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Mr. Robot (2015), épisode pilote : quand l’expression « révolution numérique » prend un tout autre sens…

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Mr. Robot, voici le nom d’une nouvelle série dont le pilote a été dévoilé il y a quelques jours sur la chaîne états-unienne USA Network. Au programme : Elliot, ingénieur sécurité le jour et pirate informatique la nuit, est un jeune homme souffrant de phobie sociale. Isolé, il n’est pas pour autant coupé du monde qu’il observe à travers les comptes Facebook et les emails des personnes qu’il pirate. Mais la société dans laquelle il vit ne lui inspire pas que de la phobie : Elliot est en colère de voir les êtres humains enfermés dans un monde virtuel contrôlé par les plus puissants du monde : les 1% les plus riches qui concentre près de la moitié des richesses du monde (et qui possèderont d’avantage que les 99% combinés de la population restante d’ici 2016 d’après les pronostics d’Oxfam).

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La matrice omniprésente que personne ne voit plus : E Corp alias Evil Corp. Toute ressemblance avec des entreprises existantes n’est bien évidemment pas fortuite…

Pour Elliot et le groupe de pirates qui le contacte par l’intermédiaire du mystérieux Mr Robot sous le nom « fsociety », le positionnement est clair : « fuck society » et son univers capitaliste où l’argent, agent contrôleur qui modèle les vies de tout·e·s, n’a plus aucune matérialité. On connaît les spéculations, l’argent fictif. Mais même sans manipulation tendancieuse, l’argent et les transactions financières d’aujourd’hui ne sont plus que des algorithmes, des lignes de code, du logiciel qui tournent nuit et jour sur des serveurs pour faire fonctionner les banques et les bourses du monde. 70 % des transactions aux Etats-Unis sont faites via du trading haute fréquence, autrement dit des ordinateurs dont les opérations sont tellement rapides qu’elles ne sont plus compréhensibles ou contrôlables par l’être humain. Perturbez le réseau informatique d’une banque, stoppez quelques uns de ces serveurs pendant une heure, et voilà que des millions s’envolent en fumée.

Héritier des Anonymous, Elliot est le nouveau Neo qui va combattre cette matrice financière. Effacer les disques durs de l’entreprise qui détient 70% des crédits aux Etats-Unis, c’est annuler les dettes de millions de personnes : voilà le premier coup lancé pour initialiser la redistribution des richesses dans le monde.

Le pitch est alléchant, les références techniques sont crédibles et l’ambiance rappelle l’ère des coups d’éclats d’Anonymous et des mouvements Occupy. Car non, la technologie n’est pas neutre et les hackers ont montré qu’illes pouvaient avoir une conscience politique aigüe, d’autant plus pertinente dans un monde où le « tout numérique » envahit chaque aspect de nos vies – dans les pays riches du moins – comme la preuve indiscutable du progrès : stockage des savoirs, communications, transactions, surveillance…

Démocratie et lobbies, surveillance et vie privée : prendre conscience des disfonctionnements actuels

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« Democracy has been hacked » : phrase choc de la campagne marketing de la nouvelle série, il s’agit également d’une citation d’Al Gore, ancien Vice Président des Etats-Unis et prix Nobel de la paix engagé dans la lutte contre le changement climatique. Selon Gore, la démocratie états-unienne a été « hackée », détournée par les grandes compagnies pour leurs profits (notamment financiers) plutôt que pour les intérêts publics.

Les donations de grandes entreprises aux campagnes d’hommes et de femmes politiques, les relations intéressées entre les protagonistes principaux des grandes industries, des banques, des médias et de la scène politique (tel que le « clintonworld » dont les méandres refont surface avec la campagne actuelle d’Hillary Clinton pour la présidence des Etats-Unis)  et les lobbys de Washington et de l’Union Européenne : tout ceci laisse entrapercevoir la sphère d’interactions et d’intérêts communs dans laquelle évoluent les puissant·e·s.

(Pour illustrer la manière dont s’entrelacent politique et business en France, je conseille le documentaire Les Nouveaux chiens de garde (bande-annonce et film complet) qui expose comment les médias, appartenant à des groupes industriels ou financiers, et le pouvoir se tiennent par la main. Ou encore cette enquête de Cash Investigation sur l’industrie du tabac toujours visible en ligne.)

Une atmosphère anxiogène baigne ce premier épisode de la série flirtant avec la ligne complotiste puisqu’Elliot s’imagine – à tort ou à raison – être surveillé et suivi. Dans un monde post-Snowden, on peut s’étonner du fait que les questions de surveillance généralisée et de vie privée en ligne ne soient pas traitées plus largement dans le pilote. Certes, le héros dit explicitement détester Facebook et n’y a pas de compte : il utilise le réseau social pour espionner ses cibles.

Que ce soit dans le but de faire une référence directe ou par manque d’originalité, l’affiche de la série n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle du film The Social Network chantant le génie de Mark Zuckerberg, le créateur de Facebook. Sous sa capuche noire, Elliot est le double opposé de Zuckerberg, celui qui est en dehors de la matrice « sociale » mise en place par le jeune développeur et dont la plupart des gens n’ont pas forcément conscience des implications. Le grand nombre d’informations mises en ligne sur les réseaux sociaux permet par exemple à Elliot de tout savoir ou presque de la vie des personnes qu’il espionne.

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On pourra cependant reprocher à ce pilote de laisser la question de la surveillance cantonnée à une menace provenant d’individus seulement, et pas de gouvernements ou d’entreprises. Or, des enjeux politiques critiques et très actuels sont à considérer. La centralisation de données privées, par une entité qui en tire un profit financier par la vente des informations récoltées sur ces utilisateurs/rices à des entreprises de publicité, pose d’abord la question de savoir si nous acceptons qu’une société se fasse des milliards sur nos vies privées. Dans la vie réelle, cela reviendrait à accepter qu’une personne nous suive partout où nous allons, observe ce que nous mangeons, buvons, lisons, note comment nous nous habillons, assiste à toutes nos conservations, sache quelles relations nous entretenons et devine même ce que nous pensons tout bas dans le seul but de nous proposer d’acheter tel ou tel produit et de se faire de l’argent (sous couvert de nous proposer une « meilleure expérience » de navigation). Cela serait certainement insupportable à la plupart d’entre nous dans la vie « physique », pourtant nous acceptons sans broncher que cela se produise dans notre vie en ligne sous prétexte que « nous n’avons rien à cacher ». Ainsi tout – non seulement notre force de travail, mais aussi nos goûts, nos activités, nos interactions humaines et jusqu’à nos habitudes de consommation mêmes – devient monétisable pour le profit d’une minorité d’individus.

Mais il ne s’agit que de la partie la moins sombre du tableau. En effet, lorsque l’on sait que les géants du net comme Google, Apple ou Amazon, qui captent une très grande partie de nos informations en ligne, investissent d’autres secteurs comme la santé, les transports, l’infrastructure réseau ou la banque, ce qui pouvait paraître lointain et virtuel jusqu’ici devient tout d’un coup beaucoup plus terre à terre : une seule entité, centralisant déjà un grand nombre de nos données, contrôlerait également les services hors-ligne que nous pouvons utiliser.

Enfin, à cela s’ajoute le scénario où ces entreprises collaborent avec les gouvernements dans des buts de surveillance généralisée à des fins politiques et répressives : pris-e-s en tenaille entre les intérêts économiques des uns et les intérêts politiques des autres, comment protéger notre indépendance et nos libertés face à des acteurs pour qui la priorité est celle du profit et du pouvoir ? Comment, dans de telles conditions, dénoncer et lutter contre des discriminations institutionnelles ?

Ce scénario n’est malheureusement pas qu’hypothétique, y compris dans les régimes démocratiques occidentaux si fièrement posés en exemple au reste du monde : au Etats-Unis, le scandale Snowden, raconté dans le très recommandable documentaire CitizenFour de Laura Poitras (bande-annonce et film en VOST), a dévoilé comment la NSA, l’agence nationale de la sécurité états-unienne, espionnait massivement les communications des non-citoyens états-uniens passant par des entreprises majeures telles que Google, Facebook, Yahoo !, Microsoft et Apple.

En France, le projet de Loi Renseignement visant à mettre en place un dispositif similaire sur les réseaux des opérateurs Internet, voté début mai à l’Assemblée, est actuellement examiné au Sénat.

Une lutte au sommet : l’élite des hackers contre l’élite des 1 %

On peut regretter l’un des parti-pris essentiels de ce pilote (à voire si cela se confirme dans la suite de la série) : puisque la matrice est informatique, la guérilla devra être menée par les nouveaux combattants de l’ère numérique – les hackers et pirates informatiques. Le potentiel de subversion s’en retrouve amoindrie, puisque pour avoir les moyens de lutter contre le système, il faudrait faire partie de cette caste de super-héros aux pouvoirs magiques que ce sont les hackers. Les citoyen·nes lambda, incapables de prendre la pilule rouge puisqu’illes n’ont même jamais vu un terminal, ne peuvent que rester les victimes impuissantes d’un système dont illes ne remarquent même pas les tentacules. Il suffit de remarquer la manière dont Elliot considère les personnes de son entourage et s’estime devoir les protéger malgré elles : naïves, aveugles, vulnérables, ce sont typiquement les femmes telles sa psychologue et son amie Angela qui sont trompées par leurs compagnons (on attend impatiemment le développement du personnage de la développeuse et pirate Darlene pour relever le niveau dans les prochains épisodes).

Pour lutter contre les 1 % des 1 % les plus puissants de la planète, le mystérieux Mr Robot sélectionne avec soin une équipe de pirates informatiques : au programme, un test de haut niveau, pour évaluer les compétences techniques et pour sonder le potentiel révolutionnaire des recrues. En somme, il s’agit d’opposer une nouvelle élite minoritaire à celle qui dirige déjà le monde. Où se place le processus de décentralisation et de redistribution du pouvoir dans ce tableau ? Où sont les 99 % ? Ne risque-t-on pas de tomber dans un autre type de dictature technocratique, dont le seul garde-fou serait la morale bienveillante de gentil·les hackers désintéressé·e·s par l’argent… mais tout de même omnipotent·e·s ?

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Les 1% des 1% les plus riches du monde.

Autre élément surprenant : les ennemis seraient tout-puissants, mais invisibles. Ainsi n’aperçoit-on que leurs silhouettes en contre-jour, et leurs corps et visages flous à la fin de l’épisode. Mais s’il s’agit des plus riches et puissantes personnes de la planète, il leur est difficile de passer inaperçues : à la tête des plus grosses fortunes, à la racine des ramifications d’empires financiers et industriels, il est tout à fait possible de sous-estimer l’ampleur de leur influence et le nombre de leurs intérêts, mais pas leur identité. La série n’aurait-elle pas succombé ici à un effet de suspense complotiste un peu facile ?

Le classement Forbes des personnes les plus riches du monde est un bon endroit pour commencer à se renseigner. Et je ne peux m’empêcher de citer ici un article publiant le top 10 des plus grosses fortunes du monde en mai 2015 sur le site du NASDAQ qui souligne que, même s’il est « peu probable qu’aucun d’entre nous ne devienne l’une des 10 personnes les plus riches du monde », il est tout de même possible d’atteindre une « sécurité financière » car en « faisant des économies de manière drastique et en investissant de manière efficace […] pendant une longue période, beaucoup d’entre nous pouvons devenir au minimum millionnaires ». Devenir millionnaire n’est qu’une question de temps, d’effort et de volonté, n’est-ce pas ? (juste pour donner une idée, si vous avez déjà la chance de pouvoir mettre 1000 euros de côté par mois, il vous faudra plus de 80 ans pour atteindre votre premier million).

Il est également intéressant de se faire une idée sur la répartition géographique des richesses d’après les chiffres de 2013.

Le cliché habituel du hacker… avec quelques subtilités bienvenues

Bien sûr, on ne coupe pas aux clichés habituels du « hacker » analysés dans la série d’articles Geeks à l’écran publiés sur Le cinéma est politique : le héros est un homme  jeune, célibataire et un pirate informatique qui, comme il est coutume de voir les informaticiens représentés à l’écran, enfouit sa tête sous son hoodie noir et peine dans ses relations sociales. Il est évidemment hétérosexuel et craque silencieusement pour son amie d’enfance Angela. Il est présenté comme quelqu’un ayant les pouvoirs de détruire la vie d’une personne en quelques minutes pour peu qu’il décide de la pirater et de se servir des informations qu’il a récolté – non pas pour gagner de l’argent, mais en accord avec son éthique personnelle.

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Veste à capuche noir, tête rentrée dans les épaules et sac d’ordinateur sur le dos : l’image du hacker n’est pas révolutionnée, elle…

Pourtant, la série se distingue positivement par le traitement de son personnage : la narration se fait du point de vue du jeune homme et expose aux spectateurs/rices les pensées, les peurs et les combats internes que mène le héros contre sa phobie sociale, de même que son humour et sa sensibilité. Finalement, espionner les personnes de son entourage via leurs comptes en ligne (emails, réseaux sociaux), bien que cela soit inquiétant dans l’absolu, est une manière pour Elliot de rentrer en contact avec ces personnes pour ensuite interagir directement avec elle dans la vie déconnectée. On est loin d’un homme qui s’enferme et se réfugie devant ses ordinateurs pour fuir la société : c’est même le contraire, puisque les informations collectées aide Elliot à développer ses interactions avec le monde extérieur.

***

Ce premier épisode de Mr Robot s’avère donc intéressant en ce qu’il aborde un certain nombre de thèmes actuels tel que les inégalités de richesse, le monde de la finance et la vie privée en ligne en proposant une approche radicale inspirées des mouvements Occupy et Anonymous. La suite de la diffusion de la série commencera fin juin aux Etats-Unis : on pourra alors voir si la série tient ses promesses politiques de « révolution numérique » au sens radical de l’expression.

*Edit du 9 octobre 2016 : J’ai enlevé la phrase « le héros est un homme blanc (malgré son ascendance égyptienne, l’acteur Rami Malek « passe » facilement pour un blanc caucasien dans cette série)« , déjà éditée pour rajouter l’ascendance égyptienne de l’acteur suite à des retours dans les commentaires. Comme certain-es l’ont fait remarquer, je suis allé trop vite sur la question de « passing » et ne suis pas outillé pour l’analyser de manière appropriée ici (comprendre : je vais donc en dire de la m$£!de comme je l’ai été fait précédemment). Pour des pistes de réflexion plus précises : http://www.msn.com/en-za/news/other/rami-malek-an-arab-in-hollywood/ar-BBwtSRB

Arroway

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33 réponses à Mr. Robot (2015), épisode pilote : quand l’expression « révolution numérique » prend un tout autre sens…

  1. First!

  2. « le héros est un homme blanc »……euh non ? vous êtes sûrs d’avoir vu la série ?

    • Non très clairement, je n’ai évidemment pas regardé la série.

      J’ai rajouté la précision « malgré son ascendance égyptienne, l’acteur Rami Malek « passe » facilement pour un blanc caucasien dans cette série », comme ça j’arriverai à mieux faire illusion de savoir de quoi je parle.

      • merci! au moins vous aurez essayé!

        • J’ai du mal à déterminer si vous avez su ou non détecter l’ironie dans le message d’Arroway…

          • Je trouve l’article super intéressant et bien écris comme d’habitude avec Arroway. Mais néanmoins je trouve cette manière de botter en touche avec une pointe d’ironie sur la question de l’assignation à la blancheur un peu bof bof.

            En fait dire que *Le Personnage* « peut passer pour blanc », ça me semble correct étant donné que son nom est disons plutôt à consonance WASP (« Elliot Alderson »), mais néanmoins ça me semble aussi important d’avoir corrigé parce que « le héros est un […] blanc » me semble casse-gueule. C’est pas forcément grave… Je n’écris donc pas ce commentaire pour lancer une polémique ou faire culpabiliser (je questionne d’ailleurs pas Arroway sur cette question ni où elle se situe), mais l’assignation des personnes dites « lightskin » à des blancs c’est juste pas cool parce que ça réitère de manière subtile une négation du racisme qui vise ces personnes (notamment sur le nom, la culture ou la religion réelle ou supposée, etc, ou que pour des personnes à la « blancheur moins inclusive » -type ouvertement raciste- ben c’est juste évident que c’est pas un blanc).

            Après encore une fois, je ne dis pas ça pour jeter la pierre et il est évident que ce type de problème est subtile. D’autre part comme vous les savez peut être, les normes d’éclairage, lumière et focale dans le cinéma/l’audiovisuelle sont vraiment racistes parce que cadrées sur les peaux blanches, et ont la plupart du temps (à moins de rencontrer des chefs ops, cadreu-se/r-s non-blanc-he-s et/ou qui ne bossent pas pareil) tendance à éclaircir la peau (plus qu’à l’oeil nu donc, ou même que les photos où l’éclairage varie beaucoup et est moins standardisé pour des questions de raccord).

            C’est encore plus flagrant sur les films noirs et blancs américains à l’ancienne où par exemple la plupart des noirs ont l’air presque « blancs » ou très clairs.

            Néanmoins, aux états unis, la classification -raciste- qui détermine « si les gens sont blancs ou pas » a le mérite d’être « claire » (si vous me pardonnez l’expression). Il n’y a justement pas de reconnaissance des personnes métisses ou « lightskin » : on est blanc-he ou on l’est pas. Ce pourquoi beaucoup de gens se sont posé la question en europe de savoir si Obama était métisse ou autre niveau couleur de peau, alors que là bas la majorité ou presque s’en fout chez les médias dominants : il est noir. Point final.

            Je pense qu’à partir de là, et d’autant que la série vient de là bas, c’est un bon point de départ pour comprendre comment fonctionne le racisme localement.

            Amir Talai a écrit un article sur buzzfeed (désolé c’est en anglais : https://www.buzzfeed.com/amirtalai/when-a-brown-actor-plays-a-white-character-who-really-wins?utm_term=.xc2jrvXnXM#.vaKdG3AbAn) qui peut amener des pistes sur le sujet. Néanmoins c’est à prendre avec des pincettes selon moi parce qu’il assigne aussi le personnage à « blanc » alors que c’est pas nécessairement si évident que ça dans la mesure où aucune référence ou inférence n’est faite à ses possibles origines ou à sa couleur de peau. Et par ailleurs il faut noter aussi la forte présence de personnages secondaires lors des épisodes suivants dans les groupe de hackers de Fsociety qui ne sont pas des hommes, et/ou pas blancs et clairement pas de classes moyennes (ils dealent, ou sont au chômage, vivent dans des apparts miteux ou squattent le local des hackers non stop). Le personnage de Trenton, une des programmeuses, voilée, jouée par Sunita Mani. Azhar Khan dans le rôle de Mobley, l’analyste du groupe. Ou encore Ron Cephas Jones, dans le rôle de Romero qui est l’ingénieur social du groupe.

            Je ne sais plus si ces personnages arrivent à l’épisode 2. Mais disons que si il y a plein de choses à critiquer, je pense que le fait que le groupe soit majoritairement composé de gens qui sont pas des mecs blancs de classe moyenne (à part le vieux gourou, mais bon quelque part c’est « réaliste ») est suffisamment rare pour être relevé. Je trouve que ça ne cadre pas vraiment avec la critique de « l’élite des hackers ». D’autre part participer à des « OP » (« opérations ») telles que celles d’Anonymous (dont le groupe Fsociety est quand même bien inspiré) ou fonder un petit groupe avec la même philosophie ne nécessite pas d’être un programmeur hors-paire ou de savoir coder derrière un terminal : ça aussi c’est un cliché. Tous les jeunes ados qui participent à des attaques DDos derrière leurs pcs ne sont pas des « petits génies ». Ielles se sont juste un peu intéressé-e-s aux « bases » et savent faire quelques trucs de manière anonyme. Chaque personne dans un groupe peut aussi avoir ses propres connaissances et les mettre en commun.

            Ce qui me semble un peu l’idée du groupe dans la série d’ailleurs. Même si il est clairement en proie à la petite tyrannie du chéfaillon et des hiérarchies de compétences qu’on retrouve souvent dans la plupart des groupes « gauchistes » ou autre. Mais ça quelque part encore une fois c’est plutôt « réaliste » (par rapport à la manière dont ça se passe IRL la plupart du temps) et j’ai pas l’impression que la série en face l’apologie. Par exemple à plusieurs reprises le chef se fait rayer pour ses méthodes de manipulation. Elliot lui file des surnoms du genre « David Koresh » (le gourou de la secte de Waco, qui a terminé en carnage avec le FBI). C’est pas spécialement flatteur donc.

            Pour le reste ce qui m’a gêné aussi pour l’instant c’est une proportion importante de situations vraiment glauques assez inattendues. Et le fait que Eliott aussi soit quand même un bon « stalker » intrusif et pas toujours bienveillant (il espionne la vie numérique de tous son entourage et se sert de ce qu’il découvre pour les manipuler ou au moins gérer ses relations avec eux/elles). Mais je trouve que c’est aussi intéressant d’avoir une série « non-binaire » où même le héros n’est pas un « super gentil » et où on hésite à s’identifier à lui.

            En guise de conclusion, je manque peut être de sens critique dans la mesure où je suis vraiment fan… Mais bon.

            A voir pour la suite si elle vous intéresse. 🙂
            Franchement n’hésitez pas à ré-écrire dessus.

          • Bojour Doriane,

            merci pour ce commentaire 🙂

            Sur la question de la blancheur, je suis d’accord qu’il y a un côté casse-gueule, et que y a une grosse partie de perception pas forcément justifiable/cool politiquement. L’article en lien est assez éclairant. Ca mériterait un paragraphe dédié à la question, que j’ai effectivement passée très vite. Ca vaudrait le coup de le faire dans un article sur la série en entier.

            De mémoire, les autres persos racisées hackers sont introduits dans les épisodes qui suivent. J’ai d’ailleurs été choqué-e quand l’équipe de hackers est présentée, la nana voilée est la seule à ne pas ouvrir la bouche -_- mais bon, ça change peut-être après, je dois dire que je n’ai pas été au delà des 4 premiers épisodes qui m’ont assez déçu, mais j’en attendais aussi beaucoup d’un point de vue politique à ce moment-là. Je pense bien finir la série un jour :p (surtout qu’elle n’est pas longue).

      • Oui, c’est vrai que la série peut se montrer décevante au regard des attentes qu’on peut légitimement lui porter. Je confirme pour Trenton (la meuf voilée) : son personnage est malheureusement pas bavarde et c’est bien dommage parce que c’était une super idée, je trouve, d’intégrer ce personnage dans un groupe de hackers un peu « anti-capitalistes » (vu que ça brisait tous les clichés dans un sens comme dans l’autre)… Mais bon voilà, un coup pour rien dans la mesure où son perso n’est vraiment pas assez développé ni bavard : j’en conviens.

        Mais encore une fois pour le reste je manque certainement de sens critique. Les séries « un peu » intéressantes sont déjà tellement rares…

        A ce sujet j’ai bien aimé la « nouvelle » série préquel « Fear the Walking Dead ». J’ai relevé beaucoup de choses qui pourraient donner lieu à critique voir qui m’ont saoulé mais j’ai quand même beaucoup aimé. Ce serait super si vous (toi ou d’autres) écriviez quelque chose dessus !

        Merci à toi pour ta réponse. 🙂

  3. Merci pour l’article.
    Petite répétition à corriger :
    « Le classement Forbes des plus personnes les plus riches du monde est un bon endroit pour commencer à se renseigner. »

  4. Très bon article qui m’a donné envie de regarder l’épisode pilote, que j’ai adoré. J’aurai cependant attendu de l’auteur de cet article plus de commentaire sur la dimension genrée aha !
    Néanmoins ce qui me dérange et que je retrouve souvent c’est un cadrage épisodique centré sur les individus et la pathologisation de ceux-ci. Ce qui peut naturaliser certains traits de caractères: Elliot est malade et un génie, par nature. A mon sens cela tend à faire oublier le contexte social… mais peut-être est-ce difficile de rendre compte de cela sur écran et en un seul épisode.

    • J’aurai cependant attendu de l’auteur de cet article plus de commentaire sur la dimension genrée aha !

      Héhé, vu que c’est du cliché classique, j’avais un peu la flemme de tout re-détailler en fait ^^

      • Après avoir vu la saison 1 que j’ai bien apprécié. Il est claire que cette série ne passe pas bien au niveau du genre.
        Je vais spoiler attention.

        Il y a 8 personnages féminins dans toute la saison.
        Il y a deux sortes de personnages féminins, ceux associés à Elliot et ceux associés à Tyrell Wellick (qui est une sorte de double maléfique d’Elliot).

        – Angela Moss – amie d’enfance d’Elliot dont il semble secrètement amoureux. Elle est le seul personnage qui semble avoir un peu une vie en dehors d’Elliot.
        – Shayla, dealeuse de drogues et voisine d’Elliot qui deviendra l’amante d’Elliot et finira comme « femme dans le réfrigérateur ».
        – Darlene Alderson, hackeuse de Fsociety qui semble être une amie d’Elliot. Elliot essayera de l’embrassé et découvrira qu’elle est en fait sa sœur.
        – Krista Gordon, thérapeute de Elliot qu’il espionne et se permet d’intervenir dans sa vie.
        – La mère d’Elliot qu’on aperçoit en tablier dans la cuisine mais qui n’a pas l’importance de son père dans l’histoire.

        – Joanna Wellick, la femme de Tyrell Wellick. Un personnage très froid et calculateur. Elle le chassera dès que Tyrell perdra du pouvoir.
        – Sharon Knowles, épouse d’un concurrent de Tyrell Wellick qui sera aussi une « femme dans le réfrigérateur » puisque Tyrell va l’assassiné lui même.

        Je l’avais oublié mais il y a aussi Trenton, membre de Fsociety. Une jeune femme iranienne. Elle est peut être le personnage féminin le plus indépendant car elle n’est pas amoureusement lié aux protagonistes masculins. C’est d’ailleurs grâce à elle que la saison passe le test Bechdel car il me semble que les seuls dialogues entre femmes qui ne sont pas au sujet d’Elliot sont entre Trenton et Darlène.

  5. joffrey pluscourt

    A part apprendre que l’on peut juger une série à son pilote, que l’on peut etre d’origine égyptienne et paraitre cocasien, que stalker les gens sur les réseaux sociaux est une relation sociale, que le classement Fordes suffit à percer à jour les capitalistes si transparants (pourquoi soutenir Fékir, Médiapart, Wikileaks, le Canard Enchainé…) ou qu’Occupy prèche le sabotage et les dénonciations calomnieuses comme cette série…

    Ben c’est un édito (un peu bisounours), pas une analyse.

    Sur les clichés du Geek je conseil les articles précédents d’Arroway.

    • Et à part faire des raccourcis bien déformants, vous avez une contre-analyse argumentée à proposer ?

      • joffrey pluscourt

        Non puisqu’il n’y a pas d’analyse et que je suis d’accord avec le fond politique.

        Par contre si parler économie ou surveillance vous démange (c’est heureux actuellement) pourquoi ne pas analyser un film en rapport ou meme « Les nouveaux chiens de garde » que vous avez vu, plutot que de brodé autour d’un slogan entendu dans une serie qui sombre dans tous les clichés du geek que vous avez tres bien analysés?

        Apres je peut faire long si vous insistez mais je devrais revoir le pilote avant.

        • Oui, je veux bien que que vous développiez votre pensée, histoire de ne pas discuter dans le vide.

          • joffrey pluscourt

            Ok mais ca retarde ma vision des femmes du Bus 678.
            J’ai un film à voir pour ce soir. Demain dans l’aprem.

          • joffrey pluscourt

            Alors sur  » Isolé, il n’est pas pour autant coupé du monde qu’il observe à travers les comptes Facebook et les emails des personnes qu’il pirate »

            Comme souvent la pathologie psy à la TV n’est qu’une caractérisation à la serpe et plus déclarée que « vécue ».

            Le héros à un travail, une amie, un dealeur « intime », il travail, salue ses colègues, parle en réunion et en travail d’équipe, parle à un inconnu dans le metro, à plein d’inconnu en fait…
            Il evite un bar un fois (invité pour tenir la chandelle de sa copine), boude en analyse, est cassant mais bon.

            Pour les reseaux il n’a incroyablement pas d’ami, de ccnnection avec des hackers et recherche Mr Robot sur Google, blogs, IRC, forums. Pas le moindre Morpheusdu75 pour le rencarder.
            Par contre il stalke le mec de sa copine qu’il déteste, le mec de sa psy qu’il trouve louche car il n’a pas Facebook et un pédophile qu’il balance au flic. RELATIONS SOCIALES.
            Mais quand il parle IRL à copine, sur conseil de la psy, il manque de l’emballer (merci le net!)

            « Elliot est en colère de voir les êtres humains enfermés dans un monde virtuel contrôlé par les plus puissants du monde  »
            Mouais il le dis en voix off chez la psy. La réplique d’après parle de « masque ». La scène suivante le voit pleurer de rage et se droguer avec un insert flashback « mère abusive » (mais il adorait papa dès la scène 1 sinon, comme Mr Robot), ce qui semble etre à l’origine de ses tourments plus qu’un degout de son impuissance face au 1%. Il n’est jamais aussi détendu que quand il bosse sinon.

            « Pour Elliot et le groupe de pirates qui le contacte par l’intermédiaire du mystérieux Mr Robot sous le nom « fsociety », le positionnement est clair : « fuck society » et son univers capitaliste où l’argent, agent contrôleur qui modèle les vies de tout·e·s, n’a plus aucune matérialité »
            Le « test » c’est une idee du héros. Mr Robot a mis un texte « don’t fix me » mais le piratage est preparé et indispensable d’avance.
            Mr Robot est tous sauf clair, pas forcement altruiste, surement pas honnète, peut etre un Tyler Dorden (le heros doute lui meme).
            La grande théorie de la non matérialité c’est une phrase sur l’etalon or très très extrapolée.
            Ce n’est pas l’argent qui avilise mais le rapport de force. Ce n’est pas la vitesse le problème mais la spéculation qui crée de la valeur faussée (certes accentuée par la vitesse mais surtout les sommes engagées).

            « Héritier des Anonymous, Elliot est le nouveau Neo qui va combattre cette matrice financière »
            Pour l’instant c’est un informaticien qui a traité la panne, laissé des indices, est pret à colaboré avec le FBI mais change d’avis parce que… Le patron à sorti sa copine de la pièce comme un malpropre.(52 eme minute)

            « Dans un monde post-Snowden, on peut s’étonner du fait que les questions de surveillance généralisée et de vie privée en ligne ne soient pas traitées plus largement dans le pilote. »

            Scene 1 la surveillance est utile contre un PEDOPHILE (top3 des arguments réact avec le terrorriste et le nazi)
            et je pense meme pas que les scenariste y ai plus pensé que ca.

            Le mec qui sort avec ta copine et que tu déteste pas de problème on trouve juste ses gouts musicaux. Si t’as rien à te reprocher surveillance indolore.

            Le gay qui se déclare à la première scène d’expo sur le thème mon jules me trouve pas assez fier
            (bim l’argument on a pas savoir si t’es gay à Google, Top3 des anti surveillance avec la maladie et les assurance et ton futur boss a pas à te voir vomir en soirée)
            et je pense meme pas que les scenariste y ai plus pensé que ca.

            Le mec qui ne laisse pas de trace est louche ET cache quelque chose de grave (mensonge, double vie, faux amour, prostitution)
            et je pense meme pas que les scenariste y ai plus pensé que ca.

            Ca denonce grave la surveillance (ou pas).

            Et je reste persuader que la série est sincère sur son héro qui n’a pas facebook (moi non plus mais facebook sait toute ma revue de blog dès que je télécharge un pouce facebook en bas d’un article malgrè tout car j’ai la flemme de réinstaller de quoi les bloquer à chaque mis à jour)
            et le mec utilise… Google.

             » En somme, il s’agit d’opposer une nouvelle élite minoritaire à celle qui dirige déjà le monde »
            Euh… non. J’ai pas d’argument mais non.

            « Autre élément surprenant : les ennemis seraient tout-puissants, mais invisibles »
            Euh… non. On connait son nom, il visite le bureau du héros, le virus a son IP, il passe à la TV sur 40 metre carré en pleine rue… C’est le projet que de les viser un par un.

            « Bien sûr, on ne coupe pas aux clichés habituels du « hacker » analysés dans la série d’articles Geeks à l’écran publiés sur Le cinéma est politique »
            Exellents articles.

            « On est loin d’un homme qui s’enferme et se réfugie devant ses ordinateurs pour fuir la société : c’est même le contraire, puisque les informations collectées aide Elliot à développer ses interactions avec le monde extérieur. »

            Mouais le seul cliché qui manque c’est les amis geek IRL ou connectés. Il est bien parti pour toute une saison en mode parano à cause de son ordi sinon (savent ils pour mon virus laissé en place?).

            « Ce premier épisode de Mr Robot s’avère donc intéressant en ce qu’il aborde un certain nombre de thèmes actuels tel que les inégalités de richesse, le monde de la finance et la vie privée en ligne en proposant une approche radicale inspirées des mouvements Occupy et Anonymous. »

            Occupy et Anonymous n’ont rien à voir. Le seul interet des ordis c’est la rapidite mais ca reste informer, argumenter et… mettre les gens dans la rue. Le super pouvoir de Neo c’est de DDOSS la Scientologie 24 heures ou de fliquer des mails, super, mais ca n’a rien de « radicale ».
            Anonymous l’apport au lutte c’est à ma connaissance des articles allarmants dans les medias.

            Et sur Occupy (que je ne connais que grace aux pdf de Graeber trouvable sur torrent et très recommendables) il ne réclame pas la fin de 70% des dettes des particuliers comme la série(c’est un pret etudiant de saa copine et un pret de consommation en pub dans le metro). Surtout par le sabotage et la dénonciation calomnieuse.

            Confondre le crédit à la consommation avec la dette illégitime c’est TOP 1 de l’enfummage de reacts.
            Occupy réclame justice pas le remboursement du crédit voiture.

            Et je reste persuader que les sscenaristes ne l’ont pas fait expres ils ont juste confondu, comme beaucoup de citoyen.

            On est techniquement parti pour un effondrement financié mondial avec une remise de 20 à 50% de salaire sur les classes moyennes amricaines qui ont fait des pret sans abandonner leur hypothèque à la crise précédente. Super NEO qui lutte contre l’arggent qui le dégoute.

            Et je pense que la serie peut etre bien. J’espère que ce sera un nouveau « Profit » avec un gentil naif à la place du psychopathe.

            Mais concidéré le name dropping aléatoire (il y a meme une affiche Jesus Apocalypse) comme « radicale » c’est comme faire tout un article pour monter une fusée avec liens sur la NASA et le college de science à partir du pilote de Star Trek. (poussée photonique donc)

            Mon name dropping préféré c’est le film favori:
            « Retour vers le futur ».
            Rien de radical, d’original, d’underground, un cliché de la génération Geek… précédente. (il deteste Hunger Game sinon, le film ou tu renverse le pouvoir)

            Là ou plein de séries cyber punk ou de science fiction glissent un classique ou de la philo pour faire une référence, l’on peut légitiment penser que NEO voyagera dans le temps épisode 3 ou 4. Trop cool!

            Ou alors il balance des trucs cools pour le LOL « crise des credit » « linux » « etalon or » « fuck society » « phobie sociale » « mere abusive » « pedophile » « Nouveau NEO qui s’attaque au capitaliste »

            Un des deux

          • Alors sur » Isolé, il n’est pas pour autant coupé du monde qu’il observe à travers les comptes Facebook et les emails des personnes qu’il pirate »
            Comme souvent la pathologie psy à la TV n’est qu’une caractérisation à la serpe et plus déclarée que « vécue ».
            Le héros à un travail, une amie, un dealeur « intime », il travail, salue ses colègues, parle en réunion et en travail d’équipe, parle à un inconnu dans le metro, à plein d’inconnu en fait…
            Il evite un bar un fois (invité pour tenir la chandelle de sa copine), boude en analyse, est cassant mais bon.

            Le nombre de fois où les spectateurs/rices entendent ce que pense Elliot, ou sont témoins de ses hésitations/craintes, et le résultat de son interaction sociale est suffisamment important (bien plus que les 3 exemples que vous donnez) pour qu’on ne puisse pas considérer qu’Elliot ne souffre pas de phobie sociale (qui ne veut pas dire automatiquement être au chômage et sans ami-e-s, si je ne m’abuse).

            Pour les reseaux il n’a incroyablement pas d’ami, de ccnnection avec des hackers et recherche Mr Robot sur Google, blogs, IRC, forums. Pas le moindre Morpheusdu75 pour le rencarder.
            Par contre il stalke le mec de sa copine qu’il déteste, le mec de sa psy qu’il trouve louche car il n’a pas Facebook et un pédophile qu’il balance au flic. RELATIONS SOCIALES.

            Où ai-je dit que c’était des relations sociales (si c’est bien votre argument)? J’ai écrit : « Finalement, espionner les personnes de son entourage via leurs comptes en ligne (emails, réseaux sociaux), bien que cela soit inquiétant dans l’absolu, est une manière pour Elliot de rentrer en contact avec ces personnes pour ensuite interagir directement avec elle dans la vie déconnectée. »

            « Elliot est en colère de voir les êtres humains enfermés dans un monde virtuel contrôlé par les plus puissants du monde »
            Mouais il le dis en voix off chez la psy. La réplique d’après parle de « masque ». La scène suivante le voit pleurer de rage et se droguer avec un insert flashback « mère abusive » (mais il adorait papa dès la scène 1 sinon, comme Mr Robot), ce qui semble etre à l’origine de ses tourments plus qu’un degout de son impuissance face au 1%.

            Ah, donc un perso qui pense et agit en étant en colère contre les dominants n’a pas le droit d’avoir des instants de désespoir personnels ? Je ne comprend pas du tout en quoi votre argument réfute ma phrase…

            Il n’est jamais aussi détendu que quand il bosse sinon.

            Vraiment ? Genre il prend des cocktails et danse la salsa dans l’open space avec ses collègues alors qu’il déteste son boulot ?

            b« Pour Elliot et le groupe de pirates qui le contacte par l’intermédiaire du mystérieux Mr Robot sous le nom « fsociety », le positionnement est clair : « fuck society » et son univers capitaliste où l’argent, agent contrôleur qui modèle les vies de tout·e·s, n’a plus aucune matérialité »
            Le « test » c’est une idee du héros. Mr Robot a mis un texte « don’t fix me » mais le piratage est preparé et indispensable d’avance.
            Mr Robot est tous sauf clair, pas forcement altruiste, surement pas honnète, peut etre un Tyler Dorden (le heros doute lui meme).

            Je n’ai pas dit que « Mr Robot était clair », j’ai écrit que le positionnement politique dont parle la série et qui est le leur l’était.

            La grande théorie de la non matérialité c’est une phrase sur l’etalon or très très extrapolée.

            C’est bien plus que ça, c’est à la base de leur plan : tout est dans des serveurs ; faites planter les serveurs, écrasez les données sur les disques durs, et pouf, plus d’argent ! C’est non-matériel dans le sens le plus concret du terme.

            Ce n’est pas l’argent qui avilise mais le rapport de force. Ce n’est pas la vitesse le problème mais la spéculation qui crée de la valeur faussée (certes accentuée par la vitesse mais surtout les sommes engagées).

            Je n’ai jamais écrit que l’argent avilissait. Et oui, la vitesse fait directement partie du problème, je vous conseille de regarder la vidéo sur le trading haute fréquence si vous ne l’avez pas fait : https://www.youtube.com/watch?v=bTEYx4FZPFA

            « Héritier des Anonymous, Elliot est le nouveau Neo qui va combattre cette matrice financière »
            Pour l’instant c’est un informaticien qui a traité la panne, laissé des indices, est pret à colaboré avec le FBI mais change d’avis parce que… Le patron à sorti sa copine de la pièce comme un malpropre.(52 eme minute)

            Vous faites pas mal de raccourcis là quand même. C’est un informaticien qui a traité la panne, a laissé des indices, ET : qui contacte les pirates, qui est sympathique à leur cause, qui pense qu’il ne peut pas lutter tout seul contre la grosse machine. Ce n’est pas un super-héros, c’est une personne en prise avec des doutes, qui considère les risques à s’engager sur la voie de l’hacktivisme.

            « Dans un monde post-Snowden, on peut s’étonner du fait que les questions de surveillance généralisée et de vie privée en ligne ne soient pas traitées plus largement dans le pilote. »
            Scene 1 la surveillance est utile contre un PEDOPHILE (top3 des arguments réact avec le terrorriste et le nazi)
            et je pense meme pas que les scenariste y ai plus pensé que ca.

            Non, il ne s’agit pas de surveillance ici mais de piratage : Elliot a piraté les comptes et serveurs de l’homme en question pour récupérer ses données. Et comme, comme je l’ai dit, la série ne parle pas de surveillance généralisée (i.e surveillance du gouvernement notamment), cette scène n’est pas une apologie de la surveillance de masse. C’est surtout un exemple de l’omnipotence des pirates qui peuvent détruire les vies de personnes. Dans ce cas-là, dans la lignée des Anonymous, on met en scène un pirate avec des valeurs éthiques en phase avec celles communément acceptées dans la société.

            Le mec qui sort avec ta copine et que tu déteste pas de problème on trouve juste ses gouts musicaux. Si t’as rien à te reprocher surveillance indolore.
            Le gay qui se déclare à la première scène d’expo sur le thème mon jules me trouve pas assez fier
            (bim l’argument on a pas savoir si t’es gay à Google, Top3 des anti surveillance avec la maladie et les assurance et ton futur boss a pas à te voir vomir en soirée)
            et je pense meme pas que les scenariste y ai plus pensé que ca.
            Le mec qui ne laisse pas de trace est louche ET cache quelque chose de grave (mensonge, double vie, faux amour, prostitution)
            et je pense meme pas que les scenariste y ai plus pensé que ca.
            Ca denonce grave la surveillance (ou pas).

            Où ai-je écrit que la série dénonçait la surveillance ? Nulle part, j’ai justement écrit le contraire.

            Et je reste persuader que la série est sincère sur son héro
            qui n’a pas facebook (moi non plus mais facebook sait toute ma revue de blog dès que je télécharge un pouce facebook en bas d’un article malgrè tout car j’ai la flemme de réinstaller de quoi les bloquer à chaque mis à jour)
            et le mec utilise… Google.

            Si on a pas de compte, qu’on vide l’historique et les cookies à chaque session, y a pas vraiment de problème niveau tracking. Et sinon, il y a toujours : https://encrypted.google.com/
            (je ne cherche pas à défendre l’utilisation de Google, mais ce n’est pas forcément absolument noir).

            » En somme, il s’agit d’opposer une nouvelle élite minoritaire à celle qui dirige déjà le monde »
            Euh… non. J’ai pas d’argument mais non.

            Euh… lol. Entre ça et les lectures visiblement faites à contre-sens de mon texte, c’est pas évident évident.

            « Autre élément surprenant : les ennemis seraient tout-puissants, mais invisibles »
            Euh… non. On connait son nom, il visite le bureau du héros, le virus a son IP, il passe à la TV sur 40 metre carré en pleine rue… C’est le projet que de les viser un par un.

            Euh… si. Prenez la première et la dernière séquence de l’épisode. Prenez les déclarations du héros (et de Mr Robot si je me rappelle bien)… tout l’épisode joue sur l’idée que les puissants seraient invisibles, que la population n’a aucune idée qu’ils existent ou de quelles sont leurs actions/intérêts.

            « Bien sûr, on ne coupe pas aux clichés habituels du « hacker » analysés dans la série d’articles Geeks à l’écran publiés sur Le cinéma est politique »
            Exellents articles.

            Merci.

            « Ce premier épisode de Mr Robot s’avère donc intéressant en ce qu’il aborde un certain nombre de thèmes actuels tel que les inégalités de richesse, le monde de la finance et la vie privée en ligne en proposant une approche radicale inspirées des mouvements Occupy et Anonymous. »
            Occupy et Anonymous n’ont rien à voir.

            C’est factuellement faux, il s’agit de 2 têtes de deux courants contemporains de revendications et d’(h)ac(k)tivisme qui se sont rejoint dans leur mobilisation :
            https://www.fastcompany.com/1788397/real-role-anonymous-occupy-wall-street
            http://www.huffingtonpost.com/2011/10/20/occupy-wall-street-anonymous-connection_n_1021665.html
            https://www.youtube.com/watch?v=l6jdkpQjueo

            En fait, la série de Mr Robot, c’est un peu ce qu’Anonymous aurait pu devenir s’ils avaient porté leurs revendications politiques jusqu’au bout.

            Le seul interet des ordis c’est la rapidite mais ca reste informer, argumenter et… mettre les gens dans la rue. Le super pouvoir de Neo c’est de DDOSS la Scientologie 24 heures ou de fliquer des mails, super, mais ca n’a rien de « radicale ». Anonymous l’apport au lutte c’est à ma connaissance des articles allarmants dans les medias.

            Ouais, ils ont fait autre chose aussi, faut arrêter de simplifier la réalité : https://fr.wikipedia.org/wiki/Anonymous_%28collectif%29#Actions

            Et sur Occupy (que je ne connais que grace aux pdf de Graeber trouvable sur torrent et très recommendables) il ne réclame pas la fin de 70% des dettes des particuliers comme la série(c’est un pret etudiant de saa copine et un pret de consommation en pub dans le metro). Surtout par le sabotage et la dénonciation calomnieuse.

            Ce que veulent les mouvements Occupy, c’est la fin des inégalités sociales et économiques. La série met en scène UNE première mesure pour redistribuer les richesses.

  6. joffrey pluscourt

    merci je ne revoit pas une troisieme fois le pilot.
    Au moins cotez une scène ou citez, j’irai voir.
    Je veux bien reconnaitre une severe meconnaissance d’Anonymous je fouillerez à l’occase et de fait grace à vous.
    Je crois que la suite des l’épisodes révellera la beaudruche ou le brulot.

    J’insiste sur l’exellente serie article geek.

    • joffrey pluscourt

      Bon merci des remarques:

      La premiere scene parle de complot mais en meme temps que de voix dans la tete.
      La derniere présente en flou des persos qui devraient etre presentés à l’épisode deux (on en connait un déja). Le héro est litteralement dans la meme piece, la camera va bien faire le point à un moment.

      Du coup ca sent surtout la posture suspens que le discourt complotiste et si ces « intouchables » ne se prennent pas une attaque nominative au prochaine épisode Mr Robot decevrait.
      Mais bon ca vallait sans doute un lien classement Forbes.

      La conclusion de votre video youtube (issu de la téloche on dirait) est la meme que moi, le problème n’est pas le robot mais la spéculation.

      Oui je connais Google machin j’ai duckduck. Juste c’est debile de chercher un hacker sur Google dans une fiction qui joue le name dropping de Linux et de Thor (que je ne connait pas). J’ai essayé c’est drole page 58.

      Anonymous a la meme attache avec Occupy qu’avec les revolutions arabes ou le je suis charlie.
      Comme avec les intellectuels du mouvement Hacking.
      « On » a droppé leur « nom ».
      En plus de ddoss ils balancent les familles de flics…dont je fais partit. J’ai oublié ils manifestent masqués aussi.
      A part ca j’ai pas tant « caricaturé » (de toute facon a part discuter ou faire du MMO, il y a peu d’action informatique qui necessite un groupe « coordonné » a part le DDOS et les petitions qu’ils n’utilisent pas)

      Ils ont plus de visibilité que beaucup de mouvements plus utiles ou stimulants. Ils encouragent le fantasme haker gouverneront le monde qui devrait se calmer à la prochaine révolution technologique( » l’omnipotence des pirates qui peuvent détruire les vies de personnes » PAPABAM!!!) Ils jouent le jeux des medias. Ce sont pas les rois de l’argumetation et de la discution. Ou mouton… ou à part pour cette action.

      Les moitié de vos liens en font des pieds nicklés c’est bien que l’organisation est pas efficiente. Il y a meme un commentaire qui dit qu’on est plus anonyme sans masque.

      En tant qu’anar je les craints. C’est subjectif, je préfère David Graeber (qui dépasse le happening virtuel). J’y voit beaucoup de différences.

      https://www.youtube.com/watch?v=hQqq-3q4r7w

      Benjamin Bayart dans cette video (ou une autre j’ai a flemme) explique comment relancer internet pendant les revolutions arabes avec une simple ligne de telephone (ce qu’il a fait), sans tapage, à visage découvert, sans récupération, sans ideologie fondée sur un top rating d’un forum américain et sans mouvement de foule. J’attend la meme communication pedagogique d’un porteur de masque (sans musique anxiogène de préférence).

  7. joffrey pluscourt

    Et la difference hacking surveillance generalisée pour refuser de devellopper 3 scènes (plus le outing gay) dont l’ouverture et passé de neo à petite avancée pour oublier la confusion du crédit perso et crise de la dette…
    Moi aussi je peut poster du youtube, je parlais de la série perso (trading haute vitesse dans quelle scène et ou phrase)
    Vivement l’épisode 2

  8. @Arroway
    De retour de vacance j’ai vu les 4 épisodes de Mr Robot.
    J’aime bien la mise en scène, ca se regarde et l’ep 4 rappele beaucoup « Les Sopranos ».

    Mr Robot passe tous les tests de la mise en scène « Tyler Dorden » ou du « demon » selon le reve de l’ep4 (pret à parier qu’il à la tete du père du héro qu’on verra sur une photo avec maman genre à l’avant dernier épisode)
    Elliot n’a rencontré personne grace à internet.
    Il n’y a pas de conspiration ou de « un pour cent ».
    Le plan a un volet « briser le couple de la copine blonde » par un elliot qui a l’habitude de faire du chantage à la photo volée sur les reseaux (et de « changer le monde » pour ses beaux yeux bleus).
    La drogue, le trauma de la mere indigne et du père mort à 8 ans sont les moteurs de la conviction du héro, pas la colere contre les dominants.
    Elliot s’epanouit au boulot, qu’il refuse de quitter pour un plus gros salaire. (meme s’il ne danse pas la samba comme vous dites)
    La série multiplie les arcs « cools » mais gratuits voir fumeux (viol ep2, tabassage de SDF et un riche à la sexualite clichée 50 nuances de gris et aux motivations tres « Profit » ep3, decrochage de la morphine ep4)
    Ca denonce grave Marvel et le faux choix « pepsi versus coca » popopop ca denonce.
    Fordes reste un journal de droite avec un classement incomplet et que les classés revendiquent fièrement, le hacking haute frequence reste un moyen de complexifier pour l’opinion des methodes frauduleuses pourtant regulées politiquement par le passé… mais alors pas le sujet de la serie.
    Plein de « surprises » pas du tout annoncées des le pilote, mais present par hasard dans mon message d’y a un mois.

    Toujours persuadée que je vous caricature, que je doit revoir le pilote et que ma critique est méchante ou injuste?
    Certaine que un a priori politique ne vous a pas empeché de faire une analyse pertinente? Au point de developper une definition ridicule des rapports sociaux via le « stalkage » internet par exemple, de defendre une revolution qui fabrique des preuves calomnieuses, de mettre sur le meme plan dette privee et publique, de fliquer la couleur de peau d’un egyptien pas assez arabe à votre gout(dans une serie avec homosexuels, femme voilee independante, noir…) pour nourrir l’analyse artificielleent ou de develloper l’urgence de lutter contre le futur danger d’une elite hacker du futur confiscant le futur de la revolution du futur…

    C’est pas la premiere fois que je me fais jeter à base de « revoit le film » sans plus d’argumment, mais là sérieux « Nanana Na Nère ».
    Suffisais juste d’etre honnète le pilote étais clair, « vous comprenez » (LE gimmick des reponses du site) pourquoi je dis que c’est un edito et pas une analyse?
    Que c’est aussi malhonnete et aussi enervant que de choisir arbitrairement cinq plans pour tordre l’interpretation de toute une scène?
    Vous avez compté le nombre de scènes analysées, de lignes parlant de votre sujet (le pilote de Mr Robot je le rappele) dans tout votre article?
    Ca meritait que je l’ouvre et il n’y avait pas grand chose de caricatural dans ma reponse (meme si je n’ai pas votre habitude de produire de l’analyse politique de serie tv), non?

    Il y aura peut etre une concession, une contre analyse ou une vraie arguentation en reponse pour une fois… (A moins que la contradiction soit forcement et toujours stupide, incomprehensible, sur un aspect « oublié » par le rédacteur, caricaturale, agressive…)
    Un avis sur le viol ep 2? j’avoue ne pas savoir qu’en foutre… peut etre la drogue c’est mal? Je n’ai pas compris. Juste débile, malsain et génant?

  9. *SPOILER ALERT*

    Le fait est que Joffrey a raison sur l’histoire du père – tout le monde avait deviné dès le pilote que Mr. Robot était une hallucination, un alter-ego. Certains sur tv.com avaient même anticipé très tôt que c’était le père. Bien vu aussi pour la comparaison entre le Suédois et Profit – soulignée également sur tv.com et Le Monde des Séries.

    Maintenant, là où il a tort, c’est qu’Anonymous et Adbuster sont à l’origine d’Occupy Wall Street. Qu’Anonymous a affronté les Zetas – Elliot va s’en prendre, sans succès, lui – aux dealers (pour une fois, dans une série on nous montre ce que sont vraiment ces réseaux d’assassins d’extrême-droite, au contraire de toutes ces « comédies vachement provocatrices américaines » où les mecs fument des pétards tout le long du film mais ne prononcent jamais le mot « avortement » et disent « the ‘a’ word », et où on ne voit pas une clope, mais des litrons de vodka, bien plus chic.)

    Ensuite, je vous trouve bien léger sur Anonymous, sachant le nombre d’entre eux qui croupissent pour de longues années dans les prisons américaines, qui sont en outre des anarchistes, renseignez-vous sur Jeremy Hammond, par exemple. La mouvance des origines à The Pirate Bay était aussi extrêmement variée avec des gars comme Peter Sunde, vegan, anti-sexiste, anti-spéciste, de gauche comme on a pu le voir dans ses commentaires concernant ce qu’est devenu le site… Et des mecs carrément libertariens. Jeremy Hammond était freegan, militant de nombreuses causes – antifa, féminisme, etc. Il avait déjà été arrêté plusieurs fois dans des manifs avant de se faire piéger par une taupe du FBI.

    Depuis Occupy, Anonymous – comme tout plein de mouvements anti-hadopi, par exemple, a été infiltré par la « dissidence » et aux US par les libertariens. Ainsi, des comptes « Anonymous » défendent le port d’armes en citant – je vous le donne dans le mille – William Burroughs qui a bel et bien assassiné sa femme et s’en est sorti avec 2 semaines de prison – ou 2 mois, je ne sais plus, et n’a jamais été inquiété après ça.

    Sur la série maintenant, pas d’accord avec l’auteur du papier sur l’histoire de hacker blanc – sans compte que la série est justement écrite par un égyptien, qui explique qu’il s’est inspiré précisément de ce qui s’est passé lors des « printemps arabes » et du rôle des hackers (et donc de Benjamin Bayart et autres Telecomix). De plus, le groupe de pirates – qui lui, existe bel et bien – est intégré par un noir, une jeune fille d’origine iranienne, une autre fille, et un petit gros, personnage dont pour l’instant nous ne savons rien. Saison 2, je suppose.

    Le viol dans l’épisode 2 est tout simplement le récit véridique du comportement des narcos. Renseignez-vous sur ce que font ces mecs au Mexique et ailleurs, des pays qui sont sous la férule de bandes aussi organisées et armées que Daech et qui ont strictement le même comportement. Regardez la vidéo « animo sicarios », ça vous donnera une idée de leur propagande. Il va sans dire, en outre, que les réseaux narcos sont aussi les réseaux de traite d’êtres humains et de trafic des espèces animales protégées et de braconnage. Et il va sans dire encore qu’ils se rangent résolument du côté des 1 %. Encore une fois, si vous ne comprenez pas que les narcos = extrême-droite la plus fasciste et la plus dangereuse, Elliot, lui, l’a enfin compris, même s’il a été long à la comprenette et qu’il a fallu 2 morts pour que ça rentre dans sa petite caboche.

    Pour ma part, j’espère que l’aspect politique reprendra le dessus en saison 2, bien que je reste persuadée qu’une des formes de sortir de la dépression ou autres problèmes de cet ordre soit justement le militantisme – beaucoup plus que les séances chez la psy – et que donc ce n’est pas du tout incompatible.

    Et puisque vous citez Benjamin Bayart, figurez-vous que lui aussi répond à des gens pas très nets comme il l’a fait avec les gars de la Taverne des Pirates. Je prends les paris qu’un de ces quatre, on va lui tomber dessus à cause de ça. Déjà que le financement par la fondation de George Soros de la Quadrature éveille les suspicions… Tiens, ce même George Soros qui a conseillé Mujica pour la légalisation du cannabis. La question qu’on est en droit de se poser est pourquoi un grand financier international très âgé s’intéresse à cette question et à celles de libertés sur internet ? Maintenant, je peux parfaitement comprendre l’approche utilitariste aussi bien de Mujica que de la Quadrature. Il n’empêche que ni l’un ni l’autre ne jouent dans la même ligue que Soros, qui, au final, ne leur balance que quelques miettes. Je me permets de douter sérieusement de la philanthropie de ce monsieur.

    Bref tout ça pour dire que la comparaison Anonymous/Benjamin Bayart n’est pas pertinente. La Quadrature joue le jeu institutionnel en n’en ayant absolument pas les moyens : devenir un lobby, ça ne se fait pas avec quelques centaines de milliers d’euros. Anonymous a fait le pari de la prise de conscience et il faut voir avec quelle violence le mouvement Occupy a été réprimé. Quant à David Graeber, il était présent à Occupy, tout comme Alan Moore. Il y a quand même eu des résultats : ce n’est plus un milliardaire qui dirige la mairie de NY, rien que ça, c’est un progrès.

    • Bonjour.

      Je n’ai rien « deviner » la realisation etait tres explicite. Je ne suis pas madame Soleil. C’est pour ca que je dis qu’Arroway c’est plantée alors que ses articles sont exellent d’habitude.

      Je repete mon « a priorisme » sur Anonymous, mon avis n’est que le resultat des liens d’Arroway.

      Si vous avez des liens à partager… je prend.
      Je me reserve le droit de changer d’avis.

      Anonymous ne m’a rien appris, Bayard si, plein de trucs (merci Sorros s’il le faut, je crois qu’il finance aussi rebelyon).

      Anonymous n’a qu’un message clair (legion na na na), Occupy a populariser tres fort le 1% et le 99%.

      Anonymous passionne les media à sensation, Snoden, l’Islande, Occupy, les Grecs beaucoup moins.

      Il est impossible de juger des apports organisationnels d’anonymous de l’exterieur, il est facile de deviner qu’Occupy a creer les mème liens que toutes manif prolongée.

      Il n’y a pas d’avantage au masque en anarchie, c’est contre la vergogne, sauf repression policiere. Or si votre combat est utile la mediatisation en societe democratique apporte partiellement securité et pouvoir de lobby (Snoden et les autres lanceurs d’alerte) plus qu’un masque protege de… coup de soleil ?

      Comment discuter sans slogan avec un interlocuteur dont on ignore tout.

      Anonymous quel projet, quel avantage. Qui represente cet Anonyme, un dieu, un ideal, le peuple? Prennez le metro, il n’y a aucun anonyme, juste des gens que je ne connais pas.

      Ils ont un noms vaut Anonymous cools cités, c’est pratique pour en parler non?

      Apres ils font se qu’ils veulent mais les mecs s’aligne sur tout les combats, brouille le message, ca s’appelle l’informatique, c’est pratique, mais pas une ideologie ou une avancee politique.

      J’adore les bals masqués sinon. Mais c’est subjectif.

      « Encore une fois, si vous ne comprenez pas que les narcos = extrême-droite la plus fasciste et la plus dangereuse, Elliot, lui, l’a enfin compris, même s’il a été long à la comprenette et qu’il a fallu 2 morts pour que ça rentre dans sa petite caboche. »
      Vous avez une scène, une réplique, un tatouage?
      Pourquoi il est en prison si il travail pour les facistes (hackage de la democratie en slogan, les fafs c’est les banquiers). Il embauche un black? Il n’a qu’un discourt metaphysique pas politique?
      C’est un dealeur de drogue, violeur, assassin, des pays de l’est, poete à ses heures.
      Anonymous n’est pas du genre à s’imaginer lutter contre « extrême-droite la plus fasciste et la plus dangereuse » des que quelqu’un pointe un mechant j’espere.
      Il est obligé d’etre narco, de violer, tuer (comme blondinet) pour etre un mechant et justifier un episode prison porte ouverte pour que le hero reflechisse (a quoi au fait)?
      Je ne comprend pas.

      C’est l’episode ou il est coince de ne pouvoir arreter un dealer qui a le monopole car il est accroc, il decroche l’episode d’apres, et coffre le mechant.
      C’est redondant avec le fait qu’il soit une epave juste à l’episode d’apres et que le hacker noir (qui connait la drogue, car noir de la street tas vu) l’oblige à decroche. C’est remplissage tension et bavadarge metaphysique, qui fait la force de la serie, mais ses limites politiques (creux, redondant, sans avancée (elliot redevient epave selon le scenar), et un putain de viol gratos sur une fille qui le digere avec un « t’en fais pas »)

      Le meutre sur le toit c’est pour comprendre la monarchie?
      Je vanne mais si vous argumentez je prend et je telecharge les episodes.

      « Et puisque vous citez Benjamin Bayart, figurez-vous que lui aussi répond à des gens pas très nets comme il l’a fait avec les gars de la Taverne des Pirates. Je prends les paris qu’un de ces quatre, on va lui tomber dessus à cause de ça. »
      C’est une menace? LOL
      Ma copine sait deja que je suis bi (boite hotmail), je peux me passer d’internet en cas de ddos. Oui mon laptop est un « tombé du camion » racheter en faisant du stop. Je suis mouais sur lemonde des series sous l’article lemonde (pas top le surnom mais j’etais fatigué et frustré du report du final). Je matte du porno. Je viens en paix.
      Benjamin Bayart doit etre trouvable à son bureau selon les horaires.
      Tombez donc.

  10. Au fait:

    Trouvé grace à rezo.net, mais infokiosques.net meriterait que j’y fasse un tour regulier de moi mème:

    https://infokiosques.net/IMG/pdf/InformatiqueSeDefendreEtAttaquer_VersionCahierA5NonMisEnPage_.pdf

    J’en suis à la page 22, mais ca a l’air utile.

  11. hello,

    juste pour dire que je n’ai pas eu encore le temps de regarder tous les épisodes de la série, mais que je compte bien écrire un truc dessus après, ce qui sera l’occasion de discuter des suites de la série et des hypothèses/analyses du pilote !

  12. Au plaisir (mais ca va me faire passer pour un raleur)

    « Il y aura peut etre une concession, une contre analyse ou une vraie arguentation en reponse pour une fois… (A moins que la contradiction soit forcement et toujours stupide, incomprehensible, sur un aspect « oublié » par le rédacteur, caricaturale, agressive…) »
    joffrey pluscourt
    16 juillet 2015 à 8 h 34 min

  13. Aprés avoir vu les 10 épisodes, j’ai trouvé la série excellente. Au delà de vos débats, il faut comprendre le choc que celà peut représenter pur le public (US entre autre) gavé de show de divertissement basic. Il y a au fil des épisodes un débat (sommaire certe) sur le role dominateur des 1% des 1% les plus riches sur la domination du monde et le « prêt à penser » que l’on nous impose. Il est porté à notre reflexion que nous pouvons être dans une « matrice » et que quel que soit le final, nous ne pouvons nous en échapper. Je ne retiens que l’esprit « révolutionnaire » qui nous est présenté et c’est en celà que cette série me plait, car elle obligera (j’espère) à prendre parti ou du moins à se poser des questions, pour la plupart des consommateurs (sont ils encore des citoyens?) qui la regarderont jusqu’au bout

    • En soit, je partage largement votre opinion.

      Je suis plus géné par le passage du « 1% » au « 1% des 1% » qui fait insidueusement passer une critique des structures inégalitaires à un discourt sur l’exaltation de la democratie et de la « liberté ».
      Le « shadow gouvernment » est en fait un cliché très répandu dans la culture américaine.

      De mème critiquer le mass média est différent de traiter ses collègues en mouton, et d’etre efficace seul.
      Si Mr Robot traite si facilement de la « matrice », c’est parce qu’il ne montre jamais de consequences reelles (au travail, au chomage, au meutre, à la prison, à l’addiction, au viol, à la folie, au crack boursier…)

      Il y a aussi beaucoup de faux concepts assez génants (la « dette », le hackage « réaliste », la solitude contemporaine…)

      J’ai de plus en plus de sympathie pour l’ecriture et la serie en general, mais je doute encore qu’elle aille poltiquement dans le bon sens.

      Si le fait qu’un traeder meurtrier ai recuperé le masque de F Society est une evolution logique de scenario, ca ouvre à une future critique de certaines formes de lutte (notament « violentes »).
      Je ne suis pas sur que le show ai les epaules pour éviter les derives réacts (meme modérée et contrebalancées par la voix off).

      De mème Eliott va passé du coté de la critique par sa psy et la decouverte par Angela de la manipulation de son ex.
      Je crains que sortir des clous ne se pait que par la souffrance de l’entourage et l’abus de pouvoir à terme en saison 2.

  14. en quoi c’est un « faux concept » la solitude contemporaine ?

    Tu ne trouves pas qu’on vit dans des sociétés très atomisées qui brise complètement les liens sociaux et communautaires autres que formels, légaux et capitalistes ?

    Selon moi c’est parfaitement logique qu’énormément de gentes se sentent extrêmement seul-le-s, même lorsqu’ils/elles travaillent dans la mesure où la séparation est partout, jusque dans les « open-spaces » ou chacun-e est dans sa case et n’a pas de le droit de bavarder avec les autres.

    Plusieurs moments illustrent aussi bien ça quand Elliot est « seul au milieu de la foule ». La mentalité métropolitaine des grandes villes exaltent un individualisme libéral complètement abstrait qui fait que les gens s’entrechoquent en permanence sans se regarder ni faire attention aux autres.

    « Foule n’est pas compagnie » disait francis bacon.

    Sinon je suis d’accord avec ce que tu dis sur le « shadow governement » et le reste. C’est un truc super répandu comme le reste de la culture conspirationniste aux états unis, qui bride en générale toute véritable analyse des rapports sociaux.

    • joffrey pluscourt

      @Doriane dsl j’éssaie de suivre les réponses à ce que je poste mais j’ai été pris par l’actualité sociale (une petite analyse sur film sur les mobilisations sociales un de ses 4 sur le site j’espère).

      Oui la solitude et le sentiment de solitude explose de manière connue et mesuré. Surtout chez nos vieux (pas top moderne).

      C’est le « moderne » que je critique.
      Meme critique que pour la virtualité « nouvelle » de la monnaie. Ca fait une « crise », un « crack », une « faillite » en 2 secondes au lieu de deux semaines mais c’est la même arnaque qui profite de et à la même domination.

      La solitude de Eliott ressemble à celle de films de Godard ou de bourgeois de romans de Maupassant. Accusé la modernité, c’est accusé les comics, le cinéma, le jazz, le rock, le rap, puis les jeux vidéos de rendre les jeunes violents.

      Eliott ne saurait être vraiment révolutionnaire seul et à beaucoup en commun avec ses collègues malgré ses fantasmes de flicaillon solitaire et leurs gouts « mainstream » en littérature, musique ou en marque de café. Qu’il commence par ca.

      J’aime beaucoup « Lobster » de Yórgos Lánthimos (qui a beaucoup de défauts arty proutprout par ailleurs) sur comment une société bourgeoise étouffe les rencontres en normant les expériences, en contrôlant les buts et les concepts de saisit du réel.
      Aucun ordi en vu dans le film mais une démonstration finale glaciale de l’impossibilité de vivre ensemble sans abandonné tout ou partie de se que l’on nous inculte. (sexisme, racisme, homophobie démontés par exemple sur ce site, agent de la doxa libérale, concurrentielle et impérialiste sur d’autres sites par exemple)

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