Pride, film indépendant sorti en 2014 est une comédie qui se veut grand public et fut effectivement un succès remarqué et récompensé. Nous vous proposons ici deux textes avec deux points de vue complémentaires pour revenir en analyse sur ce film.
Divergences dans la convergence
par Noëlle Dupuy
Pride raconte l’histoire « vraie » de la rencontre (singulière et inattendue) entre un groupe de militants gays et lesbiennes londonien.ne.s et une communauté galloise de mineurs en grève dans les années 84-85 en plein règne de Margaret Thatcher. Il s’inscrit clairement, mais à sa façon et un peu à part tout de même, dans une tradition très britannique de la comédie sociale. Malgré les enjeux et le sujet, l’ambiance y est colorée, le rythme rapide et entraînant, le ton est joyeux. Les personnages principaux sont sympathiques, ne manquent pas d’humour et ça rigole souvent fort, surtout quand quelqu’un.e se charge du sort des bigots et des petits esprits à coup de remarques bien senties. Pourtant ce sont aussi les luttes, les conflits et leur résolution qui ponctuent l’histoire de ces deux groupes, leur rencontre et leur mobilisation. Les problèmes spécifiques de ces personnages attachants sont montrés clairement : d’un côté la violence de l’homophobie (dans l’espace public, les médias, la famille ou au sommet de l’état [1]), de l’autre, le sort d’une communauté de mineurs menacée de disparition à qui l’on coupe les vivres, l’eau chaude et les allocations et que la police réprime durement parce qu’elle résiste à sa mort annoncée. Mais finalement ce n’est pas sur les souffrances et les tensions qu’on s’attarde le plus. Une action efficace, une poignée de main, une accolade, un câlin, un bon mot, une tasse de thé, une fête … et on passe à ce qui l’emporte sur la bigoterie, le paternalisme et l’oppression politique, c’est-à-dire, à ce que la rencontre permet : la compréhension mutuelle, la convergence des luttes, la mobilisation face au gouvernement, et surtout la solidarité et l’amitié.
Certes, la résolution des conflits a parfois du coup quelque chose de facile et donne une impression de légèreté dans le traitement. Mais si le film a beaucoup des ingrédients qu’on retrouve dans des « feel good movies », il n’édulcore pas les moments de frictions politiques qui ponctuent la rencontre de ces communautés et ne se termine pas non plus par une victoire syndicale triomphante qui pourrait clore l’histoire pour aussitôt l’enterrer – la lutte des mineurs sera brisée et on apprend que Mark Ashton (largement à l’origine de l’initiative) mourra peu après. Pas de banalisation car le film ne craint pas d’aborder, même sans forcément les creuser, des questions complexes et épineuses, de sorte qu’il ne cherche ni à romancer, ni à idéaliser ou au contraire à dénigrer aucun des groupes qu’il montre par ailleurs fièrement.
En donnant juste assez de temps et d’épaisseur à assez de personnages, et grâce à un script efficace et souvent incisif, il parvient à montrer ou évoquer le relatif désintérêt des structures syndicales officielles pour les communautés organisées qui galèrent, un peu isolées localement, avec les moyens du bord. Car les responsables des organes syndicaux ne répondent pas à l’initiative militante des gays et lesbiennes lorsqu’il.le.s s’adressent à eux pour entrer en contact et soutenir les mineurs. Ils ne se déplacent et ne débarquent que quand l’image du mouvement est en jeu après que la presse à sensation s’est saisie de l’occasion pour dénigrer et diviser (encore) les un.e.s et les autres. Et ils ne respectent pas les règles démocratiques minimales quand il s’agit de trancher un conflit interne. Sans jamais alimenter pour autant un discours antisyndical – puisqu’à la fin, les mineurs rejoignent la Gay Pride en nombre et qu’il s’agit de montrer et se souvenir de leur lutte, parler de leur conditions de travail, citer des chiffres, montrer leur vies –, les problèmes que posent la verticalité des organisations syndicales, leurs méthodes dans la gestion des conflits internes, comme leur refus récurrent de considérer les enjeux des politiques sexuelles et la place des femmes et du féminisme dans le mouvement et comme sujets à part entière des luttes sociales, ne sont pas passées sous silence. Même si cela relève parfois de la simple « évocation », c’est déjà ça !
Inversement, la résistance dans les milieux gay à soutenir la lutte des mineurs est elle aussi montrée. Et les réticences à ce soutien sont diverses. Elles sont parfois compréhensibles dans une communauté confrontée à l’émergence de l’épidémie de sida (« il y en a qui sont en train de mourir comme des mouches, c’est ça dont tu devrais te préoccuper »), mais aussi parfois de l’ordre d’un ressentiment vis-à-vis d’une communauté présentée comme homogène – et comme caricaturalement étroite d’esprit et fondamentalement discriminante (« Je viens d’une communauté de mineurs, je m’en suis pris plein la gueule. Qu’ils se démerdent, ce sera sans moi »). Parfois, les raisons sont beaucoup moins politiques ou personnelles (« on fait la fête, pas de banderole, ce n’est pas une démonstration politique »). Le film critique ici la croyance en la nécessité de dépolitiser « le mouvement homosexuel » pour le faire accepter – une idée encore répandue aujourd’hui. Mais surtout, il suit et rend hommage à ceux et celles très politisé.e.s qui s’organisaient radicalement à gauche et qui étaient critiques de ces tendances, blocages et oppositions.
Ces réticences, de part et d’autre, sont montrées mais finalement dépassées (ou plutôt surmontées ou contournées) pour se concentrer sur les alliances réussies au sein de ce petit groupe. Sont valorisées les expériences partagées dans différents milieux, la chaleur des rencontres et ce qu’elles permettent en termes d’efficacité politique et de solidarité durable dans l’organisation de la lutte, en termes d’affirmation et de résistance positive et joyeuse (collective et individuelle) par ceux et celles confronté.e.s à l’oppression, à la discrimination, à la violence. Et si le film se veut clairement joyeux et divertissant, il est aussi édifiant car il exhume une bien belle histoire qui mérite d’être racontée et qui donne envie de lutter au-delà de l’entre soi. En effet, l’auteur et le réalisateur se sont largement inspirés d’archives, de films créés par le groupe des Lesbians and Gays Support the Miners (LGSM). Et ces montages documentaires méritent vraiment d’être connus, vus et réfléchis.
Malgré tout cela, il y a bien quelque chose … qui fait (méchamment) tiquer dans un film qui se soucie tant de faire allusion au contexte pour raconter cette histoire. À aucun moment n’y sont évoqués les parallèles avec la question raciale alors même que le groupe l’intégrait aussi à sa réflexion et ses actions. Celles-ci étaient notamment inspirées et alimentées (notamment je garde ce mot) par une autre lutte acharnée, influente mais violemment réprimée à Grunwick de 1976 à 1978. Une grève trop peu connue – car trop peu racontée – menée par des femmes de couleur, notamment originaire du sous-continent indien. Une longue grève qui mit en évidence les limites du mouvement syndical en termes de prise en compte des enjeux de race, ainsi que le mépris du gouvernement travailliste (alors au pouvoir) pour ces ouvrières de couleur.
Aussi, si les gays étaient en effet continuellement exposés à la répression policière, et quand celle-ci ne se tournait pas aussi contre les mineurs en lutte, elle faisait également partie de l’expérience quotidienne des jeunes Africains-Caribéens en particulier, et majoritairement de classe populaire. Quand Jonathan (Dominic West) explique le fonctionnement des « Sus Laws » à Sian (Jessica Gunning), il est surprenant qu’il n’évoque même pas que le recours très discriminatoire à ces lois – qui permettaient à la police de contrôler et fouiller toute personne considérée « suspecte » – était aussi mobilisé de façon raciste envers les personnes de couleur, comme le raconte à sa manière (géniale) Linton Kwesi Johson dans Sonny’s Lettha (1979). Au point que ces contrôles furent très largement à l’origine du déclenchement des émeutes à Notting Hill, Brixton, Liverpool et Leeds – autres bastions de la classe ouvrière – et ce à peine trois ans avant la grève des mineurs de 1984.
Enjeux antiracistes, féministes et stratégiques : quelques angles morts du film Pride
par Arroway
Si Pride peut être effectivement regardé comme une belle histoire de solidarité et de convergence politique – un feel good movie plutôt rare sur ce type de sujet – il semble aussi nécessaire de prendre un peu de recul par rapport au film pour analyser comment certains enjeux politiques sont traités ou au contraire passés sous silence.
Noëlle soulève, dans la partie précédente, l’absence de références aux questions raciales et aux luttes antiracistes. L’invisibilisation des personnes racisées est multiple : dans les mines d’abord, alors que des hommes d’origine afro-caribéenne, indienne, asiatique ou africaine travaillaient dans les mines du sud du Pays de Galles ainsi que dans de multiples comtés anglais comme celui de York ou de Nottingham. À titre d’exemple et pour montrer le caractère peu exceptionnel de leur présence, les noirs représentaient entre 25% et 30% de la main d’œuvre à Gedling dans le Yorkshire en 1986. [2].
Une seconde invisibilisation s’opère dans la représentation des groupes londoniens de soutien aux mineurs en grève et de la communauté LGBT de la ville, puisqu’il me semble que tous les personnages occupant une place significative à l’écran sont blancs. À nouveau, quelques exemples peuvent illustrer le caractère historiquement aberrant de l’absence de militant-e-s racisé-e-s à l’écran, tout particulièrement dans le contexte du début des années 1980 où des émeutes ont éclatées face aux violences racistes et à la répression policière dans plusieurs villes d’Angleterre. En effet, dans la communauté LGBT, un Gay Black Group se forme dès le début des années 1980 et ouvre le Black Lesbian and Gay Centre à Londres en 1985. [3] Du côté des partis politiques de gauche, la journaliste Reni Eddo-Lodge rappelle que
« Leo Dickson et Marc Wadsworth créèrent les Sections Noires du Parti Travailliste à Vauxhall, South London, en 1983. C’était un mouvement à l’intérieur du parti qui avait pour but d’encourager la représentation des noirs dans le parti (utilisé dans un sens politique, « noirs » désignait tous ceux qui n’étaient pas blancs). » [4]
Dernier exemple, enfin, avec la formation d’une Black Delegation to the Miners pendant la grève des mineurs de 84-85 pour les soutenir activement :
La Black Delegation to the Miners a organisé une visite de londoniens noirs dans les bassins houillers du Kent, a collecté des fonds et distribué des badges « Les noirs soutiennent les mineurs » au Carnaval de Notting Hill. Ils affirmaient que la grève des mineurs était « primordiale dans la défense de la classe ouvrière tout entière, femmes et hommes, blancs et noirs. » [5]
On aurait donc pu mentionner les luttes antiracistes et montrer à l’écran des travailleurs et des militants racisés actifs à cette époque, sans que cela n’entache la cohérence thématique ou la pertinence historique du film, bien au contraire. Cette absence contribue malheureusement à une invisibilisation plus générale des histoires des personnes racisées et de leurs luttes.
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Le traitement des femmes et des questions féministes est lui aussi problématique. Certes, le film montre plusieurs femmes actives parmi les familles de mineurs. Elles sont mêmes les piliers de la communauté de village et politiquement engagées. Comme le mentionne la fin du film, Siân James (jouée par Jessica Gunning) devient en 2005 la première femme députée de Swansea East, ainsi que l’une des huit femmes MPs du Pays de Galles (ajoutons qu’à la fin de la grève, James s’est aussi investie dans une organisation de lutte contre les violences conjugales envers les femmes et les enfants, le Welsh Women’s Aid).
De manière générale, le film tient cependant un discours globalement paternaliste sur les questions féministes et lesbiennes. Le groupe Lesbians and Gays Support the Miners (LGSM) dans le film est particulièrement resserré autour de la lettre G de l’acronyme (profitons-en pour noter au passage l’inexistence des personnes trans et bisexuelles à l’écran). Steph est initialement la seule femme du groupe et doit sans cesse rappeler son existence : « et une gouine… et une gouine… » répète-elle dans une conversation où les gays monopolisent le discours pour parler de LGSM. Le peu de prise en considération des femmes et de leurs préoccupations au sein de LGSM conduit à une scission du groupe lorsque plusieurs lesbiennes féministes choisissent de monter leur propre groupe de soutien.
Le film peine à trouver une distance critique sur ce sujet. Quand l’une des lesbiennes tente d’expliquer l’importance d’un groupe de soutien et de parole pour les femmes des mineurs, les personnages autour d’elle l’ignorent ou se moquent d’elle. Le film, à ce moment-là, utilise un effet comique qui, au lieu de montrer la violence du mécanisme de silenciation à l’œuvre, participe à décrédibiliser le discours féministe à l’écran. Un peu plus tard, les membres de LGSM font référence au groupe de soutien de lesbiennes de manière condescendante : « File-la aux lesbiennes, elles adorent les exclus. » ( « Give it to the lesbians, they love a ban.» ). En ne montrant jamais le point de vue des lesbiennes de l’intérieur, en favorisant au contraire le regard porté par les hommes de LGSM, le film n’encourage pas à considérer les revendications politiques féministes des lesbiennes et des femmes comme également valables.
Le personnage de Steph sert finalement de caution au groupe LGSM : isolée, elle est la « meuf cool » qui, contrairement aux autres lesbiennes féministes, ne se plaint jamais et ne ressent pas le besoin d’une lutte spécifique en non-mixité choisie. En cela, le film active le syndrome de la Schtroumpfette : un groupe de copains, accompagnés d’une seule femme dont la trajectoire est subordonnée aux préoccupations et aux actions des hommes.
Les mouvements de soutien des femmes (Women Against Pits Closure) et des lesbiennes (Lesbians Against Pit Closures) sont ainsi traités de manière périphérique dans le film, en répétant les mécanismes de mise à l’écart des femmes et des lesbiennes dans les groupes militants. Sur ce sujet, le film All Out! Dancing in Dulais (sous-titres en français disponibles dans la vidéo) présente des témoignages d’époque de mineurs et femmes de mineurs, de gays et de lesbiennes impliquées dans la lutte. L’une d’elle explique (à 18:47) :
La première fois que je suis allée à une réunion de LGSM, j’étais la seule femme mais après quelques femmes nous ont rejoint.e.s. Et ce que j’ai compris, c’est que la raison pour laquelle il n’y avait pas beaucoup de femmes dans le groupe était en partie parce qu’il y avait un noyau d’hommes qui étaient tous des membres impliqués dans des partis politiques et qui essayaient d’imposer la ligne de leur parti au groupe. Et cela intimidait et ennuyaient beaucoup de femmes qui n’étaient pas impliquées en politique de cette manière. Alors elles ont arrêté de venir aux réunions. Donc ce que nous avons fait avec quelques autres femmes, nous avons créé un groupe séparé de lesbiennes appelé Lesbians Against Pit Closures, que nous considérions comme partie intégrante du réseau national des femmes en lutte pour la grève.
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L’affiliation politique des membres fondateurs de LGSM est justement un point complètement occulté dans le scénario du film. Pourtant, cet élément est essentiel pour comprendre certains des enjeux de la lutte politique pendant les grèves. Dans le film, le militantisme de LGSM est une sorte d’activisme apolitique qui n’implique aucun parti ou syndicat en interne. Pourtant, les membres fondateurs historiques de LGSM étaient bien actifs dans des partis politiques de gauche. L’un deux, Ray Goodspeed, raconte :
« Cela faisait dix ans que j’étais membre du Militant... Mark [Ashton] était le Secrétaire Général de la Ligue des Jeunes Communistes, la jeunesse du Parti. Certains d’entre nous, militants entristes au sein du Parti Travailliste, se rencontraient régulièrement dans une organisation appelée les Jeunes Gays et Lesbiennes Socialistes. » [6]
[Note : Les entristes pratiquaient la stratégie dite de l’entrisme, qui consiste à intégrer une organisation militante ou un parti pour y faire valoir leurs idées politiques. Au Royaume-Uni, le Militant est un groupe trotskyste qui a eu recours à cette stratégie au sein du parti travailliste qui, au pouvoir de 74 à 79, fut progressivement enclin à adopter des mesures libérales et monétaristes.]
Certains choix scénaristiques du film contribuent à simplifier les enjeux politiques de LGSM et leurs intérêts à soutenir la grève des mineurs. Un membre de LGSM, Roy James, raconte pour The Guardian que :
« Dans le film, nous sommes montrés comme de bonnes et douces personnes qui soutenions les mineurs, mais il y avait une stratégie explicite de la part de Mark de s’aligner avec le mouvement travailliste pour que les questions gays, la libération sexuelle, le traitement contre le VIH et le sida soient intégrées à son agenda politique.«
L’épidémie de sida fait partie des sujets traités dans le film. Lorsque le groupe discute de la pertinence d’aider les mineurs, l’un des personnages demande pourquoi ils devraient s’investir dans cette lutte-ci alors que leurs amis meurent, à quoi Ashton répond en invoquant un idéal de solidarité. On peut se demander pourquoi le film choisit de ne pas inclure à ce moment-là cette dimension de stratégie politique (à l’intérieur et à l’extérieur des partis), alors que sa conclusion souligne précisément l’importance du soutien des mineurs dans la reconnaissance des droits des gays et des lesbiennes LGBT au sein du parti travailliste. S’agit-il d’éviter de mentionner l’affiliation communiste trotskyste des militant-e-s gays et lesbiennes de LGSM car « trop à gauche » pour le public cible du film ? Ou de défendre une vision de l’engagement politique basée sur une sorte de « pureté » morale, étrangère à la politique des partis ?
Notes
[1] Lieu important de l’organisation de la communauté gay et lesbienne, la librairie Gay’s The Word était régulièrement victime des attaques de militants d’extrême droite, mais aussi de l’état. En Avril 1984, les domiciles des employé.e.s et bénévoles qui y travaillaient furent perquisitionnés par les douanes, et tous les documents ou ouvrages à caractère ou contenu sexuel furent confisqués. S’ensuivirent des années de harcèlement administratif. Car si les évolutions de la loi depuis la fin des années 60, et surtout le Sexual Offences Act de 1967 – décriminalisant les rapports homosexuels entre deux hommes majeurs, en privé –, puis les luttes du GLF des années 70, avaient fait bouger les lignes, le droit à la visibilité dans l’espace public, aux rapports entre personnes mineures de même sexe, à la prévention et l’information pour les personnes homosexuelles n’étaient pas acquis – prévention et information seraient même interdites en mai 1988 par la funeste « Section 28 ». L’un des axes du thatchérisme fut de valoriser la famille traditionnelle hétérosexuelle et de diaboliser les homosexuel.le.s. En Angleterre, la sodomie ne fut décriminalisée qu’en 2003 et en Ecosse qu’en 2013.
[2] « Black Miners and the Miners Strike in Britain« , Garry Morris https://www.academia.edu/37704354/Black_Miners_and_the_Miners_Strike_in_Britain
[3] https://blogs.lse.ac.uk/lsehistory/2016/10/31/theblacklesbianandgaycentre/
[4] »Why I’m no longer talking to white people about race« , Reni Eddo-Lodge, p. 47
« Leo Dickson and Marc Wadsworth established the Labour Party’s Black Sections [https://en.wikipedia.org/wiki/Labour_Party_Black_Sections] in Vauxhall, south London, in 1983. It was a movement inside the party with the aim of championing black representation in the party (used in a political sense, black meant everyone who was not white). »
[5] « Constructing Alliances: Why my Research on the Miner’s Strike Solidarity Movement Matters« , Diarmaid Kelliher
[6] « Pride: The UK miners’ strike through the distorted mirror of identity politics« , Robert Stevens
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