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Nouveaux pères (I), de « Monstres et Cie » à « Moi, Moche et Méchant » : apprendre à être doux

Depuis le début des années 2000, la figure du « nouveau père » est de plus en plus présente dans les médias. Contrairement à l’« ancien », ce père « moderne » est plus impliqué dans la relation qu’il a avec ses enfants et s’investit plus dans l’accomplissement des charges parentales. Malheureusement, comme le montrent deux études récentes (menées en France et aux États-Unis)[1], cette transformation des représentations de la paternité est loin de se traduire par une révolution dans les faits. Le partage égalitaire des tâches est loin d’être atteint, le sous-investissement paternel étant encore largement la règle. Il n’empêche que ce progrès notable dans les représentations mérite tout de même qu’on s’y attarde.

On se concentrera ici sur l’évolution de ces représentations dans le cinéma d’animation. En effet, parce qu’ils s’adressent à la fois aux enfants et à leur parents, les films d’animation sont un lieu privilégié de la réélaboration de ces représentations. Ainsi, durant les années 2000, nombreuses furent les productions qui abordèrent ce « problème » (puisque la redéfinition de la paternité y est en effet toujours présentée comme étant problématique, du moins au début).

Citons, dans l’ordre chronologique : Monstres et Cie (Monsters Inc., 2001), L’âge de glace (Ice age, 2002), Le monde de Nemo (Finding Nemo, 2003), Les Indestructibles (The Incredibles, 2004), Chicken little (2005), L’âge de glace 2 (Ice Age : The Meltdown, 2006), Shrek le troisième (Shrek the third, 2007), Kung Fu Panda (2008), L’âge de glace 3 (Ice Age : Dawn of the Dinosaurs, 2009), Moi, moche et méchant (Despicable Me, 2010), Dragons (How To Train Your Dragon, 2010), Shrek 4 : Il était une fin (Shrek Forever After, 2010), Kung Fu Panda 2 (2011)[2].

Comme on peut s’en apercevoir grâce à cette énumération, cette redéfinition de la paternité a touché l’ensemble du cinéma d’animation, quel que soit le genre dans lequel s’inscrivait le film (du kung-fu aux super-héros). Tous les grands studios d’animation se sont confrontés au « problème », de Dreamworks (Dragons, les Kung Fu Panda et les Shrek) à Pixar (Monstres et Cie, Le monde de Nemo, Les Indestructibles) en passant par Disney (Chicken Little).

Examinons maintenant en détails comment ces différents films ont réagi à cette évolution des mentalités concernant la paternité en divisant notre étude en quatre chapitres :

(I) de Monstres et Cie à Moi, moche et méchant : apprendre à être doux

(II) de L’âge de glace à Kung Fu Panda : redéfinir les liens familiaux

(III) du Monde de Nemo à Chicken Little  : problèmes de virilité

(IV) des Indestructibles à Shrek forever after : peurs masculines

Les « anciens pères »

Pour prendre toute la mesure des bouleversements qui ont affecté récemment les représentations de la paternité, il peut être instructif de faire un rapide état des lieux de celles-ci avant les années 2000 dans le cinéma d’animation, et en particulier chez le studio qui régnait alors en maître sur ce domaine : Disney.

Pour résumer, on peut dire que, de Bambi (1942) au Roi Lion (1994), rien n’est vraiment venu entacher la représentation du père comme patriarche bienveillant, modèle pour son fils à qui il apprend sans heurt à devenir comme lui : un homme, un vrai[3]. Pendant la période où les fils sont encore des nouveau-nés, c’est invariablement maman qui s’en occupe. Par contre, lorsqu’il est temps pour eux d’apprendre à devenir des adultes, c’est papa qui prend le relais, maman restant alors bien à l’écart pour ne pas empiéter sur l’œuvre de son homme, tout en continuant à assumer l’élevage quotidien (surveillance, toilette, soins, etc.). Le Roi Lion est un modèle en la matière : Sarabi est présente à la naissance de Simba puis lorsqu’il s’agit de lui « donner son bain », mais elle sait s’effacer lorsque Mufasa le prend en charge (ponctuellement) pour lui apprendre la vie (c’est-à-dire lui apprendre à devenir un chef).

 Maman est là pour « donner le bain »…… mais sait s’effacer lorsque papa mène son fils au sommet de son rocher phallique pour lui apprendre à devenir un homme

On retrouve ce même rôle de modèle de virilité dans Bambi (1942) ou Les 101 Dalmatiens (1961). Mais aussi dans les films où le père est plus symbolique que biologique, comme Les Aristochats (1970) ou Robin des bois (1973).

Or, comme on va le voir, ce schéma de transmission patriarcale va être complètement remis en cause dans les années 2000. La virilité du père y est en effet moins un modèle à suivre qu’un problème à surmonter pour garantir l’équilibre psychologique du fils (cf. Dragons et Chicken Little par exemple). De plus, les pères ont souvent à s’occuper des enfants en bas âge, les figures de mères étant relativement absentes (Cf. Monstres et Cie ou L’âge de glace).

Certes, 60 ans de représentations de la paternité dans le cinéma d’animation ne peuvent pas être résumés en aussi peu de lignes sans verser un tant soit peu dans la caricature (il faudrait par exemple faire justice au Livre de la jungle, qui n’est pas sans faire écho sur plusieurs aspects à certaines des productions des années 2000, en le replaçant précisément dans son contexte socio-historique de production). Mais globalement, il me semble que le schéma reste à peu près le même pendant toutes ces années, et que la sortie de Monstres et Cie en 2001 amorce un tournant absolument radical en ce domaine.

Monstres et Cie : être un père doux sans en avoir honte

Monstres et Cie raconte l’histoire de deux employés, Jacques Sullivan (dit « Sulli ») et Robert Razowski (dit « Bob »), qui travaillent en équipe à l’usine centrale de « Monstropolis ». Celle-ci alimente la ville en électricité grâce à l’énergie qu’elle produit à partir du cri des enfants, que les monstres terrorisent en surgissant de leur placard pendant la nuit. Hormis deux personnages féminins secondaires (et réduits aux stéréotypes de la jeune pimbèche à moitié hystérique et de la vieille fille chiante et aigrie), l’usine entière n’est peuplée que d’hommes qui jouissent paisiblement de leur homosocialité. L’entreprise est en effet présentée comme une grande famille où chacun a sa place et où tout le monde est heureux[4]. Tous les employés travaillent par deux, chaque équipe étant composée d’un « artiste » (qui effraye les enfants) et d’un larbin (qui collecte l’énergie produite par leurs cris). Alors que les larbins sont des hommes plutôt « mal dotés » par la nature (ils sont petits et moches), les « artistes » sont quant à eux plus conformes aux canons virils (grands, musclés, et parfois poilus).

 Les larbinsEt les hommes, les vrais

Notons au passage que le méchant du film, quoique faisant partie de la catégorie des « virils », est anormalement maigre et efféminé (cf. la photo ci-dessus, sur laquelle il est facile à identifier). Comme quoi Disney n’est pas le seul studio à faire des hommes qui ne correspondent pas aux canons de virilité des êtres forcément louches.

Mais revenons à notre couple de héros. Tout se passait très bien pour eux. Sulli était le champion de son usine. Et Bob était ravi de le servir sans obtenir aucune reconnaissance de personne (alors que son partenaire jouissait quant à lui du statut de star dans toute la ville). Or voilà qu’une nuit, alors qu’il traîne dans l’usine déserte pour régler quelques problèmes de paperasserie, Sulli constate qu’une porte de placard n’a pas été rangée. Il l’ouvre alors pour vérifier que l’enfant est bien dans son lit, mais la chambre semble vide. Lorsqu’il referme la porte, il s’aperçoit qu’une petite fille s’est introduite dans l’usine. Malgré ses tentatives pour s’en débarrasser, celle-ci ne cesse de le coller. Les enfants étant considérés à « Monstropolis » comme des êtres dangereux et contagieux, la vie de Sulli devient alors un véritable cauchemar…

Il n’est pas anodin que ce soit le plus viril des deux héros qui se retrouve avec ce bébé sur les bras. En effet, on peut lire le film comme le récit d’un apprentissage de la paternité : Sulli doit parvenir à quitter sa carapace virile pour devenir un père tendre dans en avoir honte. Les scènes marquantes du film peuvent être lues comme autant d’étapes vers la conquête de ce nouveau statut de père doux.

La scène de la rencontre entre Sulli et celle qu’il surnommera plus tard « Bouh » est très réussie du point de vue de son potentiel comique. Elle est fondée sur un renversement des rôles : alors que c’est le monstre qui devrait normalement faire peur à l’enfant, c’est l’inverse qui se produit ici, Sulli étant véritablement terrorisé par Bouh. Cette peur de l’enfant fait sûrement écho à une peur bien réelle de la part des pères de voir les enfants envahir ainsi leur vie. Dans le schéma patriarcal traditionnel, c’est en effet la femme (ou les domestiques) qui s’occupe des enfants, le père pouvant tranquillement se consacrer à ses activités. La remise en question de cette répartition inégalitaire des rôles génère donc logiquement un sentiment de peur chez les pères vis-à-vis de leurs propres enfants.

Le fait que Bouh s’introduise directement dans l’usine, c’est-à-dire au cœur même de l’un des lieu de l’homosocialité masculine, n’est pas un hasard. En tant qu’élément étranger, elle est ici une véritable menace pour la vie des « hommes entre eux ». Le vestiaire de l’usine, qu’elle envahit assez rapidement, évoque aussi le vestiaire des salles de sport, autre lieu où les hommes se retrouvent entre eux loin des contraintes familiales.

Les hommes entre eux

Et l’irruption du danger dans ce lieu sacré de l’homosocialité masculine

Le principe même de l’usine n’est d’ailleurs pas anodin. Toutes ces portes qui défilent sont autant de menaces de l’irruption des enfants dans la vie professionnelle des hommes. Et ce n’est donc pas un hasard si le travail de ces derniers consiste à effrayer les petites têtes blondes pour qu’elles ne franchissent surtout pas les fameuses portes donnant sur la sphère masculine.

Au début, les hommes évitent donc à tout prix la relation de tendresse et de proximité avec les enfants, en cultivant une attitude lointaine et fondée sur la terreur. Tout le trajet accompli par Sulli dans le film va consister au contraire à apprendre à être doux et à l’assumer sans honte. Corrélativement, l’éthique toute entière de l’usine va en être modifiée : il ne s’agira plus de tirer de l’énergie des enfants en les faisant crier mais en les faisant rire. Se dessine ainsi une image de la paternité plus éloigné de l’archaïsme du patriarche autoritaire.

Mais revenons au parcours initiatique de Sulli. Le premier contact qu’il établit avec elle est loin d’être un modèle de tendresse. En effet, alors qu’elle cherche à lui faire des câlins, il la saisit par l’intermédiaire d’un outil (symbole évidemment lourd de sens).

Premier contact

C’est qu’en effet, dans l’usine, tout contact avec un enfant ou avec un objet appartenant à celui-ci est immédiatement suivi d’un lavage intensif visant à éradiquer tout risque de contagion. Or il est intéressant de noter que ce « traitement anti-enfants » s’apparente fort à une dévirilisation. Le monstre est en effet rasé et on lui impose une collerette. Peut-être faut-il voir ici le signe d’une peur de la féminisation (ou de l’émasculation) chez les « nouveaux pères ». En tout cas, cette peur se retrouvera dans plusieurs autres films que nous étudierons, en particulier dans Le monde de Nemo.

Voilà ce qui arrive lorsqu’un homme touche un enfant !

Ce sont ces peurs que Sulli va avoir à combattre pour pouvoir instaurer un rapport de tendresse avec Bouh. Une scène cruciale a lieu dans les couloirs de l’usine. Sulli vient de retrouver Bouh alors qu’il la croyait morte, il la serre alors tendrement dans ses bras. Une mère le surprend alors dans ce moment de douceur et déclare avec admiration : « Quel père affectueux ! ». Sulli réagit alors immédiatement en refusant ce statut : « Euh en fait c’est ma cousine… euh ma sœur… ». Il n’assume pas encore le fait qu’être un père puisse être doux sans que cela soit honteux ou déshonorant.

Plus tard, alors que Sulli pénètre accidentellement avec Bouh et Bob dans la salle d’entraînement des nouveaux employés, le patron de l’usine lui demande de faire une petite démonstration de terreur pour montrer aux nouveaux comment s’y prendre pour faire crier les enfants. Devant l’insistance de son supérieur hiérarchique, il finit par accepter sans voir que Bouh l’a suivi dans le simulateur. Il pousse alors un cri terrifiant qui traumatise la petite fille.

Le papa à l’ancienne

Effrayée par son père de substitution, celle-ci le fuit dès qu’il tente de l’approcher. En regardant les écrans de contrôle reproduisant la scène, Sulli prend alors conscience de l’incompatibilité de son comportement d’avant avec ses nouvelles aspirations de père doux. Ce passage est particulièrement intéressant car il montre bien que l’attitude virile et autoritaire que les pères peuvent avoir avec leurs enfants est une pure construction sociale, un rôle qu’ils endossent et qu’il leur est donc possible d’abandonner. Le propos est clair : il n’y a rien de naturel là-dedans. Les pères peuvent très bien apprendre à être aussi doux que les mères ont appris à l’être (celles-ci n’étant pas non plus « naturellement » ou « instinctivement » affectueuses et « maternelles »).

La prise de conscience

Finalement, malgré la jalousie de son copain Bob, Sulli parviendra à devenir pour Bouh le père tendre qu’elle recherchait. Si le film pose donc au départ cette nouvelle définition de la paternité comme problématique pour les hommes, il montre au final que ce problème résulte uniquement de la construction sociale de la masculinité. Les hommes doivent donc sortir du rôle viril auquel on les assigne et apprendre à être doux sans en avoir honte.

Néanmoins, le progressisme de cette fin est un peu relativisé par la nouvelle relation qu’entretient alors Sulli avec Bouh, et plus généralement les monstres avec les enfants. En effet, Sulli vient rendre visite à sa petite dans sa chambre (et l’on peut supposer que leur relation sera placée ainsi sous le signe du divertissement ponctuel). De la même manière, les monstres ne terrorisent plus les enfants  mais les font  rire. Or ce rapport des pères aux enfants est loin de rétablir l’égalité homme/femme au niveau de l’investissement dans les charges parentales : maman s’occupe du quotidien ennuyeux, et papa vient faire l’animation au moment privilégié du coucher (répartition inégalitaire qui correspond d’ailleurs à celle qui existe aujourd’hui dans les faits, comme le montre par exemple l’étude déjà citée menée en France en 2009[5]).

Moi moche et méchant : de « Superbad » à « Superdad »

Premier film d’animation des années 2000 à aborder la question des « nouveaux pères », Monstres et Cie contient beaucoup d’éléments que l’on retrouvera tout au long de la décennie dans les autres œuvres ayant pour thème la paternité, et en particulier dans Moi, moche et méchant (2010).

Gru n’a qu’une seule idée en tête, il veut être le plus grand méchant de tous les temps. Lorsqu’il apprend qu’un autre méchant (nommé Vector) est parvenu à voler une pyramide, il décide de frapper un grand coup. Son projet : voler la lune grâce à un « Pistoréducteur », machine surpuissante permettant de rétrécir n’importe quel objet. Or, au moment où il réussit à mettre la main dessus, Gru se fait voler la machine par son plus grand ennemi qui la conserve précieusement dans sa forteresse imprenable. La seule manière pour Gru de pénétrer chez lui afin de récupérer le « Pistoréducteur » est de se servir de trois petites orphelines qui vendent des gâteaux dans le quartier, et que Vector laisse entrer chez lui parce qu’il adore les cookies. Notre héros adopte donc à contre cœur les trois petites, qui entreront dans sa vie pour ne plus en sortir.

Dans la lignée de Monstres et Cie, un héros qui aime à jouer le gros dur se retrouve avec trois gamines sur les bras sans savoir comment s’y prendre. De la même manière, tout le trajet accompli par le nouveau père consistera à délaisser sa carapace pour devenir doux et affectueux. Répugnant au départ tout contact physique avec elles, il finira par accepter donner le geste d’affection qu’elles attendent depuis qu’il les a adoptées : un bisou avant de dormir.

Avant

Après

Comme dans le film de Pixar, l’irruption des enfants vient perturber une communauté masculine exclusivement centrée sur le travail (Gru et Dr Nefario) et mue par un esprit de compétition (être le plus méchant de tous les méchants). Entouré de ses « minions » (des créatures puériles et jaunes qui sont à la fois ses esclaves, ses fans, ses ouvriers et ses cobayes), Gru règne sur son monde en véritable dictateur[6]. Mais lorsque la banque refusera de lui accorder le prêt lui permettant de réaliser son projet, ses filles lui ouvriront les yeux en lui offrant les quelques pièces économisées dans leur tirelire. Ce geste de solidarité étant suivi immédiatement par tous les minions, Gru commence alors à se dire que l’amour apporte peut-être plus que la méchanceté, tant pour celui/celle qui le reçoit que pour celui/celle qui le donne.

Petit à petit, notre héros prendra conscience que s’investir dans une véritable relation affective avec ses filles lui apportera autant, voire plus, que s’investir dans son travail.

«  On va à la fête foraine ? ». « Non, j’ai pas le temps et ça m’amuse pas »

« Ben c’était chouette tout compte fait »

Il délaisse ainsi progressivement son travail pour faire des crêpes à ses filles ou jouer à la dînette avec elles, en prenant plaisir à faire plaisir aux autres sans être avant tout tourné vers lui-même. Il s’oppose ainsi à la socialisation différenciée entre hommes et femmes qui amène les premiers à devenir avant tout des « êtres pour soi » et les secondes des « êtres pour autrui » (c’est-à-dire concrètement pour leurs enfants, pour leur mari, pour leur famille, pour tous les gens dont elles s’occupent dans les métiers de « care » très majoritairement féminins, etc.).

Gru se féminisera d’ailleurs clairement au fur et à mesure qu’il passera du temps avec ses filles. Mais contrairement par exemple au Monde de Nemo qui présente cette féminisation des « nouveaux pères » comme un mal à combattre, Moi, moche et méchant nous la montre toujours comme étant absolument positive. Certes, Gru a un peu honte au début, quand toutes les mères le regardent avec admiration parce qu’il a accepté de venir au spectacle de danse de ses filles (de la même manière que Sulli a honte lorsqu’il est surpris en train de faire des câlins à Bouh dans Monstres et Cie).

Accompagner ses filles à la danse, la honte…

Mais cela lui passera très rapidement, lorsqu’il découvrira tout le bonheur que peut lui apporter l’investissement dans une relation affective forte avec ses filles. Et même lorsqu’il tentera de se convaincre à la fin qu’il est avant tout « le plus grand criminel de tous les temps », il le fera dans sa combinaison spatiale qu’un lavage à trop haute température a rendu aussi rose que les vêtements de ses filles, signe que sa nouvelle identité lui colle décidément beaucoup plus à la peau que l’ancienne.

Lorsqu’il se retrouvera dans l’espace avec la lune miniaturisée dans les mains et que sa place pour le spectacle de danse  lui passera sous le nez, il comprendra définitivement que ses désirs de puissance ne méritent pas le sacrifice de la relation d’amour qu’il a noué avec ses filles. Désormais, elles passeront avant sa carrière de méchant.

Être pour moi ou pour autrui ? That’s the question…

Lorsqu’il cherche à expliquer la difficulté qu’a Gru à être affectueux avec ses filles, le film recourt à des flashbacks qui nous montrent l’enfance difficile du héros. Celui-ci a été malmené par une mère dure qui ne s’intéressait jamais à lui. Par exemple, quand il lui confia son désir de marcher un jour sur la lune, elle lui répondit sèchement : « Trop tard, ils n’envoient plus de singes dans l’espace ». Le film individualise donc la cause de la difficulté masculine à donner de l’affection, en l’originant en plus dans une figure féminine. Il ne montre donc pas en quoi elle touche en grande partie les hommes parce que ceux-ci ont été socialisés en ce sens, mais il préfère au contraire mettre cela sur le dos d’une mère mal aimante, en faisant ainsi de Gru un cas isolé (alors que le patriarcat est bien évidemment un système).

On peut noter au passage à quel point ces films d’animations semblent mal à l’aise avec les figures de mère, et de femmes en général. Les mères sont en effet soit totalement absentes (L’âge de glace, Le monde de Nemo, Chicken Little, etc.), soit « indignes », comme l’est celle de Gru. Et les femmes sont quant à elles en général conformes à des stéréotypes sexistes assez scandaleux : la folle hystérique (Le monde de Nemo, Monstres et Cie, L’âge de glace 2, etc.) ou la vieille fille aigrie (Monstres et Cie, Moi, moche et méchant avec le personnage de Miss Hattie, etc.). Comme s’il fallait absolument faire disparaître les femmes ou les rendre horribles pour que les hommes puissent envisager (en y étant forcés) de s’investir dans les tâches parentales et dans une relation affective avec leurs enfants. Au passage, seules Fiona dans Shrek et Helen Parr dans Les Indestructibles semblent à peu près « normales », et comme par hasard, elles sont mariées. Ces films voudraient-ils nous signifier par-là que c’est seulement quand elles sont au contact d’un phallus que les femmes savent se tenir à leur place ? L’évolution du personnage d’Ellie dans L’âge de glace semble d’ailleurs confirmer cette observation : complètement hystérique et imprévisible dans le 2, elle devient beaucoup plus paisible et docile dans le 3, où elle s’est accouplée avec Manny et attend un enfant de lui…

Une manière plus positive de voir le personnage de la mère dans Moi, moche et méchant pourrait consister à en faire la représentante du lien de parenté biologique, que le film opposerait au lien de parenté électif qui caractérise le rapport de Gru avec ses filles. Si la mère est un personnage négatif, ce pourrait donc être parce que le film oppose parents biologiques et adoptifs, en revalorisant les seconds. Cet axe de lecture doit être mis en lien avec la scène où Gru s’aperçoit que les filles se sont dessinées sous son portrait dans l’arbre généalogique de sa famille. Ce geste exprime le désir qu’ont les filles d’être considérées comme les véritables enfants de Gru, et invite ainsi à une redéfinition ce que l’on considère comme un véritable « lien familial » ou « parental ». Être un père ou être une mère ne consiste pas juste à donner ses spermatozoïdes ou ses ovules, mais bien plutôt à développer une relation affective avec des enfants. En ce sens, Gru est plus un père pour ses filles que sa mère était une mère pour lui.

Cette volonté de redéfinir les normes de la parentalité et de la famille se retrouve dans d’autres films d’animation des années 2000 (cf. le deuxième chapitre de cet article, avec les études de L’âge de glace et de Kung Fu Panda). Dans Moi, moche et méchant, elle s’exprime explicitement dans le moment parodique où la « fausse famille » composée de minions déguisés se rend au supermarché pour essayer de remplacer la peluche d’une des filles de Gru.

La famille modèle

En dotant cette « famille modèle » de tout l’attirail « obligé » (moustache et chapeau pour papa, robe rose et cheveux blond pour maman, couche et tétine pour bébé), le film la rend volontairement ridicule. Cette famille apparaît ainsi pour ce qu’elle est : non pas une famille normale, mais une famille normée. Qu’elle se rende en plus au supermarché avec une excitation démesurée place clairement cette représentation de la famille du côté de l’idéologie (la famille idéale avec papa-maman-bébé est comparable, voire liée, à l’idéologie consumériste). Le contraste entre le ridicule de cette « fausse famille » caricaturale d’un côté, et la « vraie famille » émouvante constituée par Gru et ses trois filles adoptives de l’autre, joue totalement en faveur de la seconde. La « vraie famille » n’est peut-être pas celle que l’on croit bien souvent. Et il est temps que la représentation classique de « la famille » traditionnelle explose définitivement pour laisser place sur les écrans à toutes « les familles » qui existent dans la réalité, dans toute leur diversité.

Or c’est justement à deux films travaillés par une telle redéfinition de la famille que sera consacré le deuxième chapitre de cet article (à venir…).

Paul Rigouste

Sur les mêmes thèmes, voir aussi sur ce site :

Nouveaux pères (II), de L’âge de glace à Kung Fu Panda : redéfinir les liens familiaux, par Paul Rigouste


[1] Pour la France, cf. Brugeilles C., Sebille P. (2009), « La participation des pères aux soins et à l’éducation des enfants. L’influence des rapports sociaux de sexe entre les parents et entre les générations », Politiques sociales et familiales, n°95, mars, pp. 19-32 (étude trouvable sur internet). Et pour les États-Unis, cf. http://www.plurielles.fr/parents/enfants-bebes/nouveaux-peres-aux-usa-enfants-ou-carriere-il-faut-choisir-6538747-402.html

[2] On ne se concentrera ici que sur les productions états-uniennes, mais le phénomène est peut-être observable dans d’autres pays. La France a par exemple produit Mia et le Migou (2008), qui correspond exactement à cette tendance que nous avons notée outre-atlantique.

[3] En ce qui concerne les rapports qu’entretiennent les pères avec leurs filles (surtout dans les années 90, à partir de La Petite Sirène), je renvoie à mon article sur les pères et les mères chez Disney, disponible sur ce site : http://www.lecinemaestpolitique.fr/peres-et-meres-chez-disney-qui-a-le-beau-role/

[4] Même si cette vision un peu idyllique est un peu remise en question vers la fin du film lorsque l’on s’aperçoit que le patron en apparence bienveillant n’était en fait mu que par la cupidité, il n’empêche que le principe même de l’entreprise capitaliste hiérarchisée n’est jamais remise en question puisque Sulli devient au final le nouveau patron. Le film défend donc l’idée d’un capitalisme plus « moral » et « contrôlé », sans jamais critiquer les fondements de la domination qui règne au sein de l’entreprise.

[5] Brugeilles C., Sebille P. (2009), « La participation des pères aux soins et à l’éducation des enfants. L’influence des rapports sociaux de sexe entre les parents et entre les générations ».

[6] Il évoque à la fois un patron qui exploite ses ouvriers (« non, personne n’aura d’augmentation ») et une sorte de dictateur soviétique (comme en témoigne son accent russe).

Autres articles en lien :

9 réponses à Nouveaux pères (I), de « Monstres et Cie » à « Moi, Moche et Méchant » : apprendre à être doux

  1. « il ne s’agira plus de tirer de l’énergie des enfants en les faisant crier mais en les faisant rire. »

    C’est aussi la définition du capitalisme des trente glorieuses, non? Il s’agissait toujours de nous soutirer notre énergie, et il peut être très déplaisant d’être forcé de rire….

    Heureusement, cette époque est finie, et nous voilà revenus aux monstres qui nous font peur pour nous forcer à produire.

  2. Bonjour,

    Je tenais à vous dire que je trouve votre analyse particulièrement pertinente et bien menée.
    Par ailleurs, je voulais vous signaler un autre exemple sur lequel j’aimerais avoir votre avis : celui de la série « Madame est servie ».
    En fait je m’interroge sur le rapport que l’un des personnages principaux, Tony Micelli, entretient avec sa propre fille (dont il est le parent unique, suite au décès de sa femme), et avec Jonathan, fils de sa patronne (une femme séparée). Face à c/s-es deux enfants, Tony semble jouer tour à tour un rôle dit « maternel » et « paternel ». Par là j’entends qu’il punit autant qu’il console, qu’il protège autant qu’il pousse au défi.
    De plus, les rôles « genrés » des enfants sont aussi inversés : la fillette est bagarreuse, sûre d’elle et forte, alors que le garçon est timide, faible et cherche en permanence la protection de sa mère (une femme forte).
    J’ai toujours trouvé cette série très intéressante et assez en avance sur son temps concernant la question de la masculinité. Qu’en pensez-vous?

    • Bonjour,
      Merci beaucoup pour cette référence. J’ai déjà entendu parler de cette série mais je ne l’ai jamais vue. Je la regarderai dès que j’aurai un peu de temps (ce qui n’est pas gagné…), et on pourra en reparler. Sinon, vous pouvez aussi ouvrir un débat sur ce sujet sur notre forum (en y recopiant votre commentaire), dans la rubrique série. Comme ça si quelqu’un-e d’autre l’a vu, vous pourrez échanger avec elle/lui.
      A bientôt

  3. Votre analyse est intéressante (je n’ai pas lu celle sur Moi moche et méchant, je n’ai pas vu le film et je préfère le voir avec un peu de suspens) mais êtes vous sûr qu’il s’agisse bien de « nouveaux » pères ? La figure du père aimant, comme celui qui apporte l’affection, qui rend l’enfant heureux n’est pas si nouvelle. Voyez Pinocchio, ce film est plutôt vieux et montre bien Gepetto comme un de ces « nouveaux père »: c’est celui qui aime sans compter, qui se donne entièrement à son enfant. Il n’est pas une figure sévère.
    De ce fait, si ce que vous dites à propos de Monster and Cie est très pertinent, il me semble délicat de parler de « nouveaux » pères. Un retour à la figure initiale peut-être ?

    • Bonsoir,
      Si l’on peut effectivement trouver dans le personnage de Gepetto des traits qui peuvent faire penser aux « nouveaux pères » dont je parle dans mes articles, je pense qu’il est plus prudent de considérer ce cas à part, dans la mesure où Pinocchio a été produit à une époque totalement différente de celle où sont sortis les films dont je parle (il date de 1940). Du coup, il vaudrait peut-être mieux comparer Gepetto aux autres figures paternelles que l’on peut trouver dans les films d’animation (ou même des films) états-uniens de cette période, si l’on veut tenter de comprendre à quoi elle pouvait faire écho à l’époque. Car je me dis qu’à comparer des oeuvres aussi éloignées dans le temps, on risque de ne pas en percevoir les spécificité et tout amalgamer. Vous voyez ce que je veux dire ?
      Et quand je parle de « nouveaux pères », je reprends une expression récente et de plus en plus à la mode, qui est (je crois) postérieure aux mouvements féministes des années 60-70 (voire encore plus récente). C’est juste en ce sens (répandu) que j’emploie l’expression « nouveaux pères ».

      • Je comprends en effet. Oui, c’est vrai qu’il y a un renouveau, que c’est une figure bien particulière, en ce sens, il y a bien une revendication toute nouvelle de la figure du père.
        Je vous remercie de votre réponse… Et j’irais jeter un oeil aux autres articles sur les nouveaux pères quand j’en aurais le courage^^

        Je voulais surtout dire que finalement, ce n’est peut-être pas si nouveau la figure du père « doux ».

        • Oui, au sens où il y a déjà eu des figures de « pères doux » à d’autres époques et dans d’autres contextes. Mais, encore une fois, je pense que le plus intéressant est de se demander à chaque fois pourquoi de telles figures apparaissent (raisons qui sont à mon avis à chaque fois différentes suivant l’époque et le contexte socio-historique).

          Par exemple, vous avez l’apparition d’une telle figure dans le cinéma français de l’Occupation, mais pour d’autres raisons et dans un autre contexte (et du coup sûrement sous une forme un peu différente). Noël Burch et Geneviève Sellier le montrent bien dans leur livre passionnant sur le cinéma français classique intitulé « La drôle de guerre des sexes du cinéma français 1930-1956 » (plus précisément dans le chapitre 9 : « Hommes doux et nouveaux pères »).
          Apparaît sous l’Occupation une figure de « père maternant, en rupture avec le père autoritaire et incestueux de l’avant-guerre ». Je les cite : « Conséquence d’une imprégnation par les valeurs féminines d’un patriarcat mis à mal par la défaite, le père maternant opère une régénération des figures masculines en détournant à son profit la positivité des images maternelles. Cette revalorisation dont on peut observer les étapes pendant ces quatre années de l’Occupation, annonce et prépare le retour de flamme misogyne de l’après-guerre ».

          Cet exemple me semble intéressant pour deux raisons :
          1/ Il permet de comprendre pourquoi une telle figure de père doux apparaît à ce moment et en totale opposition avec les figures de pères « autoritaires et incestueux » de l’avant-guerre : en conséquence de la crise que traverse le patriarcat suite à la défaite de l’armée française.
          2/ Mais il permet aussi de voir l’ambivalence que joue cette figure d’un point de vue politique. Car à la fois elle est un progrès par rapport à la conception de la paternité de l’avant-guerre, mais en même temps elle est aussi le lieu d’une confiscation par les hommes d’un trait positif qui appartenait avant aux femmes. Donc s’il y a adoption par les hommes de traits féminins, il y a en même temps confiscation de ces mêmes traits (les femmes étant du coup exclues). Comme le notent Sellier et Burch plus loin : « Mais se dessine à la fin de l’Occupation comme une nouvelle évolution qui tend à exclure la mère pour permettre au père maternant d’assumer tout le pouvoir parental, c’est-à-dire de récupérer un peu des prérogatives d’antan, même transformées ».

          Et j’ai l’impression qu’on retrouve justement la même logique dans les films d’animation des années 2000 que j’ai essayé d’analyser ici. Comme j’ai essayé de le montrer, ces films tendent dans leur grande majorité soit à exclure totalement les figures de mère (cf. Monstres et Cie) soit à les diaboliser (cf. Moi, moche et méchant). Donc si ces films sont plutôt progressistes dans leurs manière de proposer une image de la paternité qui rompt avec la figure du patriarche lointain style Bambi ou le Roi Lion, ils ont aussi tendance à exclure les femmes de la parentalité après leur avoir confisqué leurs qualité, réintroduisant par là la domination patriarcale par un autre biais et sous une autre forme.

  4. J’ai beaucoup aimé le personnage féminin avec la robe blanche et les cheveux blancs, à vrai dire c’était mon personnage favori en cet animation, Les Indestructibles. Je pense que son nom est « Ms. Mirage ». Le deuxième qui vient après est « Bombe Voyage », j’aime bien aussi et ce sont les deux seuls qui m’ont attachées.

    Le texte ci-haut est intéressant. Ça ne m’étonnera pas que les hommes français sont devenu tout dépités et ils avaient toutes les raisons à se sentir petits. C’est à cause des anglais et des français, hommes, qui sont la cause de la deuxième guerre mondiale. Les français voulaient une revanche contre les allemands à cause de la guerre Prussienne en 1870 et les anglais avaient de gros yeux pour les colonies allemandes en Afrique.
    Les féministes anglaises et françaises ont été favorables envers le parti « Nazi » et depuis sa formation en 1923. Les féministes japonaises ont toutes, à l’unanimité donner leur appui à l’empereur Hirohito et au générale Tojo. Et il y a eu des filles et des femmes chinoises qui ont accueillit les japonais et ils les ont même aimés et mariés. Récemment, j’ai lu un article qui parlait justement de ces femmes chinoises et coréennes qui se sont mariées avec ces officiers de l »Imperial Army of Japan » et qui ont sorti en publique pour protéger leur mari et qu’elles les ont mariés par leur propre volonté. Elles étaient tannées de se faire appeler « victime » et de voir leur mari se faire rabaisser. Et les garçons et hommes japonais n’ont rien à voir avec les hommes occidentaux de l’extrême ouest. J’ai aussi de grands doutes qu’il y avait quelques filles et quelques femmes cachées en l’uniforme des soldats japonais avec la tête rasées mais cela reste à prouver.
    Le parti « Nazi » avait quelque chose à donner aux femmes de l’Europe. Les « nazis » n’étaient pas particulièrement rigidement patriarcales, à ce que je pense. Et l’empire japonais avait quelque chose à donner aux autres orientaux (la Chine fut un malheur). En premier lieu, les étudiants, les féministes, les socialistes et les communistes japonais croyaient beaucoup en cette guerre. Elles et ils voulaient toutes libérer les gens de couleurs en Asie… c’est jusque ça s’est détérioré à quelque part en chemin… Il y a des historiens qui ont avancé que le complexe d’infériorité des japonais par rapport aux chinois eut pris le dessus sur leur jugement.
    Quand la guerre eut fini, les féministes anglaises et françaises se sont écrasées pour un temps à cause de leur amitié avec les « nazis ». Il ne restait que les américaines pour reprendre la bataille mais pas pour longtemps. Les femmes japonaises comme les hommes japonais se sont senties mal pour ce qu’ils (elles?) ont fait durant cette guerre mais pas pour longtemps pour les japonaises. Les américains et le générale McCarther ont instauré une société à l’américaine dont les japonaise avaient de la misère à gober, par contre les japonaise ont eu droit à l’avortement sur demande en 1948. J’ai le sentiment que les filles et les femmes du Japon n’ont jamais bien pris cette défaite et qu’elles ont très mal vu de voir leurs garçons et leurs hommes capituler si facilement. Quand les forces navales américaines s’approchaient du Japon, le gouvernement impérial avaient décrété que les filles et les femmes seront entraînées à combattre contre un éventuel débarquement. Et elles se sont mises vigoureusement à l’œuvre selon quelques sources. Mais à la capitulation, tout était fini et elles n’ont pas eu la chance de se défendre elles-mêmes. Elles sont donc devenues désormais d’éternelles victimes (de viols) avec un point d’interrogation sur le dos.
    Les féministes du Japon se sont activées très tôt après la guerre. Elles ne pardonnaient pas leurs garçons et leurs hommes à se pencher aux diktats occidentaux et quant elles ont vu plusieurs de leurs consœurs commencer aussi à plier l’échine à cette dictée qu’elles ne pouvaient accepter, c’est en ce moment là qu’elles ont dit « Non! »

    Désolée, je spécule ici. Je prends mes idées de mes sentiments, d’une multitude de petites lectures, dont des « manga » et des paroles des gens qui se sont étalés en une quarantaine d’années. Je laisse à faire vos propres recherches sur les idées ci-dessus. En tous cas, ça me ferait un grand plaisir si vous pouvez trouver des sources qui me contrediront ou qui me valideront… en les idées que j’avance ci-dessus.

    … « vous pouvez aussi ouvrir un débat sur ce sujet sur notre forum (en y recopiant votre commentaire), dans la rubrique série »…

    Je commence à connaître un peu plus votre forum qui me soit paradoxalement plus intéressant que le forum de « manga » et les trois forums sur le transsexualisme d’où je vais, mais moins souvent.

    J’ai trouvé votre section sur le transsexualisme… un peu tard, j’ai déjà placé un petit synopsis d’une série « manga », Prunus Girl, en la discussion l’image de la fille et de la femme en l’animation japonaise. Je vois aussi que nous pouvions ouvrir nos propres discussions, un peu tard encore, mais je pense que je vais continuer à simplement lire les critiques et les commentaires en les discussions déjà ouvertes, pour moi, elles touchent déjà les émotions qui m’intéressent comme les genres et en sens l’érotisme et le transsexualisme…

    Je ne dessine plus et j’en ai beaucoup à illustrer. Bonne nuit!

  5. J’ai des choses à faire mais il y a quelque chose qui me dérange de mon texte ci-haut.

    De parler des japonais, ça va (j’ai encore les lectures) mais de parler du parti « Nazi », ça ne va pas! En ce qui concerne de dire que les femmes avaient une vision plus optimiste envers ce parti me met mal-à-l’aise. Je n’ai plus ces sources de lectures et vu la vitesse que je lis parfois je me mélange… par contre, j’ai vu un film (noir et blanc) qu’il y avait des américains qui fussent partis du parti « Nazi » en 1936 aux States… et presque toute la population américaine était sympathique envers l’Allemagne nazi… selon un documentaire que j’aie vu. Mais j’ai toujours préféré d’être sûre avant de dire des choses…

    … en tous cas, j’ai récemment lu (de même que cette source n’en était pas tout à fait sûre) qu’ils faisaient des expériences sur le transsexualisme, même s’ils ont saccagé la clinique du docteur Magnus Hirschfeld… et je pense que c’est cela qui a mélangé mes sentiments à propos d’eux… (1)

    Ce que je touche en ce texte et ce que Paul Rigouste touche en son texte sont beaucoup plus complexe à expliquer en un seul petit essai ou message et j’en suis vraiment désolée. Dorénavant, je vérifierai tous mes essais ou messages comme je le fais sur quelques essais que j’écris en ce moment sur les sujets qui me sont importants.

    (1) « Histoire des transsexuels en France » par Maxime Foerster.

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