vue qualitatif. Le plus souvent personnages secondaires n’existant que par rapport au personnage masculin, elles sont du surcroît réduites à des stéréotypes sexistes : soit réduites à leur corps, sur-érotisées et sexualisées pour satisfaire les désirs du spectateur masculin hétérosexuel (la Veuve Noire ou Catwoman), soit présentées comme des incarnations de l’éternel féminin, pures et/ou maternelles (Galadriel ou Bella). Mamans ou putains, les personnages féminins offrent ainsi aux spectatrices une grande diversité de figures auxquelles s’identifier… Un corollaire à cela est évidemment que les personnages masculins sont beaucoup plus complexes et approfondis que les personnages féminins, pauvres et unidimensionnels.

En nous assénant perpétuellement ce genre de représentations, ces films et leurs affiches contribuent ainsi à l’immense entreprise de naturalisation du masculin blanc hétéro comme universel, et consolident ainsi ces rapports de domination en les légitimant.

 Paul Rigouste


[1] Les affiches sont moins claires que le film à ce niveau. Si certaines nous montrent bien les animaux s’amuser au sein de l’univers du cirque (cf. plus bas celle du milieu, ou toutes les affiches « individuelles », que je n’ai pas toutes mises ici pour ne pas surcharger l’article), d’autres sont plus ambiguës, puisqu’on voit nos 4 héros visiblement terrifiés (cf. l’affiche « principale », ou encore celle ci-dessous à droite). La raison est, je pense, le mélange au sein de ces affiches de deux problématiques : 1/ le cirque, et 2/ la chasse dont les 4 héros sont la proie et qui est menée par la méchante, la « Capitain » Chantal DuBois, que l’on voit à l’arrière-plan de la première affiche. La pose des trois animaux au fond à droite sur cette même affiche est ainsi plus représentative de l’idée que le film se fait de l’épanouissement des animaux sauvages au sein du cirque.

[2] Contrairement à un grand nombre de films d’animation qui utilisent des animaux pour ne parler en fait que des humains (Le Roi Lion, Robin des bois, Chicken Little, Basil, détective privé, etc.), Madagascar 3 traite aussi ses héros animaux comme des animaux, en abordant notamment la question du rapport humain-e-s/animaux. Il se rapproche ainsi d’autres films d’animation comme La Belle et le Clochard, Les 101 Dalmatiens ou Frère des ours.

[3] La version originale oppose ainsi « horde » et « pack ».

[4] Cf. par exemple cette « blague » de Manny à la fin du 2, qui témoigne bien de l’idée qu’il se fait de la différence de statut entre lui et Sid. Lorsqu’Ellie lui dit, à propos de Sid et Diego, qu’il « ne doit pas préférer l’un de ses enfants », le mammouth répond : « [Sid] n’est pas mon enfant, ce n’est même pas mon chien. Si j’avais un chien, et que mon chien avait un petit, et que ce petit avait un animal de compagnie, ça serait Sid ».

[5] Je parle ici des affiches « principales » des films, celles qui sont le plus diffusées, et non certaines affiches « secondaires » se focalisant sur certains personnages (La Veuve Noire de The Avengers, Catwoman de The Dark Knight Rises, Galadriel de The Hobbit ou Gloria de Madagascar 3 par exemple)

[6] Peut-être que celle-ci émergera plus clairement dans les autres volets, espérons-le en tout cas… Mais déjà, on est assez loin ici d’un schéma à la Batman où Bruce Wayne s’autoproclame super-héros et sauve le peuple du chaos social. En effet, Katniss devient une héroïne malgré elle, et ne désire donc pas du tout le statut d’être exceptionnel qu’elle gagne dans cette aventure, ni le pouvoir qui va avec.

[7] Parfois, la sexualité de certains personnages n’est pas définie. Mais quand elle l’est, elle est systématiquement hétérosexuelle.

[8] Et quand de telles amitiés sont exceptionnellement l’objet d’un film, elles reçoivent un traitement très différent de celui des amitiés masculines (cf. sur ce site l’article « Bromances VS Womances »)

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34 réponses à 2012 en affiches : (II) Katniss et Bella parmi les hommes

  1. Re-bonjour

    J’avais déjà posté un commentaire sur l’article précédent concernant un traitement différent des postures et attitudes des personnages selon leur genre… Une même pose est ainsi vue comme réductrice chez une femme et héroïque chez un homme. Je ne cherche pas à vous mettre face à vos contradictions, je suppose que je suis juste de mauvaise foi mais tout de même… Prenons l’exemple de Spiderman ici face à la Veuve Noire dans l’article précédent.

    La posture des personnages est précisément la même. Pourtant, pou Spiderman : « La posture « de dos la tête de profil et un peu inclinée en avant » cherche peut-être à insister sur le poids qu’il porte sur ses épaules (« un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », et les responsabilités sont un fardeau c’est bien connu… ce lourd fardeau de l’homme blanc hétéro viril…).
    La même posture, précisément, pour une affiche presque calquée avec la Veuve : « Elle est ici le seul personnage qui semble tourner le dos à l’ennemi (que l’on suppose dans le hors-champ, étant données les attitudes des autres super-héros). Sa posture est ainsi plus une pose esthétique qu’une attitude de combat. La femme est ici un spectacle érotique offert au regard masculin, un objet plus qu’un sujet ».

    Prendre deux images presque rigoureusement identiques et leur faire dire deux choses diamétralement opposées selon le genre de la personne représentée, n’est-ce pas là du sexisme?

    • Pour des images rigoureusement identiques, je trouve que les fesses de Peter Parker sont curieusement peu éclairées, sa poitrine curieusement peu visible et sa chevelure curieusement peu flottante. L’image de la Veuve Noire est construite pour un regard hétéro-masculin (comme la nette majorité des affiches de film) et celle de Parker n’est pas construite pour un regard hétéro-féminin, il me semble assez hypocrite de prétendre que cette constatation est inventée par sexisme.

    • Il faut aussi distinguer ce qui est mis en avant dans une image.

      Vous remarquerez tout de même qu’il y a une très grande ombre noir qui part du haut du dos, qui met bien en valeur les muscles dorsaux et qui arrive jusqu’en bas des cuisses, de sorte que les fesses de spiderman sont quasiment impossible à voir alors que son dos ressort complètement.

      Hors sur la veuve noir, les fesses sont bien éclairées, vous n’aurez aucun mal à les distinguer, du plus, il y a une ligne de couture qui passe bien au milieu de la raie, histoire de bien séparer les deux parties du fessier de la Veuve noir. En revanche les muscles de sont dos ne sont absolument pas mis en avant, ni par le jeux d’ombres, ni par sa combinaison ni même par se posture.

      Pour moi ce n’est pas la même image, spiderman et la veuve noir on peut être une pose assez similaire, mais le « posing » n’est pas l’intégralité d’une image, la lumière joue un grand rôle dans le fait de mettre en valeur une partie du corps.
      Et le fait que le personnage soi un homme ou une femme, change grandement ce qui est mis en valeur.

      • Il me semble aussi que Spider-Man regarde vers le sol alors qu’il se trouve en haut d’un bâtiment. Il regarde la ville et tous les gens qu’il protège. La Veuve regarde le sol alors qu’elle est au milieu d’une rue. On a l’impression qu’elle baisse les yeux parce qu’une femme est censée être timide et regarder le sol, ce qui au passage donne l’impression qu’elle est un peu bête parce qu’elle peut difficilement voir venir le danger.

        Ironie du sort, dans le film, un des hommes, Hawkeye, est encore plus passif que la Veuve: il se trouve à un moment dans le rôle du « damoiseau en détresse » et elle décide d’aller le sauver (parce qu’elle considère qu’elle a une dette envers lui). Sur l’affiche, c’est elle qui est « chosifiée ».

    • Je suis assez d’accord avec BAT sur ce sujet.
      Par exemple, pour les affiches de Twilight, si l’importance de Bella et d’Edward avaient été inversée; et que R Pattinson s’était tenu au premier plan sur les affiches avec K Stewart, un peu effacée, lui tenant le bras… J’imagine que le commentaire de Paul aurait été que bien entendu, la femme se cachait derrière son homme tout en ne pouvant s’empêcher de se rassurer en lui tenant le bras tandis qu’il la protège de son corps avec un regard féroce et déterminé.

      De plus, mais c’est une parenthèse par rapport à cet article, je trouve que ces affiches sont beaucoup plus valorisantes pour le personnage de Bella que les autres posters de la saga, notamment ceux des deux premiers films. Malgré les inconvénients cités par Paul (qui, en même temps, tiennent à l’essence et à l’idéologie mêmes du film), Bella est pour une fois présentée comme forte, combative, déterminée, protectrice (elle qui n’était jusque là que protégée). C’est bien sûr loin d’être parfait, mais c’est déjà, je trouve, une grande amélioration.

      • Parce que les films ne sont pas QUE politique, mais suivent une histoire.

        Je ne nie pas la dimension politique des films, mais affirmer qu’ils ne se résument qu’à ça est une erreur, tout simplement.

        Mettons que les concepteur de l’affiche dont Eva parlent soient des phallocrates, masculiniste, des vrais, qui se frottent les mains le soir en ricanant au clair de lune (pour twilight, je veut bien le croire)

        Ces gens, tout maléfique qu’ils soient, doivent gagner leur croute. Et pour ca, ils doivent vendre un film. Un film dont l’histoire est connu par la plupart des personnes qui iront le voir, car il n’existe que grâce à la notoriété d’un livre !

        Hors il s’avère que j’ai cru comprendre que ce film est un tournant pour le personnage de Bella. Que l’histoire changeait de ton à son sujet…

        Est ce que des lecteurs du livres auraient apprécié l’affiche hypothétique que décrit Eva pour ce moment de l’histoire ? Je suppose que non…

        Mais il n’y a aucune volonté politique derrière ce progressisme (ou s’il y en as, elle est dans l’histoire, pas dans l’affiche). Et si mon raisonnement tient ici, il tient également pour certains de vos argumentaires en dehors. Je laisse votre bon sens déterminer lesquels.

      • Salut Eva,

        En ce qui concerne la comparaison que fait BAT entre la posture de Spider-man et celle de la Veuve Noire, je trouve que Nîme et didyme ont déjà bien répondu : les images sont très loin d’être identiques. Et ce serait à mon avis faire preuve de mauvaise foi que de prétendre le contraire.

        Après, en ce qui concerne ce que tu dis sur Twilight, je comprends déjà mieux le sens de ta critique. Sauf qu’à mon avis, on ne peut pas déconnecter une image de son contexte de production et de réception (qui est en l’occurrence un contexte patriarcal). A mon avis, pour pouvoir lire une image, il faut maîtriser tout un tas de codes, qui sont tous culturels (ou qui sont dans leur immense majorité culturels). Et même si on ne s’en rend pas compte, on mobilise tou-te-s en permanence des codes culturels que l’on a intégrés et que l’on maîtrise. Par exemple, quand on met une femme + un homme + un enfant comme sur certaines affiches de Twilight, les gens qui partagent notre culture (qui valorise la famille nucléaire hétéroparentale) vont tout de suite se dire : « c’est une famille ». Or si l’on montrait une affiche comme ça à des gens appartenant à une culture qui ne fonctionnerait pas du tout en prenant pour fondement de son organisation la famille nucléaire hétéroparentale comme nous le faisons, et bien à mon avis ces gens ne verraient que 3 personnes (ou alors autre chose, suivant leurs codes culturels).

        Tout ça pour dire que les objections qui consistent à m’accuser de lire les affiches avec un prisme sexiste (comme le fait BAT) oublient à mon avis une chose : nous ne vivons pas dans un néant culturel, nous vivons dans une société patriarcale qui martèle à longueur de temps des valeurs et des représentations sexistes. Donc évidemment, quand on voit un homme qui tient le bras d’une femme ou une femme qui tient le bras d’un homme d’une manière qui n’est pas totalement explicite (au contraire d’affiches comme celles de The Dark Knight Rises avec Batman et Bane qui se rentrent dans le lard, qui n’ont absolument rien d’ambigu), et bien il est tout « naturel » à mon avis d’interpréter ça selon les schémas hétéro-patriarcaux classiques. C’est à mon avis la lecture que font l’immense majorité des gens, parce qu’illes sont constamment bombardées de représentations et de discours beaucoup plus explicites.

        Ne pas reconnaître ça, c’est à mon avis verser dans le libéralisme le plus décomplexé, qui nierait totalement 1/ le fait que nous vivons dans une société patriarcale, et que cela a pour conséquence une intériorisation de schémas de perception sexistes, et 2/ le fait que les images ne se donnent pas à nous au milieu de nulle part, mais bien plutôt au sein d’un flux perpétuel de représentations, qui sont sexistes dans leur immense majorité.

        Du coup, il faut à mon avis faire beaucoup plus d’effort pour produire une image non sexiste (comme le sont celles d’Hunger Games) que pour produire une image sexiste. Et cet effort, les affiches de Twilight ne le manifestent pas à mon avis. Quand je dis ça, je pense à un truc que disait Chomsky un jour à la télé (j’ai vu cet extrait dans le documentaire Enfin Pris de Pierre Carles). Chomsky disait : « si je dis à la télé « Kadafi est un terroriste », tout le monde comprend immédiatement ce que je veux dire, j’ai besoin de 2 secondes pour faire passer mon message, car ce message ne fait que répéter quelque chose qui a été répété et répété des millions de fois dans les médias, donc pour les gens, c’est devenu une évidence. Mais si je dis « parmi les plus grand terroristes de l’histoire de l’humanité, il y a un bon nombre de directeurs de la CIA », alors là tout de suite, on comprend moins vite, et si je veux me faire comprendre, il va falloir beaucoup plus de temps, parce que ce genre d’idée ne correspond à rien de ce que les médias racontent ». Et bien pour moi, c’est un peu la même chose avec les affiches : si vous voulez qu’une image échappe aux représentations sexistes habituelles, il faut en quelque sorte « tordre le bâton dans l’autre sens », en évitant donc l’ambiguïté (comme le font à mon avis certaines affiches de Twilight), sinon on y reconnaît ce que l’on connaît déjà, et que les Batman, Avengers, Bilbo, Skyfall, Spiderman, MIB3, etc. nous martèlent à longueurs d’affiches et de bobines, et sans ambiguïté pour le coup : le bon vieux patriarcat.

        Je ne suis pas sûr que cette dernière analogie puisse être poussée jusqu’au bout, mais est-ce que tu vois ce que je veux dire ?

        (et sinon je suis totalement d’accord avec toi, ces affiches de Twilight marquent un net progrès par rapport à celles des films précédents, mais ça reste quand même méga craignos de mon point de vue).

        • @ Victo. Quand je parle d’une affiche où Edward aurait été mis davantage en avant, c’est purement théorique, puisque Bella est en réalité le personnage principale (les livres sont écrits de son point de vue).

          Après, en ce qui concerne (l’inexistante) volonté politique progressiste des affiches, il est clair que ce n’est pas du tout l’ambition ni des livres, ni des films Twilight. Déjà qu’elle ne semble presque pas présente dans la saga (peut-être en raison de la religion de l’auteure ?) qui est un bestseller, je ne vois pas pourquoi des personnes souhaitant en faire un blockbuster et attirer le plus de monde (donc de fans de la saga) possible auraient changé une recette qui marche; et comme une affiche est censée être le reflet du film dont elle fait la promotion…

          Mais je ne pense tout de même pas qu’ils le fassent EXPRES. Juste, ils ne se posent pas la question. Je doute qu’ils se « frottent les mains » en se réjouissant du merveilleux message phallocrate qu’ils font passer 😉 … Ou alors c’est beaucoup plus grave que ça en a l’air. Après, oui, ce serait génial qu’ils « tordent le bâton dans l’autre sens », sauf qu’ils ne cherchent pas à lever l’ambiguïté car ils ne la voient pas. Pour résumer, ces affiches peuvent en effet mener à plusieurs interprétations à cause des stéréotypes et, ce faisant, promouvoir le patriarcat, mais je ne crois pas que ce soit volontaire: c’est parce qu’ils/elles n’ont pas essayé de faire autrement.

          • Merci de m’avoir répondu ^^, c’est très gentil

            Ce que j’essayais de dire c’est que la vocation d’une affiche est de vendre un film (d’où l’érotisation, qui est moyen pour parvenir à cette fin). Là ou un film souhaite raconter une histoire.

            Bien sur les deux supports veulent gagner de l’argent, mais on vas dire que la promotion d’un film est plus claire et simple dans cette tâche que le film lui même.

            Personnellement, je n’interprète pas autrement la présence d’un personnage féminin dans un film qui n’aurais pas dut en avoir, ou l’introduction d’un second personnage (également féminin) dans son second opus (je parle de Bilbo I et II et des persos de Galadriel et de Tauriel). Le but du jeu est de ratisser le plus large possible.

  2. J’avoue être assez d’accord avec le commentaire de BAT.

    De plus, il me semble que certaines de vos analyses sont un peu tirées par les cheveux. Par exemple dans vos analyses de Twilight il est vrai que le personnage féminin n’est jamais seul sur l’affiche mais en même temps elle n’est pas le seul personnage principal ! Il est normal qu’elle partage l’affiche avec les autres personnages principaux (je ne parle pas de vos analyses sur les postures prises pour ce qui est de la famille, elles sont justes et rigoureuses puisque le film est une apologie de la famille normée de toute façon). Du coup il me semble assez maladroit de la comparer avec Katniss qui est, elle, LE personnage principal et il est donc normal qu’elle soit seule sur les affiches (indépendemment des postures qui lui sont attribuées, là encore j’adhère à votre analyse).

    « Si Bella part au combat sur la première affiche, elle reste escortée par deux hommes, courant à ses côtés comme deux gardes du corps assurant sa protection. Edward court un peu en avant, sûrement parce qu’il est « l’homme de Bella », celui qui lui montre la voie. Jacob est quant à lui un peu en arrière, prêt à lui porter secours s’il le faut. » Par exemple, n’est-il pas possible de lire cette affiche de la manière suivante : elle est escortée par les deux autres personnages principaux qui courrent dans leur ordre d’importance ? (parce que oui, Bella est le personnage principal des romans mais il me semble qu’Edward l’a dépassé en popularité pour les films… c’est un fait difficile d’ignorer vu que le public est essentiellement composé de jeunes filles en fleur, on n’y peut rien. Quant à Jacob il est le personnage n°3 de l’histoire.) Du coup il s’agit plus d’un choix marketing en réaction aux attentes des spectateurs (qui ont déjà fait leurs choix dans les films précédents) qu’une réelle envie de faire passer la femme au second plan non ?

    • « De plus, il me semble que certaines de vos analyses sont un peu tirées par les cheveux. Par exemple dans vos analyses de Twilight il est vrai que le personnage féminin n’est jamais seul sur l’affiche mais en même temps elle n’est pas le seul personnage principal ! »

      Ben oui, c’est ça le problème, c’est que dans l’immense majorité des films (et donc par conséquent sur les affiches qui en font la promotion) les femmes n’existent pas indépendamment des hommes (ce n’est le cas qu’une seule fois, avec Hunger Games), et encore moins entre elles indépendamment des hommes (ça ça n’existe carrément pas du tout, alors que les communautés et amitiés masculines, on en a à la pelle).

      « Du coup il s’agit plus d’un choix marketing en réaction aux attentes des spectateurs (qui ont déjà fait leurs choix dans les films précédents) qu’une réelle envie de faire passer la femme au second plan non ? »

      Personnellement, ça m’est égal que ce soit « un choix marketing » ou un choix sexiste. Les intentions de c(ell ?)eux qui conçoivent les affiches m’intéressent aussi peu que les intentions de ceux qui font les films. Ce qui m’intéresse, c’est : qu’est-ce que ces affiches nous montrent ? qu’est-ce qu’elles nous disent ? qu’est-ce qu’elles véhiculent comme normes ? comme représentations ? etc.

      Après le fait qu’Edward soit un peu en avant est un détail pour moi. Le plus important, je trouve, c’est le fait que Bella soit encadrée par ces deux hommes, dont elle semble (et est effectivement dans le film) dépendante.

      • C’est bien vrai qu’elle est loin d’être indépendante ! Mais c’est la même chose dans les livres me semble-t-il non ? Donc il est logique que le film ressemble au livre. D’autant que le public de jeune fille qui a apprécié (que dis-je ? Adoré avec une frénésie proche de la rage !) cette saga aurait probablement été décu si les caractères ou le sexe des personnages avaient changé.
        Je suis d’accord avec vous sur le fait que ça ne donne pas forcément l’image qu’on voudrait des femmes mais il ne faut pas oublier non plus qu’une partie de la société apprécie ce genre d’image. D’un point de vu commercial c’est tout à fait justifié. D’un point de vu politique ça l’est moins et il en faudrait pour tous les gouts.
        Mais plutôt que de supprimer purement et simplement ou de modifier à outrance de genre de film il faudrait d’autres genres de films correspondant plus aux gouts d’une autre partie de la société vous ne croyez pas ?

        • Bien sûr qu’il faudrait (entre autres) d’autres films, et d’ailleurs ces autres films existent. L’article ne fait que parler des affiches des films à plus grande visibilité.
          Si « une partie de la société apprécie ce genre d’images », n’est-ce pas justement parce qu’elle ne connaît rien d’autre ?

          • Effectivement c’est une possibilité. En fait ce qui est dommage c’est que ce soit les films à gros budget qui soient comme ça… Quoique je viens de voir Kick Ass2 et, indépendamment de la qualité du film, là c’est la fille qui mène la danse ! 😉
            Le problème en fait c’est que la plupart des films qui se voudraient un peu différents des clichés habituels sont souvent des films « d’auteur » et ça ne passe pas forcément auprès du grand public (en ce qui me concerne, même s’ils sont sexistes je préfère un film à gros budget américain qu’un film dit d’auteur). Après rien ne dit que cette partie de la société aimant les films à gros budget américains bourrés de stéréotypes se trouverait subitement une fibre féministe en regardant des films d’un autre genre (rien ne dit le contraire non plus je vous l’accorde je suis peut être un peu de mauvaise fois sur ce coup là).

          • @ Nat

            A mon avis, les films « d’auteurs » ne sont pas moins sexistes que les films commerciaux. Les films d’auteurs sont eux aussi dans leur immense majorité réalisés par des hommes. Ils mettent eux-aussi en scène très majoritairement des hommes dans les rôles principaux en cantonnant le plus souvent les femmes aux seconds rôles et à des stéréotypes sexistes. J’ai failli écrire un article en parallèle de celui-là sur les films d’auteur de 2012 ayant eu le plus gros succès critique, pour montrer que c’était à peu de choses près la même chose que le cinéma commercial en ce qui concerne le traitement différencié des hommes et des femmes. Vous me faites regretter de ne pas l’avoir fait :-).

            Car mon but ici n’était pas du tout de critiquer le cinéma commercial en particulier. Je ne pense pas que la culture « de masse » soit plus nauséabonde politiquement que la culture « légitime ». Je pense plutôt que des discours élitistes nous encouragent encore aujourd’hui à mépriser la culture populaire et son public, pour valoriser à l’inverse la culture « d’élite » et son public (« d’élite » aussi du coup). Une conséquence de cela est que l’on entend souvent l’idée reçue selon laquelle le cinéma populaire serait automatiquement aliénant et au service de l’idéologie dominante, et à l’inverse que le cinéma d’auteur serait automatiquement (ou globalement plus) progressiste. Encore une fois, c’est à mon avis complètement faux (on analyse moins le cinéma d’auteur sur ce site car il est moins vu et donc des articles dessus sont moins susceptibles d’intéresser des gens, mais vous pouvez regarder par exemple les articles consacrés à Killer Joe, Drive, Polanski et la critique française, Michel Ocelot, ou La Chasse, qui relèvent plus ou moins du « cinéma d’auteur » (même si ça se discute pour certains) et qui sont loin d’être des monuments de progressisme :-)).

            PS : dans Kick Ass 2 c’est la fille qui mène la danse… sauf quand elle est rattrapée par ses hormones ! Je ne sais pas si vous vous en souvenez, mais elle est tellement chamboulée devant des abdos saillants de mâles qu’elle en perd tous ces moyens. Ah les femmes… elles peuvent rien contre leur biologie comme on dit…

  3. Tout ce bazar sur le mascara de Gloria, ça fait un peu beaucoup je trouve… Et je ne vois pas bien en quoi elle a une posture différente des hommes sur la 3e affiche. Elle a des bras, ok,mais sinon ils ont tous la même tête horrifiée…
    Je trouve au contraire cette représentation du personnage féminin très peu sexiste (si on oublie le tutu rose, mais bon..passons). Il faut bien qu’on se rappelle que c’est le personnage féminin, cela ne me semble pas aussi problématique que vous pour un film d’animation pour enfants (c’est autre chose dans la société, mais là ce n’est pas vraiment le problème je pense) et le mascara me semble sur la 1e affiche un moyen assez économique de le montrer. Je préfère largement ça à, au choix, un noeud rose / une robe / des seins -un soutien gorge /des bijoux/ un corps cliché féminin, etc.
    Alors, parfois, sachons admettre quand la représentation d’un personnage féminin n’est pas problématique : ça arrive ! Heureusement ! Et il faut le souligner, pas chercher PARTOUT la domination patriarcale, on a déjà suffisamment à faire dans les nombreux nombreux endroits où elle est réellement. Si on la cherche et la trouve (parce que quand on cherche on trouve toujours) dans des détails ridicules, on décrédibilise je pense un discours dont on a tellement besoin ailleurs. Et on donne des armes aux gens qui pensent que les féministes voient le mal partout alors qu’il n’existe pas.

    • « Je trouve au contraire cette représentation du personnage féminin très peu sexiste (si on oublie le tutu rose, mais bon..passons). »
      C’est dommage de faire l’impasse sur le tutu rose, il me semble personnellement très significatif. J’ai pas vu le film Madagascar, ni aucun de cette série, mais en voyant l’affiche j’ai immédiatement pensé à la séquence des hippopotames et des crocodiles de Fantasia.
      http://www.youtube.com/watch?v=0XFy6nuuwbg
      Et sinon pour la femme hippopotame, j’ai pensé aussi à la chanson « hippopodame » de Gainsbourg qui est très sexiste et insultante pour les femmes au physique opulent.J’ai pensé aussi à Meet the Feebles un film avec des marionnettes de Peter Jackson dont pas mal de gags reposent sur la moquerie du physique de la femme hippopotame. Sans parler du mascara ou de la féminisation de ce personnage, en voyant l’affiche je me suis dit « tiens encor un film qui va tourné en ridicule les femmes grosses, grandes et fortes »
      J’espère sincèrement que le film ne tombe pas dans ce cliché mais je n’ai pas eu la force de vérifier, madagascar ne m’attire pas.

    • Vous devriez regarder le passage sur les livres pour enfants du documentaire de Patric Jean (La domination masculine) pour vous rendre compte que le sexisme ça s’apprend dès qu’on peut regarder des images…
      https://www.youtube.com/watch?v=s5pdVTcm0U8

  4. Dans l’ensemble je suis assez d’accord avec l’analyse surtout pour voir que les rapports de domination peuvent être cumulatifs.
    Mais il y a certains détails qui m’interpellent…

    « Enfin, Astérix et Obélix assume son ethnocentrisme en annonçant gauloisement : « Ils sont fous ces anglais !». Je ne sais pas pourquoi ce genre de représentations racistes passe comme une lettre à la poste. »
    je ne vois pas vraiment en quoi dire « ils sont fous ces anglais » serait du « racisme anti-anglais ».

    @Nîme
    Je ne vois pas pourquoi le cinéma serait fait POUR les hommes.
    Les femmes représentent 50% des clientes potentielles et l’intérêt de faire un film est d’avoir le plus de succès.
    Donc faire un film qui ne plairait pas à déjà 50% de la population est une absurdité commerciale.
    Je ne dis pas que le cinéma n’est pas sexiste mais rien que d’un point de vue économique il s’adresse forcément aux femmes et aux hommes.
    Que les réalisateurs soient sexistes ou non quel est l’intérêt de faire un film POUR les hommes?????

    • le cinéma n’est pas « pour les hommes » bien sûr… mais, dans le cas des films en question, véhicule des idées sexistes acceptées aussi bien par des hommes que par des femmes. c’est pas un scoop quand même, on peut être subalterne et (l’ayant « intériorisé ») accepter, voire défendre le système qui impose la domination.

      et puis même si Rigouste ne s’y intéresse pas autant ici, évidemment les personnages masculins sont également érotisés, donc par exemple dans l’affiche de Spiderman avec sa blonde, une femme qui s’accomode de l’hétérosexisme trouvera son compte – elle est invitée à s’identifier à la cruchasse et à se pâmer sur la virilité – c’est-à-dire la force, l’inexpressivité, l’agressivité, de son beau gosse – aux muscles ostentatoires mais au visage invisible. Les leviers – à part la jeunesse – sont donc différents, mais il y a érotisation hétéronormée de certains personnages masculins également, bien sûr.

      Quant à « ils sont fous ces anglais » bon… c’est pas très problématique dans ce cas là je trouve, on a juste affaire à un petit fond de xénophobie « franchouillarde » (mot ambivalent, qui garde une petite connotation positive, évoquant une France « terroir », « authentique », dont les goûts peut-être un peu « provinciaux » et réac peuvent être source de fierté face à la sophistication méprisante des Parisiens) dont Astérix et Obélix sont les incarnations débonnaires. Certes ils se lient facilement d’amitié avec des « locaux » dans les pays qu’ils visitent, à condition que ceux-ci parlent « gaulois » avec au plus un accent rigolo (on n’a jamais vu Astérix s’essayer à un mot d’Egyptien, de Goth etc). Mais ils gardent un regard chauviniste présenté comme du bon sens (les différences culturelles, une fois converties en clichés et généralisées, servent de base à nombre de blagues opposant bon sens à la française et « bizarreté » irrationnelle des étrangers – comme ces soldats anglais qui s’arrête de se battre à five o’clock pour leur tasse de thé – d’eau chaude – et désertent le champ de bataille les « fins de semaines », je parle de la BD, je n’ai pas vu le flim).

      Donc oui c’est pas du grand méchant fachisme – d’autant que les anglais ne sont pas exactement une population subalterne, et que les différences culturelles entre nous et eux sont suffisamment minces pour rester, justement du registre du « pittoresque » – il y a même un côté complice à se lancer des piques du genre « non non c’est vous qui roulez du mauvais côté », pour des nations à l’histoire (notamment coloniale) semblable, aux alliances politiques fréquentes, à l’IDH similaire, et entre lesquelles subsiste une vieille rivalité de gentlemen.

      • Merci Matthieu Millou pour votre commentaire.

        Je voudrais juste réagir sur le début de votre commentaire, quand vous dites : « le cinéma n’est pas « pour les hommes » bien sûr …».

        Je pense que la chose est loin d’être aussi évidente que ça. A mon avis, au moins en un sens, l’immense majorité de ces films dont j’analyse ici les affiches sont faits « pour les hommes ».

        Peut-être qu’un parallèle avec l’hétérosexisme peut rendre plus clair ce que je veux dire. Je pense en particulier aux témoignages de spectateurs/trices homosexuel-le-s que l’on peut voir dans le documentaire The Celluloid Closet (qui parle de la représentation des homosexuel-le-s dans le cinéma hollywoodien). Je me souviens que plusieurs des homosexuel-le-s interviewé-e-s expliquaient qu’illes souffraient de ne pas avoir de représentations valorisantes d’homosexuel-le-s auxquelles s’identifier (voire pas de représentation du tout), la quasi-totalité de ces représentations se réduisant à des seconds rôles stéréotypés (rien à voir donc avec les personnages hétéros, au centre de l’histoire, valorisés, dont la psychologie est étoffée et approfondie, etc.). Du coup, les spectateurs/trices homosexuel-le-s interviewé-e-s expliquent qu’illes étaient tellement avides de représentations dans lesquelles illes pouvaient un minimum se projeter, qu’illes pouvaient par exemple aller voir un film juste parce que pendant trois secondes à un moment, il y avait un personnage qui avait un comportement dont l’ambiguïté pouvait être interprétée (en faisant abstraction du reste du film) comme tendant vers l’homosexualité (ou la bi/pansexualité). Ou alors qu’illes se projetaient dans des personnages négatifs correspondant à des stéréotypes hétérosexistes, en faisant du coup une « contre-lecture » de ces personnages s’opposant à ce que le film dit d’elleux.

        Or, de la même manière (toutes proportions gardées), les femmes ont beaucoup moins de personnages intéressants auxquels s’identifier que les hommes aujourd’hui (des personnages autour desquels tournent une histoire et qui ne se réduisent pas à des stéréotypes, mais qui ont au contraire une complexité psychologique, un véritable intérêt quoi ; et qui ne sont pas diabolisées quand elles incarnent un pouvoir féminin ou quelque chose d’émancipateur). C’est pour ça que je pense que balayer la question en disant « bien sûr que le cinéma n’est pas fait que pour les hommes » me semble un peu rapide, et critiquable politiquement du coup.

        A mon avis, ce n’est pas parce que ces films pour hommes que j’analyse ici font des cartons au box-office que les femmes les apprécient autant que les hommes et de la même manière. Déjà il faudrait vérifier si le public des Avengers, Bilbo, Spider-man & co est autant féminin que masculin, mais personnellement ça m’étonnerait beaucoup. Et après il faudrait aussi savoir si toutes les femmes qui vont voir ces films en font la lecture que vous dites (quand vous dites : « par exemple dans l’affiche de Spiderman avec sa blonde, une femme qui s’accomode de l’hétérosexisme trouvera son compte – elle est invitée à s’identifier à la cruchasse et à se pâmer sur la virilité – c’est-à-dire la force, l’inexpressivité, l’agressivité, de son beau gosse – aux muscles ostentatoires mais au visage invisible »). A mon avis, beaucoup de femmes vont voir ces films parce qu’il n’y a quasiment que ça au cinéma, mais n’embrassent pas aussi docilement le propos du film. A mon avis, comme pour les homos interviewés dans The Celluloid Closet, beaucoup en font des lectures « négociées », je veux dire par là des lectures qui s’accommodent comme elles peuvent de film qui ne leur sont pas avant tout destinés. (Je vais très vite là, il faudrait beaucoup plus raffiner à mon avis, et surtout, il faudrait demander aux principales intéressées :-)).

        Et, dernier point, un truc qu’on entend souvent est que « les films ne sont pas faits pour les hommes mais pour l’humanité en général » et que « même si les personnages principaux sont des hommes, leur sexe n’est pas important car ça parle de sujets universels ». Je ne dis pas que c’est ce que vous dites bien sûr, mais la phrase me fait penser à ça. Pour moi, ce genre d’idées revient à naturaliser le masculin comme l’universel (le féminin étant une « différence » ou quelque chose d’ « autre »), ce qui contribue à mon avis à renforcer le patriarcat en agissant au niveau symbolique (exactement comme le langage sexiste qui fait que l’on dit « les hommes » quand on veut parler des humains par exemple). A mon avis, le cinéma contribue à cela en mettant automatiquement des hommes (blancs hétéro etc.) quand il s’agit de parler de sujets soi-disant « universels ». Et c’est donc aussi en ce sens là que l’on peut légitimement dire à mon avis que le cinéma est fait pour les hommes.

        Est-ce que vous voyez ce que j’essaie de dire (désolé je n’arrive pas à être très clair et j’essaie de ne pas trop en tartiner pour ne pas écrire un trop gros pavé) ? et si vous voyez ce que je veux dire, est-ce vous êtes d’accord ?

  5. Je ne comprend pas très bien pourquoi les trois derniers films sont selon vous, Monsieur Rigouste, d’un « racisme primaire ». Je veux dire, je comprend parfaitement qu’on y rit de personne de couleur ou d’autres cultures mais après tout, ce sont des comédies, pas des films de propagande nazi. Ne peut-on pas rire de blagues sur les femmes/les noirs/les autres cultures sans que ça devienne des films raciste ou sexiste ? Surtout dans une comédie qui force le trait comme dans la piste du Marsupilami ! Les tribus sont représentées comme on les pensait en 1800 avec tous les stéréotypes du genre. Aujourd’hui je pense (ou du moins j’espère!) que plus personne ne pense comme ça et c’est pour ça que c’est drole ! Si on présentait une tribu indigène telle qu’elle est réellement ça ne ferait rire personne donc ça n’aurait aucun intérêt pour une comédie. Partant de ce principe il ne me semble pas que ces films puissent être considérés comme raciste… ou alors on ne peut plus rire de grand chose ! 🙂

  6. Bonjour. J’aimerais faire remarquer qu’un des posters promotionnels que vous citez quant à Twilight est en fait un fanmade et non pas une affiche officielle de Lionsgate.

    -> http://twifans.com/profiles/blogs/fanmade-breaking-dawn-part-2

    L’artiste citée dans la source a visiblement supprimé de son compte la version que vous avez postée, mais il s’agit bel et bien d’un fanmade qui avait déjà été posté sur plusieurs sites de fans en attendant la sortie du film (de plus, Edward ne porte pas de noeud papillon dans le film comme sur l’affiche). Sinon, je suis d’accord avec l’analyse 😉

    • Merci beaucoup de me le signaler. J’ai vraiment eu du mal à distinguer les posters officiels des « fanmade » quand j’ai recherché les affiches de tous ces films sur internet. Il y en a plein sur lesquels j’avais commencé à écrire des trucs pour ensuite me rendre compte que ce n’était pas des posters officiels… Donc ça ne m’étonne pas qu’il en reste un que je n’avais pas repéré (j’ai peur aussi qu’il y en ait dans Batman, même si j’ai essayé de revérifier plusieurs fois). N’hésitez pas à me dire s’il en reste encore.

      Après ça ne change pas grand-chose (voire rien) à mon analyse vu que ce poster est très fidèle à l’esprit des posters officiels et du film. Mais je vous remercie quand même de me l’avoir signalé. Bonne nuit.

  7. Le racisme commence dès qu’on amalgame « tous les xxx » dans un caractère arbitraire, que ce caractère soit massivement commun ou pas. (tous les noirs ont le sens du rythme, tous les anglais prennent un petit déjeuner bizarre, tous les russes sont moustachus). C’est pas méchant, mais ça reste du racisme.

    Ensuite, même si c’est un peu à la mode au point que plus personne ne s’en rende compte, il y a des usage de l’humour qui n’en sont pas tout à fait. Exemple, l’appel au bon vieux second degré quand on a lancé un truc un poil provoc mais qui fait un peu trop violemment réagir alors qu’on ne veut pas assumer un tel remous.
    Le problème du second degré employé aujourd’hui par la plupart des médias et des gens, c’est qu’il est très rarement employé comme il faut, c’est à dire avec un indice clair que ce n’est pas la pensée de son auteur. Il est plus volontiers employé avec un avis je dirais « implicite » de l’auteur. Alors quand c’est un second degré flagrant c’est assez clair, mais quand on est plus dans la subtilité, voire pire, dans la private joke, alors il y a de fortes chances pour que ce second degré ne soit pas décelé par la plupart des gens qui tomberont dessus (et quand il s’agit d’un « simple » post sur un forum public ou une scène au cinéma, il faut garder à l’esprit que ça risquera tomber au regard de milliers d’individus, et non pas « UN » public).

    Le plus triste dans tout ça ? C’est quand le second degré est évoqué pour masquer le fait que c’en est pas du tout, que l’auteur a bien exprimé un message au premier degré, et qu’avec cet humour, ceci lui permet de l’exprimer en plus de façon caricaturale, et donc parfaitement moqueuse et méprisante, mais « c’est pour rire ».

    2 bons petits billets de blog sur le sujet :
    http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2012/08/lhumour-est-une-chose-trop-serieuse.html

    http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2012/08/pour-etre-laissee-des-rigolos.html

    Alors bien évidemment il ne s’agit pas de rationaliser l’humour au point que ça perde toute sa spontanéité et son intérêt, mais il est bon d’être capable aujourd’hui où les moyens de communications n’ont jamais été aussi développés de reconnaitre des travers d’emploi susceptibles de cacher un faux humour. (qui est, selon moi qui parcours le net depuis plus de 10 ans, un sport trop répandu)

  8. Je suis tombée après avoir lu (avec intérêt comme toujours) votre article, sur ces vidéos, qui ne vous déplairont pas je pense : deux analyses proposées par Feminist Sequency du personnage de Katniss et de l’adaptation ciné du livre. Très intéressant !

    http://www.youtube.com/watch?v=C8428XSejp0&feature=c4-overview-vl&list=PLF509B2D59CC7037F
    http://www.youtube.com/watch?v=3AilblBXlWU

  9. Vous aviez changé la structure du site « des critiques cinéma et d’animée ».

    Est-ce que vous coupez pour de bon les bande-cinémographe déjà critiqués, il y a plus de neuf mois pour faire de la place et donc un site moins encombrant?

    Je suis rendu à lire « Les femmes fortes de Disney » et je ne peux plus lire cette critique.

    En tout cas, si c’est le cas, il y a quelques textes dont j’ai mi un certain travail et que je vais sauvegarder.

    • « J’ai choisi, en guise d’« échantillon représentatif », les films figurant dans le Top 10 du box-office mondial et du box-office français de l’année 2012. En effet, si ces films ont réalisé de si gros scores au box-office, c’est en partie parce qu’ils ont fait l’objet de campagnes de publicité gigantesques, dont les affiches promotionnelles ne sont qu’une partie »

    • @ LOL

      J’espère que vous n’êtes qu’un-e troll (ce qui me semble hautement probable étant donné votre nom), sinon vous n’avez vraiment rien compris (et surtout vraiment rien essayé de comprendre). Je réexplique au cas où.

      Contrairement à vous, ma sélection d’affiche cherche à tendre vers une certaine « objectivité ». Je n’ai pas choisi 10 films selon mon bon vouloir. J’ai choisi les dix films ayant réalisé le plus gros score au box-office, afin d’avoir un échantillon un peu représentatif du paysage cinématographique de l’année 2012. On n’élabore pas des statistiques (si modestes soient-elles) en choisissant ce qui nous arrange, mais en essayant de trouver un principe le plus « objectif » possible.

      Et en plus, ce n’est pas qu’une question numérique. Il ne s’agit pas juste de compter combien il y a de femmes et combien il y a d’hommes, mais d’analyser leurs représentations (ce qui occupe tout de même les 90% de mes articles). Il y aurait environ 50% de femmes et 50% d’hommes sur les affiches que ce ne serait pas automatiquement l’égalité, encore faudrait-il que les femmes ne soient pas systématiquement réduites à leur corps ou à des stéréotypes sexistes.

      Vous saisissez ?

  10. Qu’est ce qui vous dérange tant avec les affiches de Spider Man ? il semble que ce soit ses postures parce qu’elles sont trop « viriles », c’est bien ça ..? J’ai pas l’impression de voir un personnage virilisé (j’sais meme pas si ce mot existe) a l’extreme mais juste un super-héros… et un super-héros ca sauve le monde, c’est d’ailleurs bien pour ca que ca s’appelle un SUPER HEROS.

    A partir de la il est normal qu’un personnage censé incarner un justicier reflète un minimum le rôle qu’il interprète…

    Donc ou est le rapport avec le fait que ce soit un homme ??

    Parce que dans cette affiche (http://hdw.eweb4.com/wallpapers/4711/), Scarlett (qui est une FEMME) dans le role de la veuve noire a grosso modo la meme posture que andrew dans le role de spider man (vue de dos, regard de warrior, posture de vaillant(e) justicier(e) etc… vous la trouvez trop virile aussi je suppose ??

  11. Mais attendez il y a encore quelque chose qui me pose problème, vous écrivez « La vérité si je mens 3 se passe de commentaire tellement tout y est à vomir »

    ???

    on ne peut plus donc plus faire d’histoires sur l’amitié masculine sans que nos amis féministes soient encore une fois OUTRAGÉES ? le simple fait que ce film se concentre sur l’amitié entre des personnes de sexe masculin est donc suffisant pour qu’on puisse l’accuser de misogynie ? dans ce cas la, cette affiche est hautement misandre alors (ben oui il n’y a que des femmes et qu’elle évoque l’amitié féminine) http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSH6DerYw1cCZhfcR95Af0yLUhhk26DbL-WCX4yL3aAO0NZFcVooP-sFwvO

    ce site part vraiment en couilles la dernière fois vous accusiez Django d’etre raciste et maintenant ca

    • on ne peut plus donc plus faire d’histoires sur l’amitié masculine sans que nos amis féministes soient encore une fois OUTRAGÉES ? le simple fait que ce film se concentre sur l’amitié entre des personnes de sexe masculin est donc suffisant pour qu’on puisse l’accuser de misogynie ?

      Vous ne retenez que ce qui vous intéresse dans l’article. Le pb, c’est la manière dont est traité le sujet de l’amitié masculine, qui est notamment faite en excluant ou ridiculisant toute personne ne correspondant pas aux normes viriles (homo, « efféminés ») ou de genre féminin.

  12. Bonjour

    « De manière assez prévisible, un grand nombre d’affiches de The Amazing Spider-man nous montre l’homme araignée dans des positions acrobatiques, évoluant avec agilité au-dessus de la ville (cf. par exemple ci-dessous à gauche). Ce serait « la femme araignée », elle attendrait passivement que l’ennemi vienne se prendre dans sa toile pour le tuer. Mais comme c’est un homme, et que l’homme est actif et conquérant, il saute d’immeuble en immeuble et pourchasse ses ennemis. »

    C’est de la spéculation et du pur troll gratuit ! Félicitation.
    Je vous mets un lien ou vous trouverez les bd des « spider girl ». Vous pourrez ainsi constater comme elles sont passives. http://www.comics-reader.com/search/

    « D’autres affiches (cf. ci-dessous) nous le montrent sans sa cagoule, mais dans des poses tout aussi viriles. La posture « de dos la tête de profil et un peu inclinée en avant » cherche peut-être à insister sur le poids qu’il porte sur ses épaules (« un grand pouvoir implique de grandes responsabilités », et les responsabilités sont un fardeau c’est bien connu… ce lourd fardeau de l’homme blanc hétéro viril…). »

    Pas de chance. Un des comics qui marche bien depuis plusieurs années c’est Ultimate Spiderman. Ou le héros est un spiderman noir.

    Un peu plus haut vous parlez des muscles de spiderman. Si y a bien un reproche que l’on ne peut pas faire à spider man, c’est d’être trop musclé. Dans l’univers des comics il me semble qu’il ne dépasser pas les 70 Kg. Et dans les films, ça musculature n’a rien d’impressionnante.

    Quant à l’hétéro patriarcat de spiderman… Si vous trouvez qu’un ado geek, tête d’ampoule martyrisé par les sportifs de sa classe, qui a du mal à gérer ses relations amoureuses, est un représentant du patriarcat, je me demande quel type d’homme n’en est pas un !

    Pour Men In Black, je vous l’accorde y a pas beaucoup de femmes dans le films. Et une partie s’avère être en réalité des aliens (ah ah), et une autre des femmes « fragiles ». Pour autant les mecs sont pas des gros bras: dans les bagarres ils galèrent, se font maltraiter en s’en tire grâce à des astuces comme des coups aux testicules. Pour les armes… Le film (le 1) ce moque lui même des armes. Regardez donc cette scène: https://www.youtube.com/watch?v=SN5QTMocKS8
    Avouez que ça vous embête que W. Smith soit noir. Vous avez pas pu placer le coup du blanc dominateur.

    Je trouve vos critiques des affiches d’Hunger très justes.

    Mais faite un effort pour vous renseigner un peu sur les film dont vous décryptez et surtout regardez les précédent opus ça évitera les contresens et de céder à la facilité.

    Yallah !

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