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Heroes, Misfits, No ordinary family & Alphas : Le genre des super-pouvoirs

Depuis le début des années 2000, les super-héros envahissent de plus en plus les écrans de cinéma avec notamment les Spiderman (2002, 2004, 2007), Batman (2005, 2008, 2012), X-Men (2000, 2003, 2006, 2009, 2011), Hulk (2003, 2008), Iron Man (2008, 2010), Fantastic Four (2005, 2007) ou autres Dardevil (2003), Captain America (2011) ou Thor (2011) pour ne citer que ceux-là. La télévision n’a pas tardé exploiter le filon à partir du lancement par la chaîne NBC de la série Heroes en 2006. Or si les films de super-héros produits pour le cinéma mettent toujours en scène un seul héros (parfois, mais très rarement, une héroïne) ou une équipe assez réduite de héros/héroïnes (X-Men ou les Fantastic Four), les séries multiplient quant à elle beaucoup plus les personnages principaux dotés de super-pouvoirs. Cette particularité qu’ont les séries par rapport aux films tient sûrement en grande partie de la différence de format entre les deux médias (limité à 2h/2h30, un film ne peut se permettre d’introduire trop de personnages sous peine de devoir leur sacrifier de la profondeur de caractère). Une des conséquences intéressante de cette contrainte technique est la multiplication dans les séries des personnages féminins dotés de super-pouvoirs. En effet, dans le cas d’un film dont le scénario tourne autour d’un seul personnage principal, les producteurs/trices peuvent se laisser aller à leur sexisme spontané et choisir sans complexe un personnage masculin quasiment à chaque fois sans que personne ne s’en offusque. En revanche, l’imposition d’un casting exclusivement masculin pour une série chorale telle que Heroes risquerait de choquer, même dans une société patriarcale où la violence et le pouvoir sont perçu-e-s comme des privilèges masculins par nature. C’est ainsi que débarquent en masse à la télévision des femmes dotées de super-pouvoirs. Mais cela suffit-il pour rendre ces séries automatiquement progressistes en ce qui concerne la représentation qu’elles donnent des rapports sociaux de sexe ? Bien sûr que non. Pour en juger, il ne suffit pas de savoir si des personnages féminins sont dotés de super-pouvoirs, mais aussi quel est leur nombre, et surtout quels sont ces super-pouvoirs et quels rapports entretiennent-ils avec les personnalités de ces nouvelles super-héroïnes. C’est ce que nous allons examiner en étudiant les séries suivantes : Heroes (NBC, 2006-2010), Misfits (E4, 2008-…), No Ordinary Family (ABC, 2010-2011), et Alphas (Syfy, 2011-…).

 

Heroes (2006 – 2010)

Diffusée à l’origine sur NBC à partir de septembre 2006, Heroes est une série chorale mettant en scène plusieurs individus que rien apparemment ne relie et qui se découvrent progressivement de grands pouvoirs, impliquant évidemment de grandes responsabilités… Etant donnée la longueur de cette série (78 épisode de 42 minutes) et sa complexité[1], nous ne pourrons l’étudier ici dans le détail. Nous nous concentrerons donc sur les personnages principaux de la première saison, la plus regardée des cinq qui ont vu le jour.

Si on fait le compte des super-héros et des super-héroïnes au centre de l’histoire, on s’aperçoit rapidement que les premiers sont beaucoup plus nombreux que leurs homologues féminins, au nombre de trois (Claire Bennett, Niki Sanders et Charlie Andrews). Mais plus important encore, la nature des pouvoirs que possèdent ces super-héroïnes les distinguent radicalement de ceux de leurs partenaires masculins. En effet, si l’on passe en revue ces derniers, on remarque très rapidement qu’ils permettent à leurs détenteurs d’accroître leur pouvoir sur le monde et sur les autres, leur maîtrise du temps et de l’espace. Il y a d’abord Hiro Nakamura, capable de manipuler l’espace-temps et donc de se téléporter et de voyager dans le temps ; Nathan Petrelli qui peut voler ; D.L. Hawkins, qui a le pouvoir de se dématérialiser/rematérialiser, ce qui lui permet par exemple de traverser les murs ; Matt Parkmann est quant à lui télépathe, et peut donc lire dans les pensées des autres et les influencer grâce à ce même pouvoir ; Isaac Mendez est capable de voir l’avenir ; le petit Micah Sanders possède le pouvoir de technopathie et peut ainsi commander les machines ; enfin, Peter Petrelli s’approprie les pouvoirs des heroes qui se trouve à proximité. Dans le même esprit, les personnages secondaires masculins ont eux aussi des pouvoirs redoutables : l’Haïtien peut effacer la mémoire et supprimer les super-pouvoirs des autres heroes ; Ted Sprague peut générer de l’énergie radioactive et électrique ; Claude Rains peut se rendre invisible, etc.

Contrairement à la majorité de ces personnages masculins, qui  maîtrisent leur pouvoir et jouent ainsi un rôle actif dans l’histoire, les personnages féminins sont d’emblée mis par le scénario dans une position de passivité. Claire Bennett a le pouvoir d’auto-guérison, qui agit par définition indépendamment de sa volonté. Et si elle peut, au début de la série, utiliser activement ce pouvoir pour aller sauver un homme prisonnier des flammes sans être blessée, elle sera assez rapidement cantonnée au rôle relativement passif de « la pom-pom girl à sauver » (cf. le fameux « save the cheerleader » qui revient comme un leitmotiv dans la première saison). Charlie Andrews est encore plus passive avec sa mémoire surdéveloppée. Mais c’est surtout Niki Sanders qui, de toutes les héroïnes, subit le plus la situation dans laquelle son pouvoir l’a mise. En effet, loin d’accroître ses capacités, ce dernier la domine et fait d’elle un personnage victime de son propre pouvoir (un double d’elle-même, maléfique et redoutable, qui agit contre sa volonté avec une force surhumaine). On pourrait objecter que certains personnages masculins sont eux-aussi, dans une certaine mesure, dominés par leurs pouvoirs. Isaac Mendez, par exemple, souffre de son don de précognition qui lui permet de voir l’avenir et de le peindre lorsqu’il se trouve dans un état second. Son pouvoir est comme une force qui s’empare de lui sans qu’il puisse la maîtriser. Il semble ainsi comparable aux personnages féminins passifs ou dépassées par leur pouvoir. Sauf que son personnage a une toute autre dimension que les vulgaires serveuses, pom-pom girls et strip-teaseuses représentant le « sexe faible » dans la série : il est l’artiste visionnaire, à la fois génial et tourmenté, qui est comme inspiré par Dieu puisqu’il peut voir à l’avance le destin à laquelle l’humanité est vouée…[2]

Le sexisme constitutif de cette répartition des pouvoirs entre hommes et femmes se redouble en plus d’un sexisme dans l’attribution des professions aux personnages principaux. Comme on l’a dit, les femmes sont pom-pom girl, serveuse et strip-teaseuses, restant ainsi bien enfermées dans le domaine de l’apparence et du service. Les hommes quant à eux sont politicien, policier, horloger, informaticien, peintre, etc., bref du côté du savoir (et de la technique) et du pouvoir. Seul Peter Petrelli fait exception puisqu’il est infirmier, une profession traditionnellement féminine puisque relevant du soin (« care »). Mais sa personnalité en fait d’emblée quelqu’un de perdu, à la recherche de lui-même (trait de caractère auquel fait aussi écho son super-pouvoir). Trouver sa place dans Heroes consiste donc avant tout à se conformer aux normes assignées à son sexe. Et loin de remettre en question cet ordre patriarcal, l’intrusion du fantastique cet univers ne fera que le consolider par l’intermédiaire d’une répartition fondamentalement sexiste des super-pouvoirs.

La pom-pom girl, la strip-teaseuse et la serveuse : des femmes d’emblée bien à leur place

 

Misfits (2008 – …)

Série britannique diffusée à l’origine sur la chaîne E4, Misfits raconte l’histoire de cinq adolescents condamnés à des travaux d’intérêt général pour des raisons diverses. Alors qu’ils commencent juste à purger leur peine, un violent orage éclate. Ils/elles sont alors frappé-e-s par la foudre, ce qui leur confère différents super-pouvoirs dont ils/elles ne vont pas tarder à prendre connaissance.

D’un point de vue purement quantitatif, on peut remarquer que les personnages principaux dotés de super-pouvoirs comptent encore une fois dans leurs rangs plus de garçons (au nombre de trois : Nathan, Simon et Curtis) que de filles (au nombre de deux : Kelly et Alisha). Mais c’est surtout d’un point de vue qualitatif que l’inégalité dans la répartition des pouvoirs se fait le plus ressentir. Pourtant, il semblait au départ que tous les personnages était à ce niveau logés à la même enseigne, puisque chacun recevait un pouvoir correspondant à l’exacerbation d’un des traits de sa personnalité : pour Simon, le grand timide que personne ne remarque, le pouvoir de se rendre invisible ; pour Kelly, la racaille des cités au physique plutôt ingrat, le pouvoir entendre ce que les gens pensent d’elle (et qui se ramène généralement à du mépris envers son style et son origine sociale, ainsi qu’à une considération de sa personne uniquement sous un angle sexuel, comme un corps facile à posséder) ; pour Alisha, la fille sexy et séductrice, le pouvoir de susciter le désir chez tous ceux qui la touchent, et ce de manière irrépressible ; et pour Curtis, l’ex-athlète qui culpabilise d’avoir été arrêté en possession de cocaïne et d’avoir ainsi bêtement mis fin à sa carrière de sportif, le pouvoir de remonter le temps[3].

Vue comme ça, la répartition des pouvoirs semblait relever d’une logique parfaitement égalitaire. Sauf que, très rapidement, les pouvoirs dont ont hérité les personnages masculins vont s’avérer être sans commune mesure avec les pouvoirs de leurs partenaires féminines. On pourrait résumer ainsi le sexisme de cette répartition en disant que les pouvoirs des garçons ont pour conséquence de les rendre plus puissants, alors que les pouvoirs des filles, en leur nuisant directement, vont parfois jusqu’à les rendre impuissantes. Un pouvoir qui rend impuissant, voilà semble-t-il le seul type de super-pouvoir tolérable pour une femme… Ainsi, une fois passée la phase d’adaptation, les deux personnages masculins acquièrent la possibilité de voyager dans le temps et de se rendre invisibles lorsqu’ils le désirent. Face à eux, Kelly en vient très rapidement à ne plus supporter son pouvoir, à cause duquel elle entend malgré elle toutes les horreurs que les gens pensent d’elle. Mais la plus gâtée dans l’histoire reste tout de même Alisha, qui hérite du pouvoir de susciter automatiquement chez qui la touche une envie violente de sexe. Voilà qui est assez inédit dans l’histoire des super-héros : le super-pouvoir d’être constamment menacée de viol, en étant en plus au final la responsable de ces viols ! Pour que cette idée possède un minimum de potentiel féministe, il faudrait au moins fallu que la série prenne la peine de faire le lien entre cette condition et le patriarcat. Mais, loin d’être le cas, c’est plutôt l’inverse qui se produit. Car en plus d’être tout au long de la série caractérisée comme une fille sachant jouer de son pouvoir de séduction, on apprendra dans la troisième saison (épisode 1) qu’Alisha fut surnommée à une époque « la bouffeuse de bites » (« the cock monster »), et qu’elle faillit être la cause de la mort de Rudy, qui tenta de se suicider par qu’elle lui avait brisé le cœur (elle l’ignora après avoir couché avec lui alors qu’il était amoureux d’elle). Loin d’être les victimes des injonctions à être séduisantes qui les bombardent en permanence, les femmes en tireraient plutôt un pouvoir redoutable dont les hommes seraient les premiers à pâtir. Au loin se laisse doucement entendre la petite musique bien connue du « si les femmes se font violer, c’est peut-être aussi parce qu’elles l’ont cherché, à allumer les hommes avec leurs mini-jupes et leur décolletés, etc. ».

 

Est-ce qu’Alisha ne mériterait pas son embarrassant super-pouvoir ?

Du côté des personnages secondaires dotés de super-pouvoirs, on peut aussi remarquer une certaine constance dans l’attribution des pouvoirs. Les femmes à en posséder sont moins nombreuses que les hommes, et leurs pouvoirs renvoient à des stéréotypes sexistes classiques. Si l’on prend le cas des deux ennemies les plus redoutables que les héros ont eu à affronter dans la série, on voit que leurs super-pouvoirs réactivent l’idée selon laquelle les femmes seraient fondamentalement fourbes et manipulatrices (seule source possible de  pouvoir pour elles, l’exercice de la violence et de la force leur étant refusé puisque privilège masculin). Ainsi, dans le dernier épisode de la première saison (S01E06), une catholique intégriste convertit un à un les adolescents de son quartier grâce à son pouvoir de persuasion, dans une ambiance faisant référence au classique de la science-fiction Invasion of the Body Snatchers (1956). Et dans le premier épisode de la seconde saison (S02E01), une ex-petite amie de Simon prend successivement l’apparence des différents héros et héroïnes pour les manipuler les uns des autres et les amener à s’entretuer (avec là encore une référence à un classique de la science-fiction : The Thing, de John Carpenter (1982)). Dans les deux cas, la femme multiple et fourbe n’affronte pas directement son adversaire, mais utilise plutôt son pouvoir de persuasion et sa maîtrise des apparences pour le dominer. Or cette dimension est totalement absente des personnages masculins dotés de super-pouvoirs. Ceux-ci sont dangereux essentiellement par leur usage violent de la force physique (exemplairement le superviseur dans le premier épisode (S01E01) ou l’homme évoluant dans un jeu vidéo ultraviolent (S02E04), mais aussi le tatoueur qui peut créer instantanément des armes mortelles grâce à son appareil (S02E03)[4].

Un autre personnage féminin important dont le super-pouvoir est cantonné aux limites d’une féminité stéréotypée est la vieille femme du deuxième épisode (S01E02). Ayant la capacité de rajeunir, elle en profite pour séduire Nathan et coucher avec lui, frustrée qu’elle est de ne plus avoir accès aux corps jeunes et beaux qu’elle continue de désirer. Au cas où le matraquage publicitaire (et plus généralement médiatique et culturel) qui nous bombarde à longueur de journées de corps jeunes et lisses ne suffise pas, cet épisode nous rappelle ainsi explicitement qu’à partir d’un certain âge, les individus (et surtout les femmes) ne peuvent plus être désirables, et que tout le monde devrait aspirer une éternelle jeunesse en luttant contre tous les signes physiques de vieillissement. Le fait que ce soit une femme qui, dans cet épisode, hérite du pouvoir de rajeunir est un signe de l’inégalité entre hommes et femmes face à ses injonctions au rajeunissement[5].

 

No Ordinary Family (2010-2011)

Diffusée le temps d’une seule saison sur la chaîne ABC, cette série américaine raconte l’histoire d’une famille dont chacun des membres se voit doté de super-pouvoirs à la suite d’un crash en avion dans un lac de la forêt amazonienne. Cette famille est composée d’un couple hétérosexuel et de deux enfants (une fille et un garçon). Elle correspond ainsi à l’image classique que l’on se fait de la famille nucléaire « normale » (on devrait plutôt dire « normée ») que la série va s’acharner à sauver de son autodestruction annoncée. Si autant de personnages féminins que de personnages masculins possèdent des super-pouvoirs[6], la nature de ceux-ci et l’usage qu’en font leur détenteur/trices vont cependant différer radicalement selon le genre des personnages.

Comme on l’a dit, tout tourne autour de la lente décomposition de cette famille dont les membres s’éloignent peu à peu les uns des autres. Or, très rapidement, la série révèle le cœur de son propos hautement réactionnaire en faisant tenir l’origine de cette crise essentiellement dans l’éloignement du couple du schéma patriarcal classique avec le mari qui s’épanouit dans son travail pendant que la femme s’occupe des enfants et des tâches ménagères. Ici, ô scandale, la femme se consacre à sa carrière de scientifique, tandis que le mari prépare à manger, fait le ménage, prend le temps de parler avec ses enfants, se préoccupe constamment du bien-être de la famille, etc. Tout va mal donc. Mais heureusement, les super-pouvoirs nouvellement acquis vont permettre de rééquilibrer cette situation désastreuse en remettant chacun à sa place…

Si l’on commence par le cas du mari (Jim Powell), on constate que celui-ci est dès le début posé comme dominé dans son couple. Sa femme mène une carrière professionnelle beaucoup plus prestigieuse que lui, et on le voit mendier pour obtenir d’elle un malheureux dîner aux chandelles. Il est ainsi posé comme beaucoup plus dépendant d’elle qu’elle ne l’est de lui. A côté de cela, il est aussi dominé par une femme au sein de son travail : l’inspecteur Cho, qui ne manque pas de lui rappeler sa supériorité hiérarchique dès les premiers mots qu’ils échangent dans l’épisode 1. Cet homme acculé à une position féminine dans sa famille et dans son travail va alors retrouver, grâce à son pouvoir, la place de dominant qui lui est due en tant qu’homme dans notre société patriarcale. Les scénaristes ne sont pas allés chercher midi à quatorze heure pour déterminer quel serait son pouvoir. Celui-ci est tout simplement la super-puissance. Il peut arrêter les balles à mains nues, faire des bonds de plusieurs centaines de mètres, stopper les voitures qui foncent vers lui, soulever des charges de plusieurs tonnes, etc. Rien de tel pour retrouver un peu de virilité…

Le scénario insiste d’ailleurs bien sur le lien entre l’acquisition de ces super-pouvoirs et le renversement par le personnage de la domination féminine qu’il subissait. La scène de la découverte de ses pouvoirs dans le commissariat est éloquente. Alors que l’inspecteur Cho vient de le reprendre parce qu’il l’avait appelé « Cho » et pas « Inspecteur Cho », un homme appréhendé se saisit de l’arme d’un policier et tire au hasard. Jim plonge alors vers l’inspecteur et arrête la balle avec sa main. Grâce à ce geste héroïque, il prend l’ascendant sur la femme qui le dominait en la sauvant de la mort. Dans son couple, le renversement est identique. Désormais c’est elle qui attend le soir à la maison qu’il revienne du travail (puisqu’il s’y réalise beaucoup plus qu’auparavant grâce à ses super-pouvoirs). Un petit épisode au lit nous signale en plus que ce supplément de virilité fait ici aussi son petit effet. Et quand papa assure au lit, plus de doute sur qui porte le pantalon à la maison !

 

Avant : l’homme émasculé

Après : la nouvelle virilité

Prenons maintenant le cas de la femme (Stephanie Powell). Celle-ci correspond au stéréotype sexiste de la femme carriériste qui délaisse sa famille et rend par conséquent tout le monde malheureux. Un échange entre elle et son mari dans le premier épisode résume bien leurs positions respectives :

Lui : Je n’ai pas eu la vie que j’espérais, alors que toi tu as pu vivre tes rêves à cent à l’heure.

Elle : A cent à l’heure… au point de tout négliger.

Lui : Tout négliger ? Chérie, qui pourrait te suivre ?

Elle : Tu n’as pas pu car tu as arrêté d’essayer.

Lui : Non, on a tous les deux arrêté d’essayer. Tu veux savoir pourquoi ta fille va mal ? Elle a peur que son copain finisse par la quitter pour une fille qui coucherait avec lui, parce qu’elle ne se sent pas prête. Et J.J., il galère à l’école, parce qu’ils veulent le mettre en classe de rattrapage. Mais tu nies les problèmes scolaires de ton fils. Tu saurais tout ça si tu passais plus que vingt minutes par nuit à la maison.

Elle : C’est vrai, parce que je suppose que c’est le rêve de tout le monde de travailler 80 heures par semaine pour subvenir aux besoins de sa famille.

Ce couple va mal parce que la femme se détourne de son rôle de femme pour se consacrer à sa carrière. Mais heureusement, son super-pouvoir va lui permettre de redresser la barre. En effet, elle acquiert la capacité de se déplacer à une vitesse supersonique. Ainsi, elle peut plus facilement concilier ses impératifs professionnels avec ses tâches d’épouse et de mère de famille (comme elle le confie à sa collègue envieuse : « Maintenant je peux dire que je suis heureuse. Avec ces pouvoirs je n’ai plus à choisir, je peux me consacrer à 100% à mon travail, ma famille et mes enfants. Jim et moi avons même eu un petit moment de libre ce matin… »). Sitôt le travail finit, elle fuse à la maison pour aider J.J. à faire ses devoirs (épisode 1) ; le matin elle prépare le petit déjeuner de tout le monde en un temps record, idem pour le ménage (épisode 2), etc. Enfin, cerise sur le gâteau, son métabolisme amélioré l’oblige à ingurgiter des calories en masse sans aucun risque de prendre le moindre gramme. Un super-pouvoir qui permet à la fois de faire carrière, de s’occuper de ses enfants, d’être une véritable fée du logis et de rester en mince tout en mangeant constamment du chocolat : à quoi une femme peut-elle aspirer de plus ?…

Ainsi, la femme peut reprendre sa place pour que tout rentre dans l’ordre. Comme elle le dit à sa fille qui lui demande ce qui lui prend de préparer le petit déjeuner alors que c’était Jim qui s’en chargeait habituellement : « Les choses devaient changer ici, avec ou sans nos nouveaux pouvoirs » (épisode 2). Maintenant, ce n’est plus elle qui « passe la première la porte de la maison le matin » (épisode 2), elle s’est enfin réapproprié son lieu naturel : l’intérieur du foyer !

 

Grâce à son super-pouvoir, Stephanie peut se déplacer de sa table de travail où elle découpe des tomates…

… au frigo en un éclair. Voilà une femme qui a bien compris les limites à l’intérieur desquelles elle doit utiliser ses nouvelles capacités.

Usage supersonique de l’aspirateur.

Organisation supersonique de la kermesse de l’école avec les autres mamans.

A longueur d’épisodes[7], la série martèle lourdement son message réactionnaire : la famille nucléaire est le fondement de notre société, et le couple hétérosexuel patriarcal est ce qui lui assure stabilité et bonheur. L’épisode 3 insiste à coup de gros symboles, au cas où le message ne soit pas encore bien entré dans nos têtes. Au début de l’épisode, la famille se rend au mariage de l’ex-baby sitter des enfants, une noire qui a « réussi » puisqu’elle va bientôt devenir la femme d’un millionnaire… Lorsqu’elle vient saluer la famille, elle témoigne comme il se doit d’une grande reconnaissance envers ses anciens maîtres blancs : « Honnêtement, je dois vous remercier pour tout. Pendant toutes ces années où je gardais Daphné et J.J., je vous regardais tous les deux et je me disais : « ce qu’ils ont, c’est ça que je veux ». Quelques instants plus tard, une bande de voleurs armés débarquent dans la réception et volent l’argent et les bijoux des invités, dont l’alliance de Stéphanie. Dans la suite de l’épisode, Jim écumera les mariages accompagné de son fidèle serviteur noir jusqu’à ce qu’il ait remis la main sur ce symbole de leur mariage (et du mariage en général). A la fin, il pourra alors offrir à nouveau la bague à Stephanie dans une ambiance romantique de dîner en tête à tête au sommet d’un immeuble, comme pour symboliser le nouveau départ pris par le couple, enfin conforme aux normes patriarcales[8].

 

Maman est contente car papa l’emmène au restaurant…

… pour lui offrir à nouveau la bague symbole de leur couple sacré.

 

            Alphas (2011-…)

Diffusée simultanément sur Syfy Universal aux Etats-Unis et sur Space au Canada depuis 2011, cette série américaine met en scène une équipe d’« Alphas » (individus aux capacités neurologiques hors du commun) travaillant au sein d’une section secrète du gouvernement afin d’œuvrer pour le bien de la société, en arrêtant notamment d’autres Alphas malintentionnés.

Loin de révolutionner les représentations des rapports sociaux de sexe dans les séries de super-héros/héroïnes, cette production récente ne fait que  reconduire leur sexisme d’une manière on ne peut plus classique. Numériquement, les personnages masculins dotés de super-pouvoirs sont encore une fois plus nombreux que les personnages féminins (si l’on s’en tient aux 5 protagonistes principaux, 3 sont des hommes et 2 des femmes). Leurs ennemis et leurs interlocuteurs au sein du gouvernement sont eux aussi masculins dans leur immense majorité.

Si l’on s’intéresse à la nature des pouvoirs détenus par chacun des personnages principaux, leur caractère genré est ici encore évident. Chez les hommes, il y a d’abord Bill, doté d’une force exceptionnelle. Mais aussi Cameron, qui possède des réflexes surhumains ainsi qu’une précision parfaite dans son usage des armes à feu comme de tout autre projectile (grâce notamment à sa capacité de prédiction des trajectoires). Enfin, Gary est capable de percevoir toutes les longueurs d’ondes électromagnétiques, ce qui fait concrètement de lui dans la série quelqu’un de quasi-omniscient. Puissance, précision, anticipation, savoir : les personnages masculins réalisent à eux trois un équilibre parfait entre pensée et action.

Or, si les pouvoirs des deux héroïnes ont certes plus d’importance que ceux de leurs homologues de la série Misfits par exemple, il n’en reste pas moins que ces pouvoirs les enferment encore dans des stéréotypes sexistes. En effet, Nina a le pouvoir de pousser les gens à faire ce qu’elle leur demande.  Elle n’agit pas directement, mais manipule les autres pour arriver à ses fins. On est ici renvoyé au stéréotype de la femme fourbe et manipulatrice qui utilise la persuasion (passant évidemment par la séduction) pour augmenter son pouvoir. Et au cas où ce ne soit pas assez clair, le scénario explicite le lien entre ce pouvoir et la féminité de Nina en faisant de celle-ci un personnage cultivant son apparence et à l’aise dans le rapport de séduction. Une scène du premier épisode est particulièrement éloquente à ce sujet. Alors que Bill, dont la volonté est sous l’emprise d’un Alpha diabolique, est sur le point de tuer le Dr Lee Rosen (le chef de l’équipe), Nina tente de l’en empêcher grâce à son pouvoir. Mais comme celui-ci est inférieur en puissance à celui du méchant Alpha, elle décide de lui apporter un supplément tout personnel en embrassant Bill, détourné ainsi immédiatement de son intention criminelle.

 

Pendant que chacun travaille dans son bureau, Nina cultive son super-pouvoir en s’appliquant du vernis à ongles.

Et quand son pouvoir de persuasion n’est pas assez puissant, elle sait comment y remédier…

A côté de Nina, Rachel possède quant à elle le pouvoir d’augmenter les capacités perceptives de ses cinq sens. Alors que les super-pouvoirs des hommes augmentent leur savoir et leur capacité d’action, celui de Rachel augmente sa capacité de perception, et la condamne ainsi à une attitude purement réceptive (et jamais active). On retombe ici sur la dichotomie hommes actifs / femmes passives, celles-ci étant systématiquement placées du côté de la sensibilité, de l’écoute[9] (contrairement aux hommes, fondamentalement centrés sur eux-mêmes et non sur autrui). Notons aussi que si le pouvoir de Rachel lui sert essentiellement lors des enquêtes qu’elle mène avec l’équipe, il est aussi parfois ramené à sa féminité, comme lorsque son odorat et sa vue super-développées l’amènent à conclure d’un rapide examen de son bureau que celui-ci aurait besoin d’être nettoyé (« Ugh. Man, I need to clean ») (début de l’épisode 2).

Si les femmes (quoique toujours moins nombreuses) jouent cependant un rôle important dans l’équipe des « Alphas », reste que les super-pouvoirs obéissent à un principe de répartition absolument sexiste, qui cantonne chacun des deux sexes à des rôles et des qualités bien définies. Pour les hommes : savoir, pouvoir, précision, force, agilité, maniement des armes, action, etc. Pour les femmes : écoute, sensibilité, réception d’un côté, et manipulation, séduction, persuasion de l’autre.

Comme on a pu s’en rendre compte grâce à ces différents exemples, le fait que beaucoup de femmes se voient dotées dans ces séries de super-pouvoirs ne rend pas ces productions nécessairement progressistes dans leur représentation des rapports sociaux de sexe, loin de là… Au contraire, l’idée d’un pouvoir féminin semble si insupportable aux créateurs de ces séries que les scénarios s’acharnent à neutraliser le potentiel subversif de ces super-pouvoirs en les ramenant aux stéréotypes de la féminité tels qu’ils sont définis par le patriarcat. Non seulement ces pouvoirs ne remettrons pas en cause la « différence essentielle » entre hommes et femmes, mais inutile non plus d’y chercher un quelconque girl power puisque, dans leur immense majorité, ces « pouvoirs » ont pour conséquence de rendre ces femmes encore plus impuissantes qu’elles ne l’étaient auparavant face à leurs partenaires masculins. Voilà comment l’attribution aux femmes de super-pouvoirs a pu être réapproprié par le patriarcat pour donner naissance à des séries non plus sexistes, mais bien super-sexistes…

Paul Rigouste


[1] Elle met en scène un grand nombre d’intrigues parallèles et compte plus de 20 personnages principaux, sans compter tous les personnages récurrents (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Personnages_de_Heroes)

[2] Dans les personnages féminins secondaires, il importe de mentionner la présence d’Eden McCain et de son super-pouvoir de persuasion. Si celle-ci en use activement et se rapproche par là plus des personnages masculins que des autres héroïnes, ce pouvoir la ramène cependant au stéréotype sexiste de la femme fourbe et manipulatrice, qui mène les hommes par le bout du nez grâce à son pouvoir de séduction. Elle est ainsi le pendant dans Heroes du personnage de Nina dans Alphas (cf. plus bas)

[3] Seul le personnage de Nathan semble échapper à cette logique d’attribution des pouvoirs. Sauf peut-être si on la comprend dans son cas comme l’attribution du pouvoir le plus cool au personnage (censé être) le plus cool…

[4] Même lorsqu’ils sont inoffensifs, les hommes gardent un rapport étroit avec ce côté bestial, violent et primitif, qui n’est jamais attribué à des personnages féminins (cf. l’homme-chien (S01E02) et l’homme-singe (S02E05))

[5] Il faudrait, pour être exhaustif, étudier aussi la redistribution des super-pouvoirs qui s’opère à partir de la fin de la deuxième saison. Celle-ci semble en effet réorienter la série dans un sens plus intéressant au niveau des rapports sociaux de sexe. Par exemple, Kelly devient grâce à son nouveau pouvoir un génie de la mécanique, et Curtis acquiert le pouvoir de changer de sexe…

[6] Je me limite ici aux héros et héroïnes, sans prendre en considération les méchants dotés de super-pouvoirs, quant à eux majoritairement masculins.

[7] Même si j’avoue ne pas avoir tenu plus loin que l’épisode 3, tellement la lourdeur du propos me devenait insupportable.

[8] Je n’ai pas parlé ici des super-pouvoirs des enfants, plus périphériques dans la narration. On peut juste noter rapidement que si J.J. acquiert une super-intelligence (le père et le fils se partageant entre hommes le monopole du savoir et de la puissance), Daphne hérite du pouvoir de lire dans les pensées d’autrui, pouvoir qui lui cause plus d’inconvénients que d’avantages.

[9] Qualité qui fait par ailleurs partie de la personnalité « ordinaire » de Rachel, comme en témoigne le rapport qu’elle entretient avec ses parents (cf. par exemple la discussion qu’elle a à ce propos avec Nina dans l’épisode 2, ou encore son comportement dans l’épisode 3)

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31 réponses à Heroes, Misfits, No ordinary family & Alphas : Le genre des super-pouvoirs

  1. Assez ironique que vous vous plagniez, dans Heroes, du pouvoir trop puissant de D.L. Hawkins par rapport à celui des filles. C’est LE personnage qui a le pouvoir le plus féminin, parce que le plus connus des personnages de fiction à avoir le même est Kitty Pryde, dans X-Men.

    Vous étiez allé jusqu’à mentionner Micah. Dans ce cas on peut aussi parler de Molly. Elle est, comme lui, surtout un trophé vivant, mais son pouvoir la rend redoutable.

    Mais surtout, Heroes est une série très controversée, principalement parce que les personnages ayant les pouvoirs les plus puissants sont incapables de sauver le monde à cause de leur stupidité dans l’usage des pouvoirs. Dans ces conditions, se plaindre que les filles n’aient pas de pouvoir assez puissants, c’est se plaindre qu’elles n’aient pas eu l’air d’idiotes.

    • C’est tout à votre honneur d’avoir identifié 2 exceptions à la tendance que j’avais notée, et qui concerne plus d’une trentaine de personnages dans les séries sur lesquelles je me suis concentré.

      Mais en ce qui concerne votre remarque sur le pouvoir de D.L.Hawkins/Kitty Pride, il faudrait à mon avis y regarder de plus près. Tout d’abord regarder quel usage ces deux personnages font de ce pouvoir, et comment ce pouvoir s’intègre à la personnalité de chacun d’eux. Peut-être y a-t-il des différences. Et, autre point, si je me souviens bien, Kitty Pryde est loin d’être un personnage central chez les X-Men. Au cinéma, il me semble qu’elle n’apparait que dans le 3ème épisode de la série, et qu’elle a un rôle plutôt secondaire. Après, les exceptions existent évidemment, mais comme on dit, elles confirment la règle…

      Je passe sinon sur votre dernière objection qui me semble relever du sophisme. Ce n’est pas parce que ceux qui ont de gros pouvoirs ne parviennent pas à les utiliser pour sauver le monde que cela rend leurs pouvoirs moins puissants… (les femmes non plus ne sauvent pas le monde si je ne m’abuse).

  2. Je sens un biais dans votre analyse. Je ne dis pas que les séries citées sont intégralement exemptes de tout sexisme, mais attention à ne pas surinterpréter.

    Exemple dans ALPAH(s) :
    « Gary est capable de percevoir toutes les longueurs d’ondes électromagnétiques, ce qui fait concrètement de lui dans la série quelqu’un de quasi-omniscient. »

    « Rachel augmente sa capacité de perception, et la condamne ainsi à une attitude purement réceptive (et jamais active). »

    Pouvez-vous m’expliquez en quoi le pouvoir de Gary est plus « actif » que celui de Rachel ? Surtout lorsqu’on apprend, plus tard dans la première saison, que cela le rend vulnérable à une sorte de « piratage » par signal codé de type « virus informatique », ce qui est tout autant incapacitant que les mauvaises odeur pour Rachel…

    Ou votre volonté de rendre le pouvoir de « manipulation et fourberie » inférieur par essence à celui de la force physique directe. Ce qui est discutable en soi, l’auteur de l’Art de la Guerre – un homme – ne serait pas d’accord ; mais qui est parfaitement nié dans la série : ainsi le pouvoir de Bill est limité dans le temps (une poussée d’adrénaline, impossible à prolonger sans crise cardiaque) et épuisant, tandis que celui de Nina est apparemment aussi facile que de respirer (chose qui explique d’ailleurs qu’elle n’ait pas besoin de le cultiver, même si elle pourrait faire autre chose que se vernir les ongles, on est d’accord).

    Quant à Heroes, il va de soi que votre choix de se limiter à la première saison « parce que c’est la plus vue » vous sert particulièrement, puisque les saisons suivantes mettent à bas votre classification (femmes manipulant le feu, la foudre, la glace… des pouvoirs tout ce qu’il y a de plus « actifs ».)

    • Je sens un biais dans votre commentaire… Heureusement que vous ne dites pas que « les séries citées sont intégralement exemptes de tout sexisme » ! Il me semble quand même ne pas avoir trop « surinterprété » en avançant l’idée d’une répartition massivement sexiste des super-pouvoirs entre hommes et femmes dans ces séries ! Certes, on peut chipoter sur des détails, mais en déduire un « biais » dans mon analyse me semble relever un peu de la mauvaise foi.

      Concernant l’opposition Gary/Rachel, effectivement, c’est peut-être un peu trop rapide. Personnellement, j’ai tout de même l’impression que d’aller chercher des informations dans une immense base de données est plus « actif » que de percevoir bruits et odeurs, mais bon, je conçois que ça se discute. Après, peut-être que ce n’est pas à ce niveau que se joue le plus le caractère sexiste de cette répartition (car je persiste sur ce point). Peut-être qu’il faudrait plutôt chercher du côté de l’opposition entre le savoir et la technique réservées aux hommes (ici l’informatique et toutes les compétences qui en découlent) et la pure sensation réservée aux femmes.

      Enfin, je n’ai pas dit que « le pouvoir de manipulation et fourberie » était « inférieur par essence à celui de la force physique directe », j’ai juste dit que l’un était associé aux femmes et l’autre aux hommes, et que cette répartition était sexiste, c’est tout.

  3. Il y a aussi quelque chose de troublant dans Heroes. Dans la saison 1, Claire a un meilleur ami sans pouvoirs, Zach, un exclu qui s’en porte très bien et qui dit souvent à Claire que « c’est bien d’être différent ». A l’origine, les scénaristes voulaient qu’il soit gay mais son orientation sexuelle n’a jamais été précisée. Je trouve ça bête: si Zach avait été homo, cela aurait expliqué encore davantage l’amitié entre ces deux ados qui ne rentrent pas dans le moule. http://www.afterelton.com/blog/michaeljensen/heroes-writer-bryan-fuller-again-confirms-zach-was-gay http://www.heroestheseries.com/tim-kring-apologizes-for-making-gay-character-zach-straight/

    Il y a aussi un épisode qui m’a fait perdre toute estime pour Claire.

    1: Claire a un gros béguin pour le quarterback de son lycée. OK, toutes les ados ont eu un gros béguin un jour.

    2: Le quarterback l’invite à sortir, tente de la violer, la tue et se sauve en abandonnant le cadavre. Etant invulnérable, Claire revient à la vie et rentre chez elle.

    3: Le lendemain, au lycée, Claire croise une lycéenne traumatisée qui lui confie que le quarterback a déjà fait pas mal de vilaines choses avec des lycéennes. Claire décide de faire un trajet en voiture avec le pauvre type.

    4: Dans la voiture, le pauvre type annonce à Claire qu’il traite toutes les filles comme des objets, qu’il continuera comme ça et qu’il en est très content. Il ne manifeste aucun remord ou regret de l’avoir « tuée ». Folle de rage, Claire envoie la voiture dans un mur.

    5: Les deux ados se retrouvent à l’hôpital, lui très amoché et elle indemne.

    Jusque-là, tous les torts sont du côté du mec. Claire s’est laissée aveugler pour ce qu’elle prenait pour de l’amour, comme beaucoup d’adolescentes. En blessant son agresseur de façon non préméditée, elle a eu une réaction humaine. En outre, elle peut difficilement porter plainte pour meurtre et a « vengé » toutes les innocentes que ce pauvre type a agressées. Je ne suis pas pour la vengeance personnelle mais on peut difficilement blâmer Claire d’avoir envoyé la voiture dans le mur. OK. Seulement, à l’hôpital…

    6: Claire va dire au quarterback qu’ils ont tous deux fait de vilaines choses et qu’elle aimerait bien repartir sur de bonnes bases avec lui.

    Non… Claire aurait pu avoir une prise de conscience, se dire qu’elle se méfiera toujours des mecs dangereux, faire quelque chose pour les victimes du quarterback, mais non! Elle va s’excuser bêtement! Zach tente de la convaincre de porter plainte, son père demande au Haïtien d’effacer la mémoire du pov’con pour la protéger, et Claire va s’excuser! Y’a des claques qui se perdent…

  4. Toutes les histoires de super-héros ne sont pas forcément comme ça. Par exemple dans les indestructibles les pouvoirs sont répartis assez justement entre homme et femme, voir favorisant les femmes : la fille, Violet, a le pouvoir de se rendre invisible ET de créer des champs de force très puissants une fois qu’elle le maîtrise.

    • Effectivement dans les indestructibles les pouvoirs sont mieux repartis mais le film n’est pas féministe pour autant…

      Cf : http://www.lecinemaestpolitique.fr/nouveaux-peres-iv-des-indestructibles-a-shrek-4-peurs-masculines/

      Après l’article se base sur les séries assez récentes, par exemple dans X-Men, le mutant le plus puissant est Jean Grey, il me semble.

      • Oui dans X-men Jane Grey, La sorcière rouge (Fille de magnéto capable de remodeler le réel) sont parmi les mutants les plus puissants voir les plus puissant … aucune ne contrôle son pouvoir 😉 et elle finisse par tourner mal.

        • D’un autre côté on peut dire la même chose des persos masculins les plus puissants chez Marvel, Hulk et Sentry, même si chez eux il s’agit plus de force physique. On pourrait en conclure tout simplement que concentrer trop de pouvoirs en une seule personne ou entité est une mauvaise idée, et ce que ce soit une femme ou un homme. Ou bien un état ou une entreprise.

  5. The « Mandrill » TM est un super-vilain dans l’univers de Marvel qui possède des phéromones extrêmement puissantes, en l’ordre « unearthly », terme en le jeu de rôle de Marvel, qui peut séduire toutes femmes ou personnes humanoïdes avec l’organe femelle ce qui veut dire qu’elle tombe en amour avec lui et qu’elle fera tout ce qu’il lui demandera. Et ça va prendre une volonté de plus de « unearthly » ou un jet de dés (résultat) incroyable pour briser cet enchantement. C’est spécifié en les histoires aussi.

    je vous laisse sa photo pour rire.

    http://en.wikipedia.org/wiki/Mandrill_(comics)

    En plus ce personnage a été créé par une femme… hum

    … Mandrill raised yet another army of women, Fem-Force.[6 …

    … Mandrill has made no secret of his misogyny. He has often taken sexual advantage of his slaves. He married some of his slaves, becoming illegally polygamous. In the pages of Daredevil, it was alluded that he had made the Black Widow one of his many conquests.[9] …

    Il y a aussi « Baisé Fatal » qui récite à propos d’une fée qui est capable se battre en art martiaux. Elle brise des couilles, des bras, des jambes mais pour tuer, elle donne une pelle avec la langue à la victime, « yuck! Moi, qui est dédaigneux! » Quel super pouvoir!

    Paul Rigouste,

    Je comprends ou tu veux en venir avec la parité des sexes avec les super pouvoirs plus extériorisés mais il y a eu un bon nombre de « super-team » de filles ou de femmes comme dans Alias, la série d’Allyssa Milano, Buffy la tueuse de vampire, Sanctuaire, une série d’une actrice asiatique d’art martiaux et… il y a « Sailor Moon » (j’y reviendrai sur ce)

    Bien, je passe d’ici et je monte la liste à vous lire.

    Reiko no ai!

    http://en.wikipedia.org/wiki/Mandrill_(comics)

    • Il n’y a que « Sailor Moon » que j’aie toute la collection de livres et donc j’ai tout lu.

      Je n’ai vu que quelques épisodes des séries américaines mentionnées et j’ai oublié le nom de deux série.

      Une épisode de la combattante asiatique m’a inspirée pour les femmes en mon histoire de bande-dessinée que je dessine cette année.

      • Incroyable ce Mandrill je ne connaissais pas ce « super misogyne ».
        Le fait qu’il ai été créé par une femme montre juste que les femmes peuvent intégrer et reproduire la misogynie patriarcale.
        Pour les exemples de trames d’héroïnes que tu cites je ne connait que Charmed et Buffy. Et je ne les trouve pas comparables. Dans Charmed les stéréotypes patriarcaux sont repris, alimentés et répétés ad nauseam. Les trois sœurs sont mères, amantes d’hommes sur puissants démoniaques et/ou protecteur et les intrigues tournent autour de la recherche du mâle idéal. C’est pas le cas dans Buffy que je qualifierais de série féministe. Buffy est une femme forte et sa force est questionnée dans son impossibilité d’avoir une relation avec des humains. L’homosexualité féminine est abordée et il y a beaucoup d’humour et de questionnement sur le pouvoir et la force au féminin.

        Sur le fil sur les affiches j’ai parlé d’Andrea Dworkin qui explique que la sexualité patriarcale est une sexualisation des apports de domination. Les exemples que tu donnes me semblent bien illustrer ce fait. Le mandrill et Baisé fatal sont en plein dans ce registre.

        Bonne journée ou soirée à toi

        • Vous êtes des gens étranges…

          Vous vous moquez de ce personnage et, a aucun moment, il ne vous vient à l’esprit que la moquerie était peut être l’attitude attendue des créateurs du dit personnage ?

          Ca manque de contexte, mais un personnage à tête de singe, et séducteur avec ca, je suppose qu’il n’est pas fait pour être pris au sérieux.

          • Tu pourrais me tutoyer depuis le temps qu’on discute ici.
            L’humour c’est aussi l’occasion d’enfoncer des stéréotypes. Comment veux tu savoir à quel degrés ce personnage est compris par le lecteur? Je t’assure que je connais des gens qui prennent ce genre de personnages au premier degrés et qui sont capables de s’y projeter et d’y projeter leurs fantasmes. La pornographie est quasiment toute constituée de ce type de personnage masculin aux phéromones irrésistibles et à la misogynie valorisée. Le mandrill te semble une blague, pour moi tous les superhéros, tous les cowboys, tous les chevaliers, tous les héros de fiction hollywoodien de mecs avec leurs couilles énormes pleines de courage sont des caricatures ridicules et drôles pourtant pas grand monde ne les prend sur le mode de l’humour, au ciné j’ai pas entendu la salle se tordre de rire en regardant James Bond, le super macho qui se les fait toutes grâce a ses phéromones de Craig. Le mandrill est juste une version plus flagrante mais c’est exactement les mêmes ressorts qui sont mise en branle que dans les fictions classiques qu’Hollywood nous sert à longueurs de temps.

          • Ca manque toujours de contexte, bien sûr, mais le cumul ne me rends pas très plausible les risques que tu décris:

            – C’est un super vilain, pas un super héros ! Il perds à la fin ! Et franchement, avec sa tête de singe je ne voit pas comment il ne pourrais en être autrement. Là ou Daniel Craig peut être percu comme quelqu’un « à-qui-on-a-envie-de-ressembler », ca devient franchement délicat pour ce « séducteur », réduit au rang d’animal, et qui sera mit en échec.

            – C’est le traitement de ses victimes qui pourraient être interressant. On peut y voir des femmes incapables de resister à leurs pulsions. Ceci dit, c’est également l’occasion de mettre en avant des femmes fortes, qui résistent à ses pouvoirs. « Certain women of heightened willpower can resist his control. » C’est d’ailleurs une femme qui l’a défait une première fois.

            – Polygame, mysogine, et, disons le, ridicule, je ne suis vraiment pas sûr que c’est un personnage « politiquement dangereux ». Si encore nous pouvions le comparer au Fauve, qui subit lui aussi une difformité physique dût à son pouvoir, ou à la Chose… Mais bien au contraire, hormis le drame de son enfance, aucune tragédie ne vient nuancer le propos. Grâce à son pouvoir « séducteur », il ne subit absolument pas sa situation (que le lecteur perçoit, lui…) C’est une caricature, dont l’intérêt réside seulement dans l’antagonisme, un méchant classique, rien de plus.

            Enfin… Je m’étends beaucoup pour un apparté… Personnellement, je ne m’étonne pas qu’une femme ait participé à la création du personnage (en fait, je me fait même une réflèxion inverse à la vôtre). C’est ce qui m’a fait réagir à la base (rien de plus…)

          • Oui je manque de contexte c’est certain. Je ne suis pas amatrice du tout de comics.
            Je ne pense pas que le mandrill soit politiquement dangereux. Surtout que je le decouvre ici grace a Reiko Racicot. Je le trouve assez intéressant.
            Il me fait pensé à une figure du violeur qui utiliserait le GHB pour parvenir a ses fins et son apparence simiesque et bestiale correspondrait au cliché du violeur comme un monstre inhumain, une bête dirigée par ses pulsions. Il est montrée comme un repoussoir vu qu’il est méchant et est mis en échec, mais son existence correspond à des idées qui ont une réalité dans notre culture et nous dit certaines choses sur cette réalité. Il me fait penser aussi au capitaine orgasmo avec son rayon orgasmique mais en version méchante, en tout cas plus que de James Bond dont je parlais avant. Ce personnage de Mandrill a des défauts, par exemple la bestialité associé au viol, mais c’est au moins une figure montrée comme négative ce qui n’est pas le cas du capitaine orgasmo (j’ai bien aimé ce film, mais d’un point de vue politique je ne me suis pas posé trop posé la question, à mon avis il y aurait des choses à en dire)

            Pour ce qui est de l’identification, comme je le disait ailleurs, personnellement je peus m’identifier aux méchants, je le faisais beaucoup enfant avec les personnages féminins maléfiques de Disney et j’avais de la peine de voire les sorcières finir si mal, ça m’énervait tout en me rassurant simultanément. Ça ne me semble pas impossible que les lecteurs puissent s’identifier au mandrill puisque je suis capable de le faire avec Maléfice, Ursula and co.

        • @Meg
          « Dans Charmed les stéréotypes patriarcaux sont repris, alimentés et répétés ad nauseam »
          Je connais bien Charmed et dans cette série l’on n’a pas grand chose de patriarcal bien au contraire !
          La famille fonctionne selon un mode matriarcal et matrilinaire au sens littéral: le pouvoir appartient à la mère.
          Au début il était expliqué seules les femmes héritaient de pouvoirs magiques car les hommes n’ont pas de pouvoir car les hommes sont naturellement trop faibles …
          « Les trois sœurs sont mères, »
          1 seule sur 4 mais je ne vois pas en quoi le fait qu’une des sœurs aient des enfants à partir de la 5ème saison serait un problème ??
          « amantes d’hommes sur puissants démoniaques et/ou protecteur »
          Les sœurs sont de toutes manières aussi surpuissantes et même bien plus et pour celle qui aura une liaison avec un démon elle finira par le tuer car il menaçait ses sœurs.
          Donc entre la famille et l’amant le choix est vite fait !!
          Dans Charmed les femmes sont indépendantes des hommes : ce sont les hommes qui sont dépendants des femmes dans la mesure où ils n’existent qu’en travers elles alors que le rôle des femmes existe sans celui des hommes.
          Je ne dis pas qu’il n’y a rien à regretter dans Charmed (je pense que l’on peut reprocher l’aphrodisme) mais le qualificatif patriarcat me paraît inapproprié.
          Le patriarcat c’est bien le pouvoir au père ou l’autorité paternelle (comme le roi lion, la petite sirène, etc.…) ici l’on n’est absolument pas dans ce cas de figure.
          « C’est pas le cas dans Buffy que je qualifierais de série féministe. Buffy est une femme forte et sa force est questionnée dans son impossibilité d’avoir une relation avec des humains »
          Dans Charmed c’est le cas au début avec le personnage de Prue.

          • Il y a un épisode tout à fait intéressant de Buffy/Charmed en ce sens que l’intrigue est du copié/collé entre les deux série.

            J’ignore la raison de ce plagiat, et j’ignore qui plagie qui, et en vérité, je m’en fiche un peu.

            L’intrigue: l'(les)héroïne(s) se retrouve(nt)dans un monde ou elle(s) sont accusée(s) de folie. Des alterego de leur proches leur explique que les Tueuses/sorcières n’existent pas, qu’elle(s) sont perdue(s) dans un monde imaginaire.

            Force est de reconnaitre que la qualité de Buffy y est, de mon point de vue, nettement supérieur. L’intrigue est ici utiliser pour nous questionner sur la confiance que nous pouvons accorder à notre perception. Sur le sens de la folie… Alors que Charmed n’utilise que très peu cette corde, en début d’épisode, pour virer très vite au fait que les trois sœurs sont dans un piège.

            Dans un Buffy, on ressent vraiment l’ambiance d’un hôpital psychiatrique, les scénaristes n’hésitent pas à nous plonger dans un certain malaise. A la fin, la mère de Buffy, morte dans la « réalité », lui dit de suivre son cœur. Buffy lui obéit, en la remerciant, et s’enfonce dans ce que nous considérons comme la « réalité ». Buffy retourne donc auprès de ces amis, et détruit la menace qui allait tous les tuer pendant qu’elle « fantasmait ». Mais cet happy end n’est pas l’image final de l’épisode. On voit la mère de l’autre « réalité » qui s’effondre au côté du corps comateux de sa fille, sur des cris déchirants. C’est sur ce malaise, et peut être sur une interrogation, qu’on laisse le spectateur.

            Inutile de dire que j’ai préféré cette exploitation d’un même thème à celle de charmed, beaucoup plus classique, et sans profondeur.

            Quant à la dimension politique des deux séries, je vous laisse juge. Mais je doit reconnaitre que Charmed m’apparait comme assez superficiel.

          • J’ai vu charmed il y a longtemps du temps ou ça passait sur M6 et je crois m’être lassée au bout de 2 ou 3 saisons alors que j’ai dévoré l’intégralité de Buffy l’année dernière avec délice. Les dialogues sont super et j’ai beaucoup apprécié l’humour de cette série. Ce qui me fait dire que charmed est plus sexiste que Buffy, c’est par exemple le type de professions des sœurs: courriers du cœur, cuisinière et j’ai oublié la troisième. Ensuite les histoires sentimentales me semblent plus centrales dans charmed mais c’est quand même aussi important dans Buffy mais moins hétérocentré que charmed. Il y aussi le fait que les pouvoirs des 3soeurs me semblent peu agressifs par rapport à Buffy et restent alors dans un registre assez typiquement féminin selon les critères patriarcaux. Le pouvoir de voyance et d’empathie, le pouvoirs de repousser les choses (plutôt défensif mais un peu plus violent que les deux autres) et pouvoir d’arrêt du temps pas très agressif non plus. Même si les pouvoirs évoluent j’imagine, ça n’est pas aussi transgressif que la force brute que possède Buffy.

          • Alors pour Charmed, on a une des séries les plus sexistes et maladroites que j’ai jamais vues avec les premières saisons qui oscillent entre patriarcat/infantilisation et misandrie et les dernières saisons qui sont carrément misogynes. (J’ai reregardé des rediff récemment et lu quelques infos dessus)
            ALors le début qui est quand même moins bête que la fin est dû à une femme : Constance Burge et la fin qui enchaîne le fanservice à un homme : Brad Kern. La première voulait privilégier les relations entre soeurs (ce qui est parfois assez bien fait et un des seuls points positifs de la série) le second voulait trouver plus de prétextes pour faire enfiler à ses héroïnes des tenues sexy d’où ses enchaînements : super héroïnes/sirènes/walkyries/nymphes et danse du ventre après le départ de Constance Burge.
            Menfin ; Burge a quand même posé pour base : les femmes sont de bonnes sorcières et les hommes sont des démons (aucun démon femme dans les premières saisons) -_-

            Pour la troisième, Meg : Prue commence en gérant une galerie d’art et a l’air sacrément calée en archéologie et termine photographe (pourquoi ? C’est stupide) et Paige est assistante sociale, enchaîne des petits boulots puis brièvement policière (mais elle se rend vite compte que ce qu’elle voulait c’était juste se taper un policier… -_-)
            Sinon dans les derniers épisodes stupides de Brad Kern, on a un moment ou Bilie est possédée par la ceinture d’Hippolyte et devient une straw feminist typique (cf http://www.youtube.com/watch?v=tnJxqRLg9x0 )
            Autre épisode immonde (et misandre… mais dirigé par Brad Kern il me semble) les sorcières se créent un sex toy vivant… elles utilisent un sort pour se créer l’homme parfait pour une journée ; un être CONSCIENT… o_o
            Et ensuite elles se disputent de manière complètement immature pour l’avoir T_T : misandre et misogyne à la fois. Miam.
            Aussi, l’intérêt amoureux ultime de Phoebe c’est un « cupidon » plus ou moins programmé et envoyé sur terre comme récompense pour services rendus à l’humanité. Après l’homme objet, l’homme trophée… C’est pas féministe d’inverser des tropes ridicules, c’est juste bête. D’autant plus qu’on féminise le trope et qu’il est envoyé pour assurer l’équilibre de Phoebe parce qu’elle a BESOIN d’un homme et ne peut pas vivre sans T_T
            Pour Cole… c’est un des personnages les plus sympathiques et c’est à cause de Phoebe qu’il redevient démoniaque ce qui l’amène au bout du compte à se faire tuer dans un épisode maladroit et stupide.
            Enfiiiiin : elles finissent toutes mariées avec des enfants.

            cette série, c’est un gros étron fumant… mais c’est aussi mon enfance et j’ai un faible pour San Francisco… Alors quand ça passe, je coupe pas le son…
            Donc, Buffy : Ouiiii
            Charmed : Huuurk
            (désolée, c’était mon Charmed nerd time)

          • Merci L.D, pour tes précisions mes souvenir de cette série son assez vague et tu viens de me rappeler et de m’expliquer pourquoi. Je n’ai suivie que les premières saisons j’avais vu l’épisode du sextoy conscient mais j’ai échappe à la ceinture d’Hippolyte !!!
            Merci à toi et bonne journée

        • @ Meg: c’est possible que ce soit une image de violeur, oui, mais je le voit d’avantage comme une moquerie de ces dragueur trop sûr d’eux qui rencontre peut être trop de succès amoureux pour leur propre bien…

          • D’un autre côté, parmi les personnages de Marvel, on trouve aussi Starfox. Contrairement à Mandrill, c’est un superhéros, dont le pouvoir est de stimuler la zone du plaisir du cerveau, ce dont il se sert pour séduire les femmes. Et de ce que j’ai pu lire, il s’en sert souvent.
            Apparemment il a été accusé de viol et a été jugé non-coupable, sachant que son avocate était She-Hulk et qu’il a également utilisé son pouvoir sur elle pour la séduire.

            Une petite illustration pour la route :

  6. Ne t’en fais pas pour le sexe de Carole Seuling! Au Québec, il y a des hommes qu’ils ont le nom de Carol mais sans le « e » à la fin et de même qu’avec les hommes anglo-américains. Mais là, je remarque le « e » à la fin donc les chances du sexe féminin de Seuling est plus probable.

    Aussi, ne t’en fait pas pour la motivation de Seuling, c’est vrai qu’il y a quelques femmes qui sont très machistes au sens qu’elles aiment se faire dominer par de grands musclés de fer et aussi que toutes les autres se fassent dominer comme elle. Carole Seuling étais « l’écrivaine » de Shanna, the she-devil », une super-héroïne et « elle » a peut-être créer « Mandrill » pour que son héroïne démolisse un « super cochon »… une action féministe?
    En tous cas, je ne suis pas une grande adepte de Marvel alors…

    L’exemple de la subjectivité de la motivation de l’auteure ci-dessus est peut-être une bonne leçon pour nous de vraiment prendre plusieurs recules à la fois pour connaître toutes les tangentes possibles de sa pensée.

    Je n’ai vu qu’une partie d’un épisode de Buffy et Charmed (merci pour le nom) Et je n’ai as aimés, c’est tout.
    J’ai appelé mon ami pour lui demander le nom de la série de l’actrice asiatique-américaine et il ne s’en rappelle pas!!.. et il a enregistré la série. Ceci m’a frustrée.

    Je te colle un petit paragraphe que j’avais écrit pour la critique de Millenium ou de Loui et je ne l’avais pas placé. Je réfléchissais à savoir si le faire.
    Je crois qu’il est approprié de l’ajouter ici.

    Je n’apprécie pas la « Buffy » de la série et l’actrice qui l’a incarnée (je n’ai pas aimé ses dires).
    Par contre, la « Buffy » du film m’a seulement attirée le regard en un moment très éphémère (la jupe écolière? et…)

    Ce film m’a fait très penser à une histoire en un comic book qui récite à propos d’une fille qui se venge contre des vampires qui ont tué son chien, petit frère et ses parents, publiée autour de 1991 par l’éditeur Caliber Press.

    Je n’ai jamais vu le film à part d’un très petit clip.

    En tous cas, Meg, à plus!

    Je suis entrain de lire une nouvelle sortie trouvée hier et tout en même temps, je fais ma propre critique sur elle et j’en ai écrite une, il y a quelques temps mais elle est en attente de révision.

    • Carole Seuling est bien une femme. Sur le site officiel de Marvel elle est d’abord mentionné ainsi « She was the wife of comics convention organiser/distributor/writer Phil Seuling.  »
      http://marvel.wikia.com/Carole_Seuling
      J’ai d’abord tiqué sur le fait qu’on parle de son époux et de la profession de son époux avant de parler d’elle et de sa profession mais c’est la même chose inversé sur leur fiche de Paul Seuling. C’est juste que chez Marvel il y a une curieuse manière de hierarchiser les informations.
      Bonne journée ou nuit à toi Reiko Racicot

  7. Il n’y a qu’une seule raison à tout ça et pas besoin d’épiloguer sur le sujet : Ces séries et films sont en grande majorité visionnés par des hommes, il s’agit là avant tout d’une stratégie marketing cible.

    De plus, pourquoi les chauffeurs routiers n’ont ils pas le droit de porter de short au travail alors que les femmes elles portent des jupes en pleine canicule ?

    De plus, saviez vous que le port des pantalons pour les femmes n’est que toléré encore en France ? Pourtant cela choque t-il du monde de voir des femmes en porter ?

    Je pense que votre discours est un peu trop progressiste et que le changement d’esprit se fait avec l’apparition de nouvelles générations : la preuve en est : la médiatisation du football féminin et la masculinisation de certaines femmes, des coupes cheveux courts non choquantes lorsque l’inverse n’est que rarement accepté dans des métiers de sécurité.

    De même, pourquoi est ce mieux accepté de voir deux femmes ensemble plutôt que deux hommes ?

    Le droit des femmes n’a jamais autant évolué en un siècle et continue d’avancer. Nous ne venons donc pas contredire certains fait de sexisme qui persiste (essentiellement sur les anciennes générations). Mais si vous ouvriez grandement vos yeux j’arrenterai d’avoir ce discours tranché à votre place pour exprimer quelque chose de plus constructif.

    Car les exemples ne s’arrêtent pas là : l’adoption est plus facilement acceptable pour une femme seule plutôt qu’un homme seul; les entrées en discothèques sont gratuites généralement pour les filles et non pour les garçons; La police sanctionne souvent plus les hommes que les femmes; le prix de l’assurance auto est moins cher pour les femmes que pour les hommes; les métiers physiques et ouvriers restent encore pratiquement exclusivement réservés aux hommes; une femme peut travailler en débardeur, un homme non; elle peut venir en sandale au travail sans être mal jugée, un homme non… et j’en passe…

    Malgré ces différences, je conserve une grande tolérance vis à vis de ces propos et faits quotidiens.

    En ce qui concerne la suite, c’est à vous de décider, mais avoir un discours tel que le votre n’aidera pas à faire avancer le schmilblik

  8. Merci Blou pour ce lien, j’ai apprécié la lecture, bien que ce genre de positionnement subjectif et totalement lié à de la psychologie relative et émotionnelle plutôt que rationnelle ne soit pas réellement ma tasse de thé.

    Je me base plutôt sur des faits lorsque je m’exprime, des faits de la vie quotidienne. Il est clair que l’homme et la femme sont tous deux « oppressés » d’une certaine manière lorsqu’ils ne rentrent pas dans les clous de la société.

    J’aimerai juste rajouter que cela va bien au delà du simple genre, et pour adapter mon discours à celui que vous aimez lire, je dirais simplement que la société est comme un moule qui façonne des stéréotypes sur lesquels les êtres la formant doivent se référer afin de s’y conformer.

    Bref, dans ces propos, vous l’aurez compris, il n’y a rien de réellement objectif ni de factuel, ce qui ne permet en rien de faire avancer cette discussion.

    Maintenant pour en revenir au sujet, je ne pense pas que le fait que la femme ait à se maquiller et que l’homme ait à entretenir sa virilité soient comparables et que dans l’un il y ressorte du bon (comme le dit le texte : la virilité, le costume cravate qui apporte pouvoir etc…), alors que dans l’autre : la féminité, le maquillage, il n’en ressorte rien de bon, mais juste de l’oppression. C’est justement ce type de discours limité que je cherche à stopper car comme le précise le texte également, le trop fort progressisme de certains s’apparente malheureusement à du racisme. ( je rassure tout le monde, ce n’est pas le cas ici, mais dans certaines associations pro-féministes)

    En effet, on ne peut lutter contre les stéréotypes, car ils constituent une forte majorité au sein d’une société qui créent une émulsion et se renouvellent sans arrêts. Par contre, on peut effectivement lutter contre ceux qui en abusent en reprochant justement à quelqu’un de n’être pas conforme au stéréotype attendu. La diversité est réellement le ciment de ce monde; et de réflexion personnelle, l’homme et la femme le sont aussi, mais il n’y a pas plus de pouvoir d’un côté plus que de l’autre, il s’agit juste là d’un prétexte pour adoucir un certain mal-être.

    • En fait il me semble qu’il y a une différence entre être oppressé par un système et souffrir à cause de ce système. Je ne nie pas du tout les souffrances que peuvent avoir un homme du fait de notre société, mais il y a une différence tout de même dans le sens ou si un homme respecte « les règles à suivre » il aura une récompense, alors que la femme qui respecte les règles n’en a pas, elle perdante dans tous les cas, et si elle fait tout bien elle sera sans doute accusée d’en faire trop.

      Donc voilà quand vous dites qu’il n’y a pas plus de pouvoir d’un coté plus que de l’autre, c’est simplement que vous ne le voyez pas (ce n’est pas un reproche, ce n’est pas évident de le voir, c’est la beauté du système). Je ne retrouve pas de lien pour le moment qui illustre ça, mais si j’en retrouve j’en mettrais, car je crains de m’exprimer bien mal et de mettre des exemples assez grossiers.

      Sinon autrement pour la forme utilisé dans le lien que j’ai cité, je crois plutôt qu’il s’agit d’un choix de forme plutôt que d’un texte écrit sous le coup de l’émotion.

  9. Bonjour,

    Merci et bravo pour votre analyse précise et détaillée. Bien que je trouve très pertinents vos arguments sur les deux autres séries, je tendrai à avoir des réserves sur le biais que vous prenez concernant Misfits.
    En effet, votre analyse est biaisée puisque vous déconnectez complètement « les super-pouvoirs et leurs usages » du reste de l’intrigue et du déroulement de l’histoire.
    Or ces deux éléments apportent des contradictions majeures à votre analyse concernant le traitement du patriarcat dans ces séries. Il y a dans Misfis beaucoup d’éléments progressistes que du fait du choix de votre prisme d’analyse vous occulez.
    Pour des soucis de clarté, je ne prendrai que la première saison en exemple.

    Premièrement, vous niez une critique libérale du conformisme :
    Cette série comporte en son 6ème épisode de la première saison une critique de l’Eglise catholique comparée à de l’endoctrinement aveugle qui nie les individualités. Alisha y est dépeinte comme ridicule en nonne. On voit que c’est son choix d’avoir une sexualité libre et que ce comportement qu’elle a choisi lui convient.
    D’ailleurs, dès la fin des deux premiers épisodes servant à dresser un tableau des personnages et de leurs pouvoirs, elle n’est plus qualifiée de « salope » pendant le reste la saison, mais les autres personnes du groupe respectent son choix et le justifient (cf le speech final de Nathan s’adressant à une audience de jeunes majoritairement de filles « on devrait avoir le droit de baiser avec n’importe qui, on est jeunes »)

    Deuxièmement, vous ne mettez pas en lumière la répartiton des pouvoirs :
    Curtis, pourtant de couleur noire est le leader du groupe. Il est aussi le plus puissant du groupe en terme de pouvoirs : il voyage dans le temps. Il peut donc influer (ce qu’il fait dans l’épisode 4 saison 1) sur la vie de tous les personnages.
    Ce pouvoir a longtemps été l’apanage des blancs dans les films du genre ( l’effet papillon dans les trois films, retour vers le futur dans les trois films, 7 jours pour agir) ou d’un personnage racisé non leader de son groupe ou de son administration ( Hiro Nakamura dans Heroes, ou Denzel Washington dans Déjà vu).

    Troisièmement, l’aspect ironique de la série :

    Bien que la plupart des éléments patriarcaux que vous citez s’y retrouvent, il ne faut pas en ignorer le contexte. Cette série est très critique à l’égard du comportement de ses protagonistes qui sont des « inadaptés » (traduction du titre Misfits)
    Par exemple, n’oublions pas que la plupart des actions se déroulant par le biais de Nathan (que la série montre comme stupide en désapprouvant ses actions) sont montrées de manière comique, spécialement son sexisme qui est dénoncé, au même titre que le fait que Simon tente de violer la télépathe dans la saison 1 épisode 4 ou espionne son éducatrice dans l’épisode 5.

    Niez vous ce progressisme et ces dénonciations dans la série ?
    Il me semble,en comparant avec les deux autres séries, que vous ne fixez pas les mêmes éléments de référence pour toutes les analyses, ce qui fausse l’argumentaire final.

    Pourquoi ne faites vous pas mention de l’immortalité de Nathan de manière analogue à celle de Claire dans heroes?
    Du fait que par leur charismes, les filles occupent plus de temps de parole et d’écran que le timide Simon et le laconique Curtis ?
    Du fait que ces deux derniers ont des pouvoirs qui se déclenchent sous le coup des regrets (Curtis) ou de la peur et du fait d’être ignoré (Simon). Ne sont-ce pas des mises en avant de sentiments typiquement féminines ?

    D’ailleurs le personnage de Nathan n’encourage t-il pas son amie télépathe devenue nonne à redevenir agressive et donc dans un anti-modèle de féminité classique caricaturale qu’elle incarnait ?

    J’espère sincèrement que vous vous donnerez la peine d’y répondre parce que je suis un lecteur régulier de ce site et que je trouve parfois dommage que des volontés de tirer des constats inductifs nuisent à l’entreprise noble et plus globale qui est la dénonciation d’une société injuste entretenue par des représentations patriarcales.

    Très respectueusement et avec une grande gratitude pour tout ce que vous faites.

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